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OEUVRES

COMPLÈTES

DE BOURDALOUE,

DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS.

PREMIÈRE PARTIE DES PANÉGYRIQUES.

TOME DOUZIÈME.

CHEZ

Se Crouveun

A PARIS,

LE NORMANT, Imprimeur-Libraire, rue de Seine, N.°8, près le pont des Arts;

BRUNOT-LABBE, Libraire, quai des Augustins, N.° 33; AUDOT, Libraire, gendre et successeur de M. ONFROY, rue St.-Jacques, N.° 51;

ET A VERSAILLES,

LEBEL, Imprimeur-Libraire, place d'Armes, N.o 1.

COMPLÈTES

DE BOURDALOUE,

DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS;

NOUVELLE ÉDITIÒN,

AUGMENTÉE D'UNE NOTICE SUR SA VIE ET SES OUVRAGES,
ET D'UNE TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES.

Panegyriques.

TOME DOUZIÈME.

VERSAILLES,

DE L'IMPRIMERIE DE J.-A. LEBEL.

1812.

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Ce n'est pas seulement pour l'honneur des saints, que leurs fêtes

ont été instituées, mais pour notre utilité particulière, et notre propre sanctification. L'Eglise, en célébrant leurs grandeurs, nous propose leurs exemples; et comme leurs grandeurs nous portent à les honorer, leurs exemples nous invitent à les imiter.

Ce sont aussi les deux vues que doit avoir un prédicateur dans les panégyriques de ces glorieux prédestinés. Si, d'une part, en les exaltant, il n'est attentif qu'à la gloire du saint dont il fait l'éloge, il éblouira par un magnifique récit d'actions et de vertus héroïques : mais ceux qui l'écoutent en tireront peu de fruit, et souvent n'en remporteront qu'un secret désespoir d'atteindre à une sainteté qui leur paroîtra plus admirable qu'imitable. Ou s'il donne dans un excès tout contraire, et qu'il n'ait égard qu'à l'instruction des auditeurs et qu'à leur édification, il ne fera connoître qu'imparfaitement les mérites des saints, et ne leur rendra pas tout le tribut de louanges qui leur est dû. C'est donc en recueillant d'abord de leur histoire ce qu'il y a de plus mémorable et de plus grand pour l'exposer avec les ornemens de l'éloquence chrétienne, et puis, en l'appliquant aux mœurs du siècle, pour les réformer et les régler, qu'il remplira son ministère, et qu'il entrera dans l'esprit et l'intention de l'Eglise, dont il est l'organe.

Voilà ce qu'a fait le Père Bourdaloue. On peut dire que, dans ce genre de sermons, il n'a pas moins excellé que dans les autres. Sans aller jusqu'à ces exagérations, où se laissent quelquefois emporter les prédicateurs en louant les saints, il en donne les hautes et les vraies idées qu'on en doit concevoir. Et du reste, opposant la conduite des fidèles aux exemples qu'il leur a mis devant les yeux, il trouve dans cette comparaison un fonds de moralités les plus naturelles et les plus solides. De sorte qu'il n'ôte rien au panégyrique, ni de sa sublimité, ni de la juste mesure qui lui convient, et qu'en même temps il conserve à la morale toute l'étendue et toute la force qu'elle demande.

Cependant, comme l'unité est une des premières perfections du discours, parce qu'elle en rassemble les parties et qu'elle en fait un corps mieux proportionné et mieux soutenu, le Père

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