Par combien de prodiges Dieu ne fait-il pas éclater fa gloire dans ce faint lieu ! les fourds les aveugles & les eftropiés guéris, y manifef tent sa puissance & le crédit de fes ferviteurs. Gloire à Dieu unique en trois perfonnes, à qui trois heureufes victimes fe confacrent aujourd'hui par une glorieuse mort. Amen. Amen. AUX II. VESPRES. HYMNE, Lux de luce, ci-devant, p. 94. LA FESTE DE TOUS LES SAINTS. AUX I. ET II. VESPRES. Celo quos eadem glo- HEureux habitans des ria confecrat, Terris vos eadem concelebrat dies: Læti veftra fimul præmia pangimus, Duris parta laboribus. Jam vos pafcit amor, nudaque Veritas : De pleno bibitis gaudia flumine : Illic perpetuam mens fa tiat fitim, tabernacles éternels comme une même gloire vous couronne dans le ciel, nous vous confacrons un même jour fur la terre, pour y célébrer ces triomphes qui vous ont couté tant de peines & de travaux. Le céleste amour, & la vérité qui fe montre à vous à découvert, font maintenant votre immortelle nourriture: vous vous plongez dans des torrens de délices, dont votre ame eft faintement enyvrée: c'est-là que puifant à la fource même du vrai bonheur, foif toujours ardente & toujours fatisfaite. Sacris ebria fontibus. Altis fecum habitans in penetralibus Se Rex ipfe fuo contuitu beat ; Dieu dans fon fanctuaire inacceffible, fait lui-même fon bonheur en contemplant ce qu'il eft ; & il fe com Communique à vous avec Sur l'autel où refide le Autour du Trône célefte, & dans l'océan de lumiere qui l'environne, une troupe de vieillards, le vifage prof terné, met aux piés du Roi des rois le diademe dont il les couronne, & lui en fait un continuel hommage. Une multitude innombrable d'élus, de toutes nations, vêtus de robes éclatantes, blanchies dans le fang de l'Agneau, portent en main des palmes de vitoire, & célébrent à l'envi dans leurs cantiques le Dieu trois fois faint. Gloire infinie au Pere: gloire infinie au Fils: gloire infinie vous foit rendue, Efprit faint, arbitre des différens mérites, qui vous communiquez tout entier à tpus vos Saints, felon les loix de votre fouveraine équité Amen. Illabenfque, fui prodi- Altari medio, cui Deus Agni fumat adhuc inno cuus cruor: Quæ mactata Patri fe Pronis turba fenum cernua frontibus, Inter tot rutuli fulgura luminis, Regnanti Domino devo vet aurea, Quæ ponit, diademata. Gentes innumeræ,confpicuæ ftolas, Agni purpureo fanguine candidas, Palmis læta cohors, can- Ter fanctum celebrant Sit laus fumma Patri, Sit par fanète tibi laus quoque Spiritus, Qui das pro meritis, optimus arbiter, Te totum fimul omnibus. Amen. A L'OFFICE DE LA NUIT. I cour du Roi des roids, la Os fancti Proceres, vous tous qui chéris de Dieu, vos Superûm chori, Cœli quotquot habet re gia principes, Noftros nunc date veftris Cantus jungere cantibus. E Primis ante alios, gloria cœlitum, Chrifti Virgo parens fulget honoribus; Divinoque ferverum Flectit pignore Judicem. Aftant Spirituum mille acies throno; Regi fancta ferunt vota clientium: Hic Baptifta profundo Lucis Humine mergitur. Quorum nuntia vox, orbis ad ultimas, Chriftum vox refonans, intonuit plagas, Præcones duodeni Sacris vatibus affident. Fufo purpurei fangui ne Martyres, Et puro niveæ pectore Virgines, Agno candida fundunt Rubris lilia cum rofis. Qui pavere fuos Præpofiti greges, Pafcuntur fupero Numine pleniùs : Qui flevere, ferenus Abftergit lacrymas Pa ter. L'incomparable Vierge, mere de Dieu, l'ornement & la gloire de la troupe immortelle, occupe la premiere & la plus brillante place: elle appaife la colére du fouverain Juge, en lui offrant le gage facré de notre réconciliation. Autour du trône, des légions innombrables d'Anges préfentent au fouverain Roi les prieres de fes ferviteurs auprès d'eux, celui qui batifoit dans l'eau, fe plonge dans un océan de lumiere. Les douze Apôtres de l'Agneau, dont la voix triomphante a porté la gloire de fon nom jufqu'aux extrémités du monde, unis aux faints Prophetes, jouiffent de la récompenfe de leurs travaux. Les Martyrs encore teints du fang qu'ils ont répandu, & les Vierges ornées de leur aimable pureté, offrent à l'agneau la blancheur des lys, jointe à la pourpre des rofes. Les Pafteurs fideles qui ont eu foin de paître leurs troupeaux, font raffafiés à leur tour du pain de vie: les faints pénitens voient leurs larmes effuiées par la main d'un Pere tendre, qui les reçoir A quo cuncta fluunt maxima laus Patri: Qui mundum reparat, maxima Filio: Et quo pectora flagrant, Sit laus maximaFlamini. Amen. au nombre de ses enfans. Gloire au Pere, qui eft le principe de toutes chofes : gloire au Fils, qui a racheté le monde par fon fang: gloire au faint Efprit, qui embrafe les cœurs du feu facré de fon amour. Amen. A LAUDES. Pendant que la célefte Ymnis dum refonat Jérufalem retentit des cantiques de réjouiflances, nous verfens des larmes dans notre exil; & laiffant oififs nos inftrumens de mufique, nous gardons un trifte filence. Helas, quand eft-ce que notre ame rompant les liens de fon obfcure prifon, ira rejoindre l'heureufe fociété des Saints! Quand eft - ce que délivrés de nos tenebres, nous habiterons le féjour de l'éternelle lumiere ? Alors les nuages & les ombres s'évanouiront & recevant de près les rayons du Soleil de juftice, nous contemplerons librement dans la fource même la Vérité par effence. Heureux citoyens de la céleste patrie protégeznous au milieu des flots de cette mer orageuse, où nous fommes continuellement près de périr: faites par la puiffance & les mérites de l'Agneau, que nous parvenions à l'heureux port où vous êtes en fureté. Gloire au Pere, qui eft le principe de toutes choses: gloire au Fils, qui a racheté le monde par fon fang: gloire au faint- Efprit, qui embrafe les cœurs du feu facré de fon amour. Amen. curia Cœlitum Hic flemus patriis finibus exules: Hic fufpenfa tenemus Mutis cantibus organa. Quando mens mifero libera carcere Se veftris fociam cœtibus inferet; Et caligine pulsâ, Cœli lucem habitabi mus! Obfcuræ fugient men- Nos Verum fine nube Nobis fancta cohors fis bona: fluctibus Luctantes mediis, quos modo refpicis, Da portus, duce Chrifto, A quo cuncta fluunt maxima laus Patri: Qui mundum reparat, maxima Filio: Et quo pectora flagrant, Sit laus maxima Flamini. Amen. III. NOVEMBRE. S. MARCEL, EVESQUE DE PARIS. Les Hymnes du Commun des Pontifes. 100 HYMNES DU PROPRE DES SAINTS. XI. NOVEMBRE. S. MARTIN, EVESQUE. Perfufus ora lacrymis Saint Martin regarde le Martinus aftra fuf picit: Et in beato patriæ O mors, ait, quid tam Quid tu minaci gut ture, Draco cruente, fibilas? Et vos flagrans quos Tellus labores exigit, Sit Trinitati gloria, cans Martinus & miraculis Amen. ciel avec un visage baigné de larmes; & les yeux fixés fur la bienheureuse patrie, il pouffe des gémiffemens & des foupirs. O mort, s'écrie-t-il, pourquoi tardes-tu fi long-tems à brifer les liens qui me retiennent ? celui qui aime Jefus-Chrift regarde la perte de la vie comme un gain. Et toi, dragon cruel, pourquoi fais-tu retentir à mes oreilles tes horribles fifflemens? retourne dans tes prifons infernales: la lumiere éternelle m'invite & m'attend. Et vous qui êtes mes enfans dans la charité de J. C. ne retardez pas par des larmes qui m'affligent, le bonheur de votre Pere. Si néanmoins la terre exige mes foins & mes travaux; quoique je touche à la couronne, je retournerai volontiers au combat. Ainfi toujours le même, & toujours plein de courage; le Saint fe foutient jufqu'au dernier moment de fa vie: defirant de mourir pour Dieu, mais ne refufant pas de vivre pour fes freres. Gloire foit rendue à la fainte Trinité, dont faint Martin a établi la foi par fes difcours & fes prodiges; & qui fait maintenant fon bonheur. Amen. XXX. NOVEMBRE. SAINT ANDRE, APOSTRE. Les Hymnes font au Commun des Ajlines. |