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prié que le Seigneur très souvent fait ses miracles, afin que personne ne pense qu'il s'est jeté sur les miracles comme sur un moyen de conquérir l'éclat de la gloire.-S. JER. Et cependant ce n'est pas dans le chemin et en passant qu'il les guérit, ainsi qu'on le pensait, mais lorsqu'il est déjà arrivé dans sa maison. Alors ils s'approchent pour entrer. Tout d'abord leur foi est discutée, afin qu'ils puissent parvenir à la lumière de la vraie foi. « Lorsqu'il fut venu dans sa maison, les aveugles s'approchèrent de lui, et Jésus leur dit : Pensez-vous que je puisse faire cela pour vous ? » ---- S. CHRYS. Il nous apprend de nouveau en ce lieu à rejeter la gloire que donne la multitude, et étant près de la maison, il y conduit les aveugles pour les y guérir en particulier. — RÉMIG. - Celui qui pouvait les guérir n'ignorait pas leur foi; mais il les interroge, afin que la foi qu'ils portaient dans leur cœur, en éclatant par leur bouche, ajoute à leur mérite, ainsi que l'a dit l'Apôtre «La confession de la bouche est pour le salut. »―S. CHRYS.~ Et non-seulement pour cela, mais afin de montrer qu'ils étaient dignes d'être guéris, et pour répondre à ceux qui prétendent que si c'était la seule miséricorde qui sauvât, tous seraient sauvés. D'ailleurs il leur demande leur foi afin de les faire s'élever plus haut, et il apprend à ceux qui l'ont appelé fils de David qu'ils devaient penser de lui des choses plus élevées, et c'est pour cela qu'il ne leur dit pas : « Pensezvous que je puisse obtenir cela de mon Père, » mais : « Croyez-vous que je puisse le faire?» Leur réponse fut celle-ci : « Certainement, Seigneur. » Ils ne l'appellent plus : « Fils de David,» mais ils se sont élevés plus haut, et ils confessent sa domination. Et alors il leur impose les mains : « Il touche leurs yeux en leur disant : Qu'il vous soit fait

siderandum autem quod multoties Dominus voluit rogatus sanare, ut non aliquis æstimet eum propter captandam honoris magnificentiam ad miracula insilire. HIER. Et tamen rogantes non curantur in itinere, non transitorie (ut putabant); sed postquam venit in domum suam, accedunt ad eum ut introeant; et primum eorum discutitur fides, ut sic veræ fidei lumen accipiant : unde sequitur: Cum autem venisset domum, accesserunt ad eum cæci, et dixit eis Jesus: Creditis quia hoc possum facere vobis? CHRYS. Rursum autem hic erudit nos, gloriam multitudinis expellere: quia enim prope erat domus, ducit eos illuc singulariter curaturus. REMIG. Qui autem cæcis reddere poterat visum, non ignorabat, si crederent; sed ideo interrogavit, ut fides

eorum quæ gestabatur in corde, dum con-
fiterentur ore, digna fieret ampliori mercede;
secundum illud Apostoli (Rom., 10): Ore
confessio fit ad salutem. CHRYS., in hom.
(33, in Matth.). Et non propter hoc solum,
sed ut ostenderet quoniam digni erant
curatione; et ut non aliquis dicat, quoniam
si misericordia solum salvabat, omnes sal-
vari oportebat. Ideo etiam fidem ab eis
expetit, ut ex hoc ad excelsius eos redu-
cat: quia enim dixerant eum filium David,
erudit quod oportet de eo majora sentire:
unde non dixit: Creditis quoniam possum
rogare Patrem, sed : creditis quoniam pos-
sum hoc facere? De quorum responsione
sequitur: Dicunt ei : Utique, Domine! non
ultra filium David eum vocant, sed altius
elevantur, et dominationem confitentur. Et

selon votre foi. » Il le leur dit pour rendre plus certaine (1) leur foi, et pour constater que ce qu'ils venaient de dire n'était pas l'expression d'une flatterie. Après cela vient leur guérison : « Et leurs yeux furent ouverts. » Après cette guérison il leur ordonne de n'en rien dire, et il ne se contente pas de le leur ordonner, mais il le fait avec une grande vivacité : « Et Jésus leur parla avec force et leur dit: Voyez à ce que personne ne le sache. Pour eux ils sortirent, et ils le proclamèrent dans tout le pays. » S. JER.-Le Seigneur le leur avait défendu pour éviter l'éclat et par amour pour l'humilité; mais eux ne peuvent, par reconnaissance, se taire sur ce bienfait.-S. CHRYS.Ce qu'il dit à l'autre : « Va, et annonce la gloire de Dieu, » n'est pas contraire à ceci. Il nous apprend à arrêter ceux qui veulent nous louer à cause de nous. Mais si la louange se rapporte à Dieu, bien loin de la défendre, nous devons l'exciter. S. HIL. Ou bien le Seigneur ordonne le silence aux aveugles, parce que c'était aux apôtres à prêcher.

S. GRÉG. L'on peut se demander ici ce que signifie ceci, que le Seigneur tout puissant, pour qui vouloir et pouvoir sont la même chose, ait voulu cacher ses miracles, et qu'il ait été dévoilé comme malgré lui par ceux qu'il venait de rendre à la lumière? Cela n'a pu être que parce qu'il a voulu apprendre à ses disciples qui devaient marcher sur ses traces à désirer que leurs vertus soient cachées et à les laisser cependant divulguer malgré eux, afin qu'elles pussent servir aux autres. Qu'ils se cachent par inclination et se laissent dévoiler par nécessité. (1) C'est le sens du grec ¿avviç.

tunc jam ipse imponit eis manum : unde sequitur: Tunc tetigit oculos eorum dicens: Secundum fidem vestram fiat vobis; dicit autem hoc fidem eorum firmans, et contestans quoniam non adulationis erant verba quæ dixerant. Postea curationem subjungit, dicens: Et aperti sunt oculi eorum. Deinde post sanationem jubet nulli dicere; et non simpliciter jubet, sed cum multa vehementia: unde sequitur: Et comminatus est eis Jesus, dicens: Videte ne quis sciat illi autem exeuntes, diffamaverunt eum in tota terra. HIER. Dominus quidem propter humilitatem fugiens jactantiæ gloriam hoc præceperat; et illi propter memoriam gratiæ non possunt tacere beneficium. CHRYS., in homil. (34, in Matth.). Quod autem alteri dicit (Luc., 8): Vade, et annuntia gloriam Dei, non est contrarium: erudit enim nos prohibere eos

qui volunt nos propter nos laudare; si autem ad Domini gloriam refertur, non debemus prohibere, sed magis injungere ut hoc fiat. HILAR. Vel silentium cæcis Dominus imperat, quia apostolorum proprium erat prædicare.

GREG., 19, Moral. (cap. 14). Quærendum autem nobis est quid sit hoc quod ipse omnipotens (cui hoc est velle quod posse), et taceri virtutes suas voluit, et tamen ab eis qui illuminati sunt quasi invitus indicatur; nisi quod servis suis se sequentibus exemplum dedit, ut ipsi quidem virtutes suas occultari desiderent, et tamen ut aliis eorum exemplo proficiant, prodantur inviti. Occultentur ergo studio, necessitate publicentur; et eorum occultatio sit custodia propria, eorum publicatio sit utilitas aliena.

REMIG. Allegorice autem per hos duos

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Qu'en se cachant ils pourvoient à leur propre salut, et en se dévoilant à celui des autres.

RÉMIG. Au sens allégorique, ces deux aveugles signifient les deux peuples, le Juif et le Gentil, ou bien les deux fractions du peuple juif qui se séparèrent sous Roboam (1). Le Christ en prit de l'un et de l'autre peuple pour les éclairer dans sa maison, qui est son Église, car hors l'unité de l'Église personne ne peut être sauvé. Or, ce furent ceux que Jésus sauva parmi les Juifs qui répandirent son nom dans tout l'univers.RAB. La maison du prince est la synagogue soumise à Moïse; celle de Jésus, la céleste Jérusalem. Les deux aveugles se sont mis à le suivre passant dans le temps et revenant dans sa maison: ce sont ceux qui, en grand nombre, ont cru en lui parmi les Juifs et parmi les Gentils à la prédication des apôtres. Mais après son ascension, il est entré dans sa maison, qui est son Église, et là il les a éclairés.

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Après qu'ils furent sortis, on lui présenta un homme muet possédé du démon. Le démon ayant été chassé, le muet parla, et le peuple en fut dans l'admiration, et ils disaient: On n'a jamais rien vu de semblable en Israël. Mais les pharisiens disaient au contraire : Il chasse les démons par le prince des démons.

RÉMIG. Après avoir d'une manière remarquable rendu la vue aux aveugles, il rend la parole à celui qui était muet et guérit celui qui était possédé du démon. En cela il se montre « le Seigneur des puissances, » et l'auteur des guérisons divines. Isaïe avait dit : « Alors

(1) L'on sait que dix tribus se séparèrent, pour former le peuple d'Israël, des deux autres qui formèrent celui de Juda (3 Rois, c. 12).

Egressis autem illis, ecce obtulerunt ei hominem mutum, dæmonium habentem. Et ejecto dæmonio, locutus est mutus; et miratæ sunt turbæ dicentes: Nunquam apparuit sic in Israel. Pharisæi autem dicebant: in principe dæmoniorum ejicit dæmones.

cæcos duo populi designantur, id est, ju- | quam in cœlum conscenderat, intravit in daicus et gentilis, vel duo populi judaicæ domum (id est, in Ecclesiam), et ibi illugentis nam tempore Roboam, regnum minati sunt. ejus divisum est in duas partes. De utroque autem populo in se credente Christus illuminavit in domo (per quam intelligitur Ecclesia), quia absque unitate Ecclesiæ nullus salvari potest. Illi autem qui ex Judæis crediderunt, adventum Domini per universum orbem diffamaverunt. RABA. Domus autem principis synagoga est subdita Moysi; domus Jesu cœlestis est Hierusalem Domino ergo per hoc seculum transeunte, et in domuni suam revertente, duo cæci secuti sunt eum ; quia prædicato Evangelio per apostolos, multi ex Judæis et Gentibus cœperunt eum sequi: sed post

REMIG. Pulchre illuminatis cæcis muto loquelam reddidit, et obsessum a dæmone curavit : in quo facto ostendit se Dominum virtutum, et cœlestis medicina auctorem : nam per Esaiam dictum est (cap. 35): Tunc aperientur oculi cæcorum, et aures

seront ouverts les yeux des aveugles, et les oreilles des sourds et déliée la langue des muets. » C'est pour cela qu'il est ajouté : « Après leur départ, on lui présenta un homme muet. »S. JER. Le mot grec cophos signifie plutôt sourd que muet, mais c'est l'usage de l'Écriture de le prendre indifféremment dans les deux sens (1).

S. CHRYS. Cette infirmité ne venait pas de la nature, mais des embûches du démon. Il eut besoin d'un secours étranger pour arriver, et il ne pouvait pas prier de sa propre voix, l'ayant perdue, ni supplier, le démon lui tenant la langue liée. A cause de cela il ne lui demande pas la foi, il le guérit aussitôt. C'est pour cela qu'il est dit : « Et le démon étant chassé, le muet parla.-S. HIL.-En ceci a été conservé l'ordre naturel des choses; d'abord le démon chassé, et puis les autres parties du corps qui reprenaient leurs fonctions.

SUITE. «Et les foules furent étonnées et dirent: Jamais on n'a vu pareille chose en Israël. » — S. CHRYS. Le peuple le plaçait avant tous les autres, parce que non-seulement il guérissait, mais vite et facilement, et qu'il guérissait un nombre infini de maladies et des maladies incurables. Ce qui contristait les pharisiens, c'est que non-seulement on le préférait à tous ceux qui existaient en Israël, mais encore à tous ceux qui y avaient paru. C'est ce qui les excita en sens inverse et les poussa à lui nuire : « Les pharisiens, au contraire, se moquaient de lui et disaient : C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons.»-RÉMIG.- Les scribes et les pharisiens niaient ceux des

(1) Et cela est logique, car celui qui est sourd de naissance est nécessairement muet. Telle est ainsi la philosophie du langage vulgaire en Grèce, et dans les théâtres ils appelaient zapov póσшяоv le rôle de celui qui ne parlait pas.

est: nam dæmon prius ejicitur, et tunc reliqua corporis officia succedunt.

surdorum patebunt, et aperta erit lingua | 9, in Matth.). In quo rerum ordo servatus mutorum: unde dicitur: Egressis autem illis, ecce obtulerunt ei hominem mutum, etc. HIER. Quod autem dicitur græce Sequitur: Et miratæ sunt turbæ dicencophos magis tritum est sermone communi, tes: Nunquam apparuit sic in Israel. ut surdus quam mutus intelligatur; sed CHRYS., in homil. (33, in Matth.). Præmoris est Scripturarum cophon indifferen- ponebat quidem cæteris eum, non quia ter vel surdum vel mutum dicere. CHRYS., curabat solum, sed quoniam facile et veloin homil. (33, in Matth.). Non autem na- citer, et infinitas ægritudines et insanabiles turæ erat hæc passio, sed ex dæmonis sanabat. Hoc autem maxime pharisæos insidiis; ideoque et aliis indiguit, qui eum contristabat, quoniam omnibus eum præpoadducerent; neque enim per seipsum ro- nebant, non solum his qui tunc erant, sed gare poterat, sine voce existens; neque et his qui unquam geniti fuerant in Israel : aliis supplicare, dæmone animam cum unde pharisæi concitați ei econverso delingua colligante: propter hoc, neque trahebant: propter quod sequitur: Phaexpetit fidem ab eo, sed confestim ægritu- risæi autem dicebant: In principe dæmodinem sanat: unde sequitur: Et ejecto niorum ejicit dæmones. REMIG. Scribe dæmonio, locutus est mutus. HILAR. (can. I namque et pharisæi facta Domini negabant,

miracles du Seigneur qu'ils pouvaient nier, et ceux qu'ils ne pouvaient pas nier, ils les interprétaient du mauvais côté, réalisant ainsi cette parole du Psaume : « Vos ennemis ont menti contre vous au sujet de la multitude de vos miracles.»- S. CHRYS.-Qu'y a-t-il de plus insensé que ce qu'ils viennent de dire là? Un démon ne peut pas feindre de chasser un autre démon. Il a l'habitude d'applaudir à ce qui vient de lui et non pas de le détruire. Le Christ non-seulement chassait les démons, mais il délivrait les lépreux des souillures de la lèpre, et il ressuscitait les morts, et il déliait les péchés, et il prêchait le royaume de Dieu, et il emmenait les hommes à son Père, ce que ne fait ni ne veut faire le démon.

RAB. Ainsi que les deux peuples ont eu leur figure en les deux aveugles, ainsi le genre humain entier trouve la sienne dans cet homme possédé du démon et muet. S. HIL. Ou bien dans ce sourd et muet et dans ce possédé il faut voir tout le peuple des Gentils indigne de tout salut, enveloppé de tous les vices, enveloppé de tous les maux du corps.-RÉMIG.-Le peuple des nations était muet, ne pouvant pas ouvrir sa bouche pour confesser la foi, et dire les louanges de son créateur. Ou bien ne serait-ce pas parce que, livré au culte des idoles, il était devenu semblable à elles? Il était possédé, parce qu'il était mort par son manque de foi, qui l'avait soumis aux démons.

S. HILAIRE. La connaissance de Dieu ayant mis en fuite la folie de toutes les superstitions, reviennent toutes ensemble la vue, l'ouïe et la parole surnaturelles. —S. JÉR. — Ainsi que les aveugles reçoivent la lumière, ainsi ceux qui étaient muets sentent leur langue libre pour la

quæ poterant; et quæ non poterant negare, | genus humanum. HILAR. (can. 3, in Matth.). in sinistram partem interpretabantur; secundum illud (Psalm. 65): In multitudine virtutis tuæ mentientur tibi inimici tui. CHRYS., in homil. (33, in Matth.). Eorum autem dicto quid est dementius? Non enim confingi potest dæmonem projicere alterum dæmonem : suis enim applaudere consuevit, non dissolvere sua: Christus autem non solum dæmones ejiciebat, sed et leprosos mundabat, et mortuos suscitabat, et peccata solvebat, et regnum Dei prædicabat, et ad Patrem homines adducebat; qua dæmon neque posset facere, neque vellet.

RABA. Mystice autem sicut in duobus cæcis signatus est uterque populus Judæorum et Gentium, ita in homine muto et dæmoniaco generaliter signatum est omne

Vel in muto, et surdo, et dæmoniaco, Gentium plebs (indigna totius salutis) offertur, omnibus enim undique malis circumcessa, totis corporis vitiis implicabatur. REMIG. Gentilis enim populus mutus erat; quia in confessione veræ fidei et in laude sui Creatoris os aperire non poterat; sive quia mutis idolis cultum impendebat, similis illis factus: dæmoniacus erat, quia per mortem infidelitatis diaboli imperiis subditus erat. HILAR. (can. 9, in Matth.). Dei autem cognitione superstitionum omnium vesania effugata, et visus, et auditus, et sermo salutis invenitur. HIER. Sicut enim cæci lumen recipiunt, sic et muti ad loquendum lingua laxatur, ut confiteatur eum quem antea denegabat. In turba

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