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lennité le lieu est décrit : « Or, Jésus vint dans les pays de Césarée de Philippe. »S. CHRYS. Il ne nomme pas simplement Césarée, mais Césarée de Philippe; car il est une autre Césarée, et c'est celle de Straton. Ce n'est point dans cette dernière, mais dans la première qu'il interroge ses disciples: il les amène loin des Juifs, afin que, loin de toute crainte, ils disent librement ce qu'ils ont dans la pensée. RAB. (1).-Ce Philippe était frère d'Hérode; il était tétrarque de l'Iturie et de la Thraconitide. Il avait appelé Césarée, en l'honneur de Tibère César, la ville qui est maintenant connue sous le nom de Paléas. — LA GLOSE. - Voulant confirmer ses disciples dans la foi, il commence par éloigner de leur esprit les opinions et les erreurs que d'autres y ont semées : « Il interrogeait ses disciples en disant : Comment les hommes appellent-ils le Fils de l'homme? » - ORIG. (2). - Le Christ interroge ses disciples, afin que nous apprenions par leurs réponses différentes les diverses opinions qu'avaient alors de lui les Juifs, et pour nous apprendre à nous demander sans cesse à nous-mêmes quelle est l'opinion que l'on a de nous, afin que si l'on dit du mal de nous, nous fassions disparaître les occasions d'en dire, et si du bien, nous augmentions la raison d'en dire. Les disciples des évêques doivent apprendre aussi, à l'exemple des apôtres, à rapporter aux évêques ce qu'ils entendent dire au dehors sur leur compte. S. JER. Cette question est remarquable: Que disent les hommes qu'est le Fils de l'homme? car ceux qui parlent du Fils de l'homme sont hommes; ceux qui

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(1) Ce passage était auparavant confondu avec la citation de saint Jean Chrysostome; dans ce passage le mot tetrarque se rapportait à Hérode et non pas à Philippe, ainsi qu'on le voit dans saint Luc, c. 3.

(2) On ne trouve pas ce passage actuellement dans Origène.

in eis fundat et ut major solemnitas desi- | rum a mentibus eorum voluit removere : gnetur, locus describitur, cum dicitur: unde sequitur: Et interrogabat discipulos Venit autem Jesus in partes Cæsarea suos dicens: Quem dicunt homines esse Philippi. CHRYS. in homil. (33, in Matth.). Filium hominis? ORIG. (tract. 1, in Matth., Ideo autem non simpliciter Cæsaream no- 16). Interrogat Christus discipulos, ut ex minat, sed Cæsaream Philippi; quia est apostolorum responsionibus nos discanus alia Cæsarea, quæ est Stratonis non au- diversas opiniones fuisse tunc apud Judæos tem in illa, sed in hac discipulos interroga- de Christo, et ut nos semper scrutemur vit; longe eos a Judæis abducens, ut ab qualis opinio sit apud homines de nobis; ut omni timore eruti libere dicant quæ habe- siquid male dicitur de nobis; occasiones illius bant in mente. RAB. Philippus autem iste præcidamus, si quid autem boni, ejus ocfrater fuit Herodis, Tetrarcha Itureæ et casiones augeamus. Sed et discipuli episcoThraconitidis regionis, qui in honorem Ti- porum apostolorum instruuntur exemplo, berii Cæsaris, Cæsaream Philippi, quæ nunc ut qualescunque opiniones audierint foris Paneas dicitur, appellavit. de episcopis suis, referant eis.

GLOSSA. Confirmaturus autem in fide discipulos, prins opiniones et errores alio

HIER. Pulchre autem interrogat : Quem dicunt homines esse Filium hominis; quia

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comprennent que la divinité est en lui sont appelés non des hommes, mais des dieux. S. CHRYS. Il ne dit pas Que disent de moi les pharisiens et les scribes? mais: Que disent les hommes? cherchant à connaître la pensée du peuple, qui n'était pas tourné du côté du mal. Leur opinion sur le Christ, quoique inférieure à la réalité, n'en était pas moins pure de malice, tandis que celle des pharisiens en était pleine.

S. HIL. En disant : « Qui disent les hommes qu'est le Fils de l'homme, etc.,» il marque assez que l'on doit penser de lui autre chose que ce qui est visible. En effet, il était le Fils de l'homme. Que désirait-il donc que l'on pensàt sur lui? Nous ne parlons pas de sa propre opinion sur fui-même, mais de ce à quoi il voulait que s'étendit l'opinion des fidèles. Notre confession doit être basée sur ceci : qu'il est non-seulement le Fils de Dieu, mais le Fils de l'homme; car l'un sans l'autre ne pourrait en rien nous donner l'espérance du salut, et c'est d'une manière significative qu'il dit : Les hommes, qui disent-ils qu'est le Fils de l'homme? S. JÉR. Il ne dit pas Qui disent-ils que je suis? mais: Qui disent-ils qu'est le Fils de l'homme? afin de ne pas paraître interroger par jactance. Et remarquez que toutes les fois que, dans l'Ancien-Testament, il est question du Fils de l'homme, l'hébreu porte fils d'Adam.

ORIG.Les disciples rapportent différentes opinions sur le Christ: « Et ils disent: Les uns disent Jean-Baptiste, à savoir ceux qui jugeaient comme Hérode; les autres Elie, et ceux-là pensaient, ou bien qu'il était Elie par sa naissance, ou bien qu'Elie, qui vivait encore dans son corps, s'était manifesté en lui; les autres Jérémie: ceux-là ne comprenaient pas qu'Elie, que le Seigneur avait établi prophète au milieu des

qui de Filio hominis loquuntur, homines | arbitramur quod de se ipse confessus est, sunt; qui vero Divinitatem ejus intelligunt, non homines, sed dii appellantur. CHRYS. (ut sup.). Non autem dicit: Quem me dicunt scribæ et pharisæi esse, sed quem me dicunt homines esse? plebis mentem, quæ ad malum prona inflexa non erat, investigans. Etsi enim multo humilior quam oportebat eorum erat de Christo opinio, sed tamen a nequitia libera erat: pharisæorum autem opinio de Christo erat plena multa malitia.

HILAR. (can. 16, in Matth). Dicendo ergo Quem dicunt homines esse Filium hominis? etc. significavit præter id quod in se videbatur esse, aliud sentiendum : crat enim hominis Filius. Quod igitur de se opinandi judicium desiderabat? Non illud

sed occultum erat de quo quærebatur, in quod se credentium fides debeat extendere. Est autem hæc confessionis tenenda ratio, ut sicut Dei Filium, ita et Filium hominis meminerimus; quia alterum sine altero nihil spei tribuit ad salutem : et ideo signanter dixit : Quem dicunt homines esse Filium hominis? HIER. Non enim dixit: Quem me esse dicunt homines, sed, quem dicunt esse Filium hominis? ne jactanter de se quærere videretur : et nota quod ubicunque in veteri Testamento scriptum est: Filius hominis, in Hebræo positum est, Filius Adam.

ORIG. (ut sup.). Diversas autem Judæo rum opiniones de Christo discipuli referunt : unde dicitur: At illi dixerunt :

nations, était le type du Christ; ou l'un des prophètes,» par une raison semblable, à cause des choses que Dieu avait dites aux prophètes, qui ne furent pas accomplies en eux, mais dans le Christ.

S. JÉR.-Les foules purent se tromper sur Jérémie et sur Isaïe, ainsi qu'Hérode s'était trompé sur Jean-Baptiste; ce qui m'étonne c'est de voir les interprètes rechercher les causes de toutes ces erreurs.

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S. CHRYS. Après que les disciples ont rapporté l'opinion de la foule, il les appelle par une seconde question à penser sur lui quelque chose de plus élevé : « Et Jésus leur dit : Et vous, qui dites-vous que je suis. » Vous, dis-je, qui êtes sans cesse avec moi et qui avez vu de plus grands miracles que n'en a vu la foule, il convient que vous ne vous rencontriez pas avec elle dans sa manière de juger. C'est pour cela qu'il ne leur fit pas cette question au début de sa prédication, mais après avoir fait beaucoup de miracles, et avoir beaucoup parlé de sa divinité. S. JER. Remarquez que, d'après le contexte, les apôtres ne sont point appelés hommes, mais dieux; car après avoir dit : « Les hommes, qui disent-ils qu'est le Fils de l'homme?» il ajoute : « Et vous, qui dites-vous que je suis?» C'est comme s'il disait: Eux, qui sont hommes, ont une opinion humaine, mais vous, qui êtes dieux, qui pensez-vous que je suis?

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RAB. Ce n'est pas par ignorance qu'il s'informe de la pensée des disciples et des étrangers sur son compte il demande à ses disciples ce qu'ils pensent de lui pour récompenser d'une manière digne la confession de leur foi sincère. C'est pour cela qu'il s'informe d'abord de l'opinion des étrangers, afin qu'après que leur erreur aura

me esse dicitis? Vos, inquam, qui simul mecum estis semper, quia majora signa vidistis, quam turbæ, non oportet vos in opinione convenire cum turbis : et propter hoc, non a principio prædicationis eos de hoc interrogavit, sed postquam multa signa fecit, et multa locutus est eis de sua Deitate. HIER. Attende autem quod ex hoc textu sermonis apostoli nequaquam homines, sed

Alii Joannem Baptistam (æstimationem | dum aliquid majus de ipso et ideo sequiscilicet secuti Herodis); alii autem Eliam tur: Dicit illis Jesus: Vos autem quem (videlicet æstimantes, quod aut secundam nativitatem susceperit Elias, aut ex eo tempore in corpore vivens in tempore apparuit illo); alii vero Hieremiam, quem Dominus in gentibus prophetam constituit (non intelligentes quoniam Hieremias typus fuerat Christi), aut unum ex prophetis, ratione simili, propter illa quæ Deus ad ipsos locutus est prophetas, non tamen in ipsis, sed in Christo sunt impleta. HIER. Sed ta-dii appellantur: cum enim dixisset: Quem men turbæ sic errare potuerunt, et in Elia, et in Hieremia, quomodo Herodes erravit in Joanne unde miror quosdam interpretes causas errorum singulorum inquirere.

CHRYS. (ut sup.). Quia vero discipuli opinionem turbæ recitaverant, evocat eos per secundam interrogationem ad opinan

dicunt homines esse Filium hominis? subjecit: Vos autem quem me esse dicitis? Ac si dicat: Illis, quia homines sunt, humana opinantibus, vos qui dii estis, quem me esse existimatis? RAR. Non autem quasi nesciens de se sententiam discipulorum vel extraneorum inquirit; sed ideo discipulos quid

été exposée, l'on voie que les disciples ont trouvé la vérité de leur aveu, non pas dans l'opinion générale, mais dans une révélation particulière du Seigneur.

S. CHRYS. Lorsque le Seigneur demande quelle est l'opinion de la foule, tous répondent; mais lorsqu'il interroge tous les disciples, Pierre répond pour tous, parce qu'il est la bouche et le chef des apòtres: «Simon Pierre, répondant, lui dit : Vous êtes le Christ. Fils du Dieu vivant. »

ORIG. — Pierre nia que Jésus fût rien de ce qu'avaient dit les Juifs; il le confessa en ces termes : « Vous êtes le Christ » (ce qu'ignoraient les Juifs), et ce qui est bien plus : « le fils du Dieu vivant, » qui avait dit par les prophètes : « Je vis moi, dit le Seigneur » (1). Il est appelé vivant, mais d'une manière suréminente, surpassant tous ceux qui ont la vie; car seul il possède l'immortalité, et est la fontaine de vie, parce qu'il est appelé dans un sens propre Dieu. Il possède la vie comme dans sa source, lui qui a dit : « Je suis la vie. »S. JER. - Il appelle Dieu vivant, par contraste avec ces dieux qui sont regardés comme des dieux et qui ne sont que des morts: je veux parler de Saturne, de Jupiter, de Vénus, d'Hercule, et des autres fictions idolâtriques.-S. HIL. C'est là la foi vraie et inviolable, que le Fils est sorti Dieu de Dieu, et que de toute éternité, il a possédé l'éternité du Père. La confession parfaite déclare qu'il a pris un corps, et qu'il s'est fait homme; lui en qui est la perfection de toutes les vertus, il a pris tout ce qu'annoncent le nom et la nature dont il s'est revêtu. RAB. Par un admirable con

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(1) Isaïe, 49, v. 18. Jérémie, 22, v. 24. Ezéchiel, 5, v. 11; 14, v. 16, 18 et 20; 17, v. 19; 18, v. 3; 33, v. 11 et 27; 34, v. 8.

de se sentiant interrogat, ut confessionem | Filius Dei vivi, qui et per prophetas dixerectæ fidei digna mercede remuneret. Ideo quid alii de se sentiant inquirit, ut expositis primo sententiis errantium, discipuli probarentur veritatem suæ confessionis, non de opinione vulgata, sed de ipso percepisse dominicæ revelationis arcano.

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rat: Vivo ego, dicit Dominus: et ideo dicebatur vivus, sed secundum supereminentiam; quia supereminet omnibus habentibus vitam, quoniam solus habet immortalitatem, et est fons vitæ, quod proprie dicitur Deus Pater; vita autem est quasi de fonte procedens, qui dixit (Joan., 11: Ego sum vita. HIER. Deum etiam vivum appellat, ad comparationem eorum deorum qui putantur dii, sed mortui sunt : Saturnum dico, Jovem, Venerem et Herculem, et cætera idolorum portenta. HILAR. (ut sup.j. Est autem vera et inviolabilis fides ex, Deo Deum Filium profectum esse, cui sit ex æternitate Patris æternitas. Hunc igitur assumpsisse corpus, et hominem factum esse, perfecta confessio est. Complexus est ita

traste, il est arrivé que le Seigneur a confessé l'humble condition humaine dont il s'était revêtu, et que le disciple a déclaré l'excellence de sa divine éternité.

S. HIL. La confession de Pierre a mérité une grande récompense, parce qu'il avait vu le Fils de Dieu dans l'homme : « Jésus, répondant, lui dit: Vous êtes heureux, Simon, fils de Jean, parce que ni le sang ni la chair ne vous l'ont révélé. »— -S. JER.-Le Christ rend la pareille à son apôtre, à cause du témoignage qu'il lui a rendu. L'apôtre avait dit : « Vous êtes le Christ, Fils de Dieu vivant; » le Christ lui dit : « Vous êtes heureux, Simon Barjenne. » Pourquoi? « C'est que ce n'est ni la chair ni le sang qui vous l'ont révélé; mais c'est le Père qui vous l'a révélé. » Ce que la chair ni le sang n'ont pas pu révéler l'a été par la grâce de l'Esprit-Saint. C'est par sa confession qu'il a mérité d'être appelé le fils de l'Esprit-Saint, qui lui avait fait cette révélation, attendu que, dans notre langue, Barjona veut dire fils de la colombe. Quelques-uns croient que Simon, c'est-à-dire Pierre, était fils de Jean, parce que dans un autre endroit, il a été interrogé en cette manière : « Simon, fils de Jean, m'aimez-vous?» Ils prétendent que l'erreur des copistes a mis, par la soustraction d'une syllabe, Barjona, au lieu de Barjoanna, c'est-à-dire fils de Jean. Joanna veut dire grâce de Dieu; et l'un et l'autre nom peuvent s'entendre au sens mystique, en ce sens que la colombe signifie l'Esprit-Saint, et la gràce de Dieu le don spirituel. S. CHRYS. Il eût été inutile de dire: Vous êtes le fils de Jona ou de Joanna, si ce n'eût été pour montrer que le Christ est aussi naturellement le fils de Dieu que Pierre est fils de Jona, c'est-à-dire de la

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que omnia qui et naturam et nomen ex-| gratia revelatum est. Ergo ex confessione pressit, in quo summa virtutum est. RAB. Mira autem distinctione factum est, ut Dominus ipse humilitatem assumptæ humanitatis profiteatur; discipulus excellentiam divinæ æternitatis ostendat.

HILAR. (ut sup.). Dignum autem confessio Petri præmium consecuta est, quia Dei Filium in homine vidisset: unde sequitur Respondens autem Jesus dixit ei: Beatus es, Simon Barjona, quia caro et sanguis non revelavit tibi. HIER. Reddit enim Christus Apostolo vicem pro testimonio quod de se dedit Petrus dixerat: Tu es Christus Filius Dei vivi: Dominus autem dixit ei: Beatus es, Simon Barjona: quare? quia non revelavit tibi caro et sanguis, sed revelavit Pater. Quod caro et sanguis revelare non potuit, Spiritus Sancti

sortitur vocabulum, quod revelationem ex Spiritu Sancto habeat, cujus et filius appellandus sit siquidem Barjona in lingua nostra sonat Filius columbæ. HIER. Alii simpliciter accipiunt, quod Simon (scilicet Petrus) filius sit Joannis, juxta alterius loci interrogationem : Simon Joannis, diligis me |(Joan., 21)? et volunt scriptorum vitio de pravatum, ut pro Barjoanna (Id est, filius Joannis) Barjona scriptum sit, una detracta syllaba Joanna vero interpretatur Dei gratia utrumque autem nomen mystice intelligi potest; quod, et columba Spiritum Sanctum, et gratia Dei donum significet spirituale.

CHRYS. (ut sup). Vanum autem esset dicere: Tu es filus Jonæ, vel Joanna; nisi ut ostendat quoniam ita naturaliter est Christus

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