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aprez pour songer pour plaire à un, et neantmoins se craindre de luy, plus que d'homme du monde; avoir tousiours l'œil au guet, l'aureille aux escoutes, pour espier d'où viendra le coup, pour descouvrir les embusches, pour sentir la mine de ses compaignons, pour adviser qui le trahit, rire à chascun, se craindre de touts, n'avoir aulcun ny ennemy ouvert, ny amy asseuré; ayant tousiours le visage riant et le cœur transy, ne pouvoir estre ioyeux, et n'oser estre triste!

Mais c'est plaisir de considerer, Qu'est ce qui leur revient de ce grand torment, et le bien qu'ils peuvent attendre de leur peine et de cette miserable vie. Volontiers le peuple, du mal qu'il souffre, n'en accuse pas le tyran, mais ceulx qui le gouvernent: ceulx là, les peuples, les nations, tout le monde, à l'envy, iusques aux païsans, iusques aux laboureurs, ils savent leurs noms, ils deschiffrent leurs vices, ils amassent sur eulx mille oultrages, mille vilenies, mille mauldissons; toutes leurs oraisons, touts leurs vœux sont contre ceulx là; touts les malheurs, toutes les pestes, toutes les famines, ils les leur reprochent ; et si quelquesfois ils leur font par apparence quelque honneur, lors mesme ils les maugreent en leur cœur, et les ont en horreur plus estrange que les bestes sauvages. Voylà la gloire, voylà l'honneur qu'ils receoivent de leur service envers les gents, desquels quand chascun auroit une piece de leurs corps, ils ne seroient pas encores, ce semble, satisfaicts, ny à demy saoulez de leur peine, mais certes, encores aprez qu'ils sont morts, ceulx qui viennent aprez ne sont iamais si paresseux, que le nom de ces mangepeuples' ne soit noircy de l'encre de mille plumes, et leur reputation

Pour éventer la mine. E. J.

C'est le titre qu'on donne à un roi dans HOMÈRE (μokópos Cavchevs, Iliad., I, 231), et dont La Boëtie régale très justement ces premiers ministres, ces intendants ou surintendants des finances, qui, par les impositions excessives et injustes dont ils accablent le peuple, gâtant et dépeuplant les pays dont on leur a abandonné le soin, font bientôt d'un puissant royaume où florissoient les arts, l'agriculture et le commerce, un désert affreux où règnent la barbarie et la pauvreté, jettent le prince dans l'indigence, le rendent odieux à ce qui lui reste de sujets, et méprisable à ses voisins. C.

ТОМЕ ІІ.

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deschiree dans mille livres, et les os mesmes, par maniere de dire, traisnez par la posterité, les punissant, encores aprez la mort, de leur meschante vie.

Apprenons doncques quelquesfois, apprenons à bien faire: levons les yeulx vers le ciel, ou bien pour nostre honneur, ou pour l'amour de la mesme vertu, à Dieu tout puissant, asseuré tesmoing de nos faicts, et iuste iuge de nos faultes. De ma part, ie pense bien, et ne suis pas trompé, puis qu'il n'est rien si contraire à Dieu, tout liberal et debonnaire, que la tyrannie, qu'il reserve bien là bas à part pour les tyrans et leurs complices quelque peine particuliere.

FIN.

TABLE

DES PRINCIPALES MATIÈRES

CONTENUES

DANS LES ESSAIS DE MONTAIGNE.

A.

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ABRA, fille de saint Hilaire, évêque de Poitiers, I, 249.
Absence. Ranime l'amitié des personnes mariées, II, 447.
Abus. Fondement de tous les abus de ce monde, II, 506-507.
ABYDÉENS. Leur obstination à périr jusqu'au dernier, I, 434.
Académiciens. Leur sentiment moins aisé à défendre que celui des pyrrho-
niens, I, 697 et suiv.

Accidents funestes. Supportés sans peine par certaines personnes, I, 290 et
suiv. Accidents pires à souffrir que la mort, 420. Fermeté des gens du
commun contre les accidents les plus fâcheux de la vie, plus instructive que
les discours des philosophes, II, 532.

Accointances domestiques. Ce qu'il y faut rechercher, I, 205.

ACHAÏENS. Détestoient toute sorte de tromperies dans les guerres, I, 24.
Actions. C'est miracle de pouvoir mêler à telles actions quelque image de jus-
tice, II, 218.

ELIUS VERUS. Ce qu'il répondit à sa femme, qui lui reprochoit d'entretenir
des maîtresses, I, 226.

EMILIUS LÉPIDUS. Sa mort, I, 70.

Æmilius RégillUS (L.). Ne peut empêcher ses soldats de saccager une ville
qui s'étoit rendue à lui par composition, I, 27.

ÆSCHYLUS. Sa mort, I, 70.

Age. Quel est l'âge où l'homme est capable des plus grandes actions, I, 397.
Et celui où son corps et son esprit vont s'affoiblissant, 398.
AGÉSILAUS. Ce qu'il étoit d'avis d'apprendre aux enfants, I, 144. Comment
alloit vêtu, 257. Par trop d'ardeur, il manque l'occasion de défaire les
Bootiens, 336. Sa réponse aux Thasiens qui l'avoient fait dieu, 651. S'il

est vrai qu'il ait été mis à l'amende pour s'être trop fait aimer de ses conci-
toyens, II, 119. Pourquoi il prenoit en voyageant son logis dans les églises,
226. Ce qu'il jugeoit de l'amour, 338.

AGIS, roi de Sparte. Sa réponse remarquable à un ambassadeur de la ville
d'Abdère, I, 548.

AGRIGENTINS. Élevoient des monuments à l'honneur des bêtes qui leur avoient
été chères, I, 526.

AIGUEMONT. Voyez EGMONT.

ALBE (le duc d'). Cruautés qu'il exerça à Bruxelles, I, 30. Comparé avec le
connétable de Montmorency, II, 41.

ALBIGEOIS. Brûlés tout vifs pour ne vouloir pas désavouer leurs opinions,
I, 295.

ALBUCILLA. Mort de cette Romaine, I, 758.

ALBUQUERQUE. Pourquoi, étant en danger de périr, prit un jeune garçon sur
ses épaules, I, 269 et suiv.

ALCIBIADE. Donna un soufflet à un grammairien qui lui déclara n'avoir pas
un Homère, II, 155. Sa vie est une des plus riches et des plus desirables,
au gré de Montaigne, 160. Pourquoi il coupa la queue et les oreilles à un
fort beau chien qu'il avoit, 262. Ne vouloit point de musique à table, 621.
ALCMÉON. A quelles choses il attribuoit la divinité, I, 630.

ALÉSIA. Deux événements extraordinaires concernant le siége de cette ville,
entrepris par César, II, 138.

ALEXANDRE LE GRAND. Sa cruauté envers Bétis, gouverneur de Gaza, I, 6,

et contre la ville de Thèbes, 7. Pourquoi refusa de combattre la nuit, 29.

En quel cas son intrépidité parut le plus, 126. Blâmé par son père Phi-

lippe de ce qu'il chantoit trop bien, 285. Comment il se moqua de ses

flatteurs, qui vouloient lui faire accroire qu'il étoit fils de Jupiter, 322.

Profondément endormi un peu avant sa dernière bataille contre Darius,

332. De son cheval Bucéphale, 352. Pourquoi ne doit être jugé ni à table ni

au jeu, 369. Digne récompense qu'il donne à l'extrême adresse d'un art

inutile, 378. Quelle odeur exhaloit son corps, 382. Sa valeur n'étoit point

parfaite et universelle, 405. Jugement général sur Alexandre, préférable à

César même, II, 157 et suiv. En quoi il est bien inférieur à Socrate, 228.

Comment son père le reprit de sa libéralité, 357.

ALEXANDRE, tyran de Phères. Pourquoi ne vouloit pas assister à la représen-

tation des pièces tragiques, II, 76 et suiv.

ALEXANDRE VI, pape. Comment il fut empoisonné avec son fils le duc de

Valentinois, I, 250.

ALLEMANDS. Quoique ivres, sont malaisés à vaincre, I, 410. Boivent égale-

ment de tout vin avec plaisir, 412.

ALPHONSE XI, roi de Castille. En quoi trouvoit les ânes plus heureux que

les rois, I, 326. Fondateur de l'ordre des chevaliers de la Bande ou de

l'Écharpe en Espagne; règles qu'il leur donna, 357.

ALVIANE (Barthélemy ď), général vénitien. Pourquoi son corps fut rapporté
à Venise à travers les terres des ennemis, I, 15.

AMASIS, roi d'Égypte. Épouse une belle Grecque, mais sans en pouvoir jouir
pendant quelque temps, I, 90-91.

Ambassadeurs. Surpris dans un mensonge par François Ier, I, 37 et suiv.

Autre ambassadeur surpris en faute par Henri VIII, roi d'Angleterre, 38

et suiv. Si les ambassadeurs d'un prince lui doivent rien cacher de ses

affaires, 57.

Ambition. Plus difficile à dompter que l'amour, à en juger par l'exemple

de César, II, 123. L'exemple de Ladislas, roi de Naples, semble prouver
le contraire, 124 et suiv. N'est pas un vice de petits compagnons, 509.

Ame. Doit avoir quelque objet vrai ou faux dont elle puisse s'occuper,

I, 21. Ne regarde pas les choses d'un même biais, 268. Elle se découvre

en tous ses mouvements, 368. Donne aux choses telle forme qu'il lui plaît,

369. Ce que la raison nous apprend de sa nature, 668. Grande diversité d'opi-

nions sur l'endroit du corps où réside notre ame, 670. Différents senti-

ments sur l'origine de l'ame, 675. L'opinion de la préexistence des ames,

avant que d'être unies à nos corps, réfutée, 677. Raisons d'Épicure,

pour prouver que l'ame naît, se fortifie et s'affoiblit avec le corps, 679.

L'ame de l'homme le plus sage sujette à devenir l'ame d'un fou, 680. L'im-

mortalité de l'ame foiblement soutenue par les plus hardis dogmatistes, 681.

Sur quoi est fondée l'opinion de l'immortalité des ames, 683. Transmigration
de l'ame d'un corps dans un autre, soutenue par Platon; comment réfu-
tée par Épicure, 687 et suiv. Si les facultés et les inclinations de nos ames
dépendent de l'air, du climat et du terroir où nous vivons; quelle est la
conclusion qu'on peut tirer de là, 714 et suiv. En quoi consiste le véri-
table prix de l'ame, II, 228. En quoi paroît sa grandeur, 628.

AMÉRICAINS. Ce fut leur grandeur et leur vertu qui les livra à la perfidie

et à la férocité des Espagnols, II, 361. Magnificence des jardins de leurs

rois, 362. Par quels moyens les Américains furent subjugués, ibid.

Comment ils ont été traités par les Espagnols, 364. Réponse vigoureuse et

sensée que certains peuples d'Amérique firent aux Espagnols, qui les

vouloient rendre tributaires, ibid. Horrible boucherie que les Espagnols

firent en Amérique de leurs prisonniers de guerre, 366 et suiv. Les ri-

chesses des Américains moins considérables qu'on n'avoit cru d'abord, et

pourquoi, 368.

AMÉRIQUE. Quel compliment certains peuples d'Amérique firent à Fernand
Cortez, I, 228 et suiv. En quel sens les sauvages de l'Amérique sont bar-
bares, 234. Excellence de leur police, ibid. Qualité de leur climat, ibid.
Leurs bâtiments, leurs lits, 235. Leurs repas, leur boisson, leur pain, ibid.
Comment ils passent le temps, 236. Où ils logent les ames après la mort,
ibid. Leurs prêtres et prophètes; en quoi consiste leur morale; comment
traités si leurs prophéties se trouvent fausses, ibid. et suiv. Leurs guerres,

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