C'eft à moi feul de l'entendre, & je crois Il femble, ô ciel! qu'il connaiffe fon crime. (Tandis qu'il parle, Dormène fe retire en regardant attentivement Gernance.) SCENE VII. LE MARQUIS, LE CHEVALIER. LE CHEVALIER (de loin fe cachant le vifage.) LE LE CHEVALIE R. Je tombe à vos genoux... MARQUIS. Qu'avez-vous fait ? LE CHEVALIER. Une faute, une offense, Dont je reffens l'indigne extravagance, Vous des remords! vous! eft-il bien poffible? Eft-il fenfible à mes foins, à l'honneur', Sans rien cacher ? LE CHEVALIER. Comptez fur ma candeur; Je Je fuis un libertin, mais point menteur; LE MARQUIS, Je prétens tout favoir. LE CHEVALIER. Je vous dirai, Que de débauche & d'ardeur enyvré, Au poffeffeur de ses jeunes appas, (Qu'à mon avis, il ne mérite pas. ) Je l'ai conduite à la forêt prochaine, Dans ce château de Laure & de Dormène; C'est une faute, il est vrai, j'en convien, Mais j'étais fou, je ne penfais à rien. Cette Dormène, & Laure fa compagne, Etaient encor bien loin dans la campagne. En étourdi je n'ai point perdu tems; J'ai commencé par des propos galans. Je m'attendais aux communes allarmes Aux cris perçans, à la colère, aux larmes; Mais qu'ai-je ouï la fermeté, l'honneur, L'air indigné, mais calme avec grandeur. Ee 2 Tout Tout ce qui fait refpecter l'innocence LE MARQUIS. Que dites-vous? LE CHEVALIER. Elle voulait en vain Me les cacher de fa charmante main LE Qu'ayant vécu prefque dans la mifère, A la vertu dont il s'eft écarté ; N'employant point l'aigreur & la colère, LE De moi?... MARQU I S. LE CHEVALIER. Montrant à mes égaremens Votre vertu, qui devait, difait-elle, Etre à jamais ma honte ou mon modelle. |