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commandement de Dieu, il lui adviendra tout ce qu'il demande, et, en lui, la charité recevra ce que la vérité a préparé. S. AUG. Le Seigneur est bon de nous refuser souvent ce que nous voulons, pour nous donner ce qui nous est meilleur.

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S. AUG. Il est besoin de persévérance pour obtenir ce que nous demandons. S. AUG. En tardant, le Seigneur ne dénie pas ses ns, mais les rehausse; ce que nous avons désiré longtemps nous est .us doux, et l'on tient pour vil ce qui a été rapidement accordé. Denandez donc, cherchez, insistez; en cherchant et en demandant, ce désir qui doit recevoir se développe; Dieu garde son don, et il ne veut pas vous le donner si vite, afin que vous appreniez à désirer grandement les choses. C'est pour cela qu'il faut toujours prier et ne jamais défaillir.

Aussi qui est l'homme d'entre vous qui donne une pierre à son fils, lorsqu'il lui demande du pain? Ou s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc étant méchants comme vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il les vrais biens à ceux qui les lui demandent.

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S. AUG. — Ainsi que dans ce qui précède il a parlé des oiseaux du ciel et des lis des champs, ainsi il dit ici : « Ou parmi nous quel est celui,» pour élever notre espérance en la faisant passer des petites choses aux grandes. S. CHRYS. De peur que quelqu'un, en pensant à ses péchés et à la distance qui sépare Dieu des hommes, ne se prit à désespérer et par conséquent n'osât demander, il introduit cette comparaison des pères et des enfants, afin que la bonté paternelle de

poscit; et accipiet charitas quod parat ve ritas. AUG., ad Paulin, et Therasiam (epist. 250). Bonus autem Dominus, qui non tribuit sæpe quod volumus, ut quod mallemus attribuat.

AUG., De serm. Dom. in monte (lib. 2, cap. 21, vel 33). Perseverantia etiam opus est, ut accipiamus quod petimus. AUG., De verbis Dom. (serm. 5). Cum enim Deus aliquando tardius dat, commendat dona, non negat diu desiderata dulcius obtinentur ; cito antem data vilescunt. Pete ergo, quære, insta: petendo enim et quærendo crescit appetitus (vel crescit), ut capias; servat tibi Deus quod non vult cito dare; ut tu discas magna magne desiderare; ideo oportet semper orare, et non deficere.

Aut quis ex vobis homo, quem si petierit filius panem, nunquid lapidem porriget ei? aut si piscem petierit, nunquid serpentem porriget ei? Si ergo vos cum sitis mali, nostis bona data dare filiis vestris, quanto magis Pater vester, qui in cœlis est, dabit bona petentibus se?

AUG., De serm. Dom. (lib. 2, cap. 21, vel 33). Sicut in superioribus egit de volatilibus cœli et de liliis agri, ut spes de minoribus ad majora consurgeret, ita et in hoc loco cum dicit: Aut quis est ex vobis homo, etc. CHRYS., super Matth (in opere imperf., homil. 18). Ne forte aliquis considerans quanta est differentia inter Deum et hominem, et ponderans peccata sua,

- S. CHRYS.

Deux

Dieu relève notre courage abattu par nos fautes. choses sont nécessaires dans la prière, demander ce qu'il faut, et demander avec instance. Ce qu'il faut demander, ce sont les choses spirituelles, et c'est parce qu'il demanda ce qu'il faut que Salomon obtint si rapidement (1).

S. CHRYS. Cette comparaison du pain et du poisson nous montre ce qu'il faut demander. Le pain, c'est le Verbe, qui nous transmet la connaissance du Père; la pierre, c'est tout mensonge dont l'influence est une influence de scandale sur l'âme.

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RÉMIG. Nous pouvons voir dans le poisson toute parole sur le Christ, et par le serpent, le diable; ou bien, par le pain, la doctrine spirituelle; par la pierre, l'ignorance; par le poisson, l'eau du saint baptême; par le serpent, l'astuce du diable ou l'infidélité. RAB. — Ou bien par le pain, qui est la nourriture ordinaire, il faut entendre la charité, sans laquelle toutes les autres vertus n'ont pas d'influence. Le poisson, c'est la foi qui, née de l'eau du baptême, vit au milieu des flots qui l'agitent. Luc en ajoute une troisième figure, qui est l'œuf, espérance de quelques animaux, et symbole ici de l'espérance. Il oppose à la charité la pierre, symbole de la dureté de la haine; à la foi le serpent, ou le venin de la perfidie; à l'espérance le scorpion, c'est-à-dire le désespoir, qui blesse par derrière comme le scorpion.

RÉMIG. Le sens est donc celui-ci, que si nous demandons à Dieu le Père le pain, c'est-à-dire la doctrine ou la charité, il n'est pas à

(1) C'est au liv. 3 des Rois, chap. 3. Salomon demande un cœur docile pour discerner le bien et le mal dans ses jugements (v. 9). Dieu l'exauce en lui répondant que ce qu'il demande, c'est la sagesse (v. 10).

dum desperat impetrare, nec incipiat pe- | per panem intelligitur doctrina spiritualis ; tere, patrum et filiorum similitudinem in- per lapidem ignorantia; per piscem unda troduxit; ut si propter peccata nostra desperamus, propter paternam bonitatem speremus. CHRYS., in homil. (24, super Matth). Duo autem oportet adesse oranti: et petere vehementer, et quæ oportet petere hæc autem sunt spiritualia: etenim Salomon, quia petiit quod petere oportebat, velociter accepit.

CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Quæ autem petere oportet, sub similitudine panis et piscis ostendit: panis enim est verbum de notitia Dei Patris; lapis est omne mendacium, quod habet scandalum offensionis ad animam. REMIG. Piscem etiam possumus intelligere verbum de Chrito, serpentem autem ipsum diabolum : vel

baptismatis sacri; per serpentem astutia diaboli sive infidelitas. RAB. Vel panis, qui est communis cibus, charitatem significat, sine qua aliæ virtutes nihil valent. Piscis significat fidem quæ ex aqua baptismatis orta est; et in mediis fluctibus hujus vitæ pulsatur, et tamen vivit. Lucas autem ad didit tertium, scilicet ovum, quod est spes animalis; unde spem significat. Contra charitatem ponit lapidem, id est, odii duritiam; contra fidem serpentem, id est, perfidiæ venenum; contra spem scorpionem, id est, desperationem, quæ retro pungit sicut scorpio.

REMIG. Est ergo sensus: non est timendum quod si petamus a Deo Patre panem

craindre qu'il permette que notre cœur se refroidisse ou par le froid des haines ou par la dureté de l'intelligence, ou que si nous lui demandons la foi, il nous laisse succomber sous le venin de l'infidélité. D'où il suit : « Si vous, qui n'êtes pas bons, savez ce qu'il faut donner de bon à vos enfants. >> S. CHRYS. Il ne dit pas cela pour

-

faire injure à la nature humaine, ou pour déclarer tout le genre humain mauvais, mais pour nous dire qu'à côté de celle de Dieu la tendresse paternelle n'est que de la malice, tant est surabondant son S. CHRYS. amour pour les hommes. Tous à côté de Dieu, qui est bon d'une manière singulière, paraissent mauvais, ainsi qu'à côté du soleil, tout ce qui est clair paraît obscur.-S. JER. Ou bien en JER.Ou la personne des apôtres, il condamne tout le genre humain porté au mal des son enfance (1). Il n'est point étonnant qu'il appelle mauvais les hommes qui habitent le temps, alors que l'Apôtre déclare mauvais les jours qui le composent.

S. AUG.Ou bien il appelle mauvais les pécheurs et amateurs de ce siècle. Or, les biens qu'ils donnent, et qui sont les biens temporels, sont bons à leurs sens, puisqu'ils les tiennent pour tels, et ils le sont aussi en leur nature, mais ils appartiennent à cette vie infime. S. AUG. Le bien qui vous rend bons, c'est Dieu. L'or et l'argent sont bons, non pas de manière à vous rendre bons vous-mêmes, mais parce que vous pouvez les faire contribuer au bien. Mais nous, qui sommes mauvais, ne restons pas tels, puisque nous avons un Père qui est bon. Si donc nous, qui sommes mauvais, nous sa

S. AUG.

(1) C'est un peu différent dans la version grecque et latine (v. 21).

id est, doctrinam vel charitatem) quod porrigat lapidem, id est, quod permittat cor nostrum constringi, aut frigore odiorum, aut duritia mentis: vel quod si petierimus fidem, ipse nos permittat perire veneno infidelitatis. Unde sequitur: Si ergo vos cum sitis mali, nostis bona dare filiis, etc. CHRYS., in homil. (24, super Matth.). Hæc autem dixit, non detrahens humanæ naturæ, neque malum confitens omne genus humanum, sed ad differentiam bonitatis suæ, dilectionem paternam malitiam vocans: tanta est superabundantia amoris ipsius ad homines. CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Quia quantum ad comparationem Dei (qui solus singulariter bonus est) omnes mali videntur, sicut ad comparationem solis omne lucidum videtur obscurum. HIER. Vel sub apostolorum

persona, omne hominum genus damnatur, cujus ab infantia cor ad malum appositum est, ut in Genesi legitur (cap. 8). Nec mirum homines hujus seculi dici malos, cum et Apostolus memoret (Eph., 5), quoniam dies mali sunt.

AUG., De serm. Dom. in monte (lib. 2, cap. 33). Vel malos appellavit hujus seculi dilectores et peccatores : unde et bona quæ dant, secundum eorum sensum bona dicenda sunt, quia hoc pro bonis habent; quamquam et in rerum natura ista bona sint; scilicet temporalia, et ad istam vitam infirmam pertinentia. AUG., De verbis Dom. (serm. 5). Bonum enim quod facit bonos, Deus est; aurum autem et argentum bonum est; non quod te faciat bonum, sed unde facias bonum. Mali ergo cum simus, et bonum Patrem habeamus, non semper

vons donner ce que l'on nous demande, à combien plus forte raison devons nous espérer que Dieu nous donnera les biens que nous lui demanderons. S. CHRYS. Mais comme il ne nous donne pas tout

ce que nous lui demandons, mais seulement les biens, c'est avec raison qu'il ajoute les biens. Nous ne recevons de Dieu

LA GLOSE.

que les biens quels qu'ils nous paraissent, car tout concourt à bien aux bien-aimés. »

RÉM. Il faut savoir que là où Matthieu met: les biens, Luc dit: l'Esprit-Saint; mais cela ne fait pas une différence, car tous les biens viennent de la grâce de l'Esprit-Saint.

Faites donc aux hommes tout ce que vous voulez qu'ils vous fassent; car c'est là la loi et les prophètes.

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S. AUG. Une certaine fermeté, et la force de marcher dans la voie de la sagesse se trouvent dans les bonnes mœurs qui portent l'homme jusqu'à la simplicité et la pureté de cœur. Et c'est après en avoir longtemps parlé qu'il conclut ainsi : « Tout ce que vous voudrez que les hommes fassent pour vous, et vous, faites-le pour eux. » Il n'est personne qui veuille que l'on agisse avec lui avec duplicité de cœur. S. CHRYS. Ou bien plus haut, afin de rendre plus sainte notre prière, il nous avait commandé de ne pas juger ceux qui nous ont offensés. Or, il s'était écarté un moment de ce sujet pour amener

(1) Dans saint Jean il y a A ceux qui aiment Dieu, toutes choses concourent à bien (Rom., 8, v. 28). Il y a aimant pour aimés, mais l'on voit que l'un a pu être placé pour l'autre.

homines, et vos facite illis; hæc est enim lex et prophetæ.

mali remaneamus. Aug. De serm. Dom. in | Omnia ergo quæcunque vultis ut faciant vobis monte (lib. 2, cap. 33). Si ergo cum simus mali, novimus id dare quod petimur, quanto magis sperandum est- daturum Deum nobis bona petentibus?

CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Quoniam autem non omnia petentibus præstat, sed bona tantummodo, ideo convenienter addidit bona. GLOSSA A Deo enim non nisi bona percipimus, qualiacunque nobis videantur: omnia enim dilectis in bonum cooperantur.

REMIG. Et sciendum quod ubi Matthæus sic dicit: Dabit bona, Lucas dicit: Dabit spiritum bonum. Sed non debet videri contrarium, quia cuncta bona quæ homo a Deo accipit, per gratiam Spiritus Sancti dantur.

AUG, De serm. Dom. (lib. 2, cap. 34). Firmitas quædam et valentia ambulandi per sapientiæ viam in bonis moribus constituta est, quibus perducuntur homines usque ad mundationem et simplicitatem cordis; de qua jam diu ita loquens concludit : Omnia quæcunque vultis ut faciant vobis homines, et vos facite illis. Nemo enim est qui velit quemquam duplici corde secum agere.

CHRYS., Super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Vel aliter: supra propter sanctificandam orationem mandavit ut non judicent homines eos qui peccant in ipsos: et

d'autres pensées, et c'est en revenant à ce point de départ et à l'explication de ce précepte qu'il ajoute : « Tout ce que vous voudrez, etc. » c'est-à-dire non-seulement je vous fais le commandement: « Ne jugez pas,» mais encore celui-ci : « Tout ce que vous voudrez que les hommes fassent pour vous, faites-le aussi pour eux; » c'est alors que vous prierez de manière à être exaucés. -LA GLOSE. Ou bien, c'est l'Esprit-Saint qui est le distributeur de tous les biens spirituels, et c'est par eux que se parfont les œuvres de charité. C'est pour cela qu'il ajoute : « Faites aux hommes tout ce que vous voudrez qu'ils vous fassent. »

S. CHRYS. Ou bien le Seigneur veut montrer qu'il faut que les hommes implorent le secours d'en haut (1), et qu'en même temps ils fassent descendre au-dessous d'eux tous ceux qui sont en leur pouvoir. C'est pour cela qu'après avoir dit : « Demandez et vous recevrez,» il enseigne ouvertement qu'il faut que les hommes soient pleins de soins pour leurs frères, et c'est pour cela qu'il ajoute : « Tout ce que vous voulez, etc. »>

S. AUG.

Dieu avait promis de nous accorder les biens que nous lui demanderions. Or, pour qu'il ne rejette pas ses mendiants, ne rejetons pas les nôtres. A la seule exception de la richesse, ceux qui demandent et ceux auxquels ils demandent sont les mêmes. De quel front osez-vous vous approcher de Dieu pour le prier, vous qui outragez son cœur de père? C'est pour cela qu'il est dit dans les Proverbes : « Celui qui ferme son oreille au cri du pauvre demandera lui-même, et il ne sera pas exaucé » (2). Ce que nous devons accorder (1) Dans le grec il y a : Thu vwder Bondexy, le secours qui est porté d'en haut. (2) Le grec porte : Tou un novaɑi इɛvoûç, pour ne pas entendre le faible.

quia ab ordine narrationis suæ recedens, introduxit alia quædam, nunc ad mandatum quod cœperat rediens, ait: Omnia quæcunque vultis, etc., id est, non solum modo, nolite judicare, sed et omnia quæcunque vultis ut faciant vobis homines, et vos facite eis; et tunc impetrabiliter poteritis orare. GLOSSA. Vel aliter: omnium bonorum spiritualium distributor est Spiritus Sanctus, ut opera charitatis impleantur. Unde subdit: Omnia ergo quæcunque vultis ut faciant vobis homines, et vos facite illis, etc.

CHRYS., in homil. (24, super Matth.). Vel aliter vult Dominus demonstrare quoniam oportet homines, et superius inquirere

auxilium, et quæ a seipsis sunt, simul inferre: unde cum dixisset: Petite, quærite et pulsate, docet aperte ipsos homines studiosos esse : et ideo subdit: Omnia quæcunque vultis, etc.

AUG., De verbis Dom. (serm., 5). Vel aliter: promiserat se Dominus petentibus bona largiturum : ut autem ille agnoscat mendicos suos, agnoscamus et nos nostros. Excepta enim substantia facultatum tales sunt qui petunt, quales a quibus petunt. Quam frontem habes petendi ad Deum tuum, qui non agnoscis patrem tuum? Hinc est quod in Proverbiis dicitur (cap. 21): Qui obturat aurem suam ad clamorem pauperis, et ipse clamabit, et non exaudie

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