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dans ce passage: «Mortifiez vos membres terrestres, la fornication, l'impureté »(1). Ce n'est donc pas ce qu'un homme fait, mais ce qu'il veut faire, qui doit être considéré : c'est là la lumière à nous, car c'est ce dont nous pouvons nous rendre compte, et tout ce qui est clair est lumière. Les faits qui sont réalisés sur le théâtre des événements humains sont toujours d'une issue douteuse, et c'est pour cela qu'ils sont ténèbres. Puis-je savoir lorsque j'ai donné de l'argent à un indigent ce qu'il va en faire? Si donc votre intention qui est notoire pour vous est obscurcie par des désirs terrestres, à combien plus forte raison cette action dont vous ignorez complétement le résultat. Que si ce que vous avez fait avec une mauvaise intention est cependant utile à quelqu'un, elle sera jugée en vous, non pas telle qu'elle a abouti, mais telle que vous l'avez conçue. Quant au contraire les actions sont faites avec une intention droite, c'est-à-dire par un motif de charité, alors elles sont pures et plaisent à Dieu.

S. AUG. (2). Ce qui est certainement péché ne peut être fait avec quelque bonne intention que ce soit. Il y a des actions qui sont bonnes ou mauvaises selon qu'elles naissent d'une cause bonne ou mauvaise, étant indifférentes par elles-mêmes, comme de donner de la nourriture à un pauvre, ce qui est bon si on le fait par un principe de compassion, et mauvais si on le fait par une vanité quelconque. Mais ce qui est péché en soi, comme le vol, les atteintes à la pudeur et autres choses semblables, qui pourrait dire qu'on peut le faire pour un bon motif, et sans qu'il y ait faute? Qui pourrait dire : «Volons les riches pour avoir de quoi donner aux pauvres? >>

(1) Et il ajoute : Le libertinage, le mauvais désir, et l'avarice qui n'est qu'une idolâtrie (v. 5). (2) Ceci est dirigé contre quelques catholiques qui se disaient priscillianistes pour cou

vrir ces derniers.

quid quisque faciat, sed quo animo faciat considerandum est: hoc est enim lumen in nobis; quia hoc nobis manifestum est bono animo nos facere quod facimus: omne enim quod manifestatur, lumen est (ad Ephes., 5). Ipsa vero facta quæ ad hominum societatem procedunt, incertum nobis habent exitum, et ideo tenebras ea vocavit: non enim novi, cum pecuniam porrigo indigenti, quid sit inde facturus. Si ergo ipsa cordis intentio, quæ tibi nota est, sordidatur appetitu temporalium rerum, magis ipsum factum (cujus incertus est exitus) sordidum erit; quia etsi bene alicui proveniat quod tu non recta

intentione facis, quomodo tu feceris, impu tabitur tibi, non quomodo illi provenerit. Si autem simplici intentione (id est, fine charitatis) opera nòstra fiant, tunc munda sunt, et placent in conspectu Dei. AUG., contra Mendacium (cap. 7). Sed ea quæ constat esse peccata, nulla velut bona intentione facienda sunt ea quippe opera hominum si causas habuerint bonas vel malas, nunc sunt bona, nunc mala, quæ non sunt per seipsa peccata; sicut victum præbere pauperibus bonum est, si fiat misericordiæ causa; malum autem, si fiat causa jactantiæ. Cum vero opera ipsa peccata sunt, ut furta, stupra, et hujusmodi, quis

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S. GRÉG. (1).—Ou bien : « Si la lumière qui est en vous n'est que té nèbres.» Si ce que nous avons commencé comme il faut, nous pouvons l'obscurcir par une mauvaise intention, combien plus seront ténébreuses les choses dont nous n'ignorons pas le mal alors que nous les faisons? RÉMIG. C'est la foi qu'il faut reconnaître sous la figure de cette lumière, car c'est elle qui éclaire les pas de notre âme, c'està-dire nos actions, afin qu'ils ne se heurtent point, et c'est ainsi qu'il a été dit: «C'est votre parole, Seigneur, qui est la lumière de mon âme. » Or, si notre foi est pure et simple, tout notre corps sera éclairé; et si elle est souillée, il sera tout entier dans les ténèbres. Ou bien : par la lumière il faut entendre celui qui gouverne l'Église, et c'est avec raison qu'on l'appelle un œil, car il est chargé de veiller au salut du peuple, qui est ici parfaitement représenté par le corps. Si celui qui gouverne l'Église erre, à combien plus forte raison l'Église elle-même.

Nul ne peut servir deux maîtres: car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il se soumettra à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et les richesses.

S. CHRYS.-Le Seigneur avait dit plus haut que celui dont la raison est gouvernée par les principes de l'esprit peut conserver tout son corps dans la pureté, tandis que celui qui ne leur obéit point, ne le peut pas. Et il en donne la raison en ajoutant : « Personne ne peut. » — LA

(1) Au chap. 6, Moral., à la deuxième moitié, sur ces paroles: Qui a tendu sur cordeau (Job, 38).

dicat causis bonis esse facienda, vel peccata | providere debet, quæ per corpus intelliginon esse? Quis dicat: Furemur divitibus, ut habeamus quod demus pauperibus.

tur. Si ergo Rector Ecclesiæ erraverit, quanto magis errabit populus ei subjectus!

Nemo potest duobus dominis servire. Aut enim unum odio habebit, et alterum diliget; aut unum sustinebit, et alterum contemnet. Non potestis Deo servire et mammonæ.

GREG., 28, Moral. Vel aliter : Si lumen quod in te est tenebræ sunt, etc. id est, si hoc quod nos bene agere cœpimus, ex mala intentione fuscamus, ipsa quæ mala esse non ignoramus (etiam cum facimus) quantæ tenebræ erunt? REMIG. Vel aliter fides lucernæ assimilatur, quia per eam gressus CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. ut interioris hominis (id est, actio) illuminatur, sup.). Superius dixerat Dominus, quod qui ne offendat; secundum illud (Psal. 118): habet mentem spiritalem, ille potest corpus Lucerna pedibus meis verbum tuum; quæ suum servare sine peccato; qui autem non si fuerit munda et simplex, totum corpus habet, non potest: cujus rationem subjunlucidum erit; si vero sordida, totum corpus git, dicens: Nemo potest, etc. GLOSSA. erit tenebrosum. Vel aliter per lucernam Vel aliter dictum est supra quod (propter intelligitur Rector Ecclesiæ; qui bene ocu-intentionem temporalium) bona mala fiunt: lus dicitur, quia salutaria plebi subjectæ | unde posset aliquis dicere: Ego faciam

GLOSE (1). — L'on a dit plus haut qu'une intention terrestre rendait mauvais ce qui était bon. D'où quelqu'un aurait pu conclure ainsi : « Je ferai le bien et pour les intérêts de la terre et pour ceux du ciel,» et c'est ce à quoi répond le Seigneur en disant : « Personne ne peut servir deux maîtres à la fois. »> S. CHRYS. Ou bien en cette manière Dans ce qui précède il a accablé l'avarice sous des vérités fortes et nombreuses, il lui en oppose ici de plus étendues. En effet, non-seulement les richesses nous nuisent en armant contre nous la main des voleurs, et en obscurcissant notre intelligence, mais encore en nous chassant de parmi les serviteurs de Dieu, et c'est ce qu'il prouve par une de ces pensées qu'il est facile de comprendre: «< Personne ne peut servir deux maîtres à la fois. » Il dit deux, parce qu'ils commandent d'une manière contraire; s'ils s'entendaient, ils ne seraient qu'un; et c'est ce que montrent les paroles suivantes : «<Ou il détestera l'un et aimera l'autre; ou il en supportera un et méprisera l'autre. » Il met deux choses en présence, pour montrer que l'on peut facilement passer à ce qui est plus élevé, en disant : « Je suis devenu le serviteur des richesses » (par l'affection), il montre qu'il est facile d'en arriver à ne pas supporter cette servitude, mais à la mépriser.

LA GLOSE. - Ou bien il paraît toucher ici les deux espèces de servitude: l'une qui est libérale et qui vient de l'amour, l'autre qui est servile et qui vient de la crainte. Or, si quelqu'un sert par amour l'un de ces deux maîtres qui sont contraires l'un à l'autre, il faut nécessairement qu'il haïsse l'autre, et si c'est par la crainte, il supportera (1) Saint Anselme à peu près, et non notre Glose actuelle.

ad melius: si enim dicat: Servus factus sum pecuniarum (amando scilicet eas), monstrat quod possibile est ad aliud venire, scilicet non sustinendo servitutem, sed contemnendo.

bona, et propter temporalia, et propter cœ- | alterum contemnet. Ideo autem duo ponit, lestia contra quod Dominus ait: Nemo po- ut monstret facilem csse transmutationem test duobus dominis servire. CHRYS., in homil. (22, super Matth.). vel aliter in anterioribus avaritiæ compressit tyrannidem per multa et magna; sed adhuc alia apponit ampliora: non enim in hoc solum nobis nocent divitiæ, quod latrones adversus GLOSSA. Vel duo tangere videtur sernos armant, et quod intellectum obtene- vientium genera: quidam enim serviunt brant; sed etiam a servitute Dei nos expel- liberaliter ex amore; quidam serviliter ex lunt et hoc probat a communibus con- timore. Si ergo aliquis ex amore serviat ceptionibus dicens : Nemo potest duobus uni contrariorum dominorum, necesse est dominis servire. Duos autem dicit, qui contraria injungunt concordia enim multos unum facit: quod ostenditur per hoc quod subdit: Aut enim unum odio habebit, et alterum diliget; aut unum sustinebit, et

ut alterum odio habeat; si vero ex timore serviat, necesse est ut dum unum sustinet, alterum contemnat. Res autem terrena, vel Deus (si in corde hominis dominctur) ad contraria ex utroque trahitur homo: nain Deus

l'un en méprisant l'autre. Si c'est une chose terrestre ou Dieu qui domine dans son cœur, l'homme s'en trouve entraîné dans des directions contraires, Dieu attirant en haut son serviteur, la chose terrestre l'entraînant en bas; et c'est comme conclusion qu'il ajoute : «Vous ne pouvez pas à la fois servir Dieu et Mammon. >> S. JÉR. Le mot Mammon signifie en syriaque les richesses. Que l'avare qui se vante d'être chrétien entende ceci, qu'il ne peut pas à la fois servir le Christ et les richesses. Or, le Sauveur ne dit pas : « Celui qui a des richesses,» mais: «Celui qui est l'esclave des richesses,» car celui qui en est l'esclave les garde comme le ferait un esclave, et celui qui a secoué leur joug les distribue comme en étant le maître. — La Glose. Par Mammon l'on entend aussi le démon qui préside aux richesses (1), non pas de manière à pouvoir les distribuer, à moins que Dieu ne le lui permette, mais de manière à pouvoir s'en servir pour tromper les hom- S. AUG. - Celui qui sert les richesses ou Mammon sert certainement celui qui, à raison de sa perversité, préposé au gouvernement des choses terrestres, a été appelé par le Seigneur le prince de ce monde. Ou bien le Seigneur par ces mots : « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon,» nous montre quels sont les deux Seigneurs, Dieu et le Diable. Or, ou l'homme haïra celui-ci et aimera l'autre, c'est-à-dire Dieu, ou il soutiendra l'un et méprisera l'autre. En effet, celui qui sert Mammon souffre un dur esclavage, car par sa cupidité il est l'esclave du démon, mais ne l'aime pas, ainsi que celui qui, uni par sa passion à la servante d'un autre, souffre une cruelle captivité tout en

mes.

(1) On ne trouve rien de semblable dans la Glose actuelle, ni dans saint Anselme, ni ailleurs. Seulement la Glose collatérale porte ceci : Tel est le nom du démon qui préside aux richesses, non pas qu'il les possède, mais parce qu'il s'en sert pour tromper.

trahit ad superiora sibi servientem; res | vel. 22, ut sup.). Qui enim servit mamvero terrena trabit ad inferiora ; et ideo quasi monæ (id est, divitiis) illi utique servit, concludens subdit: Non potestis Deo ser- qui rebus istis terrenis merito suæ pervervire et mammonæ. HIER. Mammona ser- sitatis præpositus princeps hujus seculi a mone syriaco divitiæ nuncupantur. Audiat Domino dicitur. Vel aliter, qui sint duo ergo hoc avarus, qui censetur vocabulo domini ostendit cum dicitur : Non potestis christiano, non posse se simul divitiis Chris- Deo servire et mammonæ, scilicet Deo et toque servire et tamen non dixit: Qui diabolo. Aut ergo hunc odio habebit homo, habet divitias; sed qui servit divitiis: qui et alterum diliget (id est, Deum): aut enim divitiarum servus est, divitias custo- unum sustinebit, et alterum contemnet : dit ut servus; qui autem servitutis excus- patitur enim durum dominum quisquis sit jugum, distribuit eas ut dominus. servit mammonæ : sua enim cupiditate GLOSSA. Per mammona etiam intelligitur implicatus subditur diabolo et non eum diabolus qui præest divitiis; non quod diligit; sicut qui ancillæ alienæ conjunctus possit ens dare, nisi quando Deus permit- est propter concupiscentiam, duram patitur tit; sed quia per eas homines fallit. AUG., servitutem; etsi non diligat eum, cujus De serm. Dom. in monte (lib. 2, cap. 14, ancill..m diligit. Dixit autem: Alterum

n'aimant pas celui dont il aime la servante. Remarquez qu'il est dit : Et il méprisera l'autre, et non pas il le haïra,» car il n'est presque pas de conscience qui puisse haïr Dieu. Mais on peut le mépriser, c'està-dire ne pas le craindre, à cause de la confiance qu'inspire sa bonté.

C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez point si vous trouverez de quoi manger pour le soutien de votre vie, ni d'où vous aurez des vêtements pour couvrir votre corps. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vetement?

S. AUG. Le Seigneur ayant enseigné plus haut que celui qui veut aimer Dieu et fuir le péché ne doit pas se flatter de pouvoir servir deux maîtres à la fois, craignant que quelqu'un ne se laissàt diviser, non par la jouissance du superflu, mais par celle du nécessaire, et que son intention n'en eût à souffrir une déviation, ajoute ces mots : « C'est pour cela que je vous dis: Ne soyez pas préoccupés pour votre âme par rapport à votre nourriture. » — - S. CHRYS. Il ne dit pas cela en supposant que l'àme a besoin de nourriture, car elle est incorporelle, mais il s'est servi d'une locution usitée. D'ailleurs, l'àme ne peut rester dans le corps qu'à la condition que celui-ci soit nourri. — S. AUG.-Ou bien, il faut entendre que l'âme est mise ici pour la vie animale. S. JER.- Dans quelques exemplaires l'on trouve ces mots ajoutés : « Ni par rapport à votre breuvage. » Nous ne sommes donc pas entièrement délivrés (1) de soins en ce qui concerne ce que la nature donne d'elle-même aux bêtes et qui nous est commun avec les (1) Il y avait auparavant tout l'inverse, mais l'antithèse suivante indique clairement le sens. Cette antithèse manquait ici, mais elle se trouve dans l'édition d'Anvers d'après texte de saint Jérôme, et d'ailleurs elle est répétée plus bas.

contemnet; non odio habebit: nullius enim | fere conscientia Deum potest odisse: contemnit autem (id est, non timet) eum cum quasi de ejus bonitate securus est.

Ideo dico vobis: Ne solliciti sitis animæ ves-
træ quid manducetis, neque corpori vestro
quid induamini. Nonne anima plus est
quam esca,
et corpus plus quam vestimen-
tum ?

AUG., De serm. Dom. in monte (lib. 2, cap. 22, ut sup.). Quia superius docuerat Dominus, quod quisquis vult diligere Deum et cavere ne offendat, non se arbitretur duobus dominis posse servire; ne forte quamvis jam superflua non quærantur,

propter ipsa tamen necessaria cor duplicetur, et ad ea deflectenda torqueatur intentio, subjungit dicens : Ideo dico vobis: Ne solliciti sitis animæ vestræ quid manducetis, etc. CHRYS., in homil. (22, sup. Matth.). Non hoc dicit quod anima cibo indigeat (incorporea est enim), sed secundum communem locutus est consuetudinem; aliter enim non potest morari in corpore, nisi eo cibato. AUG. Vel animam in hoc loco pro animali vita positam noverimus. HIER. In nonnullis codicibus additum est: Neque quid bibatis : ergo quod omuibus natura tribait, et jumentis, bestiis, hominibusque commune est, hujus cura non penitus liberamur: sed præcipitur nobis ne solliciti simus quid manducemus; quia

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