COLETTE. D'après nature. Entre nous deux, ton cœur N'aime-t-il pas en fecret Monfeigneur ? A CANT E. Oh non, je n'ofe; & je fens la distance En aimer d'autre, & c'eft un grand tourment. COLETTE. Mais de tous ceux qui le fuivaient, ma bonne, A CANT E. Un étourdi prit quelque liberté; Il s'appellait le chevalier Gernance; Je Je lui fis voir combien la modeftie Etait plus fière, & pouvait d'un coup d'œil Et d'autres mœurs l'auraient pû rendre aimable. Ah! la douceur eft l'appas qui nous prend. Que Monfeigneur, ô ciel! eft différent! COLETTE. Ce chevalier n'était donc guères fage? Mais Monfeigneur eft bon: il eft le maître; Nous le verrons trop tard; Il n'arrivera point; on me fiance, Tout eft conclu, je fuis fans espérance. Berthe eft terrible en fa mauvaise humeur; Maturin preffe, & je meurs de douleur. COLETTE. Eh moque toi de Berthe. A CANT E. Helas Dorméne, Je Si je lui parle, entrera dans ma peine. Je vais prier Dormène de m'aider De fon apui, qu'elle daigne accorder Aux malheureux : cette dame eft fi bonne ! COLETT E. A notre âge, Il faut de bons amis, rien n'eft plus fage. SCENE IV.. ACANTE, COLETTE, BERTHE, DIGNANT, MATURIN. BERTHE (arrêtant Acante.) Quel Uel chemin vous prenez ! MATURIN (aproche fa main, & veut Ah! palfamdié. BERTH E. Voyez la malhonnête! Elle rechigne & détourne la tête ! ACAN |