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COLETTE.

D'après nature.

Entre nous deux, ton cœur

N'aime-t-il pas en fecret Monfeigneur ?

A CANT E.

Oh non, je n'ofe; & je fens la distance
Qu'entre nous deux mit fon rang, fa naiffance.
Crois-tu qu'on ait des fentimens fi doux
Pour ceux qui font trop au deffus de nous ?
A cette erreur trop de raifon s'oppofe.
Non, je ne l'aime point; mais il eft caufe
Que l'ayant vû je ne peux à préfent

En aimer d'autre, & c'eft un grand tourment.

COLETTE.

Mais de tous ceux qui le fuivaient, ma bonne,
Aucun n'a-t-il cajolé ta perfonne?
J'avoûrai moi, que l'on m'en a conté.

A CANT E.

Un étourdi prit quelque liberté;

Il s'appellait le chevalier Gernance;
Son fer maintien, fes airs, fon infolence,
Me révoltaient, loin de m'en imposer."
Il fut furpris de fe voir méprifer;
Et reprimant fa pourfuite hardie,

Je

Je lui fis voir combien la modeftie

Etait plus fière, & pouvait d'un coup d'œil
Faire trembler l'impudence & l'orgueil.
Ce chevalier ferait affez paffable,

Et d'autres mœurs l'auraient pû rendre aimable. Ah! la douceur eft l'appas qui nous prend. Que Monfeigneur, ô ciel! eft différent!

COLETTE.

Ce chevalier n'était donc guères fage?
Ça, qui des deux te déplait davantage,
De Maturin, ou de cet effronté?

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Mais Monfeigneur eft bon: il eft le maître;
Pourait-il pas te dépêtrer du traître?
Tu me parais fi belle.

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Nous le verrons trop tard;

Il n'arrivera point; on me fiance,

Tout eft conclu, je fuis fans espérance.

Berthe eft terrible en fa mauvaise humeur;

Maturin preffe, & je meurs de douleur.

COLETTE.

Eh moque toi de Berthe.

A CANT E.

Helas Dorméne,

Je

Si je lui parle, entrera dans ma peine.

Je vais prier Dormène de m'aider

De fon apui, qu'elle daigne accorder

Aux malheureux : cette dame eft fi bonne !
Laure, furtout, cette vieille perfonne,
Qui m'a fouvent montré tant d'amitié,
De moi, fans doute, aura quelque pitié,
Me donnera des confeils.

COLETT E.

A notre âge,

Il faut de bons amis, rien n'eft plus fage.

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SCENE IV..

ACANTE, COLETTE, BERTHE,

DIGNANT, MATURIN.

BERTHE (arrêtant Acante.)

Quel

Uel chemin vous prenez !
Etes-vous folle? & quand on doit fe rendre
A fon devoir, faut-il fe faire attendre ?
Quelle indolence! & quel air de froideur!
Vous me glacez votre mauvaise, humeur
Jufqu'à la fin vous fera reprochée.
On vous marie, & vous êtes fâchée!
Hom l'idiote! Allons, ça, Maturin,
Soyez le maître, & donnez lui la main.

MATURIN (aproche fa main, & veut
Pembraffer. )

Ah! palfamdié.

BERTH E.

Voyez la malhonnête!

Elle rechigne & détourne la tête !

ACAN

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