Obrazy na stronie
PDF
ePub

Mais vous le voyez : les Pécheurs ont bandé leur arc, ils ont leurs fléches toutes prêtes dans le carquois, pour percer dans Fobfcurité ceux qui ont le coeur droit.

Et puifqu'ils ont détruit ce que vous aviez fi folidement établi, que fera donc le Jufte?

Le Seigneur eft dans fon faint temple: (6) le Seigneur, dis-je, dont le trône eft dans le Ciel.

Ses yeux font fixés fur le pauvre, fes paupieres interrogent les enfans des hommes.

Le Seigneur interroge le Jufte & l'impie; mais celui qui aime l'iniquité hait fon ame. (c)

Il fera pleuvoir des piéges fur les pécheurs ; le feu, le fouphre, & le

Quoniam ecce peccatores intenderunt arcum, paraverunt fagittas fuas in pharetrâ, * ut fagittent in obfcuro rectos corde.

Quoniam quæ perfecifti deftruxerunt:* juftus autem quid fecit?

Dominus in templo fancto fuo, * Dominus in coelo fedes ejus.

Oculi ejus in paurperem refpiciunt,* palpebræ ejus interrogant filios homi

num.

Dominus interrogat juftum & impium ;* qui autem diligit iniquitatem, odit animam fuam.

Pluet fuper peccatores laqueos:* ignis,

fiance dans le Seigneur, dont il voit les jugemens prêts à éclater, raffure fes amis confternés par le grand pouvoir des méchans. ( Ce Pfeaume eft en colloque.)

(b) Les verfets fuivans font la réponse. Qu'il fe fou vienne que le Seigneur eft dans fon faint temple, &c. (c) L'Hébreu préfente un fens plus fuivi: mais fon ame détefte celui qui aime l'iniquité.

Le Seigneur interroge en mettant à l'épreuve le Jufte l'impie: le Jufte, en le laiffant dans l'humiliation : l'impie, en le laiffant dans un rang élevé & dans une grande puiffance, afin que le cœur de l'un & de l'aure fe manifefte.

[ocr errors]

& fulphur, & fpiritus procellarum pars calicis eorum. Quoniam juftus Dominus, & juftitias dilexit:*æquitatem vidit vultus ejus.

vent des tempêtes, telle fera le part de leur calice. (d)

Car le Seigneur est jafte, & il aime les Juftes: fon regard eft fixé fur celui qui eft équitable. (e)

(d) C'étoit l'ufage parmi les anciens, que dans les repas la coupe du pere de famille ou de celui qui 'y préfidoit, fût divifée à tous les affiftans, & que chacun y eût la part. Cette cérémonie devint la figure du partage d'un héritage commun, & elle fut enfuite employée comme une image des biens ou des maux que l'on avoit mérités.

(e) L'Hebreu eft conforme à la Vulgate; car celleci conformément au génie de la langue latine traduit, equitatem pour aquitatis amicum.

[blocks in formation]

(a) Ce Pfeaume eft le même que le Pfeaume 52. à peu de chofes près. Les verfets 5.6.7. que nous avons mis entre deux crochets, ne font ni dans l'Hébreu, ni dans les Septante. S. Paul les a cités dans l'Epître aux Romains. Mais cet Apôtre, comme le remarque S. Jerome, a réuni divers paffages de l'Ecriture, com me s'ils euffent été du même endroit. Il est très-probable que les anciens Copiftes, ne trouvant pas ces paroles dans ce Pfeaume, comme ils les lifoient dans S. Paul, crurent qu'elles y manquoient, & les y rapporterent. (Voiez les notes fur le Pfeaume 52, le Lun di à None.)

[blocks in formation]

Tous fe font écartés du droit chemin, ils ne font tous ensemble bons à rien; il n'y en a aucun qui faffe le bien, il n'y en a pas un feul.

[Leur gofier eft un fépulcre ouvert, ils fe fervent de leurs langues pour tromper avec adreffe, un venin d'afpic eft fur leurs lévres.

Leur bouche eft pleine de malédiction & d'aigreur, leurs pieds font vites & légers pour répandre le fang.

Leurs voies ne tendent qu'à opprimer & à rendre malheureux, & ils ne connoiffent point la voie de la paix, ils n'ont point la crainte de Dieu devant les yeux.]

N'auront-ils donc point d'intelligence tous ces ouvriers d'iniquité, qui dévorent mon peuple comme un morceau de pain ?

Ils n'ont point invoqué

profpexit fuper filios hominum, * ut videat fi eft intelligens aut requirens Deum.

Omnes declinaverunt, fimul inutiles facti funt: * non eft qui faciat bonum, non eft ufque ad u

num.

[Sepulcrum patens eft guttur eorum, linguis fuis dolofe agebant, venenum afpidum fub labiis eorum. (Pf. 5.139.)

*

*

Quorum os maledictione & amaritudine plenum eft : veloces pedes eorum ad effundendum fanguinem. (Pf. 11. Prov. 1. Ifa. 49.)

Contritio & infelicitas in viis eorum, & viam pacis non cognoverunt,* non eft timor Dei ante oculos eorum. (Ifai. 49. Pf. 35.)

Nonne cognofcent omnes qui operantur iniquitatem, * qui devorant plebem meam ficut escam

[blocks in formation]

*

[ocr errors]

vocaverunt illic trepidaverunt timore ubi non erat timor, quoniam Dominus in generatione juftâ eft. Confilium inopis confudiftis, * quoniam Dominus fpes ejus eft.

Quis dabit ex Sion falutare Ifraël?cum averterit Dominus captivitatem plebis fuæ, exultabit Jacob & lætabitur Ifraël.

le Seigneur; on a tremblé de frayeur où il n'y avoit aucune crainte; car le Seigneur eft dans la race des Juftes.

Vous avez regardé comme une honte le deffein de l'homme fans fecours, de n'avoir que le Seigneur pour espérance.

Qui fera fortir de Sion le falut d'Ifraël? Lorfque Dieu aura fait ceffer la captivité de fon peuple, Jacob fera tranfporte de joie, Ifraël fera dans l'allégreffe.

[blocks in formation]

Deus meus es tu,

quoniam bonorum meorum non eges.

vous êtes mon Dieu,

parce que vous n'avez pas befoin de mes biens. (b)

(a) J. C. condamné à caufe de la fidélité pour fon Pere & de fa haine pour l'efprit de la Synagogue, exprime fon amour pour le peuple nouveau, qui eft fon véritable héritage, & demande fa Réfurrection & fon triomphe.

(b) J. C. fe confidere ici felon fon humanité fainte, qui a tout reçu gratuitement de la divinité à laquelle elle n'étoit point néceffaire. Ces paroles, vous êtes mon Dieu parce que vous n'avez pas besoin de mes biens, contiennent tout le fond de la Religion: la fouverai

Il a accompli d'une maniere admirable toutes més volontés à l'égard des Saints qui font dans fa terre. (c)

Ils ont multiplié leurs foibles idoles, & ils ont couru après elles. (d)

Sanctis qui funt in terrâ ejus, mirificavit omnes voluntates meas in eis.

Multiplicatæ funt infirmitates eorum, * accelerave

poftea

funt.

Je ne prendrai point de Non congregabo. part à leurs affemblées conventicula eorum ne indépendance de Dieu, qui eft par lui-même tout ce qu'il eft; fa bonté infinie & toute-puiffante, qui l'a porté à fe donner tout entier à l'humanité de J. C. & à Te communiquer par le canal de cette humanité adorable à tous fes enfans.

(c) On pourroit traduire autrement felon l'Hebreu: il a mis toutes mes délices dans le fanctuaire qui eft dans fa terre. Dans le fens fpirituel la pensée eft la même, car les Saints font le fanctuaire de Dieu : Vous êtes le temple de Dieu nous dit S. Paul.

(d) Heb. Que les autres multiplient leurs idoles, & qu'ils courent après l'étranger.

Quiconque croit préfenter à Dieu quelque chofe qu'il n'ait pas reçu de lui, fait de Dieu une idole pleine d'indigence. Selon ce principe, la Synagogue qui mettoit toute fa confiance dans les efforts du libre arbitre & dans les œuvres de la loi pour former la juftice étoit réellement idolatre. Son culte l'étoit auffi, puifqu'elle l'offroit à celui, qui feroit une vraie idole, s'il étoit tel que fon orgueil le lui repréfentoit. J. C. au milieu des enfans de la Synagogue fe voioit donc environné d'idolatres, commie David l'étoit au milieu des Philiftins, lorfque ce Pfeaume lui fut infpiré, avec cette différence que l'idolatrie des Philiftins étoit groffiere, & que celle des Juifs étoit plus rafinée & plus fpirituelle. J. C. dans ces deux verfets réprouve tous ces Idolatres & leurs facrifices. Il protefte qu'il ne fe fouviendra pas même de leurs noms en offrant fon facrifice, qui eft par excellence le facrifice de l'humilite la plus profonde & de l'action de graces la plus fincere; facrifice feul digne de la Divinité, parce que la Divinité à qui il eft offert, eft le principe de tout fon prix & de tout fon mérite.

« PoprzedniaDalej »