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veille de l'éprouver. Déjà les Volsques se disposaient à prendre les armes, lorsqu'ils furent attaqués d'une épidémie affreuse qui jeta la consternation dans tous les esprits. Les Romains voulant se réserver quelqu'autre moyen de les contenir, au moment où ce fléau cesserait, renforcèrent leur colonie de Vélitra, et en établirent une nouvelle à Norba sur les montagnes, pour tenir en bride le Pomptinum. Sous le consulat de Marcus Minucius et d'Aulus Sempronius (a), qui succédèrent immédiatement, il arriva une grande quantité de bleds de Sicile, et l'on délibéra dans le sénat sur le prix auquel on le livrerait aux citoyens. Plusieurs voulaient profiter du moment pour réduire le peuple, et se ressaisir des droits que la violence et la révolte avaient arrachés aux patriciens. Coriolan surtout exhalait avec le plus d'animosité sa haine contre le tribunat: « S'ils veulent, dit-il, les bleds sur l'ancien prix, qu'ils ren» dent au sénat ses anciens droits. Me verrai-je donc toujours >> commandé par des plébéiens? verrai-je un Sicinius toutpuissant me courber sous le joug, me traiter comme un vil » captif contraint de payer sa rançon à des brigands? Souf» frirai-je plus long-temps de telles indignités ? Moi, qui n'ai » pu supporter le despotisme des Tarquins, j'endurerais celui » d'un Sicinius! Eh bien! qu'il se retire de nouveau; :qu'il >> emmène avec lui son peuple; les chemins leur sont ouverts; » qu'ils choisissent du mont Sacre, de l'Aventin, de tel lieu » qu'il leur plaira ; qu'ils privent encore nos champs de leur » récolte comme ils l'ont fait il y a trois ans'; il est trop juste » qu'ils paient de la cherté des grains, leur séditieux délire. » Mais non, j'ose vous répondre que, domtés par l'excès du

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(a) An de Rome 263; avant J.-C. 489.

liisque, disjicere rem possent. Universi deinde processêre (quidquid erat Patrum, reos diceres) precibus plebem exposcentes: unum sibi civem, unum senatorem, si innocentem absolvere nollent, pro nocente donarent. Ipse cùm die dictâ non adesset, perseveratum in irá est. Damnatus absens in Volscos exsulatum abiit, minitans patriæ, hostilesque jam tum spiritus gerens. Venientem Volsci benignè excepêre : benigniùsque in dies colebant, quò major ira in suos eminebat, crebræque nunc querelæ, nunc minæ percipiebantur. Hospitio utebatur Attii Tulli. Longè is tum princeps Volsci nominis erat, Romanisque semper infestus; ita cùm alterum vetus odium, alterum ira recens stimularet, consilia conferunt de Romano bello. Haud facilè credebant plebem suam impelli posse, ut toties infeliciter tentata arma caperent. «Multis sæpe bellis, pestilentiâ postremò amis«sâ juventute, fractos spiritus esse : arte agendum « in exoleto jam vetustate odio, ut recenti aliquâ ira » exacerbarentur animi. ss

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XXXVI. Ludi fortè, ex instauratione, Magni Ro

Tinfluence de l'ordre entier, et d'abord ils essayèrent si, en répandant leurs clients de côté et d'autre, si en tâchant de détourner chacun en particulier de la coalition et des rassemblements, ils ne pourraient point dissiper l'orage; ils firent ensuite des démarches en corps. Réunis tous ensemble, on eût dit que tout ce qu'il y avait de sénateurs étaient autant d'accusés; ils s'avancèrent vers le Forum, pressant le peuple de leurs supplications, ne demandant que la grâce d'un seul homme, leur concitoyen, leur collégue; si on refusait de l'absoudre comme innocent, qu'on lui pardonnât du moins en le déclarant coupable. Mais comme il ne daigna point paraître en personne le jour du jugement, le peuple fut inflexible. Coriolan, condamné par contumace se retira en exil chez les Volsques, éclatant en menaces contre sa patrie, et résolut dès lors de traiter Rome comme une ville ennemie. L'accueil des Volsques fut favorable; et sa faveur alla chaque jour en croissant, à mesure qu'on fut plus assuré de sa haine contre les siens, et que la fréquence de ses plaintes et de ses menaces décelait à tous les yeux la profondeur de ses ressentiments. Il logeait dans la maison d'Attius Tullus, le premier personnage, sans contredit, de la confédération des Volsques, et de tout temps ennemi implacable des Romains. Ces deux hommes, ainsi aiguillonnés, l'un par sa vieille animosité, l'autre par sa haine récente, se concertent sur les moyens de faire susciter une guerre. Ils ne croyaient pas facile de déterminer les Volsques à renouveler une tentative si souvent malheureuse. Les pertes essuyées dans beaucoup de combats, et en dernier lieu par la peste, avaient abattu leur courage. Il fallait ménager avec art quelque nouvel affront, dont le sentiment vif ressuscitât des haines déjà amorties par le temps.

XXXVI, On venait de célébrer à Rome les grands jeux, et

mæ parabantur; instaurandi hæc causa fuerat. Ludis manè servum quidam paterfamiliæ, nondum commisso spectaculo, sub furcâ cæsum (16) medio egerat Circo; coepti inde ludi, velut ea res nihil ad religionem pertinuisset. Haud ita multò pòst Tit. Atinio, de plebe homini, somnium fuit. Visus Jupiter dicere, « Sibi ludis præsultatorem displicuisse: nisi ma» gnificè instaurarentur hi ludi, periculum urbi fore; » iret, ea consulibus nuntiaret. » Quamquam haud sanè liber erat religione animus, verecundia tamen majestatis magistratuum timorem vicit, ne in ora hominum pro ludibrio abiret. Magno illi ea cunctatio stetit ; filium namque intra paucos dies amisit; cujus repentinæ cladis ne causa dubia esset, ægro animi eadem illa in somnis obversata species, visa est rogitare, « Satin' magnam spreti numinis haberet mer» cedem? majorem instare, nie at propere ac nunciet > consulibus. » Jam præsentior res erat; cunctantem tamen ac prolatantem ingens vis morbi adorta est, debilitate subitâ. Tum enimvero deorum ira admonuit; fessus igitur malis præteritis instantibusque, consilio propinquorum adhibito, cùm visa atque audita, et obversatum toties somno Jovem, minas irasque coelestes repræsentatas casibus suis exposuisset; consensu inde haud dubio omnium qui aderant, in Forum ad consules lecticâ defertur; inde in curiam jussu consulum delatus eadem illa cùm Patribus ingenti omnium admiratione enarrasset, ecce aliud

l'on en préparait une nouvelle célébration pour la raison que voici. Dans la matinée du jour où les jeux se donnèrent, avant que le spectacle commençât, un père de famille avait fait passer son esclave par les verges, et l'avait promené, la fourche aut col, tout le long du cirque. On n'imagina point que cette circonstance pût faire naître le moindre scrupule, et la représentation eut lieu. Peu d'heures après, un homme du peuple, Titus Atinius, vit en songe Jupiter qui lui dit : « que la danse qui » avait servi de prélude à ces jeux lui avait déplu; que si l'on » n'ordonnait une nouvelle célébration plus magnifique que la » première, Rome s'en trouverait mal; qu'il eût à faire part aux >> consuls de cet avertissement ». Quoique l'esprit de cet homme fût loin d'être inaccessible aux terreurs religieuses, toutefois la honte, l'embarras de se présenter devant les magistrats, la crainte de passer pour visionnaire, de devenir la risée publique, l'emportèrent sur ses frayeurs. Son irrésolution lui coûta cher; il perdit son fils quelques jours après; et afin que la cause de son désastre ne fût point douteuse, une vision toute pareille vint de nouveau effrayer son imagination. Il revit en songe le même Jupiter qui lui demanda s'il n'était pas assez bien payé de son mépris pour les dieux. Qu'on n'en resterait pas là, s'il n'allait promptement faire son rapport aux consuls, La chose devenait plus pressante; toutefois il balançait encore, il remettait d'un jour à un autre, lorsqu'il fut subitement frappé d'une paralysie totale. Pour lors la colère du ciel se manifestait d'une manière trop sensible. Fatigué de ses souffrances et de ses perplexités, il assemble ses proches, il leur fait part de ce qu'il a vu et entendu, de ces apparitions si fréquentes de Jupiter dans ses songes, et de ces menaces du courroux céleste, trop réalisées par ses propres malheurs. Il n'y a qu'une voix dans tout son conseil; on le

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