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lui dans les mêmes vûës. Ce Magiftrat jugeant qu'il ne lui feroit pas facile de faire foulever les habitans de Leucade, capitale de l'Acarnanie, tant qu'ils appréhenderoient la flotte des Romains , qui étoit aux environs de Cephalenie, commandée par Atilius, il entreprit de les tromper par le ftratagême qui fuit. Après qu'il eut remontré en pleine affemblée qu'il falloit diftribuer tous ceux qui portoient les armes, dans Medion & dans Thyrion, pour empêcher Antiochus, ou les Etoliens de s'emparer de ces deux Villes qui étoient fituées dans le cœur de l'Acarnanie ; il fe trouva dans le Confeil des gens qui répondirent, qu'il n'étoit pas néceffaire de prendre fi chaudement l'allarme, & de mettre tout le monde en mouvement: qu'il fuffifoit d'y envoyer un renfort de cinq cens hommes. Lors donc qu'on les eut mis au pouvoir de Clytus, il en fit entrer trois cent dans Medion, & deux cent à Thyrion, pour les livrer enfuite au Roi, comme des otages qui lui répondroient de toute la Nation. Dans le même tems les Députés du Roi vinrent à Medion ; & après qu'on leur eut donné audience,

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comme on déliberoit fur la réponse qu'on feroit à ce Prince, & que les uns foutenoient qu'il falloit s'en tenir au traité d'alliance qu'on avoit fait avec les Romains, & les autres qu'il éroit dangereux de rejetter l'amitié d'un fi grand Roi; Clytus propofa un troifiéme fentiment qui tenoit le milieu entre les deux autres, & qui par cette raison fut approuvé : ce fut d'envoyer au Roi des Ambaffadeurs, pour le prier de vouloir bien permettre à ceux de Medion, de déliberer fur une affaire de cette importance, dans l'affemblée générale des Acarnaniens. On choifit exprès pour cette ambaffade Mnefilochus, & quelqu'autres de fa faction, qui envoyerent fecretement avertir Antiochus de faire avancer fes troupes vers cette Ville. Et comme ils ne fe prefferent pas euxmêmes de partir, à peine en furentils fortis, que ce Prince étoit dans le païs, & arriva bien-tôt jufqu'aux portes. Ceux qui n'avoient point de part à la trahifon furent fort allarmés ; & tandis qu'avec des cris tumultueux ils exhortoient la jeunesse à prendre les armes, Clytus & Mnefilochus introduifirent le Roi dans la Ville; leurs By

partifans accoururent auffi-tôt auprès. de ce Prince; & ceux mêmes de la faction contraire, craignant de n'être pas les plus forts, vinrent à la fin fe joindre à lui. La douceur avec laquelle il leur parla, calma leur crainte ; & le bruit qui fe répandit de fa clémence & de fon humanité, attira fous fes étendards plufieurs peuples de l'Acarnanie. De Medion il partit pour aller à Thyrion, précédé du même Mnef lochus & des autres Ambaffadeurs. Mais la fraude dont on avoit ufé pour furprendre Medion, fans décourager les Thyriens, les obligea à fe tenir fur leurs gardes. Ils répondirent fans balancer, qu'ils ne feroient aucune nouvelle alliance, que du confentement des Romains. Ayant fermé leurs portes, ils difpoferent des gens armés fur leurs murailles, pour les garder. Le hazard voulut que Cn. Octavius envoyé par Quintius pour raffurer les Acarnaniens, arrivât alors à Leucade. Il y amenoit quelques galeres & quelques troupes qu'il avoit reçues d'A. Poftumius, à qui Atilius, dont il étoit Lieutenant, avoit confié le foin de garder l'île de Cephalenie. Il remplit les Alliés de confiance, en leur

faifant entendre que le Conful Manius Acilius avoit déja paffé la mer avec fes vaiffeaux, & que les Romains. étoient campés dans la Theffalie. Le bruit s'en répandit auffitôt : & comme la faifon propre à la navigation le rendoit vraisemblable, Antiochus mit garnifon dans Medion, & dans quelques autres Villes de l'Acarnanie, & s'en retourna à Chalcis, en paflant par la Phocide & l'Etolie.

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Philippe & eius prennent plufieurs Places dans

M. Bebius & le Roi Philippe s'étoient vûs dans la Daffaretie pendant P'hiver, comme nous avons dit ; & après avoir envoyé App. Claudius à Lariffe pour en faire lever le fiége, la la Theffalie. faifon ne leur permettant pas de rien entreprendre, ils étoient retournés dans leurs quartiers d'hiver. Mais en étant fortis dès le commencement du Printems, ils avoient réunis leurs troupes, & étoient defcendus dans la Theffalie, dans le tems qu'Antiochus étoit dans l'Acarnanie. Ils n'y furent pas plutôt arrivés, que Philippe mit le fiége devant Mallée dans la Perrhebie. Bebius de fon côté attaqua & prit d'af faut Phacion: de-là il marcha contre Phefte, qu'il prit en auffi peu de tems: & s'étant retiré de-là à Atrace, il fe

rendit maître de Cyretie & de Phrycion, & après avoir mis des troupes dans les Places dont il s'étoit emparé, il alla rejoindre Philippe qui affiégeoit Dallée. Les habitans s'étant rendus à l'approche de l'armée Romaine, foit par la crainte d'être punis s'ils réfiftoient plus long-tems, foit par l'efpérance d'obtenir grace en fe foumettant promptement; ils allerent avec leurs forces réunies, reprendre les Places dont les Athamanes s'étoient emparés, Eginie, Ericine, Gomphes Silanes, Tricca, Melibée, & Phalorie. Enfuite ils affiégerent Pellinée, que Philippe de Megalopolis défendoit avec une garnifon de cinq cent hommes de pié, & quarante chevaux. Mais avant d'y donner l'affaut,ils firent avertir Philippe de ne pas attendre la derniere extrémité pour se rendre. Il répondit avec beaucoup de fierté, qu'il auroit pû fe fier aux Romains, ou aux Theffaliens, mais qu'il fe garderoit bien de fe mettre fous la puiffance du Roi Philippe. On vit bien qu'il falloit employer la force pour le réduire; ainfi jugeant qu'ils pouvoient en même tems forcer Limnée, ils convinrent que le Roi iroit l'attaquer, & que

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