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Bouëxic', qui la vendirent aux Chevrier postérieurement à 1646 2; il était occupé en 1840 par l'Hôtel de l'Europe 3.

Le rez-de-chaussée est en granit et les étages supérieurs en pierre blanche. La façade principale se compose actuellement d'un corps de bâtiment flanqué de deux ailes non saillantes, marquées seulement par la position de leurs ouvertures et par leur toiture plus élevée que celle du reste de l'édifice l'aile Ouest a été reconstruite récemment. Le rez-de-chaussée est percé d'un portail cintré, accosté de deux montants, le tout à joints ouverts; des deux côtés du portail se voyaient trois fenêtres, le côté Est présentait en outre une porte, une partie de ce rez-de-chaussée a été transformée en magasins.

Le centre possède à chaque étage trois fenêtres et deux niches; les fenêtres du premier sont entourées d'un appareil à joints ouverts et encadrées dans une plate-bande à crossettes; un bandeau mouluré court un peu au-dessus de leur base; les clefs de voûte sont surmontées d'un petit enroulement de feuillages. A l'intérieur des crossettes, c'est-à-dire entre elles et les fenêtres, sont sculptés des feuillages enroulés, et à l'extérieur des guirlandes de fruits. Les niches, placées à droite et à gauche des fenêtres, sont cintrées et à joints ouverts; leur ornementation consiste en une base moulurée et un fronton arrondi, interrompu à son sommet pour livrer passage à un motif surmonté

1. Pouille de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, V. 630. 2. Arch. dép., Réformation du domaine de Rennes de 1646, f 155, r*, 3. Cadastre de 1840. Souvenirs de Rennes, par M. Ducrest de Villeneuve. Lithographie.

d'un petit fronton triangulaire; leur clef de voûte est sculptée d'une tête soutenue par une feuille d'acanthe. Le deuxième étage est séparé du premier par un bandeau mouluré qui s'appuie sur les linteaux des fenêtres inférieures; ses ouvertures différent seulement des précédentes en ce qu'elles sont surmontés de frontons, l'un triangulaire, les deux autres arrondis, et tous les trois remplis de feuillages. Un dernier bandeau repose sur le linteau de ces fenêtres. Les niches de cet étage sont à frontons triangulaires, coupés à leur sommet par un feuillage enroulé; leurs clefs de voùte présentent une tête au-dessus d'une feuille d'acanthe. Audessous du toit court une riche frise et une corniche à modillons; la frise est très finement sculptée de têtes d'animaux alternant avec des fleurs, des grappes de raisin et des enroulements divers. Le toit possède trois fenêtres de mansardes sans caractère.

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L'aile Est présente le même système d'ornementation et la même frise que le centre; son arête est à joints ouverts. Elle est percée à chaque étage de deux fenêtres. Celles du premier ont la même ornementation que celles du centre, mais leurs crossettes n'ont pas de sculptures à l'extérieur; elles sont surmontées de frontons, l'un triangulaire, l'autre arrondi, que coupe un feuillage enroulé. Les fenêtres du deuxième étage ont des frontons arrondis qui forment à leur sommet une contrecourbe concave un motif sculpté occupe l'intérieur de ces frontons. Le toit est couronné de deux épis de plomb et percé de deux gerbières accostées de consoles et surmontées de frontons, l'un triangulaire, l'autre arrondi, brisés l'un et l'autre à leur

sommet et couronnés de frontons semblables et

plus petits.

L'aile Quest était analogue à l'aile Est, mais sa toiture se confondait avec celle du reste de l'édifice et ne possédait qu'une gerbière surmontée d'un fronton triangulaire brisé à son sommet '.

La façade qui borde la rue de la Porte-Mordelaise présente trois fenêtres par étage. Les fenêtres du rez-de-chaussée sont grillées, celle du milieu est entourée d'un double tore reposant sur de petites bases moulurées; la plus au Nord, moins large que les autres, est encadrée dans un gros quart de rond. Au-dessus du rez-de-chaussée courent deux bandeaux le plus élevé est mouluré et interrompu par la partie inférieure des fenêtres du premier étage. Les pieds-droits de ces fenêtres sont à joints ouverts; la plus au Nord est moins large que les autres, la plus au Sud est surmontée d'un fronton triangulaire, rompu à son sommet et rempli par un enroulement. On observe de chaque côté de l'appui de cette fenêtre un petit masque figurant une tête d'homme barbu et une tête d'animal. Un œil-de-boeuf ovale entouré d'un appareil à joints ouverts est percé près de l'angle Sud. Un troisième bandeau mouluré se voit encore au-dessus de ces fenêtres; il passe entre la fenêtre qui vient d'être décrite et son fronton. Le deuxième étage présente deux fenêtres qui reposent sur le bandeau; elles sont à joints ouverts, leurs appuis sont accostés chacun de deux masques figurant une tête d'animal et trois têtes humaines. Un nouveau bandeau mouluré passe au-dessus de ces fenêtres et

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1. Musée Archéologique. Photographie de M. Th. Goupil.

les sépare de deux frontons arrondis, rompus au sommet et remplis du même motif d'ornementation que le fronton de l'étage inférieur. Enfin une frise semblable à celle de la façade principale et une corniche modillonnée achèvent l'ornementation de cette façade. La toiture est coupée par deux gerbières, dont l'une possède un fronton arrondi dans lequel est inscrit un autre fronton triangulaire.

Dans la cour du n° 1 de la rue de la Porte-Mordelaise, on voit la façade Nord de l'hôtel, qui contient uniquement quelques fenêtres à joints ouverts et une porte précédée de deux marches demi-circulaires formant perron; cette porte est à linteau droit, flanquée de deux pilastres doriques à dés moulurés, et surmontée d'un fronton arrondi, rompu à son sommet. Le battant de la porte est à panneaux rectangulaires peu saillants. Un petit vestibule d'entrée conduit à un escalier très étroit et possède une porte cintrée entourée d'une gorge.

La cour qui s'étend à l'Ouest de l'hôtel renferme un beau puits en granit, composé d'une base à moulures et d'une épaisse margelle monolithe; un de ses côtés représente une tête humaine grossièrement sculptée, deux grandes feuilles lancinées sortent de sa bouche; l'autre côté porte un écusson ogival très fruste qui pourrait figurer un lion. L'armature de fer qui surmonte le puits est élégante et gracieuse. Ce puits a été déplacé de quelques

mètres vers 1880.

Derrière lui se voient les débris de la porte d'entrée de l'ancienne chapelle de N.-D. de la Cité. (Voir plus bas.)

A l'angle Nord-Ouest de l'hotel de Pinieuc se trouvait la chapelle de N.-D. de la Cité, qui remon

tait à l'époque gallo-romaine et passait pour le plus ancien édifice religieux de Rennes : la tradition en fait la première cathédrale de la ville jusqu'aux années 312 ou 319'. On y donnait primitivement les Cendres, mais cette cérémonie se célébrait à la cathédrale au moins dès le XVIe siècle; on y faisait encore le Saint-Chrême en 1323. Les ducs de Bretagne avaient coutume de s'y rendre après leur couronnement.

La chapelle appartenait, dès la fin du XIIe siècle. à l'abbaye de Saint-Georges 3, qui la céda en 1722 à une congrégation d'hommes appelée Congrégation de la Sainte Vierge. Au début de la Révolution, une des sections de la commune de Rennes y tint pendant quelque temps ses séances, mais l'humidité qui y régnait la fit promptement abandonner 5.

Elle mesurait 44 pieds 1/2 sur 25 1/26; des démolitions faites en 1879 ont mis à découvert ses façades Sud et Ouest, qui étaient à feuilles de fougères 7.

Reconstruite en grande partie par les du Bouëxic en 1598, elle présentait une grande porte voûtée, ornée des armes de l'abbesse Madeleine de la Fayette; les armes de différentes abbesses étaient, en outre, gravées sur les murs. Une porte et une fenêtre donnaient accès depuis cette époque dans l'intérieur de l'hôtel du Bouëxic. Par suite, sans doute, de l'exhaussement de la rue, la chapelle se

1. Pouillé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, I, 30, 38, 266.

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6. Arch. dép.. Réformation du domaine de Rennes de 1646, f• 156, r.. 7. Bulletin de la Société archéol. d'Ille-et-Vil.. t. XIV, p. iv.

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