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*Les Etoliens

Traité de

le Sénat écouta avec beaucoup d'at tention ceux de Rhodes & d'Athenes. Leon fils d'Icefias, qui parloit au nom des Atheniens, ufa même d'une fimilitude qui les frappa, quoiqu'affez commune. Après avoir comparé l'Etolie à une mer tranquille quand les vents ne l'agitent pas, il ajoûtoit que fes peuples étoient reftés dans le repos auquel ils étoient naturellement portés, tant qu'ils avoient confervé l'al- liance & l'amitié des Romains: mais que Thoas & Dicearchus, Menetas & Damocritus en foufflant comme des vents impétueux, les deux premiers de l'Afie, & les deux autres de l'Europe, avoient excité cette tempête qui les avoit pouffés du côté d'Antiochus, comme contre un écueil où ils s'étoient brifés.

,

Les Etoliens, après bien des traconcluent le verfes, conclurent enfin le Traité Paix à Rome. dont voici les conditions. » Les Eto>> liens conferveront de bonne foi & >> fans aucune fupercherie, le refpect » qui eft dû à l'Empire & à la Majesté » du Peuple Romain. Ils ne donneront point paffage fur leurs terres à aucu»nes troupes pour aller faire la Guerre »à fes amis & à fes alliés, & ne les

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aideront en aucune façon. Ils recon- « noîtront pour leurs ennemis ceux du « Peuple Romain, & leur feront la «< Guerre conjointement avec lui. Ils a rendront aux Romains & à leurs Al- « liés les transfuges, les efclaves & les « prifonniers qu'ils ont en leur pouvoir: « excepté ceux qui ayant été pris & « renvoyés dans leur patrie, feroient << devenus une feconde fois leurs pri- « fonniers; ou ceux qui étant actuelle- « ment ennemis du Peuple Romain, « auroient été pris par les Etoliens « alors fes amis & fes Alliés. Tous les « autres qui fe trouveront entre leurs « mains, feront délivrés de bonne foi aux Magiftrats de Corfou dans l'ef- « pace de trente jours. Ceux qui ne pa- « roîtront point d'abord feront rendus « à mesure qu'on les découvrira. Ils « donneront au choix du Conful Ro- < main quarante ôtages qui ne pour- « ront être au-deffous de douze ans, ni « au-deffus de quarante. Ils ne feront « point obligés de donner pour ôtages « ni leur Préteur ni le Général de « leur Cavalerie, ni leur Greffier pu- « blic, ni aucun de ceux qui auroient « déja été livrés aux Romains en cette « qualité. La Cephallenie ne fera »›

Guerre en Afie contre les GalioGrecs.

point comprise dans le Traité. Il ne fut rien changé, ni à la fomme d'argent à laquelle le Conful les avoit taxés, ni aux termes dans lefquels ils devoient faire chaque payement. On leur laiffa la liberté de donner de l'or au lieu d'argent, s'ils l'aimoient mieux, pourvû que la difference d'une efpece à l'autre, ne fut que de* dix à un. Outre les claufes ci-deffus, il étoit encore défendu aux Etoliens de s'attribuer aucune des Villes, des campagnes, ou des hommes qui ayant été en leur puiffance, avoient été foumis au Peuple Ro main par les armes, ou s'étoient vo lontairement rendus à lui, fous le Confulat de † T. Quintius & de Pub. Elius, & fous les Confuls qui avoient commandé depuis eux. Les Eniades avec leur Ville & leur territoire furent rendus aux Acarnaniens. Telles furent les claufes du Traité.

ou

Pendant la même campagne, pour mieux dire pendant les mêmes

* C'est-à-dire qu'au licu de dix livres d'argent ils en donneroient une d'or. Auparavant la difference de l'or à l'argent étoit de quinze à un. Sur ce pied, Por en fe multipliant a

voit perdu le tiers de fa valeur.

Il y a dans le texte L. Quintius, & Cn. Domitius. Mais c'est une er

reur.

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jours que le Conful faifoit ainfi la Guerre & la Paix dans l'Etolie Cn. Manlius fon Collégue executa dans la Gallo-Grece les entreprises dont je vas parler maintenant. Dès le commencement du Printems, il vint à Ephefe, & prit le commandement des troupes que lui remit L. Scipion. Après en avoir fait la revûë, il affembla les Soldats; & ayant loüé la valeur avec laquelle ils avoient dompté Antiochus dans un feul combat, il les exhorta à l'employer encore contre les Gaulois qui avoient donné du fecours à ce Prince & dont le caractere étoit fi féroce & fi indomptable, que c'étoit en vain qu'ils avoient repouffé Antiochus au-delà du Mont-Taurus, s'ils laiffoient én deçà une Nation fi fiére & fi puiffante. Il parla de lui-même en peu de mots & avec modeftie, fans rien dire, dont tout le monde ne reconnut la verité. Ainfi fon difcours fut généralement applaudi. Les Soldats n'appréhendoient pas beaucoup les Gaulois, qui ayant été vaincus avec Antiochus & toute fon armée, feroient encore moins en état de réfifter feuls aux Romains. Mais le Conful étoit faché de l'absence d'Eumenes qui étoit encore à Rome, parce

qu'il connoiffoit parfaitement le païs & l'ennemi, & qu'il étoit de fon intérêt qu'on opprimât des voifins auffi incommodes pour lui que les Gaulois. A fon défaut il fit venir fon frere Attale de Pergame, & l'ayant exhorté à fe joindre à lui contre les ennemis, il le renvoya chez lui pour préparer les fecours qu'il avoit promis de lui amener. Quelques jours après étant allé d’Ephefe à Magnefie, il y rencontra Attale qui venoit au - devant de lui avec mille hommes de pied & deux cens cavaliers , ayant ordonné à fon frere Athenée de le fuivre avec le refte des troupes, & confié la garde de Pergame à ceux dont il connoiffoit le zéle & la fidélité. Manlius donna à ce jeune Prince les louanges que méritoit fon attachement aux intérêts du Peuple Romain, & alla camper avec lui fur les bords du Meandre, en attendant les Vaiffeaux dont il avoit befoin pour mettre fes troupes de l'autre côté de ce Fleuve, qu'elles ne pouvoient passer à gué à caufe de fa profondeur.

Après qu'ils eurent paffé le Meandre, ils allerent à Hiere-Come où l'on voit un Temple d'Apollon très-augufte, dont les Prêtres rendent les

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