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« de ces espèces, qui ne peut se trouver que « dans les espèces elles-mêmes ou dans leurs in« dividus, résulte à son tour le genre. Il ne faut « voir dans l'espèce autre chose qu'une concep«<tion qui résulte, en vertu d'une ressemblance « substantielle, d'une multitude d'individus dis<< semblables. » De même dans le commentaire << sur les Catégories (a): « Les genres et les espè«< pèces ne résultent pas de la considération d'un << seul individu; l'intelligence les tire de la col«<lection de tous. » Cela est évidemment contre « la doctrine de la non-différence. Nous lisons << encore dans le même ouvrage : « Celui (b) qui « le premier dit homme n'avait pas en pensée <«<l'homme général, qui se forme de tous les in

rius dicit : « collectivum in unam naturam species est et magis id quod genus. » Collectionem vero in alia sententia non reperies. Boethius in secundo commentario super Porphyrium : « Cum genera et species cogitantur, tunc ex singulis in quibus sunt, eorum similitudo colligitur, ut ex singulis hominibus inter se dissimilibus humanitatis similitudo. Quæ similitudo cogitata animo veraciterque perfecta fit species. Quarum specierum diversarum rursus similitudo considerata, quæ nisi in speciebus aut earum individuis esse non potest, efficit genus. Nihilque aliud species esse putanda est, nisi cogitatio collecta ex* individuorum dissimilium numero, similitudine substantiali. Genus vero collecta cogi

(a) Boeth. in Prædicam., pag. 129. --- (b) Ibid.

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dividus, mais tel ou tel individu particulier auquel il voulait donner ce nom d'homme. »> « Ainsi dans le second commentaire sur le traité << de l'Interprétation (a): « Le nom d'homme ne promène pas notre pensée sur chaque homme << en particulier, mais sur tous ceux en général qui participent à la définition de l'humanité. » « Et dans le même commentaire (b) : « L'huma<<< nité, recueillie dans les natures différentes des «< différents hommes, est résumée en quelque «< sorte en une même conception, en une même << nature. » On pourrait à peine compter toutes <«<les autorités que l'on trouverait à l'appui de

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tatio ex specierum similitudine. » Item in commentario super Categorias genera et species non ex uno singulo intellecta sunt, sed ex omnibus singulis mentis ratione concepta. » Hoc plane est contra sententiam de indifferentia. Item in eodem : qui primus hominem dixit, non illum qui ex singulis conficitur in mente habuit, sed hunc individuum atque singularem cui nomen hominis imponeret. » Aliquem voluit confici ex singulis. Item in secundo commentario super Peri ermenias : « Cum tale aliquid animo speculamur, non in unam quamque personam mentis cogitatione deducimur per hoc nomen quid est homo, sed in omnes quicumque humanitatis diffinitione participant. » Item in commentario eodem : « Humanitas ex singulorum hominum collecta naturis in unam quodam modo reducitur intelligentiam atque naturam. » Vix numero com

(a) Boeth. in Prædicam., pag. 339.

(b) Ibid., pag. 34o.

<< notre opinion en feuilletant attentivement les << traités de logique. »

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Il semble que la discussion pourrait être considérée comme épuisée, mais Abélard a réservé pour la fin l'objection la plus épineuse, qui transforme en quelque sorte la question des universaux, et lui donne une face nouvelle. La doctrine d'Abélard repose sur ce principe qu'il n'existe que des individus et dans l'individu rien que d'individuel. Dans l'individu Socrate il n'y a pas autre chose que la forme qui le fait être Socrate, la socratité; et le sujet de cette forme, n'est l'humanité en soi, mais ce quelque chose de la nature humaine qui est la nature de Socrate. La matière dans l'individu Socrate est donc tout aussi individuelle que sa forme. Or, cette conséquence soulève l'objection suivante : mais est-il possible que dans ce composé qu'on appelle l'individu il n'y ait rien que d'individuel, et ne reste-t-il pas à chercher d'où viennent et cette forme et cette matière tout individuelles auxquelles l'analyse s'est arrêtée? Il y a dans tout composé des éléments antérieurs à ce composé; par exemple, le feu, la terre, l'eau, l'air, ou bien le sec, l'humide, etc. Ces éléments euxmêmes supposent un sujet, un sujet corporel ou

prehendi poterunt firmamenta sententiæ hujus quæ diligens logicorum scriptorum inquisitor inveniet. »

incorporel. Et si, au terme de l'analyse, on est forcé de supposer quelque chose de simple au delà de quoi il n'y a plus rien à chercher, ce quelque chose de simple, cette substance, cette essence pure est alors le fondement de tout le reste, le substratum de tous les accidents ultérieurs et de toutes les formes, le sujet véritable dans lequel s'opérera plus tard la merveille de l'individualisation; or, ce sujet dans cet état n'est-ce pas l'universel ? Ainsi la doctrine des éléments appliquée à la question des universaux, conduit Abélard à la question de l'origine et de la formation des individus.

« C'est là (1), dit-il, une dure question dont << aucun de nos maîtres (a), à mon sens, n'a donné «< une solution raisonnable. Voici cependant ce <«< qui me semble le plus vrai. Les physiciens, << faisant de la nature l'objet de leurs recherches, << s'occupèrent primitivement des objets visibles «< qui tombaient sous leurs sens. Mais il leur était

(1) Fol. 46 verso, c. 11; 47 recto, c. 1, 11. De l'édition in-4°, p. 538-541. « Dura est hæc provincia, nec ab ullo magistrorum nostrorum antehac, ut intellexi, dissoluta rationabiliter. Tamen quod mihi verius videtur hoc est. Physici, rerum naturas investigantes, visibiles res quas subjectas sensibus habebant, primitus inquisierunt. Eorum vero naturam utpote integraliter compositorum cognoscere non poterant plane, nisi ipsorum componentium proprietatem

(a) Ici Abelard reconnaît qu'il a eu plusieurs maîtres.

«< impossible de connaître la nature de ces com<< posés sans connaître les propriétés des parties. << Ils s'attachèrent donc à subdiviser les parties «< composantes, jusqu'à ce qu'ils fussent parvenus << à la partie la plus petite qu'il fût possible de con«< cevoir, et qui ne fût plus divisible en parties «< intégrantes. Le terme de la division des parties intégrantes une fois atteint, ils se mirent à «< chercher si un pareil petit être était composé « de forme et de matière, où s'il était absolument simple. Le raisonnement trouva que c'était un

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<< corps chaud ou froid, ou de toute autre forme; « car c'est là, je pense, ce que Platon a nommé « les éléments purs. Laissant donc la forme, il se << demanda si la matière du moins était simple. Il

cognovissent. Institerunt ergo ipsas partes componentes subdividendo, usque dum ad illam partem minutissimam intellectu venirent, quæ in partes integrales dividi non poterat. Integralium vero partium deficiente divisione, investigare cœperunt an talis essentiola ex materia constaret et forma, an omnino simplex esset. Invenit itaque ratio illa corpus esse calidum vel frigidum vel alterius formæ. Hujus modi enim puto a Platone appellata esse pura elementa. Relicta itaque forma, consideravit materiam, an et illa simplex esset. Invenit eam corpus, et ita constare ex corporeitate et substantia. Relicta itaque forma consideravit materiam, sed et ipsam invenit constare ex susceptibilitate contrariorum forma, materia autem mera essentia. Quam item materiam undique speculantes simpliciter omnino invenerunt, nec omnino ex aliqua materia vel forma constantem. Hanc itaque meram

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