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XVIII. L'année suivante eut pour consuls Postumus Cominus et T. Lartius. Pendant les jeux célébrés à Rome, de jeunes Sabins, dans un moment d'effervescence, enlevèrent des courtisanes, et causèrent un rassemblement suivi d'une rixe, qui dégénéra presque en combat. On craignit qu'un incident si frivole ne devînt le signal de la guerre, Les Latins n'étaient pas les seuls ennemis qu'on eût à redouter. On savait que trente nations, excitées par Octavius Mamilius, avaient formé une ligue contre le peuple romain. Dans l'attente d'évènemens si graves, l'inquiétude générale fit proposer pour la première fois d'élire un dictateur. Mais en quelle année, à quels consuls retira-t-on la confiance publique, parce qu'on les soupçonnait, s'il faut en croire la tradition, d'appartenir à la faction de Tarquin, et quel fut le premier dictateur, ce sont autant de points sur lesquels on n'est pas d'accord. Je trouve pourtant dans les auteurs les plus anciens que T. Lartius fut le premier élevé à cette dignité, et que Sp. Cassius était son général de la cavalerie. Le choix avait été confié aux consulaires, ainsi l'ordonnait la loi relative à l'établissement de la dictature. C'est ce qui me fait croire encore que Lartius, consulaire, fut, pour commander aux consuls et les diriger, préféré à Manius Valerius, fils de Marcus, petit-fils de Volesus, qui n'avait pas encore obtenu le consulat. Si l'on eût tenu à prendre un dictateur dans cette famille, M. Valerius, d'un mérite reconnu, et consulaire, eût obtenu la préférence. Quand Rome vit ce premier dictateur faire porter les haches devant lui, la terreur s'empara du peuple et le rendit plus docile. On ne pouvait plus, comme avec les consuls, revêtus d'un pouvoir égal, recourir à l'un contre l'autre, ou en appeler au peuple: il ne restait d'autre

sulibus, qui pari potestate essent, alterius auxilium, neque provocatio erat; neque ullum usquam, nisi in cura parendi, auxilium. Sabinis etiam creatus Romæ dictator (eo magis quod propter se creatum crediderant) metum incussit : itaque legatos de pace mittunt : quibus, orantibus dictatorem senatumque, ut veniam erroris hominibus adolescentibus darent, responsum; <«<ignosci adolescentibus posse, senibus non posse, qui bella ex bellis sererent. » Actum tamen est de : pace inpetrataque foret, si, quod inpensæ factum in bellum erat, præstare Sabini (id enim postulatum erat) in animum induxissent. Bellum indictum : tacitæ induciæ quietum annum tenuere.

XIX. Consules* Ser. Sulpicius, M. Tullius : nihil dignum memoria actum. T. Æbutius** deinde et C. Vetusius. His consulibus Fidenæ obsessæ, Crustumeria capta, Præneste ab Latinis ad Romanos descivit nec ultra bellum latinum, gliscens jam per aliquot annos, dilatum. A. Postumius dictator, T. Æbutius magister equitum, magnis copiis peditum equitumque profecti, ad lacum Regillum in agro tusculano agmini hostium obcurrerunt: et, quia Tarquinios esse in exercitu Latinorum auditum est, sustineri ira non potuit, quin extemplo confligerent. Ergo etiam proelium aliquanto, quam cetera, gravius atque atrocius fuit: non enim

*U. C. 254. A. C. 498. — ** U. C. 255. A. C. 497.

ressource que

l'obéissance. La nomination de ce dictateur fit trembler aussi les Sabins; persuadés que c'était contre eux qu'on l'avait élu, ils envoient une ambassade pour traiter. Ces députés s'adressent au dictateur et au sénat, dont ils réclament l'indulgence pour l'égarement de quelques jeunes gens : on leur répondit «< qu'on pouvait pardonner à la jeunesse, mais non pas à des vieillards qui faisaient naître sans cesse la guerre de la guerre. >> On s'occupa pourtant d'un traité, et on l'aurait conclu si les Sabins avaient pu, comme on le demandait, se résigner à payer les frais des préparatifs. Leur refus fit déclarer la guerre; mais une trêve tacite conserva cette année la tranquillité.

XIX. Le consulat de Serv. Sulpicius et de Manius Tullius n'offrit rien de mémorable. Le siége de Fidènes, la prise de Crustumerie, et la défection de Préneste, qui abandonna les Latins pour Rome marquèrent celui de leurs successeurs T. Æbutius et C. Vetusius. La guerre contre le Latium, toujours plus imminente depuis quelques années, éclata enfin. A. Postumius, dictateur, et T. Æbutius, général de la cavalerie, partirent à la tête d'une infanterie et d'une cavalerie redoutables; ils rencontrèrent l'ennemi près du lac Regille, sur le territoire de Tusculum. La nouvelle de la présence des Tarquins dans l'armée latine excita chez les Romains une colère si violente, qu'ils en vinrent aux mains sur-lechamp, et cette bataille fut la plus importante et la plus meurtrière qu'ils eussent encore livrée. Ce ne fut pas assez pour les chefs d'en diriger les mouvemens par

leur

duces ad regendam modo consilio rem adfuere, sed, suismet ipsis corporibus dimicantes, miscuere certamina nec quisquam procerum ferme hac aut illa ex acie sine vulnere, præter dictatorem romanum, excessit. In Postumium, prima in acie suos adhortantem instruentemque, Tarquinius Superbus, quamquam jam ætate et viribus erat gravior, equum infestus admisit: ictusque ab latere, concursu suorum receptus in tutum est. Et ad alterum cornu Æbutius magister equitum in Octavium Mamilium inpetum dederat : nec fefellit veniens tusculanum ducem contra quem et ille concitat equum tantaque vis infestis venientium hastis fuit, ut brachium Æbutio trajectum sit, Mamilio pectus percussum. Hunc quidem in secundam aciem Latini recepere. Æbutius, quum saucio brachio tenere telum non posset, pugna excessit. Latinus dux, nihil deterritus vulnere, prælium ciet; et, quia suos perculsos videbat, arcessit cohortem exsulum romanorum, cui L. Tarquinii filius præerat : ea, quod majore pugnabat ira ob erepta bona patriamque ademtam, pugnam parumper restituit.

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XX. Referentibus jam pedem ab ea parte Romanis, M. Valerius, Publicolæ frater, conspicatus ferocem juvenem Tarquinium, ostentantem se in prima exsulum acie, domestica etiam gloria accensus, ut, cujus familiæ decus ejecti reges erant, ejusdem interfecti forent, subdit calcaria equo, et Tarquinium infesto spiculo pe

sagesse, il leur fallut encore payer de leur personne, et se mesurer les uns contre les autres. Aussi, dans l'une et l'autre armée, aucun presque des chefs, à l'exception du dictateur, ne quitta-t-il le champ de bataille sans blessure. On voyait Postumius sur le front de la première ligne ranger et encourager ses soldats, quand Tarquin le Superbe, oubliant le poids de l'âge et sa faiblesse, pousse son cheval contre lui; mais, blessé au côté, il ne dut la vie qu'à l'empressement des siens à le couvrir. A l'aile opposée, Æbutius, général de la cavalerie, allait fondre sur Octavius Mamilius. Le chef tusculan voit venir son ennemi, lance son coursier, et le choc de leurs hastes fut si violent, qu'Æbutius eut le bras traversé, et Mamilius une contusion à la poitrine. Il se retira au milieu de la seconde ligne des Latins. Æbutius, que sa blessure empêchait de tenir son arme, quitta le champ de bataille. Le général latin, sans s'inquiéter de la sienne, vient ranimer le combat: voyant ses soldats ébranlés, il fait avancer la cohorte des exilés romains, commandés par le fils de L. Tarquin, et la fureur que leur inspirait la perte de leurs biens et de leur patrie rétablit un peu le combat.

XX. Les Romains commençaient à plier sur ce point, quand M. Valerius, frère de Publicola, voyant le jeune Tarquin faire éclater sa valeur à la tête des transfuges, s'enflamme au souvenir de la gloire de sa maison, et, pour lui donner l'honneur de la mort des tyrans, comme elle avait eu celui de leur expulsion, il pique son cheval, et fond sur Tarquin la lance en arrêt. Tar

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