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plets d'Azraki et de Cutbeddin qui occupent les autres volumes. Il est bien connu que les Arabes sont les plagiaires les plus naïfs qu'on ait jamais vus; ils copient tout simplement leurs prédécesseurs, heureusement sans déguiser, quoique sans avotter leurs emprunts. Il est donc nécessaire et facile, quand on possède, comme dans le cas présent, les auteurs originaux, de les compléter, en tirant de leurs copistes, plagiaires et continuateurs, les faits nouveaux qu'ils ont pu ajouter; et c'est ainsi que M. Wüstenfeld a procédé et qu'il est parvenu à épargner bien des pertes de temps aux savants qui veulent étudier l'histoire de la Mecque. Il a ajouté à son travail un complément presque indispensable : c'est l'histoire de Médine, d'après Samhoudi 1, auteur égyptien du 15° siècle, qui a composé un ouvrage très-détaillé sur cette ville pour intéresser le monde musulman à la reconstruction de la grande mosquée de Médine, qui avait été détruite par un incendie. M. Wüstenfeld en donne une analyse qui laisse seulement à regretter qu'elle ne soit pas plus détaillée, car l'histoire des deux villes saintes est des plus intéressantes; elle est indispensable pour l'histoire du khalifat, à cause du grand rôle que ces deux villes y ont joué, surtout dans les premiers temps de l'islam, et très-curieuse par le nombre de traits singuliers de caractère qu'elle nous révèle relativement à Muhammed, à sa famille et à ses successeurs.

Quiconque a étudié l'arabe connaît l'extrait d'une histoire du khalifat, intitulé Al-Fakhri, par lequel M. de Sacy commence sa Chrestomathie arabe, et l'on se rappelle certainement avec plaisir la manière aisée, élégante et agréable de raconter de l'auteur, dont on sait maintenant le nom, qui était Ibn el-Thikthaka. Depuis M. de Sacy, MM. Freitag, Cherbonneau et Reinaud ont contribué à mieux faire connaître l'auteur, qui était oublié en Orient, et dont l'ouvrage ne s'est conservé que dans un seul exemplaire, copié pour lui-même et corrigé de sa main, et se trouvant aujourd'hui à la Bibliothèque de Paris. On pourrait s'étonner qu'un auteur aussi distingué, et qui avait une si grande envie de se faire con

'Geschichte der Stadt Medina, im Auszuge aus dem-arabischen des Samhudi, von Wüstenfeld. Goettingue, 1860; in-4° (162 pages).

naître, ait été si négligée par ses compatriotes, si l'on ne voyait pas par son ouvrage qu'il était partisan passionné d'Ali, ce qui a dû le rendre odieux dans un pays généralement sunnite. Nous avons aujourd'hui une édition correcte de l'ouvrage entier, par M. Ahlwardt, à Greifswalde. Le but de l'auteur est de faire un exposé des devoirs des princes, suivi d'une histoire du khalifat, depuis le commencement jusqu'à la fin, laquelle occupe de beaucoup la plus grande partie du volume, et paraît destinée à appuyer, par les enseignements qu'elle contient, les recommandations énoncées dans la première partie. Aussi l'auteur ne se contente-t-il pas de donner un résumé des faits, mais il montre une certaine liberté de jugement et entre quelquefois dans des détails qu'on ne rencontre pas ailleurs et qu'on ne pouvait espérer trouver dans un récit généralement aussi concis. C'est là que réside pour nous l'intérêt du livre, et M. Ahlwardt en a fait ressortir les traits caractéristiques avec beaucoup de grâce, et a réuni et discuté le peu qu'on sait de la vie de l'auteur.

JULES MOHL,

de l'Institut.

1 El-Fachri. Geschichte der islamischen Reiche vom Anfang bis zum Ende des Chalifats, von Ibn Etthiqthaqa. Arabisch herausgegeben nachr der Pariser Handscrift von W. Ahlwardt. Gotha, 1860; in-8° (LXVI et 390 pages).

BIBLIOGRAPHIE.

CATÉCHISME DU CODE NAPOLÉON, ouvrage destiné, par la forme nette, claire et saisissante des principes de la religion, à vulgariser la connaissance des lois françaises, par J. B. C. Picor, docteur en droit, avocat à la Cour impériale de Paris, in-12, de 268 pag. - Prix 1 fr. - Paris, chez Eug. Pick, éditeur, rue du Pont-de-Lodi, 5.

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La connaissance des lois qui nous régissent dans tous les actes de notre vie, est non-seulement d'une utilité, mais encore d'une nécessité indispensable. Combien de désagréments, combien de pertes, combien de procès, combien d'injustices seraient évités si chacun connaissait exactement les droits et les devoirs que la loi lui donne ou lui impose ! Nous ne saurions trop recommander l'ouvrage de M. Picot, qui, en peu de pages et d'une manière concise, nette, l'on peut ajouter agréable, enseigne à chacun comment il peut légalement remplir ses fonctions de fils, de père, d'époux, de commerçant, etc. Les notions légales ordinairement un peu confuses, sont ici exposées sous forme de demandes et de réponses, d'où résulte une clarté qui les met à la portée de tout le monde.

Étude des Langues, par S.-H. POSSIEN,

1 volume in-8°.

AUGUSTE DURAND, ÉDITEUR, 7, RUE DES GRÈS.

Que de traités pour abréger l'étude des langues! et certes on fait bien de l'abréger. Que de méthodes, ou plutôt que d'essais de méthodes pour simplifier ce travail ! Quel catalogue on pourrait en dresser! depuis la méthode universitaire qui renferme toutes les autres, et n'est pas plus une méthode qu'une bibliothèque n'est un ouvrage, jusqu'à ces honnêtes gens qui, dans de belles affiches placardées sur les murs de Paris, promettent de nous apprendre à fond l'anglais ou l'allemand en 10 leçons dont ils voudront bien porter le nombre à 15 pour les intelligences les plus rebelles. Mais quoi! pour acquérir l'usage d'un idiome ancien ou étranger, pour obtenir, non pas la science ou la pensée, mais le moyen d'y parvenir, faudra-t-il toujours s'enfoncer dans de longues et pénibles études, ou se livrer pieds et poings liés au charlatanisme? Faudra-t-il suivre l'éternelle route tant de fois battue ou s'élancer en ballon ? N'est-il pas de chemin de fer qui augmente la force et diminue la résistance ?

M. S. H. Possien, professeur au collége Louis-Napoléon, de Compiègne, a essayé de tracer ce chemin de fer, d'en poser les rails, de l'affermir sur ses bases, et aujourd'hui, dans une étude publiée chez M. Auguste Durand, il cherche à en émettre les actions. Pour apprendre une langue, nous dit M. Possien, ayez un bon maître, un bon livre, une bonne traduction; que le maître vous explique votre livre, de manière à ne vous laisser l'embarras d'aucune difficulté ; prenant ensuite vos deux textes, exercez-vous sur eux avec persistance;

traduisez-le de toute manière, littéralement, librement, etc.? Livrez-vous en quelque sorte à la fantaisie sur ce texte, sachez-le de mémoire, sans l'avoir appris par cœur :

Nocturnâ versate manu, versate diurnâ.

Quand vous aurez lu ainsi deux ou trois auteurs de la langue que vous voulez apprendre, vous serez étonné vous-même de la savoir presque entièrement. Oui, nous le croyons facilement, et nous voilà, grâce au système proposé par M. Possien, délivrés de tout ce fatras de dictionnaires et de grammaires, fléau de notre enfance, supplice de notre première jeunesse. Avec l'aide de son auteur et de son maître, l'élève apprendra la langue étrangère comme nous apprenons tous notre langue maternelle, grâce à notre mère, et l'élève aura sur le nouveau-né l'avantage de n'avoir à exercer son intelligence que sur des idées qu'il a déjà, du moins en partie, tandis que l'enfant doit se former à la fois et les idées et le langage qui les exprime.

Nous avons à combattre une prétention de M. Possien et une observation à lui soumettre. M. Possien a la prétention de mal écrire et nous lui disons: Quand on écrit avec chaleur, conviction, bon sens et esprit, quand on y joint une bonne dose de cette verve que les Anglais appellent humour, on ne peut encourir de reproche.

Voici notre observation: M. Possien pense qu'avec sa méthode on apprendrait mieux et plus rapidement les langues que par les méthodes actuellement en usage. Nous sommes prêt à le reconnaître, mais les études classiques n'ontelles pour but que d'arriver à balbutier quelques mots de latin ou de grec? Non sans doute; il s'agit d'enseigner à l'élève à travailler, et aucun travail plus que la version telle qu'on la fait aujourd'hui n'est capable....... Mais nous nous engageons témérairement dans la route déjà parcourue par Fénelon, Rollin, Bergasse et Mgr Gaume; ce sont là de bien grandes autorités; M. Possien est un homme de talent et d'expérience; qui décidera entre eux? à coup sûr, ce ne sera pas nous. E. C. DE L'HERVILLIERS.

Versailles. Imp. BEAU jeune, rue de l'Orangerie, 36.

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DE

PHILOSOPHIE

CHRÉTIENNE.

Numéro 22. Octobre 1861.

Histoire de l'Eglise.

RECUEIL DE DOCUMENTS

POUR SERVIR A L'HISTOIRE DU GOUVERNEMENT TEMPOREL DES ÉTATS DU SAINT-SIEGE,

Extrait des Archives du Vatican;

ou CODEX DIPLOMATICUS DOMINII TEMPORALIS S. SEDIS '.

-

Les Annales, comme on le sait, ont pour but principal de rectifier les jugements historiques portés sur toute l'antiquité, et principalement sur l'histoire de l'Église. Cette histoire a été falsifiée, calomniée, défigurée à plaisir. De là la fausse idée que l'on s'en fait, de là le plus grand nombre de ses ennemis. Mais voilà que les rectifications arrivent en grand nombre. Tous les jours on en voit apparaître; il n'y a presque pas de cahier de nos Annales qui n'en contienne quelqu'une, et encore il 's'en faut de beaucoup que nous puissions les enregistrer toutes. Mais nous ne saurions passer sous silence le grand travail du R. P. Theiner et le volume qu'il vient de faire paraître. C'est là de l'histoire pure et vraie, sans passion, sans système; il raconte et en racontant il donne les pièces.

Ce travail appartient donc de droit aux Annales, et elles doivent le consigner dans leurs pages. Et pour faire comprendre la portée et l'importance des documents nouveaux introduits dans l'histoire de l'Église, nous ne pouvons mieux faire que de citer l'introduction mise en tête par le P. Theiner lui-même. On verra là, sinon les pièces elles-mêmes, ce qui est impossible à notre Revue, au moins la matière de ces pièces,

Ce recueil n'aura pas moins de six volumes gránd in-folio. Le tome premier, qui va de l'année 736 à 1334, vient de sortir de l'imprimerie du Vatican, et n'a pas moins de 632 pages à deux colonnes. On le trouve à Paris, chez Didot et chez de Michelis.

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