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Dirige moy en la clarté

De ta tressaincte instruction.

Mon cœur en toy s'est arresté,
O Dieu de ma salvation.

De tous les ) biensfaicts anciens
Ne metz en oubly le long cours:
Comme as faict sur 2) les tiens tousiours,
Envers moy ta grace entretiens.

Les faultes qu'ay faict contre toy, Et tant d'offences effaceant, O Dieu, pour ta bonté, de moy Te souvienne en me bien faisant. En iustice et droict le Seigneur Est du tout pur et impollut: Pourtant le chemin de salut Il demonstrera au pecheur. 3)

L'Esprit bening il conduira
Pour à bonne fin l'amener.
Comme bon maistre enseignera
L'humble, où il luy fault cheminer.
Nostre Dieu garde entierement
Misericorde et verité, 4)

A tous ceulx qui en loyaulté
Gardent sa Loy et Testament.

Las, en mon forfaict n'a sinon
Extreme horreur, o Seigneur Dieu:
Mais par la grandeur de ton Nom
A ta bonté donne en moy lieu.
Où est celuy qui son desir
Appliqué à Dieu craindre aura? 5)
Et l'Eternel luy monstrera
Le droict chemin qu'il doit choisir.")

Son ame au milieu de tous biens
Sera mise pour s'esiouir:
Et apres luy les enfans siens
De la terre pourront iouir.

Tous craignans Dieu sont introduis
Au grand Thresor de ses secretz,
Et aux salutaires decretz
Sont de son alliance instruictz.

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De mon cœur les afflictions
Se dilatent pour l'enserrer:
Pourtant tes consolations
Dilate, pour le desserrer.

A la grand' destresse où ie suis
Plaise toy, Sire, avoir esgard:
Ainsi 1) destournant le regard
De mes pechez que tu poursuis.

Que ton œil considere aussi
Mes adversaires d'aultre part:
Car le nombre en est engrossi,
Et leur rage comme flambe art. 2)
Pour ne me laisser donques cheoir,
Me gardant, sois moy protecteur,
Et me delivrant, Redempteur,
Puis qu'en toy i'ay eu mon espoir.

Fay que droicture et equité
Me soyent en soulagement:
Car en toy et ta verité
Mon attente a contentement.
Dieu, de ton salut la doulceur
Fay à ton peuple esleu sentir,
Le faisant à la fin sortir
De toute misere et langueur.

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PSALME CXXXVIII. 1)

Louenge et grace te rendrons, De bon cœur te magnifirons Devant toute principaulté.

En ton sainct Temple adorerons,
Ton excellence chanterons,
Pour ta clemence et verité.
Comme sus tout ta Maiesté
Par ta parolle as exalté.
Quand i'ay à toy ma voix haulsé,
Incontinent m'as exaulcé.

De ta vertu me soubstenant,
Mon ame en estat maintenant.

Tous Roys du monde te loueront, Et à toy se soubzmetteront, Estans en ta parolle apris, Chantans ta grande dignité: Car à ta gloire as limité Ciel et terre pour son pourpris. En haultesse, pour commander, Le Seigneur est assis és Cieulx, Neantmoins incline les yeulx Pour l'humble et petit regarder: Le superbe, en son iugement, De loing voit par contemnement.

D'affliction estans grevez, En vie et vigueur relevez Serons, par ton soulagement.

1) L'édition de 1545 donne de ce Psaume un texte remanié que nous tenons à reproduire également:

Louang' et grace ie te rendray [sic]
De tout mon cueur te magnifiray
Devant toute principauté.

En ton sainct Temple i'adoreray
La grandeur de ton Nom chanteray
Pour ta clemence et verité.

Tous Roys de la terre te loueront,
A ta grandeur se soubmetteront,
Estans en ta parolle apris
De tes faitz chantant la dignité:
Car à ta grand gloir' as limité

D'affliction si ie suis grevé,
En vigueur et vie relevé
Seray, par ton soulagement.
Sur mes ennemis se dressera
Ta main, et leur fureur rompera,

Et en ell' auray sauvement.

Le Seigneur en moy poursuyvra

Chacune des trois strophes se termine par: Alleluya: Alleluya. A cela près l'air n'est pas changé malgré la différence du rhythme.

Il a été remplacé dans les éditions postérieures_par_le Psaume de Marot: Il faut que de tous mes espriz Ton los et preis l'exalte et prise Devant les grans ne presenPour te chanter l'ay fait emprise.

ter

Sur les meschans se dressera

Ta main, et leur rage abatra,
Et en elle aurons saulvement.
Le Seigneur en nous poursuyvra
Sa benignité à tousiours.

O Dieu, du monde oultre le cours
Ta clemence persistera:
L'œuvre de ta main commencé
Tu n'oubliras pour delaissé.

PSALME XXXVI. 1)

En moy le secret pensement Du maling parle clairement, C'est qu'à Dieu il ne pense.

Car il se complaist en ses faictz, Tant que haine sur ses mesfaictz Et iugement advance.

Son parler tend à decevoir,

Il ne cherche entendre et sçavoir,
N'aussi un seul bien faire.
Il pense mal estant couché,
Du droict chemin est debauché,
Sans au mal se desplaire.

Sire, és Cieulx attaint ta bonté, Et és nues ta verité,

Tant hault qu'on les regarde.
Ta iustice semble és haultz montz,
Tes iugemens és lieux profondz
L'homme et beste tu garde.

Notoire est ta benignité, Les humains auront seureté Soubz l'umbre de tes aelles. De tes biens se ressasieront, Et du fleuve abreuvez seront De tes delices belles.

Car source de vie en toy as, Et ta clarté luire feras, Qui noz yeulx illumine. Poursuis ta bonté vers les tiens, Et le droict de celuy maintiens Qui devant toy chemine.

1) Ce Psaume se trouve également dans les deux éditions de 1542 et de 1545. Comme imitation de l'original il differe absolument de celui de Marot qui le remplace dans les éditions suivantes; mais il ressemble tellement à celui-ci par sa forme et même par quelques rimes, que nous n'oserions affirmer la diversité des auteurs, ni surtout hasarder une conjecture relativement à la part que Calvin pourrait avoir eue dans la rédaction.

Afin que sur moy l'inhumain Son pied n'advance, et que la main Du meschant ne me greve. L'homme inique est là tresbuché, 1) Et estant par terre couché Iamais ne se releve.

PSALME CXX.2)

Au Seigneur Dieu, pour recouvrer liesse,
Et delivrer mon cueur de sa tristesse,
l'ay haut crié en mon dueil et ennuy,
Et mon Dieu m'a ouy.

Mon Seigneur Dieu, delivre donq mon ame
D'inique bec et de la langue infame,
Qui par leur dol, mensong' et fauseté
Causent malheureté.

Que fera l'on contre langue mauvaise,
Qui trouble ceux qui seroyent à leur ayse,
Et qui, au lieu de paix et union,
Seme dissention?

Garrotz agus descochez en puissance,
Sur l'homme nud envoyez par outrance,
Et les charbons ardans de genevrier
Ne font tel encombrier:

Helas, helas, trop longu' est ma demeure Aveq telz gens en Cedar en toute heure, Ie demandoys à vivr' en bonne paix: Mais l'ay ce pesant faix.

Quand ie leur fay de la paix ouverture,
Non seullement ilz n'ont d'icelle cure:
Mais contre moy guerroyent à toutes mains,
Tant ilz sont inhumains.

A toy mon Dieu soit tout honneur et gloire.
Fay moy ce bien tousiours d'avoir memoyre
De tes biens faitz tant en adversité,
Comme en prosperité.

PSALME CXLII. 3)

Vers L'eternel, des oppressez le Pere,
Ie ploreray, luy monstrant l'impropere
Que l'on me fait, et luy feray priere,
A haute voix, qu'il ne iett' en arriere
Mes piteux cris, car en luy seul i'espere.

1) 1545: Car l'homme inique est trebuché.

2) Ce Psaume ne se trouve que dans la seule édition de Strasbourg 1545. Marot ne l'a pas traduit. Nous l'avons trouvé remplacé, pour la première fois dans la Bible de 1559, par un Psaume de Th. de Bèze: Alors qu'affliction me presse. 3) Mêmes observations que pour le Psaume précédent.

Devant Dieu plein de miseration
Descouvriray ma meditation:

Puis conteray devant luy mon angoisse
De mot à mot, combien qu'il la congnoisse,
Tant qu'il aura de moy compassion.

Mon esprit est, doux Seigneur, en esmoy: Or as tu bien congneu des devant moy Le mien chemin? en iceluy ont mis Secretement un laqz mes ennemis, Pour m'empieger: à ayder haste toy.

Contempl' à dextr' et aussi à senestre, Et voy un peu que nul ne veut congnoistre Moy, ny mon mal, dont me sens esperdu. Las, refug' est du tout pour moy perdu, Sans toy ie suis en tresmiserabl' estre.

Parquoy, Seigneur tant remply de clemence, Doux et bening, et de bonté immense, A toy ie crie et confesse disant: En toy seul est, non en aucun vivant, Tout mon espoir et ce que mon cueur pense.

Mes piteux cris de ton ouye escoute, Et à mes maux quelque term' et fin boute: Delivre moy de ceux qui me poursuivent, Afin que plus à me grever n'ensuivent, Car plus fortz sont que ma puissance toute.

Retire moy hors de prison tresdure, Afin que l'aye de ton sainct Nom cure, Pour le louer, ensemble tous les iustes, Lors que verront tes iustices tant iustes Avoir vengé de leur servant l'iniure.

PSALME XLIII. 1)

Huge moy, mon Dieu, mon Sauveur, Discerne ma caus' et mon pleur De la gent hypocrit' et feinte: Oste moy de l'homme pecheur, Plein d'iniquité et erreur, Qui contredit à ta Loy sainte.

Tu es ma forc' et ma vertu:
Helas, pourquoy me laisses tu?
Et pourquoy triste ie chemine?
Quand tes ennemis as vaincu
Par ton bras, qui est mon escu,
Sans toy l'ennemy me termine.

Celui-ci manque encore à la Bible de 1559. La version de Bèze (l'ay de ma voix à Dieu crié) ne se trouve que dans les éditions complètes du Psautier 1561 suiv.

1) Ce Psaume manque aussi à l'édition de 1542 et ne se trouve que dans celle de Strasbourg. Dans toutes les autres on trouve le Psaume de Marot: Revenge moy, pren la querelle.

Envoy' ta lumier' et clarté, Qui est ta saincte verité: Icelle me conduis' et meine. Où tu habit' en sainteté, Tabernacle de deité,

Là haut en ta saincte Montaigne.

Quand le Seigneur m'aura mené,
l'auray son Autel assigné,
Où est le vray repos sans cesse.
Quand son repos m'aura donné,
Et tous mes pechez pardonné,
Ie resiouiray ma ieunesse.

O mon Dieu, mon Roy, mon Sauveur,
Ie confesse de tout mon cueur
Dessus la harpe ta louange.
Ame, pourquoy es en douleur,
Quand en Dieu as tant de douceur?
Conturbée es, c'est chos' estrange.

Ay' esperanc' au Dieu des Dieux,
Et si le confess' en tous lieux,
Par beaux ditz et louenges belles:
Mon salutaire precieux
Regne tant en terre qu'aux cieux,
Le soulas de ma conscience.

PSALME CXIII. 1)

Sus louez Dieu, ses serviteurs,
Louez l', il en est digne:

De la louange de son Nom
Vostre bouche soit pleine.
Sa saint' et haute maiesté
Soit exalté en sa grandeur,
Des maintenant et sans cesse.

Tant qu'estend le Soleil son cours Dessus toute la terre,

Le Nom de Dieu par tout reluit
Plein de magnificence.

Sus tous peuples et nations
Le Seigneur Dieu est eslevé,
Mesmes tous les cieux surmonte.

Où a nostre Dieu son pareil
Qui luy ressembl' en gloire?
Lequel a si haut eslevé
Son Thron' et habitacle.
Dont il se baiss' à contempler
Les creatures qu'il maintient,
Tant au ciel comm' en la terre.

1) Ce Psaume est tiré du Recueil de Strasbourg 1545.

A sa place on trouve déjà dans l'édition de 1542, ainsi que dans toutes les éditions postérieures le Psaume de Marot: Enfans qui le Seigneur servez.

Qui le povr' en terr' abatu
Fait sortir et esleve,
Qui l'homme nud et aneanty
Suscite de la fiente,
Pour les hautement coloquer,
Les ayant de miser' ostez,
Entre les Princes du peuple.

Qui benit en fecondité
Les femmes infertiles:
Celle qui ne pouvoit porter
Multipli' en semence.

Sus louez donques le Seigneur,
Rendez la louang' à son Nom,
Telle que ses faitz meritent.

CANTIQUE DE SYMEON. 1)
Sainct Luc, au deusiesme Chap.
Maintenant, Seigneur Dieu,
As donné en moy lieu
A ta saincte promesse.
Puis que ton serviteur
Sortir de tout malheur
En bon repos tu laisse.

Car mes yeulx clairement
Ont veu le saulvement
Auquel gist pleine ioye,
Que par ta bonté voir
Et de toy recevoir
Attendu tant i'avoye.

Tu l'as hault eslevé,
Comme un but approuvé,
Auquel chascun doit tendre.
Car envers tous humains
Ta grace, par ses mains,
Tu as voulu estendre.

Afin qu'aux ignorans Et aux peuples errans Soit lumiere et addresse. Aussi que le bon heur, Et la gloire et honneur D'Israel il redresse.

LES DIX COMMANDEMENS. 2)
Exode 20.

Oyons la Loy, que de sa voix
Nous a donné le Createur,
De tous hommes legislateur,
Nostre Dieu souverain Roy.

1) Editions de 1542 et 1545. Remplacé plus tard par une composition de deux strophes de Cl. Marot: Or laisses, Createur. 2) Dans les deux éditions ce cantique est imprimé en

Ie suis le Seigneur que tu doy Seul pour Dieu servir et aimer: Aultre Dieu faire ou renommer N'entreprendras devant moy.

Image point ne forgeras, Pour mon essence figurer, Pour invoquer et honnorer, Ma gloire leur assignant.

Le Nom de Dieu ne polluras, Mais sainct et sacré te sera: Car Dieu pour innocent n'aura Tout homme en vain le prenant.

Le Sabbath tu sanctifieras, En Dieu tousiours te reposant: Et l'ordre et police observant, Qu'a mis Dieu entre les iours.

Honneur et crainte porteras A pere et mere, les servant: Afin que sur terre vivant En paix acheve ton cours.

Homicide point ne seras, Tant de faict, comme de vouloir: A haine et courroux nul pouvoir Ne donneras en ton cœur.

En chasteté tu viveras, Ton cœur purement contenant, De ton corps ne contaminant, Par paillardise, l'honneur.

Le bien d'aultruy iniustement A toy tirer ne tacheras: Rapine ou fraulde ne feras, Afin d'accroistre le tien.

Contre ton prochain faulsement De ta langue ne mentiras:

Mais en verité serviras

A son honneur et son bien.

Ton cœur d'aucun desir tenté Ne soit du bien de tes prochains: Mais ton amour vers tous humains S'encline, au lieu de t'aimer.

forme de quatrains, bien que les rimes fassent voir que l'auteur a entendu composer des strophes de huit lignes. Dans celle de 1545 il y a après chaque quatrain: Kyrieleison. Cette édition contient en outre un autre cantique sur le Décalogue, de Cl. Marot (Leve le cueur, ouvre l'oreille), lequel a passé seul dans les éditions postérieures.

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