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stances, les évêques, les archévêques, les primats, les patriarches du monde catholique, au nombre de plus de trois cents, se sont empressés de la protéger et de l'étendre de tout leur pouvoir. Presque pas un prélat maintenant qui n'ait donné quelque mandement, écrit quelque lettre en faveur de cette œuvre.

Il ne faut pas en être surpris du reste, car entre toutes les œuvres, l'œuvre de la Propagation de la Foi tient le premier rang. C'est elle en effet, comme on l'a dit et comme on le redira encore, c'est elle qui ouvre aux âmes la porte du ciel en leur envoyant des missionnaires, en élevant des temples à la gloire du vrai Dieu là où il n'y avait que des temples d'idoles. Sans elle toutes les autres œuvres ne seraient rien, et même n'existeraient pas.

Elle ne pouvait donc manquer de recevoir les bénédictions du chef suprème de l'Eglise et de l'épiscopat tout entier.

Ainsi bénie, ainsi autorisée comme par un concile œcuménique, cette œuvre a été accueillie par les fidèles avec amour, avec enthousiasme. Elle n'était à son début que comme un grain de sénevé perdu au milieu de tant de semences précieuses, et elle est

Des comités se

devenue comme un grand arbre qui étend ses rameaux par toute la terre. formèrent d'abord à Avignon, Aix, Marseille, Nîmes, Montpellier, Grenoble, et bientôt il s'en forma par toute la France. De là cette œuvre s'est répandue avec une incroyable rapidité en Belgique, en Savoie, en Angleterre, en Irlande, en Ecosse, en Suisse, en Allemagne, en Italie, en Espagne; elle s'est même organisée à Malte, à Smyrne, à Constantinople et jusque dans les contrées les plus reculées et les plus récemment converties au Catholicisme. Ne pouvant aller euxmêmes porter le flambeau de la foi parmi les idolâtres, les pieux fidèles ont été heureux de pouvoir y envoyer des missionnaires à leur place et de témoigner ainsi à Dieu leur reconnaissance pour le bienfait de l'évangile qu'ils avaient reçu les premiers.

Ils se sont enrôlés d'autant plus volontiers dans cette Association qui portait le cachet des œuvres divines et qui est appelée à faire tant de bien, qu'ils y trouvaient plus d'avantages pour eux-mêmes et qu'elle leur était plus facile. Quels avantages en effet?... On a part, comme on le verra par la suite, aux

prières, aux bonnes œuvres, aux saints Sacrifices des missionnaires; on a part aux bénédictions des peuples convertis ; on a part aux indulgences les plus riches. Quelle facilité ?.. Dans la simplicité de l'organisation se découvre l'action de la sagesse éternelle qui par les plus petits moyens arrive aux plus grandes fins. Il suffit de dire à l'intention le Pater et l'Ave de la prière quotidienne avec cette invocation:-Saint François-Xavier, priez pour nous; il suffit de donner un sou par semaine. Quel est le pauvre, mais surtout quel est le riche qui ne pourrait s'acquitter de si légères obligations? Aussi, n'y a-t-il eu que les personnes insouciantes pour leur salut et celui des autres qui ont négligé de faire partie de cette Association. C'est inoui de trouver aujourd'hui un bon catholique qui ne soit pas de la Propagation de la Foi.

Bien reçue partout, cette œuvre ne pouvait faire autrement que d'avoir les sympathies des catholiques de la Nouvelle-France et surtout du Diocèse de Ville-Marie. Ils savaient trop bien en effet ce qu'ils devaient à la foi; leurs cœurs étaient d'ailleurs trop sensibles et trop généreux pour ne vouloir pas partager

avec des peuples moins heureux des trésors que Dieu leur a, pour ainsi dire, prodigués à l'excès. Aussi à peine eut-on dit les premiers mots de cette œuvre, qu'elle fut adoptée presque par tout le monde, comme les rapports de mai 1839 en font foi. Depuis, le zèle ne s'est guère ralenti. L'œuvre est aujourd'hui assez florissante; et pour ne parler que du Diocèse de Montréal, on peut dire qu'il ne le cède en rien aux autres diocèses. La ville seule de Montréal, comme on peut le voir par l'état des recettes, dépasse bien des villes. Les autres paroisses du diocèse, sans montrer peutêtre autant de zèle, ne sont pourtant pas en arrière. O heureux peuples! Heureuses paroisses! Conservez toujours ces nobles sentimens! Partagez toujours avec des indigents vos richesses, et celui qui ne laisse jamais sans récompense un verre d'eau froide donné en son nom ne vous oubliera pas! Votre aumône, comme le disent vos évêques, en montant aux pieds du trône de Dieu avec vos prières, en redescendra sur vous et sur votre pays avec des bénédictions nouvelles. Elle vous assurera la conservation de cette religion que vous désirez communiquer aux autres; elle

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vous vaudra des couronnes immortelles, car le sauveur tient fait à lui-même ce que l'on fait au moindre des siens Oh! que ne le comprennent-ils done ces infortunés qui, en petit nombre, ont peur de donner un sou par semaine pour de pauvres missions et qui n'ont pas honte de dépenser des sommes énormes en des excès de luxe et de bouche, en de tristes parties de plaisir dont le souvenir les fera trembler à l'heure de la mort !... Mais. tirons le voile sur ces folies: ce que chacun sème dans le temps, il le recueillera dans l'éternité.

Or, c'est pour encourager cet élan général et donner à l'Association une consistance toute nouvelle dans le diocèse, que conformément à la Lettre Pastorale de Sa Grandeur Monseigneur l'Evêque de Montréal, du 19 mars 1851, le conseil central qui existait autrefois a été rétabli. Composé des citoyens les plus recommandables sous tous rapports, il méritera la confiance des associés. C'est aussi dans le même but, que les règlements partout en vigueur ont été rassemblés, modifiés, afin que chacun pût s'en pénétrer et les mettre en pratique. Ils sont précédés de la lettre pastorale

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