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pelée Esprit-Saint, pour rappeler que c'est sous cette forme que l'Esprit-Saint a paru, l'on ne peut appeler l'Esprit-Saint Dieu et colombe, ainsi que l'on appelle le Fils Dieu et homme. L'on ne peut pas l'appeler ainsi, pas même dans le sens dans lequel le précurseur appelle ici le Christ agneau de Dieu, nom que lui conserve l'apôtre saint Jean (1) en nous disant qu'il a vu cet agneau assis, car cette dernière vision était une vision de l'âme et toute spirituelle, et personne ne doute que celle-ci ne fût offerte aux yeux du corps. Il est impossible encore d'appeler de ce nom l'Esprit-Saint, de la manière dont le Fils est appelé la pierre (il est écrit la pierre, c'était le Christ) (2); car cette pierre était un objet réellement existant, et c'est par comparaison que son nom était donné au Christ dont elle était une des figures, tandis que la colombe n'a existé qu'au moment rapide de son apparition. Pour moi, je trouve cette apparition de la colombe plus semblable à celle du feu dans le buisson aux yeux de Moïse; à cette flamme qui suivait le peuple dans le désert; aux tonnerres et aux éclairs de la montagne pendant que la loi était donnée; car toutes ces choses ne firent que passer pour figurer ce qu'elles devaient figurer, et elles disparurent. Or, c'est à cause de cette manifestation extérieure que le Saint-Esprit a été dit envoyé. Ces figures ne firent que passer, pour peindre aux yeux ce qu'elles devaient leur apprendre.

S. JER.La colombe s'arrêta sur Jésus, afin que personne ne pût croire que les paroles du Père s'adressaient à Jean et pas au Seigneur. D'où il suit : « Qu'elle s'arrêta sur lui. »

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Spiritus dicta sit, ut ostenderetur per columbam Spiritum demonstratum, non tamen ita possumus dicere Spiritum Sanctum et Deum, et columbam, sicut dicimus Filium et Deum et hominem: nec sicut dicimus Filium Agnum Dei, non solum Joanne Baptista dicente, sed etiam Joanne Evangelista vidente Agnum occisum in Apocalypsi: illa quippe visio prophetica non est exhibita oculis corporeis per formas corporeas, sed in spiritu per spirituales imagines corporum: de illa vero columba nullus unquam dubitavit quin oculis visa sit: nec sicut dicimus Filium petram (scriptum est enim Petra erat Christus), ita possumus dicere Spiritum columbam : illa enim petra jam erat in creatura, et per actionis modum

nuncupata est nomine Christi quem significabat; non autem sic illa columba, quæ ad hæc tantummodo significanda repente extitit. Magis autem simile hoc mihi videtur flammæ illi quæ in rubo apparuit Moysi (Exod., 3), et illi quam populus in eremo sequebatur (Exod., 14), et fulguribus ac tonitruis quæ fiebant, dum lex daretur in monte (Exod., 19): ad hoc enim rerum illarum corporalis extitit species, ut aliquid significaret, atque præteriret. Propter has ergo corporales formas missus dicitur Spiritus Sanctus; illæ vero species corporales ad demonstrandum quod opus fuit, ad tempus apparuerunt, et esse postea desti terunt.

HIER. Sedit autem columba super caput

Et au même instant une voix se fit entendre du ciel, qui disait: Celui-ci est mon Fils bien-aimé dans lequel j'ai mis toute mon assection.

S. AUG. Le Père nous le montre se produisant au monde, non plus par Moïse ou les autres prophètes, ou en types et en figures, mais venant dans la chair et à découvert. Il nous le montre par ces paroles: « Ceci est mon Fils. »S. HIL. De ce qui s'est passé en la personne du Christ, nous devons conclure que pour nous aussi, après la purification du baptême, l'Esprit-Saint descend des portes ouvertes du ciel, et qu'après avoir été oints de l'huile céleste nous sommes adoptés par le père et déclarés ses enfants par sa propre parole. - S. JÉR. — Le mystère de la Trinité se déclare dans le baptême du Christ : à savoir le Fils, qui est baptisé ; l'Esprit-Saint, sous la forme d'une colombe; le Père, par la voix qui rend témoignage au Fils. - S. AUG. (1). - Qu'y a-t-il d'étonnant que la Trinité se soit manifestée au baptême du Christ, alors que notre baptême ne se fait que par la formule exprimant la Trinité. Le Seigneur a voulu d'abord réaliser en lui ce qu'il devait ordonner au genre humain entier.

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S. AUG. (2). Quoique le Père, le Fils et l'Esprit-Saint n'aient qu'une seule et même nature, ayez pour sûr qu'ils forment trois personnes distinctes le Père ayant été le seul à faire entendre ces paroles: << Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; » le Fils ayant été le seul sur lequel

(1) Ou plutôt de saint Ambroise, serm. 15, le quatrième de ceux de l'Epiphanie. (2) Ou plutôt de saint Fulgence.

Jesu ne quis putaret vocem Patris ad | columbæ, Patris vox Filio testimonium Joannem factam, non ad Dominum. Unde sequitur: Et venientem super se.

Et ecce vox de cœlis dicens: Hic est Filius meus dilectus, in quo mihi complacui,

Aug. in serm, de Epiph. Non enim (ut ante) per Moysem aut prophetas, nec per typos aut figuras venturum in carne Pater Filium docuit, sed palam venisse monstravit, dicens: Hic est Filius meus. HILAR. Vel ut ex his quæ consummabantur in Christo, cognosceremus post aquæ lavacrum et de cœlestibus portis Sanctum in nos Spiritum involare, et cœlestis nos gloriæ unctione perfundi, et paternæ vocis adoptione filios Dei fieri. HIER, Mysterium autem Trinitatis in baptismate demonstratur : Dominus baptizatur, Spiritus descendit in habitu

perhibentis auditur. AUG. in serm. de Epiph. Nec mirum si in dominico lavacro mysterium non defuit Trinitatis, cum nostrum lavacrum Trinitatis compleat sacramentum: voluit enim Dominus primo circa se exhibere, quod erat postea humano generi præcepturus.

AUG., De Fide Pet. (cap. 9). Quamvis autem Pater et Filius et Spiritus Sanctus sint una natura, firmissime tamen tene tres esse personas, Patremque solum esse qui dixit : Hic est Filius meus dilectus; et Flium solum esse, super quem illa vox Patris insonuit ; et Spiritum Sanctum solum esse, qui in specie columbæ super Christum baptizatum descendit. AUG. 4, De Trinit. (cap. 21). Hæc autem opera sunt totius Trinitatis: in sua quippe substantia Pater et Filius et Spiritus Sanctus unum sunt sine ullis interval

- S. AUG.

ait retenti la voix du Père; l'Esprit-Saint ayant été le seul à descendre sous la forme d'une colombe. Ces œuvres appartiennent à la Trinité entière. Dans leur nature, le Père, le Fils et l'Esprit-Saint ne sont qu'un, sans séparation ni de temps ni de lieux. Ils sont séparés dans une parole qui ne peut prononcer à la fois le Père, le Fils et l'Esprit-Saint, et que dans mon écriture, qui assigne à ces noms divers des places diverses; l'on comprend d'ailleurs, par similitude, que la Trinité, indivisible en elle-même, ne puisse être exprimée que par des expressions divisibles. Quant à ceci que la voix est seulement celle du Père, on doit le conclure de ces paroles. «Celui-ci est mon Fils. >> S. HIL. (1). Ce n'est pas seulement par le nom qu'il lui a donné qu'il l'a déclaré son Fils, mais encore par la qualité qu'il lui a attribuée. Le Père a plusieurs enfants, mais aucun semblable à celui-ci, car celui-ci est son propre Fils; son vrai Fils d'origine et non pas d'adoption, par naissance, et non pas par quelque chose surajouté à sa nature, dans la réalité, et non pas uniquement par le nom.

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S. AUG. Le Père aime son Fils non pas comme un maître son serviteur, mais comme un père son fils; non comme un fils d'adoption, mais comme un fils unique, et c'est pour cela qu'il ajoute : « En qui je me suis complu. » — RÉMIG. (2). Si on rapporte ces paroles à l'humanité du Christ et qu'on lise : « En qui je me suis complu,» il faut les prendre en ce sens : dans lequel je me suis complu; parce que je l'ai trouvé seul juste et sans péché. Si on lit : «En qui il m'a plu» (complacuit) (3), il faut sous-entendre: de confier mon plan, de faire

1) Liv. 3 sur ce passage du chap. 17 de saint Jean: Glorifiez votre fils.

(2) Ainsi Rabanus sur ce passage, et non, comme auparavant, sur le chap, 12 de saint Matthieu.

(3) Le grec sudoxnoz doit être traduit par complacuit; ainsi, dans saint Luc et saint Marc, il n'y a pas non plus mihi.

is temporum vel locorum in meis autem vocibus separati sunt Pater, et Filius, et Spiritus Sanctus, nec simul dici potuerunt; et in litteris visibilibus sua separatim locorum spatia tenuerunt, quia similitudine utcunque cognoscitur inseparabilem in seipsa Trinitatem, per visibilis creaturæ speciem separabiliter demonstrari. Quod autem solius Patris vox sit, ostenditur ex hoc quod dicit: Hic est Filius meus. HIL., in lib. de Trinit. Non solum nomine contestatus est eum esse Filium, sed proprietate multi enim nos filii Dei sumus, sed non talis est hic Filius hic enim et proprius et verus est Filins, origine, non adoptione; veritate,

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non nuncupatione; nativitate, non creatione.

AUG., super Joann. (tract, 14). Pater autem diligit Filium; sed quomodo pater filium, non quomodo dominus servum ; sed quomodo unicum non quomodo adoptatum: et ideo subditur: In quo mihi complacui. REMIG. Vel si ad humanitatem Christi referatur, si legatur: In quo mihi complacui ; talis est sensus in quo mihi complacui, quia justum solum reperi sine peccato. Si vero legatur In quo mihi complacuit, subauditur: Placitum meum constituere, ut per eum agerem quæ agenda sunt, id

pour lui ce que je devais faire, c'est-à-dire sauver le monde.

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S. AUG. Saint Marc et saint Luc rapportent ces paroles, mais celles qui viennent du ciel sont un peu différentes dans ces deux évangélistes, quoique le sens soit le même. Au lieu de rapporter comme saint Matthieu : <«< Lui est mon Fils bien-aimé, » ils rapportent tous les deux : « Vous êtes mon Fils bien-aimé.» Mais les deux versions reviennent au même. La voix du ciel a dit l'une des deux; mais l'évangéliste a voulu faire comprendre que ce qui avait été dit revenait à ceci : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, » afin que les assistants comprennent bien que c'est le Christ qui est indiqué comme Fils de Dieu. C'est pour cela qu'il a voulu rapporter ces mots : « Vous êtes mon Fils bien-aimé, » sous cette forme: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. » Ce n'était pas pour le Christ que venait cette voix; elle savait ce qu'elle indiquait, mais pour ceux qui étaient là. Quant à ceci, que l'un des évangélistes exprime ainsi (1): In quo mihi complacui; un autre: In te complacui; un autre: In te complacuit mihi, si vous me demandez quelle est celle de ces paroles qui a été réellement prononcée, je vous dirai de choisir celle que vous voudrez: toutes ayant le même sens. Ces mots : In te complacui, nous montrent le Père se complaisant dans le Fils; ceux-ci In te complacuit mihi, le Père plaisant aux hommes en son Fils; et, de toutes ces variantes, l'on peut conclure que le Père a voulu dire que c'était en le Fils qu'il avait mis toutes ses complaisances, et accompli par lui ce qui lui plaisait.

(1) Saint Luc porte: In te complacui mihi (3, v. 23); saint Matthieu : In pro miki complacui (saint Matth., 3, 17); saint Marc: In te complacui (saint Marc, 1, v. 12). Cependant il faut remarquer que le grec porte & pour saint Marc et même pour saint Matthieu, qui n'a qu'à la marge έv σoï.

est, genus humanum redimerem. AUG., | De cons. Evang. (lib. 2, cap. 14). Hæc autem verba et alii duo Marcus et Lucas similiter narrant, sed de verbis vocis quæ de cœlo facta est, variant locutionem, salva tamen sententia. Quod enim Matthæus ait dictum: Hic est Filius meus di lectus, et alii duo dicunt: Tu es Filius meus dilectus, ad eamdem sententiam explicandam valet : VOX enim cœlestis unum horum dixit; sed Evangelista ostendere voluit ad id valere quod dictum est: Hic est Filius meus, ut illis potius qui audiebant indicaretur, quod ipse esset Filius Dei; atque ita dictum referre voluit: Tu es Filius meus, ac si illi diceretur: Hic est Filius meus non enim Christo indicabatur quod

sciebat, sed ut audirent qui aderant, propter quos vox facta est. Jam vero, quod alius dicit: In quo mihi complacui; alius : In te complacui; alius: In te complacuit mihi : si quæris quid horum illa voce sonuerit, quodlibet accipe; dum intelligas eos qui non eamdem locutionem retulerunt, eamdem retulisse sententiam. Quod enim Deus in Filio sibi complacuit, admonetur aliquis ex eo quod dictum est: In te complacui. Quod autem in Filio Pater placuerit hominibus, admonetur ex eo quod dictum est : In te complacuit mihi : ut intelligatur hoc dictum esse ab omnibus Evangelistis tanquam diceretur: In se complacitum meum constitui: hoc est implere quod mihi placet.

CHAPITRE IV.

Alors Jésus fut conduit par l'Esprit dans le désert pour y être tenté du diable; et ayant jeúné quarante jours et quarante nuits, il eut faim ensuite.

S. CHRYS. Après avoir été baptisé dans l'eau par Jean, le Sauveur est conduit par l'Esprit dans le désert pour y être baptisé dans le feu de la tentation (1). Et c'est pour cela qu'il est dit : « Alors Jésus fut conduit dans le désert par l'Esprit.» Le mot alors indique l'époque où ja voix du Père s'écria du haut du ciel : « Celui-ci est mon Fils bienaimé. » — S. CHRYS. - Qui que vous soyez, si après le baptême vous vous trouvez en face de plus grandes tentations, ne vous en laissez pas abattre. Vous n'avez pas été armé pour rester oisif, mais pour combattre. Le Seigneur n'éloignera pas de vous la tentation, et c'est d'abord afin que vous appreniez que vous êtes devenu beaucoup plus fort; ensuite, afin que vous ne puissiez pas vous enorgueillir de la grandeur de vos dons. En troisième lieu, le diable apprendra ainsi que Vous avez tout-à-fait renoncé à lui. Quatrièmement, par là vous serez rendu plus fort; cinquièmement, cela vous apprendra quel est le trésor qui vous a été confié (2), car le diable ne redoublerait pas ses tentations s'il ne savait que vous êtes monté en honneur. Le démon essaie

(1) Ce feu dont parle Isaïe en ces mots : Le Seigneur aura lavé les souillures de Sion dans un esprit de feu (chap. 4, v. 4).

(2) Trésor dont saint Paul parle ainsi : Nous avons ce trésor dans des vases d'argile, afin que puisse éclater la grandeur de Dieu.

CAPUT IV.

Tune Jesus ductus est in desertum a Spiritu, ut | ter hoc accepisti arma, non ut vaces, sed ut tentaretur a diabolo : et cum jejunasset quadraginta diebus et quadraginta noctibus, postea esuriit.

prælieris. Ideo autem tentationem a te Deus non prohibet primum quidem ut discas quoniam multo factus es fortior; deinde, ut magnitudine donorum non extollaris ; CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperfect., tertio, ut diabolus experientia cognoscat hom. 5). Postquam baptizatus est Domi- quod perfecte ab eo abscessisti; quarto, ut nus a Joanne in aqua, ducitur a Spiritu in per hoc fortior reddaris; quinto, ut crediti desertum, ut baptizetur igne tentationis: thesauri signum accipias: neque enim diaunde dicitur: Tunc Jesus ductus est in de- bolus superveniret tibi ad tentandum, nisi sertum a Spiritu: tunc scilicet, quando Pa-te in majori honore effectum videret. HILAR. ter clamavit de cœlo: Hic est Filius meus (can. 3, in Matth.). In sanctificatis enim dilectus. CRHYS. in hom. (13, in Matth.). maxime diaboli tentamenta grassantur, quia Quisquis ergo post baptismum majores sus-victoria ei est magis optata de Sanctis. tines tentationes, non turberis: etenim prop- GREG., in hom, (13, super Evang.). Du

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