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souvenir de la gloire de son aïeul, et l'exemple du dernier règne, dont l'indifférence pour la religion ou d'indignes superstitions avaient obscurci l'éclat, d'ailleurs si brillant, lui persuadèrent que son premier devoir était de rétablir le culte institué par Numa, et il donna l'ordre au pontife de transcrire sur des tablettes enduites de blanc toutes les instructions laissées par ce prince, pour les mettre sous les yeux du public. Ce début fit espérer aux citoyens avides de repos et aux nations voisines que le nouveau roi suivrait les traces et les institutions de son aïeul. Aussi les Latins, qui avaient traité avec Tullus, reprirent courage. Une invasion sur le territoire de Rome fut suivie d'une réponse dédaigneuse aux réclamations que leur adressaient les Romains, dont ils croyaient que le roi sans énergie passerait sa vie dans les temples, au pied des autels. Mais Ancus unissait au caractère de Numa celui de Romulus. Il sentait que, si la paix avait été nécessaire à son aïeul, chef d'une nation nouvelle et encore féroce, il ne lui serait pas facile à lui-même de faire respecter son repos : on commençait par tenter sa patience; on finirait par la mépriser. Les circonstances demandaient un Tullus et non un Numa; mais Numa avait établi des cérémonies religieuses pour la paix : Ancus voulut en instituer pour la guerre, régler les formes qui devaient en diriger la conduite et même la déclaration. Il emprunta aux Équicoles, ancienne nation d'Italie, les rites que suivent encore aujourd'hui les féciaux quand ils demandent réparation. Le fécial, arrivé sur les frontières du peuple agresseur, se couvre la tête d'un voile de laine, et prononce ces paroles : « Écoute, Jupiter; écoutez, frontières (et il nomme le peuple auquel elles appartiennent);

dite, fines (cujuscumque gentis sunt, nominat); audiat Fas. Ego sum publicus nuncius populi romani, juste pieque legatus venio, verbisque meis fides sit.» Peragit deinde postulata. Inde Jovem testem facit : « Si ego injuste inpieque illos homines illasque res dedier nuncio populi romani mihi exposco, tum patriæ compotem me numquam siris esse.» Hæc, quum fines suprascandit, hæc, quicumque ei primus vir obvius fuerit, hæc, portam ingrediens, hæc, forum ingressus, paucis verbis carminis concipiendique jurisjurandi mutatis, peragit. Si non deduntur, quos exposcit, diebus tribus et triginta (tot enim sollemnes sunt) peractis, bellum ita indicit: «< Audi, Jupiter, et tu, Juno, Quirine, diique omnes cœlestes, vosque terrestres, vosque inferni audite. Ego vos testor, populum illum (quicumque est, nominat), injustum esse, neque jus persolvere. Sed de istis rebus in patria majores natu consulemus, quo pacto jus nostrum adipiscamur. » Cum his nuncius Romam ad consulendum redit. Confestim rex his ferme verbis patres consulebat : « Quarum rerum, litium, caussarum condixit pater patratus populi romani Quiritium patri patrato priscorum Latinorum hominibusque priscis Latinis, quas res dari, fieri, solvi oportuit, quas res nec dederunt, nec fecerunt, nec solverunt, dic, inquit ei, quem primum sententiam rogabat, quid censes? » Tum ille «< Puro pioque duello quærendas censeo, itaque

écoute, Équité je suis le héraut du peuple romain, messager de justice et de piété : qu'on ajoute foi à mes paroles. » Il expose ensuite ses griefs; puis, prenant Jupiter à témoin, il continue : « Si la demande que je fais, qu'on remette à moi, héraut du peuple romain, ces hommes et ces choses, est injuste et impie, ne permets pas que je revoie jamais ma patrie. » Cette formule et cette imprécation, il les répète en franchissant la frontière, il les répète au premier homme qu'il trouve sur son passage, à la porte de la ville ennemie, sur le forum, en y changeant seulement quelques mots. S'il n'obtient pas satisfaction, après trente-trois jours, c'est le nombre fixé, il déclare la guerre en ces termes : « Écoute, Jupiter; et toi, Junon, Quirinus, vous tous, dieux du ciel, dieux de la terre, dieux des enfers, écoutez je vous prends à témoin que ce peuple (et il le nomme) est injuste, et nous refuse satisfaction. Nos vieillards délibèreront dans ma patrie sur ce refus, et aviseront aux moyens de soutenir notre droit. » Il revient ensuite à Rome pour qu'on en délibère. Le roi consultait les sénateurs à peu près en cette forme : « Les griefs, les litiges, les réparations que le père patrat du peuple romain, fils de Quirinus, a réclamés du père patrat et du peuple des anciens Latins, réparations qu'il fallait donner, faire et acquitter, n'ont été ni données, ni faites, ni acquittées : dis-moi donc, demandait-il au premier à qui il s'adressait, ce que tu en penses. » Celui-ci répondait alors : « Je pense que pour les réclamer la guerre est juste et légitime; j'y consens, et je l'approuve. » Le roi interrogeait ainsi chacun à son tour; et quand la majorité se réunissait à cet avis, son accord décidait la guerre. L'usage était qu'alors le fécial portât aux frontières du peuple ennemi

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consentio, consciscoque. » Inde ordine alii rogabantur: quandoque pars major eorum, qui aderant, in eamdem sententiam ibat, bellum erat consensu. Fieri solitum, ut fecialis hastam ferratam aut sanguineam præustam ad fines eorum ferret, et, non minus tribus puberibus præsentibus, diceret : « Quod populi priscorum Latinorum hominesque prisci Latini adversus populum romanorum Quiritium fecerunt, deliquerunt, quod populus romanus Quiritium bellum cum priscis Latinis jussit esse, senatusque populi romani Quiritium censuit, consensit, conscivit, ut bellum cum priscis Latinis fieret; ob eam rem ego populusque romanus populis priscorum Latinorum hominibusque priscis Latinis bellum indico facioque.» Id ubi dixisset, hastam in fines eorum emittebat. Hoc tum modo ab Latinis repetitæ res, ac bellum indictum moremque eum posteri acceperunt.

romanam auxe

XXXIII. Ancus, demandata cura sacrorum flaminibus sacerdotibusque aliis, exercitu novo conscripto profectus, Politorium, urbem Latinorum, vi cepit; secutusque morem regum priorum, qui rem rant hostibus in civitatem accipiendis, multitudinem omnem Romam traduxit : et, quum circa Palatium, sedem veterum Romanorum, Sabini Capitolium atque arcem, Cœlium montem Albani inplessent; Aventinum novæ multitudini datum : additi eodem haud ita multo post, Tellenis Ficanaque captis, novi cives. Politorium

un javelot armé de son fer, ou un bâton durci au feu et ensanglanté, et qu'en présence de trois hommes au moins il prononçât ces paroles : « Les peuples des anciens Latins et les citoyens des anciens Latins ont agi contre le peuple romain, fils de Quirinus, et failli envers lui; le peuple romain, fils de Quirinus, a ordonné la guerre contre les anciens Latins; le sénat du peuple romain, fils de Quirinus, a décidé, consenti, approuvé la guerre contre les anciens Latins en conséquence, moi et le peuple romain nous déclarons la guerre aux peuples des anciens Latins et aux citoyens des anciens Latins, et je la commence.» A ces mots il lançait son javelot sur leur territoire. C'est de cette manière que réparation fut demandée aux Latins, et la guerre déclarée. Cette coutume s'est conservée dans les siècles suivans.

XXXIII. Ancus, confiant le soin des sacrifices aux flamines et aux autres prêtres, lève une nouvelle armée, entre en campagne, et prend d'assaut Politoire, ville des Latins. Fidèle à l'usage, établi par ses prédécesseurs, d'agrandir Rome, en incorporant les ennemis parmi les citoyens, il y transféra tous les habitans de sa nouvelle conquête. Autour du mont Palatin, sur lequel les premiers Romains s'étaient établis, les Sabins occupaient le Capitole et la citadelle, les Albains, le mont Cœlius. L'Aventin fut assigné à ces nouveaux citoyens, et la prise de Tellènes et de Ficane en grossit bientôt le nombre. On attaqua une seconde fois Politoire, dont les an

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