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DE MM. CH. NODIER, PAULIN PARIS ET G. DUPLESSIS,

AVEC LE CATALOGUE RAISONNÉ DES

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TECHENER, ÉDITEUR, PLACE DE LA COLONNADE DU LOUVRE,

No 12.

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SUR L'ÉDITIon donnée PAR M. DE SAINT-SURIN, DE 1821 A 1823.

Nicolas Boileau Despréaux, le plus parfait peut-être des auteurs modernes, est aussi celui qui a le mieux connu et imité les anciens; devenu le censeur des ridicules de son temps, le fléau des auteurs médiocres et le législateur du Parnasse, ses ouvrages doivent contenir une multitude d'indications ou d'allusions qu'il seroit impossible de comprendre sans commentaires. Aussi, dès son vivant, Boileau seconda-t-il le zèle d'un ami qui vouloit publier des éclaircissemens sur ses ouvrages.

Cet ami est Brossette, et ces éclaircissemens parurent pour la première fois, en 1716, dans une édition des OEuvres de Boileau (2 volumes in-4). L'abbé Souchay se chargea ensuite de

109.

(1) Nous imprimons fidèlement cette curieuse notice telle qu'elle a été écrite par M. Barbier, en 1824, sans nous être permis d'y faire la plus légère correction ou d'adoucir le jugement un peu sévère exprimé sur le travail de M. de Saint-Surin. Nous laissons ainsi à l'auteur de ce jugement la responsabilité d'une opinion que nous ne saurions partager. (GD)

suppléer aux omissions de Brossette, et on lit encore avec intérêt les éditions de Boileau qu'il publía en 1735 (2 vol. in-12), et en 1740 (2 vol. in-4o).

Boileau, par le charme de sa poésie et par la pureté de son goût, étoit devenu le poète classique de la France; il exerçoit l'autorité d'un monarque légitime : mais, vers le milieu du XVIII° siècle, une faction littéraire s'efforça de le détrôner. Lefèvre de Saint-Marc s'étant fait l'historien de cette faction rassembla tout ce qu'il put recueillir de plus défavorable à l'auteur des satires. L'édition de Boileau, qu'il publia en 1747, forme cinq volumes in-8°; les curieux placèrent cette édition dans leurs cabinets, à cause de sa belle exécution.

L'Académie françoise se couvrit en 1760, d'un ridicule ineffaçable, lorsqu'elle couronna une épître de Marmontel, où se trouvent ces vers contre Boileau :

Que ne peut point une étude constante?
Sans feu, sans verve et sans fécondité,
Boileau copie; on diroit qu'il invente.
Comme un miroir il a tout répété.

Mais l'art jamais n'a su peindre la flamme :
Le sentiment est le seul don de l'âme

Que le travail n'a jamais imité.

J'entends Boileau monter sa voix flexible
A tous les tons: ingénieux flatteur,
Peintre correct, bon plaisant, fin moqueur,
Même léger dans sa gaieté pénible;

Mais je ne vois jamais Boileau sensible :
Jamais un vers n'est parti de son cœur (1).

Fréron seul démontra combien ce portrait étoit plein d'injustice et de contradictions; mais Boileau trouva d'autres vengeurs vers la fin du XVIIIe siècle. L'académie de Villefranche ac

(1) M: Barbier auroit pu rappeler ici une excellente plaisanterie de Palis- sot. Dans une des premières éditions de ses Mémoires sur la littérature, à l'article Cotin, Palissot, après avoir rappelé une satire de cet auteur contre Boileau, ajoute que cette satire est perdue aujourd'hui, mais qu'on en a pourtant conservé quelques vers, et ce sont justement les vers de Marmontel 'qu'il cite comme un fragment de la satire de Cotin. La plaisanterie étoit bonne et de bonne guerre; pourtant Palissot crut devoir, plus tard, la supprimer, et on ne la retrouve plus dans les dernières éditions de ses œuvres. Elle étoit pourtant aussi juste alors qu'elle l'avoit été précédemment, qu'elle le seroit encore aujourd'hui.

(G. D.)

corda le prix, en 1779, à un étoge de Boileau composé par l'abbé Talbert; celle de Nîmes couronna, en 1787, le discours de M. Daunou, qui a pour titre Influence de Boileau sur la Littérature française. Ce discours, aussi remarquable par la justesse des pensées que par l'élégance du style, prouva que l'on pouvoit attendre de M. Daunou une bonne édition de Boileau. Il ne remplit cette attente qu'en 1809; son édition de Boileau (3 vol. in-8°), fut très bien accueillie, et se réimprime souvent; il sera facile à l'éditeur d'en faire disparoître quelques légères imperfections.

Malgré le succès des louables efforts de M. Daunou, M. de Saint-Surin s'est persuadé qu'il étoit encore possible de donner une édition de Boileau, accompagnée d'un commentaire qui ne laissât rien à désirer.

On doit lui savoir gré des recherches auxquelles il s'est livré pour éclaircir tout ce qui est relatif à la personne de Boileau et à ses ouvrages elles sont si nombreuses, qu'on pourroit croire qu'il ne lui est rien échappé dans ce genre de perquisitions. J'aurai cependant quelques omissions à lui reprocher.

Cet éditeur n'a pu éviter ce que l'on reproche à la plupart des commentateurs, ses devanciers: c'est de laisser sans explication ce qui en avoit besoin. Ainsi, l'on ne comprend pas aisément cet hémistiche du 55° vers de l'Épître IV, au Roi sur le passage du Rhin: Il marche vers Tholus. La première idée qui se présente à l'esprit est que Louis XIV marche vers une forteresse: point du tout; Tholus n'est qu'une maison de péage, en bas allemand ou hollandois Toll-huys. Cette maison se trouvait sur le bord opposé à celui où l'armée françoise passa.

La plupart des jeunes gens qui liront le commentaire de M. de Saint-Surin, seront arrêtés à plusieurs endroits de la lettre de Boileau à Maucroix, où il est question d'une dissertation du docteur Arnauld contre la préface mise par Goibaud Duboisen tête de la traduction des sermons de saint Augustin: Boileau veut parler des Réflexions sur l'éloquence des prédicateurs, publiées en 1694, in-12, sous le voile de l'anonyme. C'est un des meilleurs ouvrages d'Antoine Arnauld. (Voy. les OEuvres de Boileau, tom. 4, p. 277). M. de Saint-Surin auroit dû

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