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La science se cultivait dans nos colléges. MM. Bedard, Demers et plusieurs autres en étaient de dignes adeptes. Je ne mentionnerai que pour mémoire le lycée de M. Wilkie, où se formèrent des hommes remarquables; aussi l'Institution Royale et l'université projetée avant cela, qui n'eurent point de résultats appréciables. La législature et les fabriques avaient établi des écoles de paroisse qui étaient déjà nombreuses en 1836, lorsque la subvention du gouvernement fut supprimée par le conseil législatif; enfin plusieurs nouveaux colléges avaient surgi pour aider à ceux de Québec et de Montréal. Il y eut donc encore en 1837, un temps d'arrêt dans les progrès de l'instruction primaire; mais l'instruction secondaire ou classique, dont lord Durham, dans son rapport, signala les résultats, trop abondants selon lui, continuait à se répandre.

Si j'en viens aux institutions de la nature de celle que nous inaugurons aujourd'hui, je trouve que la première tentative de ce genre fut faite en 1809*. La Société Littéraire établie à Québec cette annéelà, prit pour devise Floreamus in nemoribus, devise bien trouvée, puisque à cette époque, le territoire du lac Saint-Jean, n'étant point encore colonisé, on pouvait voir des murs de Québec, la forêt qui s'éten dait jusqu'à la baie d'Hudson.

La société, la veille de la fête du roi George III, dont j'ai parlé au commencement de ce discours, donnait les prix d'un concours de poésie, ouvert pour célébrer les vertus du monarque. Une pièce anglaise composée par M. Flemming, et une pièce française par un poète qui avait pris le pseudonyme de Canadensis furent couronnées. Des discours furent prononcés par M. Romain, président de la société, et par M. Louis Plamondon, une des gloires du barreau Canadien et qui dirigeait un de nos premiers journaux littéraires, Le Courrier de Québec.

L'existence de cette première société ne fut pas de longue durée. Il en est de premières publications, des premières revues, des premières associations de ce genre comme des soldats qui montent les premiers à l'assaut; ceux qui les suivent et qui triomphent ont à passer sur leurs corps.

La Société Littéraire et Historique de Québec, fondée par lord Dalhousie en 1824, et qui existe encore aujourd'hui, succéda après un assez long intervalle à la Société Littéraire de 1809. Elle a publié de nombreux Mémoires et les noms de quelques-uns des hommes les plus marquants des deux origines figurent parmi ceux de ses membres actifs. Elle a eu pour rivale depuis 1848 l'Institut Canadien de Québec vers lequel s'est portée de préférence la jeunesse instruite parlant la langue française.

La Société d'Histoire Naturelle, la Société Historique, la Société Numismatique et Archéologique établies à Montréal, le Canadian Institute de Toronto, la Société de Géographie de Québec, l'Institut Canadien-Français d'Ottawa, et plusieurs autres associations du même genre établies dans les autres provinces de la confédération auxquelles, le président vient de rendre un hommage bien mérité, ont travaillé et travaillent encore à la propagation des sciences et des lettres.

veau.

L'oeuvre qui appartient à de telles institutions est difficile dans un pays comparativement nouElle se compose de deux choses très différentes, le progrès des sciences et des lettres, et leur vulgarisation. Il y a nécessairement chez elles un peu de l'académie et beaucoup de la salle de conférences et de la bibliothèque publique. A mesure que l'instruction fait des progrès, que la littérature se forme et s'élève à de plus hautes régions, à mesure que les hautes carrières scientifiques se créent et se développent, les deux fonctions que je viens d'indiquer peuvent se séparer, et des institutions ayant un caractère plus exclusif et plus élevé peuvent avec l'aide des gouvernements s'établir et prospérer.

Sommes-nous arrivés à ce point? Il n'est plus temps de poser la question; elle a été décidée par une autorité supérieure et impartiale qui a porté sur notre mouvement intellectuel et littéraire un jugement plus favorable que celui que nous oserions porter nous-mêmes.

J'ai fait une bien rapide et bien insuffisante esquisse de ce mouvement dans le passé pour la plus ancienne des provinces de la confédération. Dans ces dernières années combien ne s'est-il pas accéléré de toutes parts? Les grandes universités Laval, McGill, Toronto, Lennoxville, Dalhousie, de nom

* On lit cependant ce qui suit dans un article de M. Sulte sur la poésie française au Canada: "Il est parlé d'un cercle littéraire qui se forma à Québec entre les années 1777 et 1780; Bougainville en signale un autre avant 1757.”

breux colléges, des écoles normales, une organisation plus complète de l'instruction publique, ont partout répandu le goût des sciences et des lettres. Les publications littéraires et scientifiques sont devenues nombreuses, les œuvres de nos écrivains sont connues maintenant en dehors de notre pays. Pour nous, descendants des premiers colons, les temps sont bien changés depuis cette époque néfaste où nous étions, comme je l'ai dit, les déshérités de deux nations! Aujourd'hui, notre nouvelle mère-patrie nous accorde une protection éclairée et nous ouvre la voie d'une prospérité et d'une importance sociale à laquelle il est difficile d'assigner des limites. D'un autre côté notre ancienne mèrepatrie s'est souvenue de nous, elle a pour nous les procédés les plus gracieux et les rapports les plus avantageux s'établissent entre l'Ancienne et la Nouvelle-France, comme aux jours de Colbert et de Talon.

La littérature n'a pas été étrangère à ce rapprochement, et si les sciences et l'industrie, par les trois grandes expositions de Paris, y ont eu une large part, on peut dire que nos historiens et nos poètes ont été les premiers à nous révéler à notre ancienne mère-patrie en même temps qu'ils lui montraient une des pages les plus glorieuses et les plus touchantes de son histoire, page demeurée jusquelà dans l'ombre et dans l'oubli. Il se trouve, du reste, ici, un de nos collègues qui est une preuve vivante de ce que j'affirme.

D'un autre côté, il semble que depuis quelques années les œuvres canadiennes en langue française sont mieux connues des populations anglaises du Canada, et qu'en revanche les poètes, les écrivains et les savants anglo-canadiens sont mieux appréciés de la population française.

Le moment était donc bien choisi pour convoquer, dans l'enceinte du parlement d'Ottawa, cet autre parlement littéraire et scientifique, moins bruyant que celui qui y siège d'habitude, mais dont les débats, sans passionner autant les esprits, ne seront pas tout à fait sans importance et sans utilité. Ici se rencontreront des hommes des deux nationalités, des hommes de toutes les nuances d'opinion, de toutes les parties du pays. Toutes les sciences fraterniseront entre elles, et la littérature et l'histoire donneront la main à la science.

La science a, dans ces jours d'épreuves pour l'humanité, une mission plus difficile que jamais; sa responsabilité est aussi plus grande. On lui a reproché d'être entrée en guerre ouverte avec la religion révélée, de saper par un matérialisme destructeur toute idée de moralité, de nier enfin et l'action divine et la conscience humaine. D'un autre côté, les puissants agents physiques qu'elle a découverts et mis à la portée du vulgaire ont déjà donné à ces pernicieuses doctrines une sanction terrible; si l'on n'y prenait garde, les ruines morales qu'elles feraient dans les âmes seraient suivies de ruines matérielles bien effrayantes!

A ce point de vue, c'est une garantie bien rassurante que d'avoir à la tête de notre nouvelle institution un homme qui a lutté si longtemps, et avec tant de succès pour l'idée religieuse dans le domaine des sciences, et qui s'est acquis sous ce rapport une réputation bien méritée aux Etats-Unis et en Europe.

Dans l'ancien monde une réaction semble se faire en faveur de l'idée chrétienne. La dernière séance de reception à l'Académie Française vient de nous en donner une preuve. Cette grande compagnie couronne le talent littéraire partout où il se trouve au barreau, dans la chaire chrétienne, à la tribune et dans les autres sections de l'Institut. Elle renferme dans sa vaste juridiction toutes les branches des connaissances humaines, car en toutes choses la science de bien dire et de bien écrire trouve son application. Biot et plusieurs autres savants ont été admis au nombre de ses membres, et tout dernièrement, M. Pasteur, si célèbre par ses découvertes sur les virus et les microzoaires, prononçait son discours de réception et faisait l'éloge de son prédecesseur, Littré-qui, disciple du positiviste Comte, est mort cependant dans des idées toutes différentes.

Le discours du nouvel académicien est une revendication habile et éloquente des vérités enseignées par l'école chrétienne. Il fait voir à quelles ténèbres affreuses peut conduire la négation de tout ce que les siècles qui ont précédé le nôtre ont cru et vénéré. Tout, dit-il, dans la nature nous révèle l'existence d'un Dieu créateur et de l'âme humaine faite à son image. Il cite ces paroles de Littré: Pro. 1882. c.

"Il faut un lien spirituel à l'humanité, faute de quoi il n'y aurait dans la société que des familles isolées, des hordes et point de société véritable."

Après avoir prouvé que la métaphysique, tant dédaignée par l'école positiviste, ne fait que traduire en nous la notion dominatrice de l'infini, il proclame en termes éloquents et de la plus haute élévation philosophique, l'existence de cette image de la puissance divine, qui est au dedans de l'homme, qui à certains égards est l'homme lui-même.

"Les Grecs," dit-il, "nous ont légué un des plus beaux mots de notre langue, le mot enthousiasme," en theos-un dieu intérieur !

"La grandeur des actions humaines se mesure à l'inspiration qui les fait naître. Heureux celui qui porte en soi un dieu, un idéal de beauté et qui lui obéit: idéal de l'art, idéal de la science, idéal des vertus de l'Evangile! Ce sont là les sources vives des grandes pensées et des grandes actions. Toutes s'éclairent du reflet de l'infini."

J'ai peut-être trop longtemps abusé de la bienveillance de cet auditoire distingué. Dans tous les cas, j'aime à le laisser sous le charme des belles paroles que je viens de citer.

Je terminerai donc en remerciant Son Excellence le Gouverneur-général, au nom de tous, de l'intérêt qu'il prend aux sciences et aux lettres, et plus particuliérement au nom de la première section à laquelle j'appartiens, je le remercie de la place distinguée qu'il a si gracieusement donnée à la littérature française et à l'histoire du Canada, dans l'organisation de cette société.

The following is a list of the communications made to the Sections on May 25th, 26th and 27th, 1882: Sect. I.-French Literature, History and Allied Subjects.

Discours d'inauguration. Par M. FAUCHER DE SAINT-MAURICE.

Nos quatre historiens modernes : Bibaud, Garneau, Ferland, Faillon. Par J. M. LEMOINE.
Coup d'œil sur les commencements de la poésie française au Canada et en particulier sur les poésies
de F. X. Garneau. Par Hon. P. J. O. CHAUVEAU.

Notre passé littéraire et nos historiens. Par L'ABBÉ CASGRAIN.
Scénes d'une comédie inédite. Par Hon. F. G. MARCHAND.

Le Bien pour le Mal. Par M. P. LE MAY.

Vive La France. Par Dr. L. H. FRECHETTE.

Origines des familles canadiennes. Par L'ABBÉ TANGUAY.

Les commencements de Montréal. Par L'ABBÉ VERREAU.

Quelques-unes de nos sociétés littéraires. Par M. P. DE CAZES.

Les interprètes du Canada au temps de Champlain. Par M. BENJ. SULTE.
Québec en 1900. Par M. OSCAR DUNN.

Port Royal. Par L'ABBE BEGIN.

Sect. II.-English Literature, History and Allied Subjects.
New World Beginnings. (President's Address.) By Dr. DANIEL WILSON.
The Establishment of Free Public Libraries in Canada. By Dr. A. TODD.
The Last Defender of Jerusalem: a Poem in heroic verse.
The Growth of the Intellect. By Dr. R. M. BUCKE.
A Memoir of a U. E. Loyalist Family. By Mr. W. KIRBY.
Language and Conquest. By Mr. JOHN READE.

By the Rev. AENEAS MCD. DAWSON.

Sect. III.-Mathematical, Physical and Chemical Sciences.

Address by Dr. T. STERRY HUNT, President.

Note on Zinc Sulphide. By Mr. T. MACFARLANE.

Notes on Hydrodynamics. By Prof. LOUDON.

Note on Janisch's " Analyse Mathématique du jeu des échecs." By Prof. CHERRIMAN.

On the Measurement of the Electrical Resistance of Electrolytes by means of the Wheatstone's bridge. By Prof. MACGREGOR.

On the Transition Resistance to the Electric current at the bounding surface between amalgamated Zinc Electrodes and Solution of Zinc Sulphate. By Prof. MACGRegor.

On Molecular Contraction in natural Sulphides. By Prof. E. J. CHAPMAN.

On the law of facility of error in the Sum of n Independent Quantities, each accurate to the nearest unit. By Mr. CARPMAEL.

A Symmetrical investigation of the Curvature of Surfaces. By Prof. JOHNSON.

On the Motion of a Chain on a fixed Curve. By Prof. CHERRIMAN.

On an Application of a certain Determinant. By Prof. CHERRIMAN.

On a Question of Probabilities. By Prof. CHERRIMAN.

On the General Regulation of Civil Time. By Mr. SANDFORD FLEMING.

The Utility of Geometry as applied to the Arts and Sciences. By M. BAILLARGE.

Sect. IV-Geological and Biological Sciences.

Address by the President, Dr. A. R. C. SELWYN.

Address by the Vice-President, Prof. G. LAWSON.

On the Distribution of Northern, Southern and Saline Plants in Canada. By Prof. J. MACOUN. Descriptive Notes of a General Section from the Laurentian Axis to the Rocky Mountains, north of the 49th parallel. By Dr. G. M. DAWSON.

On the Physical and Geological Features of the St. John River Valley. By Prof. L. W. BAILEY. Observations on the Anatomy and Development of the Cestodes. By Prof. A. RAMSAY WRIGHT. On Lacustrine Concretions from Grand Lake, Nova Scotia. By the Rev. Dr. HONEYMAN. Illustrations of the Fauna of the St. John Group. By Mr. G. F. MATTHEW.

Notes on the Birds of Hudson's Bay. By Dr. ROBERT BELL.

On a New Classification of Crinoids. By Prof. E, J. CHAPMAN.

On the Lower Cretaceous Rocks of British Columbia. By Mr. J. F. WHITEAVES.

On Fossil Plants from the Cretaceous and Tertiary Rocks of British Columbia and the North-West Territory. By Principal DAWSON.

On the Importance of Economizing and Preserving our Forests. By Mr. W. SAUNDERS.

The Life-history and Development of Botrydium granulatum. By Prof. G. LAWSON.

On the Introduction and Dissemination of certain Noxious Insects. By Mr. W. SAUNDERS.
On the Quebec Group. By Dr. A. R. C. SELWYN.

(The following papers were read by title.)

On the Present Condition of the Mining Industry in Canada. By Dr. R. BELL.

On the Recent Discovery of large Deposits of Zinc Blende on the North side of Lake Superior, By Dr. R. BELL.

On some supposed Annelid Tracks from the Gaspé Sandstones. By Mr. J. F. WHITEAVES.

On the Glaciation of Newfoundland. By Mr. A. MURRAY.

(The following were presented by Prof. A. Ramsay Wright.)

Note on the Segmentation of the ovum in Thalassema. By Prof. PLAYFAIR MCMURRICH.
Note on the Cranium of the Pipe-Fish (Syngnathus). Do.

do.

do.

Preliminary notice of Microscopic Organisms found in the tap-water of Toronto. By Mr. G. ACHESON.

CONCLUDING MEETING.

In accordance with the arrangements made on Thursday morning, May 25th, the Society assembled in general session at 12 o'clock on Saturday, 27th May, 1882, in the railway committee-roomthe president in the chair. All of the members of the provisional Council were present, with the exception of Mr. Goldwin Smith.

The minutes of the general meeting of Thursday were read by the honorary secretary and confirmed. The Honorary Secretary was then called upon by the President to read the following report of the Council, prepared since the meeting.

The Council beg leave to submit to the Royal Society in general session the following recommendations:

1. That a letter be prepared, conveying the friendly greeting of the Society to the several scientific and literary societies in the Dominion, and inviting each of them to elect annually one of its members as a delegate to any meeting of this Society, such delegate to have, during his term of office, the privilege of taking part in section meetings for reading and discussion of papers; and asking also that such delegate be empowered to communicate annually a short statement of original work done and papers published, and to report on any matters on which the Society may usefully aid in publication or otherwise. That copies of the Transactions of this Society be sent to all local societies so associated. That such circulars be sent to the following:-

Literary and Historical Society of Quebec.

Natural History Society of Montreal.

Canadian Institute, Toronto.

Natural History Society of New Brunswick.

Nova Scotia Institute of Natural Science.

Literary and Scientific Society, Ottawa.

Historical and Scientific Society of Manitoba.

Entomological Society of Ontario.

Institut Canadien, Quebec.

Historical Society of Montreal.

Numismatic Society of Montreal.

Historical Society of Halifax.
Geographical Society of Quebec.
Institut Canadien-Français, Ottawa.

And such other societies as the Council, on inquiry, may deem deserving of such distinction.

2. That so soon as the Society shall be in possesion of funds available for such purposes, the Council may offer prizes or other inducements for valuable papers, or may aid researches already begun and carried so far as to render their ultimate value probable.

3. That the Council be empowered to fix the next place of meeting for either Toronto, Quebec or Halifax, provided that an invitation from any of those cities and contributions toward expenses of the Society can be secured. That the time of meeting be in September, 1883.

4. That His Excellency the Governor-General be respectfully requested to continue the correspondence with the Council of the British Association, and to invite a delegation to meet with this Society at its meeting in 1883, and that invitations be extended through His Excellency to the Institute of France, and to the Association Française, the Association of Naturalists of Germany, and to the American Association.

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