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DÉFINITION DE LA VIE, LES THÉORIES ANCIENNES ET LA SCIENCE MODERNE, par
M. CLAUDE BERNARD, de l'Académie Française.

LE MARIAGE DE VALÉRIEN KOCHANSKI, par M. SACHER-MASOCH.

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UN PRÉCEPTE DE PYTHAGore. L'EXAMEN DE CONSCIENCE CHEZ LES ANCIENS, par
M. C. MARTHA, de l'Institut de France.

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LE RÔLE DES VENTS DANS LES CLIMATS CHAUDS, par M. R. RADAU.
CHRONIQUE DE LA QUINZAINE, HISTOIRE POLITIQUE ET LITTÉRAIRE..
ESSAIS ET NOTICES.

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UN DRAME BIBLIQUE, la Tour de Babel DE M. A. AUSTIN.

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LES DERNIERS STUARTS, IMPRESSIONS ET PENSÉES D'UNE REINE.

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LES SECTES EXCENTRIQUES, LES MYS-

TIQUES, LES HOMMES DE DIEU, LES SAUTEURS, LES BLANCHES-COLOMBES ET LES
PROTESTANS INDIGÈNES, par M. ANATOLE LEROY-BEAULIEU.

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LA CONDITION ET LA NATURALISATION DES ÉTRANGERS EN ALGÉRIE, par M. CH.
ROUSSEL.

LES RÉCENTES INQUIÉTUDES DE L'ALLEMAGNE.

CHRONIQUE DE LA QUINZAINE, HISTOIRE, POLITIQUE ET LITTÉRAIRE.

ESSAIS ET NOTICES. LES DERNIERS JOURNAUX de David LiviNGSTONE,

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UNIV

Library.

Of California

FLAMARANDE

DERNIÈRE PARTIE (1).

LXXIII.

Espérance était certainement le seul qui pût rejoindre et ramener Roger, car je ne croyais nullement à une fantaisie de promenade nocturne. Je courus à la chambre de Roger, espérant y trouver une lettre. En effet, il y en avait une à mon adresse. « Ne dites pas à ma mère que je suis venu à Flamarande, personne ne m'y a vu que vous trois; dites-lui que je pars pour un voyage de distraction et d'agrément. Je resterai absent un mois ou deux, qu'elle ne s'inquiète pas.

« J'exige qu'elle ne sache rien de ce qui s'est passé hier soir. J'ignore tout; elle agira comme elle l'entendra. Je me conformerai à sa volonté, quelle qu'elle soit. - Roger. >>

Plus de doute, le pauvre enfant avait deviné le vrai motif de l'exil de Gaston, et il partageait l'erreur de son père, la mienne! J'avertis Ambroise du silence qu'il devait garder jusqu'à nouvel ordre. Je l'engageai à se remettre au lit et me disposai à retourner auprès de M. de Salcède pour l'informer et aviser avec lui de ce que nous aurions à dire à la comtesse, si ses fils ne rentraient pas dans la matinée.

Je rencontrai M. de Salcède dans l'espélunque. Il parut moins inquiet que moi. Gaston apaisera son frère, me dit-il. En tout cas, il le ramènera. Allons à leur rencontre. J'ai la pièce que vous m'avez remise et qui mettra fin à tout débat.

Nous partîmes du souterrain pour prendre le sentier par où les

(1) Voyez la Revue des 1ar, 15 février, 1er, 15 mars, 1er et 15 avril.

jeunes gens avaient passé. Ce sentier rejoignait le chemin à quelque distance. Il était fort dangereux pour des chevaux, mais nous n'y vîmes aucune trace d'accident, et sur le chemin nous pûmes suivre au grand jour la piste des deux montures, s'emboîtant l'une dans l'autre, ce qui prouvait que les cavaliers, n'allant pas côte à côte, ne s'étaient pas rejoints.

Nous marchâmes environ deux heures, d'un bon pas et sans nous dire un mot pour ne pas nous ralentir. La trace des chevaux reparaissait de temps en temps, toujours révélant la même poursuite de l'un après l'autre sans point de jonction. Enfin, comme nous approchions de la Violette, nous vimes Gaston qui revenait seul, au pas, sur son cheval, et menant en laisse le cheval de Michelin. Il mit pied à terre en nous apercevant, tira les chevaux par la bride et vint à nous, pâle, mais non triste ni accablé. Vous êtes inquiets, nous dit-il sans attendre nos questions. Je vais vous dire ce qui s'est passé. Entrons dans le bois; nous parlerons sans être dérangés par les passans.

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Nous gagnâmes les pins. Il attacha les chevaux à un arbre, et nous nous jetâmes sur la mousse, nous étions fatigués tous les trois. Après avoir réfléchi un instant comme pour se résumer, Gaston nous raconta ainsi son entretien avec son frère :

« Je ne l'ai rattrapé qu'au cabaret de la Violette; il allait comme le vent. Il ne voulait pas s'y arrêter, mais son cheval avait perdu un fer et s'était cassé un bon bout de corne. Il a été obligé de descendre, très contrarié, car il avait bien vu que je le suivais de près et qu'il ne pouvait plus m'éviter.

-))

Que me voulez-vous, m'a-t-il dit, n'ai-je pas le droit de me promener sans vous avoir sur mes talons?

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Il y a, lui répondis-je, bien du changement depuis hier soir, à ce qu'il paraît? mais nous ne pouvons pas nous expliquer si près de ces gens qui pansent votre cheval. Venez dehors avec moi. « Il ne me plaît pas de m'expliquer. Je veux rester ici. Laissezmoi tranquille.

« Je dis tout bas au cabaretier, à qui il avait demandé à boire, de porter le rafraîchissement dans son jardin, et je m'éloignai un peu. Dès que je vis Roger dans ce petit jardin, qui est derrière l'écurie et où nous pouvions causer librement, je me rapprochai de lui, et, comme il ne me disait rien et faisait semblant de ne pas me voir, je pris un verre et m'assis en face de lui. Même silence. -Nous ne sommes donc plus frères? lui dis-je en choquant mon verre contre le sien. Pardonnez-moi, me répondit-il d'un air sombre, sans toucher à son verre; d'une façon ou de l'autre, nous le sommes du côté le plus sûr.

« Cette parole me sembla odieuse. Jusqu'à ce moment-là, j'avais

cru à un mouvement de jalousie filiale, et j'étais prêt à lui tout sacrifier comme à tout supporter de sa part. N'est-il pas un enfant gâté, et ne dois-je pas le gâter aussi? mais un doute, un outrage à notre mère,... je ne pus endurer cela, je sentis que la colère me gagnait, et je ne répondis pas pour ne pas trop répondre. Il crut que j'acceptais l'imputation, et il reprit, voyant que je souffrais: Après tout, je ne t'en veux pas, à toi; si tu as du bonheur, ce n'est pas ta faute. Voyons! qu'as-tu décidé? Es-tu le fils adoptif de ton M. Alphonse ou le chef de la famille Flamarande? Choisis-tu l'une ou l'autre position, ou vas-tu cumuler?

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« Je lui répondis ce que je sais et ce que je présume. — M. de Salcède voulait m'adopter, croyant apparemment que je n'avais ni nom ni état dans le monde. Quand il saura qui je suis, il n'y songera probablement plus.

--

« Il se mit à rire amèrement. Ah! tu crois que M. de Salcède ignorait qui tu es? Tu es un ingénu, toi! Tant mieux pour toi. Quand je te dis que tu es né heureux! Allons, retourne à ton idylle dorée, et que le ciel te bénisse! Moi, je vais prendre l'air le plus loin possible de ce poème champêtre !

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((- Où il plaira à Dieu. Qu'est-ce que cela te fait? Je veux le savoir.

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Je n'ai pas de comptes à te rendre.

Pardonnez-moi, vous êtes encore mineur, et je suis votre

Mon aîné, c'est cela! mon chef de famille ! Vous allez me donner des ordres, vous?

« Oui, moi, le comte de Flamarande, je vous traiterai comme un enfant que vous êtes. Je vous empêcherai de flétrir votre mère par une fuite qui est l'aveu d'un soupçon infâme. Oh! j'ai compris, allez! Si je suis un ingénu, je ne suis pas un niais. Je n'ai pas vécu jusqu'à présent sans me demander qui était mon père, et je n'ai jamais eu la lâche pensée de croire que M. de Salcède me trompait en me jurant qu'il ne l'était pas. Je crois à ce qui est vrai, moi, je ne suis pas fou. Donc vous... Je ne veux pas vous dire que vous mentez; mais on vous a mis un mensonge odieux dans l'esprit, et cela depuis hier soir. Il faut me dire qui vous a égaré ainsi, je veux trailer ce calomniateur comme il le mérite.

« Il ne voulut pas me répondre; mais je devine très bien, et je crois que la personne n'est pas loin. »

En parlant ainsi, Gaston me regardait d'un air indigné, et je me sentais défaillir. M. de Salcède prit vivement la parole. Tu te trompes, lui dit-il. La personne que tu accuses est venue ce matin m'apporter la preuve que voici.

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