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avaient donné à leurs sujets l'exemple scandaleux de ces consécrations idolâtres, en faisant passer par le feu leurs propres enfants en l'honneur des fausses divinités des nations que le Seigneur avait dissipées devant les descendants » d'Israël'. »

Les Parsis faisaient passer leurs enfants au-dessus du feu »sacré, d'aussi près qu'il était possible sans en être endommagés; et c'était, au dire des Guèbres leurs descendants, » la manière de les consacrer à son service2. »

Et lorsque les historiens espagnols ont accusé les habitants de la Floride d'immoler au soleil leurs premiers-nés, il n'est malheureusement que trop probable que cette accusation était fondée. Les peuples de Tyr, de Sidon, de Carthage et tous les colons d'origine chananéenne, sacrifiaient aux démons les premiers de leurs enfants, quand ils voyaient leur existence compromise et leur patrie en danger à la suite d'un désastre inopiné. L'histoire profane n'a point gardé le silence sur ces sacrifices homicides, et le témoignage de l'Ecriture suffirait seul pour attirer sur eux la malédiction de tous les siècles. Le quatrième livre des Rois rapporte que Mesa, roi des Moabites, assiégé dans sa ville capitale, se voyant à la veille d'être forcé par les Israélites, saisit son fils aîné qui devait régner après lui, et l'offrit en holocauste sur la muraille à la vue de ses ennemis3. Ce même livre raconte encore qu'après la prise de Samarie et la captivité des dix tribus par Salmanazar, on vit les colons idolâtres de Sepharvaïm, qui avaient été transplantés en Palestine par le roi d'Assyrie, brûler leurs

Paral. XXII, 6, et XXVIII, 3. Le prophète Jérémie dit en parlant des enfants de Juda : « Ils ont bâti sur les lieux hauts de Topheth, qui est dans ‣ la vallée du fils d'Ennom, pour y consumer dans le feu leurs fils et leurs > filles... C'est pourquoi voilà que les jours viendront, dit le Seigneur, et > l'on ne dira plus ni Topheth ni la vallée du fils d'Ennom, mais la vallée » du Meurtre (sed vallis interfectionis )... » Jérém. VII, 31, 32; 4. Rois, XXIII, 10.

14. Rois, XVI, 3; XXI, 6.

2

Voyages du chevalier Chardin en Perse, VIII, 265.

4. Rois, III, 27.

enfants en l'honneur des divinités sanguinaires de leur ancienne patrie'.

On baptisait les enfants dans plusieurs autres parties de l'Amérique étrangères à la Nouvelle-Espagne. Les Caraïbes et les Indiens de la Pensylvanie plongeaient les enfants dans l'eau froide après leur naissance, et deux témoins assistaient à la cérémonie. Ordinairement on leur donnait un nom en présence d'un homme et d'une femme, qui représentaient ainsi le parrain et la marraine. En Pensylvanie, les femmes ne pouvaient toucher aucun objet avec la main nue après leurs couches sans le souiller'. Au Canada elles étaient tenues en quarantaine pendant huit jours;; le feu de leur foyer était considéré comme impur pendant ce temps, et l'on en jetait les cendres au vent. Il est facile de retrouver l'origine de prescriptions analogues dans les ordonnances de Moïse, qui ont servi de moule aux différents codes des législateurs de l'Asie.

VII.

MARIAGES DES AZTÈQUES.

PARMI les indigènes du Mexique, on procédait autrefois aux fiançailles de la manière qui suit : dans la soirée du jour fixé pour les noces, l'entremetteuse du mariage portait la jeune vierge sur son dos, jusqu'à la porte de la maison du fiancé. Elle était accompagnée dans ce trajet par quatre femmes qui tenaient à la main des torches de bois de pin. Les parents de

3

« Hi autem qui erant de Sepharvaïm comburebant filios suos igni,

a

» Adramelech et Anamelech, diis Sepharvaïm. » 4. Rois, XVII, 31. Ipsa verò triginta tribus diebus manebit in sanguine purificationis > suæ. Omne sanctum non tanget... » Lévitiq. XII, 4.- La purification d'une femme durait dix jours après ses couches chez les Indiens. Celui qui la touchait pendant ce temps, devait se purifier en 'se baignant, Manava-Dharma-Sastra, IV, 212; V, 85.

3

Immunda erit septem diebus. » Lévit. XII, 2. Elle était impure pendant six jours, d'après la loi indoue. Manava-Dharma-Sastra, III, 46, 47. Septem diebus separabitur. » Lévitique, XV, 19.

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l'époux venaient recevoir la jeune fille à l'entrée de la cour, et l'introduisaient dans la salle préparée pour la cérémonie. On rangeait des siéges autour d'une natte, les assistants prenaient place et le Teopixqui procédait immédiatement aux épousailles, en nouant de sa main un coin du bas de l'ha» bit du jeune homme avec un coin de celui de la fille'. » Puis on offrait aux dieux du parfum de copal par forme de sacrifice; les deux vieillards et les deux femmes qui avaient assisté comme témoins à la cérémonie, se mettaient à table avec les époux. On mangeait en famille les viandes préparées pour le repas nuptial, on buvait de la pulque et chacun des convives exhortait en particulier les deux époux à vivre en bonne intelligence dans leur ménage3. Le prêtre s'assurait de leur consentement mutuel avant de les lier ensemble par leurs vêtements, et ils étaient tenus de se préparer au mariage par l'abstinence et la prière".

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La jonction des habits désignait symboliquement dans l'antiquité l'indissolubilité des liens contractés dans l'union conjugale. «Voilà l'os de mes os, et la chair de ma chair. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à >> sa femme; et ils seront deux dans une même chair. » Le Sauveur des hommes a ajouté: «Que l'homme donc ne sépare » pas ce que Dieu a joint 5. » La couture des vêtements se faisait primitivement en Orient au moyen de deux fils tors, dont l'un était blanc et l'autre rouge; et la relation du père Zampi, insérée dans le premier volume des voyages de Char

'Vues des Cordillères et monuments des peuples indigènes de l'Amérique, par Al. de Humboldt, p. 79 et 290.

'La pulque, nommée octli par les indigènes, est une boisson enivrante, tirée du suc de la pite ou agave d'Amérique. Cette plante est appelée mell et maguey par les Mexicains.

3 Chez les Juifs, l'époux donne acte par écrit aux parents de la promesse qu'il fait de vivre uni avec sa femme. - Cérémonies et coutumes des Juifs, par Léon de Modène, p. 116.,

« Il y en a qui veulent que les mariés jeûnent le jour de leurs noces. » Ibidem, p. 115.

5 Genèse, II, 23, 24. Saint Marc, X, 8, 9. -« Les Brâhmanes ont

» déclaré cette maxime: Le mari ne fait qu'une même personne avec son 45.

» épouse. Manava-Dharma-Sastra, IX,

D

din, prouve que cette cérémonie était encore pratiquée dans les mariages en Mingrélie, au dix-septième siècle.

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Le parrain, dit cette relation, met la Tavaïolle sur la » tête des époux, et les coud tous deux ensemble par leurs habits. La Tavaïolle des Mingréliens était un voile carré, semblable au Taled dont se servent les Rabbins dans la bénédiction nuptiale, et qu'ils placent de même sur la tête des conjoints. Les fiancés Cingalais s'enveloppent encore pendant la cérémonie des épousailles, dans une toile, dont ils tiennent chacun un des bouts; et l'on a vu plus haut que les filles Soudras, dans l'Indoustan, doivent prendre en main le bord du manteau de leurs époux dans les mêmes circonstances. Les femmes qui accompagnaient au Mexique la fiancée dans la demeure de son époux, rappellent la Pronuba qui présidait aux noces romaines, et les Paranymphes hébreux qui conduisaient la jeune vierge à la lueur des flambeaux '. Cette coutume s'est conservée parmi leurs descendants, et dans quelques endroits encore, suivant Léon de Modène, « les fiancés sont accompagnés » d'enfants qui chantent autour d'eux, en tenant des flam» beaux à la main3.»

Après les fiançailles, les époux Mexicains devaient une visite au foyer domestique; ils en faisaient sept fois le tour avant de s'asseoir devant la flamme pour en respirer la chaleur. Chez les anciens Hébreux les réjouissances duraient sept jours après les noces. Dans le livre des Juges, Samson dit aux trente jeunes gens de Thamnatha : « Je vous proposerai une énigme, et si vous pouvez me l'expliquer pendant les sept jours du festin... » Quand le fils de Tobie arriva dans la maison de son père avec sa nouvelle épouse, toute la famille fut dans la joie : « Et sept jours se passèrent dans les festins*.» Cet usage s'est maintenu dans certaines localités chez les Juifs modernes, et le nouveau marié demeure les sept premiers jours

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'Relation du P. Zampi, dans le vol. I des Voyages du Chev. Chardin, p. 286.

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après les noces dans la maison de sa femme, pour s'y divertir avec ses amis; on chante du reste sept bénédictions consécutives, lors de la célébration des mariages juifs. Chez les Ssâby ou Mendéens, que l'on croit descendus des Israélites qui reçurent dans le temps le baptême de St. Jean, et qui habitent actuellement le Khouzistân et les environs de Bassora, l'époux va recevoir sa fiancée à cinquante pas de la maison, et la conduit à sept reprises jusqu'à la porte, avant de lui permettre d'en franchir le seuil.

Au Mexique les époux séparés ne pouvaient plus se réunir 3; et la loi des Aztèques sur l'adultère était taillée exactement sur l'ordonnance de Moïse. « On mettait une corde au col de la femme adultère. et on la trainait sur la place publique, où elle était lapidée avec son amant en présence du >> mari". >>

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Le Lévitique et le Deutéronome condamnent l'homme et la femme adultères à être lapidés. On les conduisait l'un et l'autre à la porte de la ville; et ils étaient mis à mort par le peuple, en présence des témoins.

« Si dormierit vir cum uxore alterius, uterque morietur, » id est, adulter et adultera :... Educere utrumque ad portam » civitatis illius, et lapidibus obruentur 5.»

Au Mexique, comme en Orient, le fils aîné jouissait des droits attachés à la primauté de sa naissance; et même parmi les Indiens les plus pauvres il héritait par majorat des biens de la famille. Le droit de primogéniture existait avant la mis

' Cérémonies et coutumes des Juifs, par Léon de Modène, 117. "Voyages en Perse du chevalier Chardin, VI. p. 151.- Les Ssâby se nomment eux-mêmes disciples de St. Jean (Mendâi Yahhyâ); ils descen dent des Juifs qui reçurent le baptême de St. Jean et des anciens gnostiques. Le fond de leur doctrine est un mélange de croyances judaïques et chrétiennes, auxquelles ils ont ajouté les superstitions et les rêveries des Guèbres et des Mahométans. On trouve quelques Ssâby dans les Indes, et leur livre sacré se nomme Divan.

3

<< Non poterit prior maritus recipere eam in uxorem : quia polluta est,

» et abominabilis facta est coram Domino. » Deuteron. XXIV, 4.

4 Vues des Cordillères et monuments des peuples indigènes de l'Amérique, par M. Al. de Humboldt, p. 280-290.

5 Deuteronome, XXII, 22,

24.

Lévitique, XX, 10.

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