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en sa personne qu'il devoit faire voir une victoire si complète. Après qu'on l'eut fait mourir, il ressuscite pour ne mourir plus, sans même avoir jamais vu la corruption, comme avoit chanté le Psalmiste: « Vous ne permettrez pas que votre Saint voie la corruption. » Ce qui s'est fait dans le chef s'accomplira dans les membres. L'immortalité nous est assurée en Jésus-Christ à meilleur titre qu'elle ne nous avoit d'abord été donnée en Adam. Notre première immortalité étoit de pouvoir ne mourir pas: notre dernière immortalité sera de ne pouvoir plus mourir.

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Même sujet. Les trois morts ressuscités par Notre-Seigneur, figures des trois états du pécheur. Joan., XI, 1 et suiv.; Matth., ix, 18, 25.; Marc., v, 35, 42; Luc., vii, 12, 15.

La vraie mort de l'homme c'est le péché, parce que c'est la mort de l'ame. Dans les trois morts que le Sauveur a ressuscités, les saints ont considéré le péché vaincu en trois états : dans son commencement en la personne de cette jeune fille : dans son progrès en la personne de celui qu'on portoit en terre : dans sa consommation et dans l'état d'endurcissement et d'habitude invétérée en la personne de Lazare. La corruption dans un mort de quatre jours, fait voir un homme qui croupit et pourrit, pour ainsi parler, dans son péché. La mauvaise odeur, c'est le scandale et la diffamation qui suit cet état. La caverne où le mort est enterré, fait voir l'abime où le pécheur s'est enfoncé. La pierre sur le tombeau, c'est la dureté dans le cœur. Les bandes dont le mort est lié, sont les liens du péché qu'il ne peut rompre. Il ne paroit plus de ressource les gens de bien même n'espèrent plus rien : « Maître, disoit Marthe, il sent mauvais et il y a quatre jours qu'il est mort 2. >>

C'est ce qui cause dans Jésus ce frémissement réitéré par deux fois avec ces larmes amères; ce qui signifie l'effort et comme le - 2 Joan., XI, 39.

1 Psal. xv, 10, 11; Act., 11, 27.

travail de l'Eglise pour enfanter de nouveau ce mort tout pourri. Le grand cri de Jésus montre encore la même chose : ressusciter un tel mort, c'est quelque chose de plus miraculeux que la résurrection de Lazare.

Ame malheureuse, ne fais point pleurer Jésus, ne le fais point tant crier, ni tant frémir; empêche-toi de tomber dans ce péché d'habitude. Mais si tu y es, ne perds pas toute espérance: il te reste une ressource infaillible dans les cris et dans les larmes de Jésus.

« Déliez-le 1, » dit le Sauveur : ôtez-lui ces bandelettes dont il est serré. C'est le ministère des apôtres mais il faut auparavant que Jésus ait parlé; que le mort ait ouï sa voix; qu'il se soit déjà réveillé de son profond assoupissement, et qu'il commence à vivre en recevant l'inspiration qui l'appelle à la pénitence. Les apôtres peuvent alors user du pouvoir qui leur est donné de délier : mais si le pécheur n'a déjà reçu aucun principe de vie, en un mot s'il n'est déjà sérieusement converti, c'est en vain qu'on le délieroit : il est tout mort au dedans et les sacremens ne peuvent rien pour lui. Convertissez-vous donc, ô pécheurs, et vivez.

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Amitié de Jésus modèle de la nôtre. Excellente manière de prier.
Joan., XI, 1 et suiv.

Voilà les grands mystères de cet Evangile. Mais à ne rien regarder que l'histoire, elle est ravissante.

« Lazare notre ami, » dit Jésus. Quel bonheur à des mortels de pouvoir avoir Jésus pour ami! « Notre ami: » Lazare aimoit et lui et sa compagnie : ses disciples avoient part à son amitié.

« Jésus aimoit Marthe, et Marie sa sœur, et Lazare3» qui étoit malade. Voilà les amis de Jésus; leur maison étoit toujours ouverte à lui et aux siens; ce sont ses hôtes et ses amis.

Puisque Jésus n'a pas dédaigné d'avoir des amis sur la terre, 1 Joan., XI, 44. - 2 Ibid., 11. 3 Ibid., 5.

suivons ce modèle dans nos amitiés : aimons ceux qui sont charitables et qui exercent volontiers l'hospitalité : car en la personne de leurs hôtes, c'est Jésus-Christ qu'ils reçoivent. Aimons une Marthe si zélée pour servir Jésus, qu'elle passe jusqu'à un empressement excessif, et jusqu'à une inquiétude dont elle est reprise. Si nos amis ont des défauts, que ce soit des défauts fondés sur le bien. Mais aimons surtout une Marie qui est toujours aux pieds de Jésus, toujours attentive à sa parole, et à « la bonne part qui ne pouvoit lui être ôtée'. » Voilà ceux que Jésus-Christ honoroit d'une amitié particulière.

« Celui que vous aimez est malade: » c'est ce que mandent à Jésus les sœurs de Lazare. Excellente manière de prier: sans rien demander, on expose à celui qui aime le besoin de son ami. Prions ainsi soyons persuadés que Jésus nous aime: présentonsnous à lui comme des malades, sans rien dire, sans rien demander. Prions ainsi pour nous-mêmes, prions ainsi pour les autres : c'est une manière de prier des plus excellentes.

Souvent on dit à Jésus dans son Evangile : Venez, Seigneur, et guérissez imposez vos mains: touchez le malade ici on dit simplement : « Celui que vous aimez est malade. » Jésus entend la voix du besoin, d'autant plus que cette manière de le prier a quelque chose, non-seulement de plus respectueux et de plus soumis, mais encore de plus tendre. Qu'elle est aimable cette prière ! Pratiquons-la principalement pour les maladies de l'ame.

Marthe et Marie conservent toujours leur caractère : Marthe est toujours la plus empressée : elle parle plus, elle agit plus : Marie arrive : d'abord « elle tombe aux pieds de Jésus 3: » elle ne dit qu'un mot et c'est assez.

« Le Maitre vous demande,» lui disoit Marthe. Jésus étoit content de la foi de Marthe: mais pour achever d'être touché, il vouloit voir les pleurs, la tendresse intime et la douceur de Marie toujours attachée du fond de son cœur à sa parole.

« Jésus pleura. Où sont ces faux sages qui veulent qu'on soit insensible? Ce n'est pas là la sagesse de Jésus.

« Voyez comment il l'aimoit . » Soyez loué, ô Seigneur Jésus ! ↑ Luc., X, 39, 40, 42.— 2 Joan., XI, 3.—3 Ibid., 32.— * Ib., 28.— 5 Ib., 35.— 6 Ib., 36 .

d'avoir bien voulu qu'on pût remarquer la tendresse que vous avez pour vos amis qu'il nous soit permis de l'imiter et d'aimer à votre exemple : les cœurs durs et insensibles ne sont pas ceux qui vous plaisent: mais réglez nos amitiés et soyez-en le modèle: ne flattons point nos amis : corrigeons-en, comme vous, les empressemens inconsidérés: aimons dans nos amis le bon et le solide comme vous.

O Seigneur, que je sois du nombre de ceux à qui vous dites: « Vous êtes mes amis1; » et encore : « Je vous dirai à vous qui êtes mes amis : » O bon et parfait ami, qui, pour exercer envers eux l'amour que vous avez dit vous-même être le plus grand de tous, avez donné votre vie pour eux : je ne veux d'ami que vous ou qu'en vous. O bon ami, ressuscitez-moi : je suis plus mort que Lazare.

<< Marthe appelle Marie en secret. Le Maître, dit-elle, vous demande 3. » Il y a un certain secret entre Jésus-Christ et les ames intérieures qui sont figurées par Marie; il faut entrer dans ce secret et ne le pas troubler en y mêlant le monde. Entends, chrétien, ce doux secret ce secret entre le Verbe et l'ame détachée des sens, qui l'écoute au dedans et qui ne connoît que sa voix.

« A l'instant Marie se lève et vient à Jésus : » quand il appelle, on ne peut y apporter trop de promptitude. Les Juifs la voyant partir si vite, disoient : « Elle va pleurer au tombeau »>: on connoissoit son bon naturel et son cœur tendre mais Jésus avoit réglé ses tendresses, dont le principal objet étoit sa parole.

« Déliez-le, et laissez-le aller ". » On n'a point dit ni où il alla, ni ce qu'il fit, ni ce qu'il dit, ni ce qu'on lui dit, ni où il avoit été, ni comment il se trouvoit toutes questions superflues: Dieu qui, dès le moment de sa mort, savoit ce qu'il en vouloit faire, avoit tout réglé il savoit par où nous devoient venir les vérités de l'autre vie : Jésus notre docteur savoit tout et avoit tout vu dans la source. La simplicité du narré nous apprend ce qu'on doit considérer dans les grandes choses, et comme il y faut mépriser les minuties.

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Jésus-Christ mis en signe de contradiction: incrédulité des Juifs après la résurrection de Lazare. Joan., x1, 46 et suiv.

Ce qui fut dit du Sauveur à sa bienheureuse Mère par le saint vieillard Siméon est bien vrai : « Celui-ci est posé en ruine et en résurrection à plusieurs en Israël et en signe de contradiction, afin que les pensées de leurs cœurs soient découvertes 1. » On n'avoit point encore vu la profonde malice du cœur de l'homme, ni jusqu'à quel point il est capable de résister à Dieu.

Après un si grand miracle, il semble qu'il ne faut pas s'étonner que plusieurs crussent. La résurrection de Lazare étoit arrivée en présence de tout le monde, à la porte de Jérusalem, avec le concours qu'attire un deuil dans les maisons considérables : « Plusieurs crurent, » dit l'évangéliste. C'étoit là l'effet naturel d'un si grand miracle 2. Mais d'autres qui savoient la haine des pontifes et des pharisiens contre Jésus et qui y entroient, leur allèrent dire ce qu'ils avoient vu. Sur cela on assembla le conseil, et la résolution en fut étrange.

« Cet homme fait beaucoup de miracles 3. » Ils ne nient point le fait, il est trop constant. « Que ferons-nous? » La réponse paroît aisée Croyez en lui. Mais leur avarice, leur faux zèle, leur hypocrisie, leur ambition, leur domination tyrannique sur les consciences, que Jésus découvroit, encore qu'ils la cachassent sous le masque du zèle de la religion, les aveugloit. En cet état, « ils ne peuvent croire", » comme nous verrons bientôt; et ils aiment mieux résister à Dieu que de renoncer à leur empire.

Ailleurs ils disent encore : « Que ferons-nous à ces hommes ? car le miracle qu'ils viennent de faire est public: tout Jérusalem en est témoin et nous ne saurions le nier 5. » La réponse naturelle étoit Il y faut croire: mais si nous y croyons, nous ne

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