Obrazy na stronie
PDF
ePub

AVERTISSEMENT.

De tous les sermons de Jésus-Christ, les plus remarquables par les circonstances du temps sont : premièrement, celui qu'il a fait sur la montagne au commencement de sa prédication, où sont compris les principaux préceptes de la loi nouvelle et où l'on voit quel en est l'esprit; secondement, ceux qu'il a faits sur la fin de sa vie, depuis son entrée triomphante en Jérusalem jusqu'à sa mort, dont le plus remarquable est encore celui qu'il fit au temps de la Cène, et depuis jusqu'à la nuit de son agonie dans le jardin des Oliviers.

Nous allons distribuer par journées la lecture du sermon de Notre-Seigneur sur la montagne et de ceux dont nous venons de parler en sorte qu'à chaque jour on puisse employer, à de pieuses méditations, un quart d'heure le matin et autant le

soir.

A chaque vérité qui sera proposée, il faut s'arrêter un peu en faisant un acte de foi : « Je crois, cela est vrai, celui qui le dit est la vérité même. >>

Il faut aussi regarder cette vérité particulière qu'il a révélée, comme une parcelle de la vérité qui est Jésus-Christ même; c'est-à-dire qui est Dieu même, mais Dieu s'approchant de nous, se communiquant et s'unissant à nous. Car voilà ce que c'est que Jésus-Christ.

Il faut donc considérer cette vérité particulière qu'il a révélée de sa propre bouche, s'y attacher par le cœur, l'aimer, parce qu'elle nous unit à Dieu par Jésus-Christ qui nous l'a enseignée, et qui nous a dit qu'il étoit « la voie, la vérité et

la vie 1. >>

1 Joan., XIV, 6.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Abrégé du sermon. La félicité éternelle proposée sous divers noms dans les huit beatitudes. Matth., v, 1, 12.

Tout le but de l'homme est d'être heureux. Jésus-Christ n'est venu que pour nous en donner le moyen. Mettre le bonheur où il faut, c'est la source de tout le bien; et la source de tout mal, est de le mettre où il ne faut pas. Disons donc : Je veux être heureux. Voyons comment: voyons la fin où consiste le bonheur : voyons les moyens pour y parvenir.

La fin est à chacune des huit béatitudes; car c'est partout la félicité éternelle sous divers noms. A la première béatitude, comme royaume. A la seconde, comme la terre promise. A la troisième, comme la véritable et parfaite consolation. A la quatrième, comme le rassasiement de tous nos désirs. A la cinquième, comme la dernière miséricorde qui ôtera tous les maux, et donnera tous les biens. A la sixième, sous son propre nom, qui est la vue de Dieu. A la septième, comme la perfection de notre adoption. A la huitième, encore une fois, comme le royaume des cieux. Voilà donc la fin partout; mais comme il y a plusieurs moyens, chaque béatitude en propose un; et tous ensemble rendent l'homme heureux.

TOM. VI.

1

Si le sermon sur la montagne est l'abrégé de toute la doctrine chrétienne, les huit béatitudes sont l'abrégé de tout le sermon sur la montagne.

Si Jésus-Christ nous apprend que notre justice doit surpasser celle des scribes et des pharisiens, cela est compris dans cette parole: Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice. Car s'ils la désirent comme leur véritable nourriture, s'ils en sont véritablement affamés, avec quelle abondance la recevront-ils, puisqu'elle se présente de tous côtés pour nous remplir? Alors aussi nous garderons jusqu'aux moindres des préceptes, comme des hommes affamés qui ne laissent rien et pas même, pour ainsi parler, une miette de leur pain.

Si l'on vous recommande de ne pas maltraiter votre prochain de parole, c'est un effet de la douceur et de cet esprit pacifique à qui est promis le royaume et la qualité d'enfant de Dieu.

Vous ne regarderez pas une femme avec un mauvais désir : Bienheureux ceux qui ont le cœur pur et vous l'aurez parfaitement pur, lorsque vous l'aurez purifié de tous les désirs sensuels.

Ceux-là sont heureux, qui passent leur vie plutôt dans le deuil et dans une tristesse salutaire, que dans les plaisirs qui les enivrent.

« Ne jurez point; dites: Cela est, cela n'est pas. » C'est encore un effet de la douceur : qui est doux est humble: il n'est point trop attaché à son sens, ce qui rend l'homme trop affirmatif : il dit simplement ce qu'il pense, en esprit de sincérité et de dou

ceur.

On pardonne aisément toutes les injures, si l'on est rempli de cet esprit de miséricorde, qui nous attire une miséricorde bien plus abondante.

On ne résiste pas à la violence, on se laisse même engager à plus qu'on n'a promis, parce qu'on est doux et pacifique.

On aime ses amis et ses ennemis, non-seulement à cause qu'on est doux, miséricordieux, pacifique; mais encore parce qu'on est affamé de la justice, et qu'on la veut faire abonder en soi-même, plus qu'elle n'est dans les pharisiens et dans les gentils.

« PoprzedniaDalej »