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moment la confrérie porta exclusivement le vocable de Ste Barbe.

Voici le texte de cette inscription:

Sacellum hoc

In honorem D. Barbaræ V et M
Patronce suc

Societatis hujus fratres
Proprio sumptibus

In hanc elegantiorem formam
Restituerunt

An. Sal. MDCCXXXX.

La confrérie des Flamands et Allemands de Florence fut dissoute le 29 mars 1785, en vertu d'un décret du Grand-Duc Léopold I, supprimant toutes les corporations et confréries laïques de quelque nature qu'elles fussent.

La chapelle de Ste Barbe et l'oratoire attenant, qui étaient simplement loués aux confrères, firent retour à la congrégation des Servites et furent incorporés à l'église. La chapelle fut affectée pour lors à la célébration des mariages et l'on conserve aujourd'hui les saintes huiles dans l'oratoire.

Beaucoup des confrères reposent sous les dalles de ce petit sanctuaire. S'il ne fut point donné à tous, de s'en aller mourir paisiblement dans la patrie lointaine, c'était cependant quelque peu le pays natal que ce coin où tout venait le rappeler.

Ces marchands et ces artistes que les dures nécessités de vivre avaient chassés de leur pays et qui sont venus de si loin, apporter un peu de l'énergie, de l'intelligence et du talent de ces fortes races du Nord, dont ils se sont toujours prévalus, ont désiré la confraternité de la tombe comme ils ont voulu celle de la vie et de l'action.

A quelques mètres de là, dans la même église, trop près pour qu'on n'y voie point une intention manifeste,

Jean Bologne, le grand statuaire vieillissant, a longuement orné sa tombe. Il a voulu reposer lui aussi à proximité de ses frères de la Flandre, aux pieds du grand Christ de bronze et des six bas reliefs de la Passion qu'il a signés.

Mais si Jean Bologne, par un caprice que son talent et sa fortune lui permettaient de satisfaire, ou pour toute autre cause, repose un peu à l'écart des confrères de Ste Barbe, la dépouille mortelle d'un autre artiste flamand, Jean Stradan, dit Stradanus, né à Bruges, gît dans leur chapelle.

Protégé de Cosme de Médicis, qui lui fit exécuter un grand nombre de cartons pour les tapisseries du palais, objet des plus grands éloges de Vasari, Stradanus brilla dans les vues de batailles et son dessin correct mais lourd, sa belle verve flamande, expressive et colorée, justifient l'honneur posthume de l'épitaphe inscrite sous le buste que sculpta son fils Scipion, son élève :

Hioanni Stradano Belgice Brugensi pictori
clarissimo in hac cede quiescenti, Scipio
filius imaginem ad vivum expressam

mærens benemerenti P.

MDCVI.

Vixit annos LXXXII. Obiit Nonas Novemb MDCVI.

L'œuvre dont il est question ici est fixée au pilier gauche de la chapelle de la confrérie.

Détail curieux, un buste à la mémoire du florentin Lorenzo Palmieri, mort en 1624, le plus célèbre cavalier de son temps, fait pendant à celui de Stradanus.

Nous ignorons encore le pourquoi de cette sculpture au pilastre droit du local de la confrérie flamande et allemande.

A l'autel de l'oratoire se retrouve l'épitaphe suivante ornée des armes du défunt. Nous la transcrivons à raison de l'intérêt spécial qu'elle présente pour nous.

D. O. M.

Antonio de Zeelandre Philippi F.
Civi Bruxellensi ducatus Braban-
tice inferioris Germanice

qui morum probitate conspicuus
Annos natus XXV

Dum Bernardi de Yvere civis

Antwerpiensis negocia gereret
XI Kal. Februarii anno D,

impia manu lachrymabili casu pro
reptus est pater morens optimo filio
Hic in sepulchro virorum societatis
S. Barbaro ultramontanoru jacent.
Hoc monumentum extruxit.

Il résulte d'autres épitaphes que les personnages cités ci-dessous et que leurs noms font incontestablement de races du Nord, ont été inhumés dans le local de la confrérie Mathias Mezger de Bobenhausen, Arrigo di Bernardo Brunick et sa femme Cathérine Amman. Qualifié d' argentiere» c'est-à-dire d'orfèvre, Brunick doit avoir été l'auteur d'un paliotto d'argent destiné au maître-autel de l'église de la Santissima Annunziata. Il était natif de Lubeck. Enfin Enfin Jacob Christophe Winekhler, né dans les Marches de Falkenstein, qualifié de « Kunsterreche », c'est-à-dire d'homme de grand talent artistique et un gentilhomme tyrolien du nom de Jean Christophe Retzger.

Ajoutons à ces noms-là, celui de Messire Anselme Fabbri, Docteur et référendaire apostolique, premier protecteur de la confrérie, mort en 1448. Les mérites. et les bienfaits de ce personnage lui valurent l'honneur d'être enseveli dans la sépulture commune des confrères. Les armes de la confrérie des Tedeschi et Fiamminghi étaient de gueule; une tour à trois fenêtres et une porte ouverte, sur champ d'argent.

Indice de la solidarité qui unissait les Belges hors de leur pays, les annales de la confrérie de Ste Barbe et St Quirin à Florence constituent une page modeste mais non des moins attachantes de notre histoire nationale. Elles la commentent et la complètent, en prouvant une fois de plus l'esprit d'union, de patriotisme et de foi qui animait en des villes lointaines les fils énergiques de la terre flamande.

MAURICE BEKAERT

LA CÈNE DU IX NISAN (1)

(S. Jean XII-1 à 8; S. Mat. XXVI-6 à 13; S. Marc X-46 et XIV-3 à 9.

- Comme pâque approchait, Jésus, ayant quitté Jericho, vint avec les douze à Béthanie,

où Lazare était mort et fut ressuscité.

La famille de son cœur s'était réunie,

pour souper avec Lui, chez Simon le lépreux;
Il prit donc place à table aux côtés de Lazare;
et Marthe servait et se dépensait pour eux.
Marie entra, portant une livre du rare

et suave parfum qu'on extrait de l'épi

du nard; elle en oignit les pieds du fils de l'Homme, et les sécha de ses cheveux, humblement, comme

Jésus l'eût fait lui-même. Ensuite elle rompit

l'albâtre qui gardait l'essence renfermée

et, d'un geste pieux, l'épancha sur son front;

et longtemps, la maison en fut tout embaumée.

Or, quelques-uns d'entr'eux, ayant le blâme prompt, disaient tout bas :

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« Pourquoi perdre un parfum que l'on vendrait au moins << trois cents deniers et qui subviendrait aux besoins

<< de tant d'indigents ? »

Et tous s'indignaient contre elle,

même au point que Judas l'Iscariote, l'un

des douze, (celui qui devait livrer son Maître,)

(1) La veille des Rameaux.

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