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AVIS DU NOUVEL ÉDITEUR.

L'AUTEUR de l'Histoire de l'Image de NotreDame de Bon-Espoir en fit paraître la première édition en 1733; cet ouvrage fut réimprimé en 1777, mais les exemplaires de cette seconde édition sont devenus si rares, qu'un grand nombre de personnes pieuses nous ont engagé à la réimprimer.

Nous n'avons rien retranché ni ajouté au texte ni à l'esprit de ce livre, mais nous avons jugé à propos d'y changer quelques expressions qui annonçaient des objets encore connus existans à l'époque de la première édition, et qui depuis ont disparu sur· la fin du siècle dernier. Nous y avons également ajouté quelques notes pour la clarté du style, et dans la seule vue de le mettre à la portée d'un plus grand nombre de Chrétiens.

Pour pouvoir diminuer le prix de ce livre, nous y avons retranché le petit Recueil de Prières que l'on avait ajouté à la fin de la seconde édition et qui ne ferait qu'un double emploi, puisque ces prières se trouvent déjà dans toutes les Heures que chacun a ordinairement chez soi.

La troisième édition que nous offrons aujourd'hui au Public est donc telle que l'a donnée l'auteur, sauf les modifications dans le style, exigées, comme nous l'avons dit, par le temps et les cir

constances.

J.-B. NOELLAT, Éditeur.

HISTOIRE DE L'IMAGE

DE NOTRE-DAME DE BON-ESPOIR,

DE SON CULTE,

ET DE LA CONFRAIRIE ÉTABLIE EN SON HONNEUR, DANS L'ÉGLISE PAROISSIALE NOTRE-DAME DE DIJON.

DANS

ANS tous les lieux où Jésus-Christ a des Temples, des Autels et des Sacrifices, Marie sa très-sainte Mère a des fidèles Serviteurs, qui, pleins de respect pour elle, s'empressent de lui rendre un Culte particulier; Culte même qu'un zèle indiscret porte quelquefois au-delà des justes bornes que l'Eglise lui a si sagement prescrites, et sur lequel les Pasteurs ne peuvent trop veiller, pour empêcher les abus que l'ignorance ou la superstition ont coutume d'y introduire. Ce sont eux à faire connaître aux peuples ce qu'ils doivent à Dieu, ce qu'ils doivent à ses Saints; de crainte que, confondant la créature avec

le Créateur, ils ne rendent à la Mère de Dieu des honneurs qui ne sont dus 'qu'à son Fils, et qui facilement se changent en idolâtrie.

Il y a des endroits où la dévotion pour Marie est plus grande et plus animée; ce qui vient sans doute, ou du caractère de ceux qui la révèrent, qui sont plus portés à la piété, qui ont un amour plus tendre, car tous n'aiment pas également; ou des images dont il a plu au Seigneur de se servir, pour nous faire connaître avec plus d'éclat, l'amour qu'il porte à sa Mère, et combien lui sont agréables, et la dévotion que l'on a pour elle, et les prières qu'on lui adresse.

Telle est l'Image miraculeuse de NotreDame de Bon-Espoir, qui, dans la Paroisse qui lui est consacrée, attire tous les jours et à chaque instant, un si grand nombre de fidèles de l'un et de l'autre sexe, de tout état, de tout âge, qui regardent l'Autel sur lequel elle est élevée, comme le Trône d'où découlent les grâces et les miséricordes de son Fils; ensorte que l'on peut dire qu'il y a peu de Sançtuaire dans cette Ville qui soit distingué par un plus grand concours de Peuple, où l'on offre plus de vœux, et qui produise plus d'exemples d'une véritable piété.

pas

Cette dévotion n'est nouvelle: pour en trouver l'époque, il faut remonter jusqu'à des siècles très-éloignés ; et l'on a tout lieu de se persuader qu'elle n'est pas moins ancienne que l'Image qui en est l'heureuse source.

Tout montre en cette Image une vénérable antiquité. 1° La matière dont elle est faite : elle est d'un bois si usé, si caduc, qu'il est surprenant qu'elle subsiste. 2° Sa forme, qui est non-seulement très-imparfaite, mais très-grossière, fait juger qu'elle est du onzième, ou même du dixième siècle, pour ne pas remonter plus haut, temps auquel les Gots et les Barbares répandus dans la France avaient tout infecté de leur goût rustique, et où l'on ne voyait plus aucun vestige de cette élégance où l'architecture et la sculpture avaient été portées dans les jours d'Auguste.

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Ce qui peut autoriser ce sentiment, est la confrontation que l'on peut faire de l'Image de Notre-Dame de Bon-Espoir avec la manière dont la Sainte Vierge est représentée sur des sceaux attachés à plusieurs chartres données par des Eglises anciennes dont elle est Patrone. On y remarque la même situation de NotreDame, la forme du visage longue, ayant la tête environnée d'une couronne sem

blable à celle que les Rois portaient dans le dixième siècle, et différente de celle dont ils se servirent depuis.

Sa couleur même prouve son antiquité: elle est noire, et le peuple croit que c'est l'effet de la fumée des canons des Suisses qui assiégèrent Dijon au commencement du seizième siècle; erreur que je rougis de rapporter, mais qui est tellement répandue, même parmi des personnes trèssensées, que pour la détruire, j'ai été obligé de rechercher les véritables causes de cette couleur. Elle est donc noire, ou plutôt d'un brun foncé qui la fait paraître noire: c'est la couleur qu'elle a toujours eue. Les siècles pendant lesquels cette Image a été faite, attribuaient cette couleur à la Sainte Vierge. Toutes les Images que l'on en voit dans les plus anciennes Églises, la représentent ainsi. Nicephore dans son Histoire ecclésiastique, dit, que la Sainte Vierge était d'une couleur trèsbasanée.

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Ce qui a pu donner lieu à cette opinion, est l'explication littérale de ces paroles du Cantique des Cantiques chap. 1, 4: Nigra sum, sed formosa. Je suis noire, mais je suis belle, que l'Eglise applique à la Sainte Vierge dans un Office qui lui est consacré. Il est vrai que telle est la couleur de presque toutes les per

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