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«tait un Samaritain. Jésus lui dit: N'y en a-t-il pas eu << dix de guéris? Où sont les neuf autres? Il ne s'est donc « trouvé que cet étranger qui soit revenu pour rendre

grâces à Dieu? Puis il lui dit : Lève-toi, et t'en va, ta << foi t'a sauvé.» (Luc., xvi, 11.) Parmi les douze apôtres de Notre-Seigneur, il n'y avait qu'un Juif au contraire, et ce Juif le trahit.

La Pâque approchait. Mais les personnes impures étaient exclues de la fête, et ne pouvaient assister aux assemblées religieuses, de sorte que, d'après le Chelim, 1, 8, ceux qui s'étaient souillés pour un jour seulement étaient exclus du portique des Israélites et des femmes. Ceux qui avaient touché un cadavre devaient se tenir en dehors des portiques extérieurs, et par conséquent de l'enceinte des murs du temple. Enfin, les femmes en couches, celles qui souffraient d'un flux de sang, etc., ne pouvaient pas même fouler le sol de la montagne où s'élevait le temple. Les lépreux étaient admis dans les synagogues, mais à des places particulières. Aussi, les prêtres et les lévites exerçaient une surveillance très- exacte pour qu'aucune personne impure soit parmi les païens, soit parmi les Juifs, ne dépassât la limite qui lui était prescrite. Celui qui s'était souillé avant la Pâque devait ou arriver à Jérusalem quelques jours plus tôt, pour s'y purifier légalement, comme firent les Juifs dont parle saint Jean, x1, 55, ou fêter quatre semaines plus tard la seconde Pàque, appelée aussi la petite Pâque. Ceux qui avaient été guéris de la lèpre devaient, d'après les prescriptions de Moïse, se présenter au prêtre, pour qu'il pût constater leur guérison, et les déclarer purs. Ils donnaient comme offrande deux oiseaux, dont l'un était immolé et mis en terre.

tandis qu'on donnait à l'autre la liberté, après l'avoir toutefois baigné dans le sang du premier. Touchant symhole qui représentait en petit le même mystère et la même idée que le bouc émissaire à la fête des Expiations. Huit jours après ils pouvaient, s'il en était temps encore, prendre part aux fêtes de Pâque. (Lévit., XIV.) Cette guérison miraculeuse des dix lépreux arriva, d'après la tradition, à Ginée, ville frontière dont il ne reste plus qu'un village en ruine, connu sous le nom de Genin ou Dschinin, à deux lieues de Samarie.

De là, après avoir traversé un lieu nommé Arus ou Atharus, on arrivait à l'ancienne capitale de la Samarie, qui n'en était éloignée que de cinq milles. On y voyait encore alors le palais du roi Achab, avec d'autres monuments de l'ancienne grandeur de cette ville. Après avoir été conquise sous Salmanasar, roi d'Assyrie, puis détruite de fond en comble plus tard sous le roi Jean Hyrcan, elle commença à se relever de ses ruines sous Pompée, qui avait entrepris de la rebàtir. Et le gouverneur de Syrie, Gabinius, qui avait commandé les armées romaines dans la guerre entre les deux frères Hyrcan et Aristobule, en avait achevé la reconstruction et augmenté la population. Mais Hérode, étant monté sur le trône, fit entourer Samarie de nouveaux murs et de forts, dans une enceinte de plus d'une lieue; puis il fit venir une colonie de 6,000 vétérans, et la nomma Sébaste, en l'honneur d'Auguste, à qui il fit aussi élever, au milieu de la ville, un temple qui rivalisait de magnificence avec les temples et les palais de Rome. A la place de cette cité, si belle et si riche autrefois, on n'aperçoit plus aujourd'hui, au milieu des ruines, qu'un pauvre village connu sous le nom de Subusta

ou Subusti, monument de la fragilité des gloires de ce monde.

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Tel était l'état de Samarie lorsque Notre-Seigneur traversa ses rues. Déjà cependant elle n'occupait que le second rang, et était dépassée par la nouvelle ville située au sud, et connue sous le nom de Sichem, qui compte encore aujourd'hui environ un millier d'habitants. Sichem possédait l'ancienne citadelle de Mello, et sous le second temple elle était devenue la véritable métropole du pays; de sorte que l'apôtre saint Jean lui donne le nom de Samarie. (Év., iv, 7.) Elle devait cet avantage à sa proximité du mont Garizim, et aux tombeaux des prophètes qu'elle possédait. Mais les Juifs, par haine et par jalousie, l'appelaient l'ivre. C'était le nom que le prophète Isaïe avait donné déjà ironiquement à l'ancienne capitale d'Israël (xxvm, 1), et il est caractéristique pour cette époque. Quelques centaines de pas plus loin, au pied du Garizim, était le bourg de Tirathaba, où Simon le Magicien réunit plus tard ses partisans. Puis on rencontrait au sud-est, à quatre lieues de Sichem et sur la grande route, Lebona, aujourd'hui Canleban ou Bethleban, située au milieu des montagnes dans une charmante contrée, et célèbre par la qualité de ses vins. De là on arrivait, à travers les montagnes au bourg de Schilo, où s'était arrêtée autrefois l'arche d'alliance, à dix ou douze milles de Sichem, daus le pays d'Acrabatène. Aujourd'hui les ruines seules de Seilûn rappellent son souvenir.

CHAPITRE II

Hostilités des Samaritains. Les Enfants du tonnerre.

« Jésus envoya quelques personnes devant lui pour lui << retenir un logement. Ceux-ci étant partis vinrent dans << une ville des Samaritains; mais ceux de ce lieu ne << voulurent point les recevoir, parce qu'il paraissait qu'il << allait à Jérusalem. Ce que voyant ses disciples Jacques « et Jean, ils dirent: Maître, voulez-vous que nous <appelions le feu du ciel pour qu'il les dévore. Mais, se « tournant vers eux, il les réprimanda et leur dit: Vous << ne savez pas de quel esprit vous êtes. Le Fils de l'homme << n'est point venu pour perdre les hommes, mais pour «<les sauver. Et ils s'en allèrent dans un autre bourg. » Saint Luc, il est vrai, place ce fait à l'époque où NotreSeigneur était sur le point de quitter ce monde. Mais comme saint Matthieu (xix, 1) nous dit expressément et que les autres évangélistes nous insinuent que Jésus, dans le dernier voyage qu'il avait fait à Jérusalem, lors de la fête des Tabernacles, était parti du pays situé au delà du Jourdain, et comme d'un autre côté il ne célébra aucune autre fête dans l'intervalle, nous ne pouvons placer plus tard cet épisode sans abandonner tout à fait le récit de saint Matthieu.

C'était dans cette contrée qu'Élie avait appelé le feu du ciel sur les gens d'armes du roi Ochozias, lorsque celui-ci envoya des députés consulter les oracles des dieux à Accaron, dans la terre des Philistins. Et c'est pour cela que la pensée vint aux apôtres de le faire tomber de nouveau

sur ceux qui refusaient de recevoir leur maître. C'est à partir de ce moment que Notre-Seigneur Jésus-Christ donna à Jacques et à Jean le nom de Benireges, ou, d'après la prononciation galiléenne, Boanerges, c'est-à-dire fils du tonnerre. C'était eux qu'il avait envoyés devant lui pour annoncer son arrivée. Il n'y avait point d'hôtellerie dans ce lieu; mais Notre-Seigneur voulait seulement demander un gîte. Saint Luc (11, 7) distingue très-bien les maisons particulières, cataluma, des hôtelleries où l'on recevait les étrangers, comme il y en avait dans le désert de Jéricho, sur la route de Jérusalem. Les voyageurs en Orient portent ordinairement avec eux de quoi manger, et des tentes de cuir pour s'établir en plein air lorsqu'ils ne peuvent trouver de logement. Telle était l'ancienne coutume, au rapport de Denis d'Halicarnasse (viii, 3), et c'est encore ce que l'on fait aujourd'hui. Mais Notre-Seigneur ne portait pas même une valise avec lui.

CHAPITRE III

Des villes que parcourut Notre-Seigneur dans son voyage.
Tombeaux des prophètes.

De Schilo le chemin conduisait, vers l'ouest, à un bourg nommé Geba ou Gebena, à cinq milles plus loin à Ophni, ou, d'après Josèphe, Gophna, le verger, situé à quinze lieues au nord de Jérusalem. Puis la route prenait à gauche, et traversait Béthel, ville des montagnes, laissant de côté les villes de Hai, de Bethaven, celle de Gal

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