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<«<manda la même chose. Celui-ci répondit : Oui, Sei«gneur, j'y vais; mais il n'y alla point. Lequel des deux « a fait la volonté de son père? Le premier, lui dirent-ils. « Jésus leur répondit. En vérité, je vous le dis, les publi<«< cains et les courtisanes entreront dans le royaume de «Dieu plutôt que vous. Car Jean est venu à vous dans la «voie de la justice, et vous n'avez point cru à lui. Les «publicains, au contraire, et les courtisanes ont cru à « lui, tandis que vous, même après avoir vu ces choses, « vous n'avez pas été portés à croire. Écoutez donc une « autre parabole.

«Il y avait un père de famille qui, ayant planté une « vigne, l'enferma d'une haie, y creusa un pressoir, y << bâtit une tour, et la loua à des vignerons. Puis il s'en «alla pour de longues années hors du pays. Or le temps « de la vendange étant venu, il envoya un de ses servi«teurs aux vignerons pour recueillir les fruits de sa « vigne. Les vignerons s'emparèrent de ce serviteur, le <<< battirent et le renvoyèrent vite. Il leur envoya un autre « serviteur. Ils le battirent aussi, l'outragèrent, le bles«sèrent à la tête avec des pierres, et le renvoyèrent avec «dérision. Il leur en envoya encore un troisième; mais «ils le battirent et le blessèrent aussi, et plusieurs autres « encore, et les chassèrent ensuite. Or il avait un fils <«< unique qu'il aimait tendrement. Il se dit : Que ferai-je? « Je leur enverrai mon cher fils; peut-être que, quand « ils le verront, ils auront quelque respect pour lui. Il « leur envoya donc son fils. Mais lorsque les vignerons « le virent, ils se dirent entre eux: Voici l'héritier! «allons, tuons-le; de cette manière son héritage sera à <«< nous, et nous en prendrons possession. » En effet, le

dernier héritier étant une fois mort, ils héritaient en qualité de fermiers des biens de son père. « Ils le prirent « donc, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Main<< tenant que fera le maître de la vigne à ses vignerons, « quand il viendra? Ils lui dirent: Il fera périr miséra«blement ces méchants, et louera sa vigne à d'autres « vignerons, qui lui en rendront les fruits en leur saison. « Il répondit: Il viendra lui-même, exterminera ses << vignerons et donnera sa vigne à d'autres. Ayant entendu « ceci, ils lui dirent: A Dieu ne plaise. Mais Jésus les << regardant leur dit : N'avez-vous pas entendu ou lu « dans l'Écriture ce passage où il est écrit: La pierre qui « a été rejetée par ceux qui bâtissaient est devenue la « pierre angulaire? C'est le Seigneur qui l'a fait, et la << merveille en est sous nos yeux. C'est pourquoi je vous « le dis: Le royaume de Dieu vous sera ôté, et donné à << un peuple qui en tirera des fruits. Et quiconque tombe « sur cette pierre sera brisé; et celui sur qui elle tombe « sera broyé. »>

C'est ainsi que Notre-Seigneur traçait dans ses paraboles l'histoire du peuple de Dieu et tout son avenir. Israël avait gagné sur Édom le droit d'aînesse et reçu, pour ainsi dire, en ferme la vigne du Seigneur dans l'ancienne alliance; mais il n'avait point exécuté les conditions du pacte conclu entre Dieu et lui. Dieu lui avait envoyé à plusieurs reprises ses prophètes; mais ils n'avaient point trouvé de fruit dans la vigne, point de justice en Israël; et ce peuple infidèle, loin de les accueillir comme les envoyés de son maître, les avait chassés ou fait mourir. Le Père céleste lui envoya enfin son Fils unique; mais celui-ci ne fut pas mieux reçu que les autres. Déjà plus d'une fois on

avait menacé de le lapider; on l'avait chassé et excommunié et comme il reparaissait toujours, on finit par le tuer. La vigne du Seigneur va donc être donnée à un autre peuple; la tour de Sion tombera; les fortifications qui entourent le pays comme une haie seront rasées; et Dieu cessera de protéger Israël. Les nouveaux vignerons, ce sont les Romains, qui feront couler le sang de ce peuple ingrat comme on fait couler le vin dans le pressoir. Dans la sainte Écriture, les princes d'Israël sont appelés plusieurs fois pierre angulaire. Or le Christ était vraiment le roi des Juifs. Mais les Juifs avaient rejeté cette pierre, et bientôt ils allaient être écrasés par elle. Cette image était fournie sans doute à Notre-Seigneur par la pierre fondamentale de l'ancien temple, qui avait été jetée de côté dans une cour; car Hérode avait détruit le temple jusqu'aux fondements pour en élever un autre à la place, comme l'historien Josèphe le raconte à la fin du quinzième livre de ses Antiquités judaiques; et les constructions n'étaient pas encore achevées.

CHAPITRE XIII

Les Hérodiens et leur époque.

« Les princes des prêtres, les docteurs de la loi et les <«<pharisiens cherchèrent alors à mettre la main sur lui : <«< car ils avaient bien remarqué que c'était pour eux qu'il << avait dit cette parabole; mais ils avaient peur du peuple, qui le regardait comme un prophète. Ils le laissèrent « donc, ils se retirèrent et tinrent conseil comment ils

<< pourraient le surprendre dans ses paroles. Ils l'épièrent « et lui envoyèrent leurs disciples, gens perfides qui « devaient affecter les dehors de la piété, pour le sur« prendre dans ses discours, afin qu'ils pussent le livrer « au gouverneur du pays. » Le parti des hérodiens avait commencé à se former vingt ans à peu près avant la naissance de Jésus-Christ, lorsque Menahem, esprit fort dont nous avons déjà parlé, quitta la présidence du grand conseil, et passa dans le camp d'Hérode avec quatrevingts, ou, selon d'autres, cent-soixante des principaux de la noblesse juive, qui étaient en même temps ses disciples. Cette coterie d'illuminés, qui étaient comme les francs-maçons de cette époque et dont les mœurs ressemblaient à celles des épicuriens, formait avec les autres courtisans une faction et comme une secte de cour, sous le titre d'hérodiens : c'était dans la nation le parti romain ou impérialiste. Ils occupaient presque toutes les charges. Hérode les avait initiés à sa politique astucieuse, et s'était servi d'eux pour bouleverser la constitution et les mœurs du peuple juif.

Il avait commencé par anéantir tout l'ancien sanhédrin, à l'exception de Menahem et de deux ou trois autres, et l'avait remplacé par un nouveau qui lui était tout dévoué. Soupçonnant que les tombeaux de David et de Salomon renfermaient des trésors, il avait eu l'audace de les faire ouvrir pour les piller: et deux des pillards sacriléges qu'il avait employés à cet ignoble service furent frappés de mort subite par un jugement manifeste de Dieu. Il détruisit la constitution de l'église mosaïque et soumit celle-ci à la puissance temporelle. Il fit placer à l'entrée du nouveau temple un aigle d'or comme signe de la suprématie

spirituelle du César; et les Juifs, irrités de cet affront fait au temple de Dieu, ayant renversé l'aigle impériale, trois mille d'entre eux payèrent de leur vie cet acte de résistance contre César. Hérode, voulant introduire dans le peuple Juif les mœurs et les habitudes romaines, fit bâtir un théâtre et une arène à Jérusalem et à Jéricho en souvenir de la bataille d'Actium: il établit des jeux quinquennaux et des combats de gladiateurs. Bien plus, il osa élever à Samarie un temple magnifique à l'empereur Auguste, et deux autres à Césarée, l'un en l'honneur de Rome, et l'autre en l'honneur de César. Le roi Agrippa fit même une fois combattre comme gladiateurs 1,400 criminels.

Pour effacer le souvenir et les traditions des anciennes familles, Hérode fit brûler tous les livres de généalogie qui étaient confiés à la garde des prêtres, imitant ainsi l'exemple de Nabonassar à Babylone, de l'empereur Tsinchi-Hoang-ti, en Chine, exemple qui fut imité plus tard encore par le calife Omar et par le czar Pierre le Grand. Après avoir changé le système du gouvernement, il voulut changer aussi les titres et même les noms des villes; et, à l'étonnement du monde entier, l'on vit en Judée les villes d'Antipater, d'Hérodion, d'Archélaïs de Césarée, de Tibériade, etc. Les tours même de Jérusalem prirent les noms de Mariamne, de Phasaëlis, si bien qu'Adrien, plus tard, n'eut besoin que d'inscrire sur la ville en cendres le nom d'Élia-Capitolina. Les Romains, de leur côté, appliquèrent à la Judée une de ces mesures qui sont devenues depuis si familières aux gouvernements modernes. Malgré la tolérance du sénat pour toutes les religions, il ne voulut plus permettre aux Juifs d'envoyer à Jérusalem, conformément

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