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<<nent pas comme moi dans ce lieu de tourments. Abra<< ham lui répondit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu'ils « les écoutent. Non, dit-il, père Abraham! mais si quel<< qu'un d'entre les morts venait les trouver, ils feraient « pénitence. Abraham lui dit : S'ils n'écoutent pas Moïse « et les prophètes, ils ne croiront pas non plus, quand « même quelqu'un ressusciterait d'entre les morts. >>

Les Juifs étaient persuadés qu'Abraham se tenait aux portes de l'abîme, et n'y laissait descendre aucun de ceux qui avaient participé à l'alliance de la circoncision, ou du moins qu'il arrachait promptement à ce lieu de supplice les pécheurs qui y tombaient. Lazare ou Éliézer était, d'après les rabbins, le nom de ce serviteur d'Abraham qui alla demander pour son fils Isaac la main de Rébecca. Ce personnage est le héros d'une multitude de légendes. Mais ce n'est pas seulement pour cela que le pauvre qui repose dans le sein d'Abraham est appelé Lazare. Le Sauveur a voulu dans cette parabole faire allusion à l'hôte de Béthanie. Quoiqu'il fût ressuscité d'entre les morts, on ne croyait point à son témoignage; et les riches pharisiens, au contraire, qui dans leur avarice opprimaient les veuves et les orphelins, cherchaient à le faire mourir, et l'avaient frappé d'excommunication. C'est pour cela que saint Cyrille, saint Ambroise et saint Chrysostome regardent comme une histoire véritable le récit de Notre-Seigneur touchant Lazare et le riche voluptueux. Au reste, cette parabole, de même que toutes les autres, a un fondement historique qu'il est impossible de méconnaître. Le riche dont il y est parlé, c'est Caïphe, qui avait acheté le souverain pontificat. Les cinq frères sont les cinq fils du vieil Anne, son beau-père: Éléazar,

Jonathan, Théophile, Mathias et Ananas. Caïphe, en prononçant contre Lazare l'excommunication, l'avait réduit à une condition déplorable. Notre-Seigneur voulait donc frapper dans cette parabole l'indigne pontife par la crainte des jugements de Dieu. La plupart des grands et des riches appartenaient à la secte des sadducéens, et ne croyaient point, par conséquent, à la résurrection. La résurrection de Lazare aurait dû les convaincre si leur esprit avait été moins aveuglé. Mais ils cherchaient, au contraire, à se défaire de cet homme, dont la seule présence pouvait troubler la fausse sécurité de leur conscience.

Nous trouvons la contre-partie de cette parabole dans le récit d'un fait arrivé du temps de Jésus ben Perachia, qui vivait 78 ans avant Jésus-Christ. Il arriva qu'un publicain méprisé et un rabbin qui jouissait d'une grande considération moururent en même temps. Le cercueil du publicain était suivi par quelques parents de la classe la plus pauvre, tandis que celui du pieux rabbin était accompagné des principaux habitants de toute la ville. Des ennemis survinrent et dissipèrent leur cortége; de sorte que, dans la confusion d'une fuite précipitée, le pauvre publicain fut déposé par erreur dans le magnifique tombeau qui avait été préparé pour le rabbin; au lieu que celui-ci fut enterré dans le tombeau plus que modeste du publicain. L'erreur avait été aperçue par un disciple du rabbin seulement. Celui-ci s'affligeait grandement de l'opprobre qu'avait subi son maître après sa mort. Mais le défunt lui apparut en songe la nuit suivante, et lui dit : Ne te trouble point, viens voir ma demeure au paradis et celle du publicain dans l'enfer. J'avais une fois, pendant ma vie, écouté, sans protester, les injures dont on flétrissait les

docteurs; et c'est pour cela que je suis puni dans ma sépulture. Ce publicain, au contraire, a fait un jour distribuer aux pauvres un festin qu'il avait préparé pour un personnage considérable qui ne s'était pas présenté; et c'est pour cela qu'il est récompensé en ce moment. Telles étaient les idées que les contemporains du Christ se faisaient de la justice divine dans l'autre vie. Le riche, après avoir été heureux ici- bas, l'était encore dans le ciel, tandis que l'enfer était réservé aux pauvres.

Notre-Seigneur termina son discours par ces paroles : « Quand le Fils de l'homme viendra, il rendra à chacun << selon ses œuvres. En vérité, je vous le dis, il y en a « ici qui ne goûteront point la mort jusqu'à ce qu'ils << voient paraître le Fils de l'homme dans son royaume. « Or les princes des prêtres, les docteurs de la loi et les <«< chefs du peuple cherchaient à le faire mourir, parce « qu'ils le craignaient; mais ils ne savaient comment s'y prendre, car tout le peuple était suspendu à sa bouche. «Or, dès que le soir fut venu, il sortit de la ville. Il avait « coutume d'enseigner le jour dans le temple; et la nuit << il sortait de la ville et se retirait sur le mont des Oliviers. «Mais, dès le matin, tout le peuple revenait à lui dans « le temple pour l'entendre. »

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CHAPITRE XII

Question sur le baptême de Jean. Parabole du fils désobéissant et des vignerons infidèles. De la pierre angulaire. 11 nisan ou 12 avril.

«Comme ils passaient de nouveau le matin, mardi, « près du figuier, les disciples virent avec étonnement « qu'il était devenu sec depuis la racine. Pierre, se sou«venant alors de ce qu'avait dit Jésus-Christ la veille, « lui dit Maître, voyez comme le figuier que vous avez << maudit est devenu sec tout à coup. Le Seigneur leur « répondit: Si vous aviez la foi, vous ne feriez pas seu«<lement ce qui est arrivé à ce figuier, mais vous pourriez « dire à ce murier: Ote-toi d'ici avec ta racine et trans« porte-toi là; et il vous obéirait. » Cette parabole de Notre-Seigneur s'est accomplie à la lettre dans la vie de sainte Élisabeth de Marbourg. Un jour qu'elle se promenait sur les bords de la Lahn, elle commença à douter si Dieu l'aimait. Mais le P. Rodinger lui dit : « Cet arbre qui est là-bas se transporterait plutôt de ce côté-ci de la rivière qu'il ne serait possible que Dieu se laissàt vaincre en amour par une de ses créatures» et à l'instant même l'arbre se transporta, comme le Père l'avait dit. Le Sauveur n'avait-il pas promis aux siens que celui qui croirait en lui ferait des miracles plus grands encore que les siens? Comment les protestants peuvent-ils prétendre qu'il n'y a plus de miracles aujourd'hui? Pourquoi ne s'en rapportent-ils pas aux paroles qui viennent d'être citées? Elles sont pourtant de l'Écriture sainte.

« Les apòtres lui dirent alors: Augmentez-nous la foi. << Ils revinrent donc à Jérusalem. Et comme Jésus, se << promenant dans le temple, enseignait le peuple et lui << annonçait l'Evangile, les princes des prêtres, les doc«teurs de la loi et les anciens le vinrent trouver et lui « dirent De quelle autorité faites-vous ceci, et qui « vous a permis d'agir ainsi? Jésus leur répondit : J'ai « aussi une demande à vous faire; et si vous me répondez, « je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses. « Dites-moi, le baptême de Jean était-il du ciel, ou des << hommes? Répondez-moi. Or ils raisonnaient ainsi en << eux-mêmes: Si nous disons: Du ciel, il nous répon<«< dra: Pourquoi donc ne l'avez-vous pas cru? Que si << nous disons: Des hommes, nous avons à craindre tout « le peuple, qui pourrait bien nous lapider; car tous « regardent Jean comme un vrai prophète. Ils répon« dirent donc à Jésus Nous ne savons d'où il est. Eh « bien leur répondit Jésus; je ne vous dirai pas non << plus de quelle autorité je fais ceci. » La considération dont jouissait Jean-Baptiste même après sa mort était si grande, et ses partisans étaient si nombreux que les chefs du peuple eux-mêmes craignaient d'être lapidés s'ils disaient quelque chose contre lui. Au reste, l'historien Josèphe confirme parfaitement sur ce point le récit de l'évangéliste.

« Jésus commença à leur parler en paraboles, et il leur «<dit: Que dites-vous à ceci? Un homme avait deux fils. <«< S'adressant au premier, il lui dit: Mon fils, va-t'en « travailler aujourd'hui dans ma vigne. Il répondit: Je « n'irai pas. Mais après, étant touché de repentir, il y « alla. Le père alla trouver son autre fils, et lui com

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