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mudistes, distinguent en Judée trois sortes de figues: les noires et les blanches, qui mùrissent au mois de juin; les figues d'été, qui mûrissent au mois d'août; et c'était alors que se faisait proprement la récolte. On faisait sécher les fruits, on les pressait, et ils devenaient en cet état un objet de commerce. Puis venaient les figues d'hiver, longues, de couleur violette, qui restaient quelquefois sur l'arbre tout l'hiver, et que l'on recueillait au printemps pour servir de dessert.

Dans la contrée de Gennésareth on cueillait des raisins et des figues dix mois l'année sans interruption. Bien plus, le figuier égyptien donnait quelquefois jusqu'à sept récoltes dans l'année. C'est pour cela que les rabbins comparent la sainte Écriture au figuier, parce qu'on y trouve toujours des fruits. Les grenades signifient à leurs yeux les âmes pieuses, parce que celles-ci sont en quelque sorte toutes pleines des graines de la loi. C'est pour cela aussi que le grand prêtre portait à son habit des grenades symboliques à côté des clochettes, qui étaient comme les langues de la loi. Le myrte, disaient-ils, signifient ceux qui, sans avoir reçu la loi, font pourtant de bonnes œuvres les palmes, au contraire, représentent ceux qui ont la loi et ne l'observent point; tandis que le saule signifie ceux qui ne connaissent pas la loi, et ne font point de bonnes œuvres. Tous ces symboles, nous les avons vus hier dans la procession qui fit cortége au Sauveur lorsqu'il entra à Jérusalem; et ils représentent merveilleusement les dispositions intérieures de ceux qui l'accompagnaient. Le figuier était le symbole de la nation juive. Pendant trois ans, le Messie avait fait luire sur elle les rayons de sa grâce. Elle avait bien encore des

feuilles, c'est-à-dire les œuvres extérieures, stériles et mortes, que produisait l'arbre de l'ancienne loi; mais pendant ces trois ans elle n'avait produit aucun fruit. C'était en ce même jour en effet que, trois ans aupara― vant, le Sauveur avait chassé du temple les marchands, et qu'il avait commencé à cultiver la souche du peuple juif pour le jardin du Seigneur. Et c'est après trois ans de peines perdues qu'il maudissait le figuier sur le chemin de Béthanie, symbole de cette nation rebelle à sa voix. La route de Béthanie à Jérusalem devait abonder en figuiers; car le nom du village de Bethphagé, situé entre ces deux villes, signifie village des figues. Les grands et les riches avaient autour des murs de Jérusalem des jardins et des maisons de campagne, parmi lesquelles se distinguait le jardin des plantes de Jérusalem. C'était un parc, ou une allée de figuiers, dont les fruits étaient si délicieux qu'ils se vendaient jusqu'à trois ou quatre as la pièce. Ce fut Titus qui fit abattre toutes ces plantations.

Nous retrouvons déjà dans l'ancienne alliance le tiguier comme symbole du peuple d'Israël. (Osée, ch. 1x.) Mais cet arbre a une signification bien plus profonde encore; car il est le symbole de l'histoire du monde, et joue dans la vie de l'humanité tout entière, comme en celle du Sauveur, un rôle important. D'après la tradition des Orientaux, en effet, l'arbre de la science du bien et du mal était un figuier indien ou bananier, le plus puissant de tous les arbres, et d'une telle fécondité que ses branches, en retombant à terre, y poussent de nouvelles racines; de sorte que, venant à s'étendre de plus en plus, il peut contenir sous son feuillage une armée tout entière. Au milieu de leurs villages, à l'endroit où les routes se croi

sent, les Indiens plantent ordinairement un arbre nommé pipula, qui n'est autre que le ficus religiosa, gramadura. Cet arbre, qu'ils tiennent pour sacré, leur sert fréquemment de rendez-vous pour leurs sacrifices ou pour le culte de leurs idoles; et les dévots se livrent à la méditation sous son ombrage. C'est au pied d'un figuier, qui resta pendant quatre siècles encore au pied du mont Palatin, comme un objet sacré pour les Romains, que fut poussé par les flots le berceau de Romulus et de Rémus. Ce qui porte à croire que l'arbre de la science était proprement un figuier, c'est que ce fut avec des feuilles de figuier que nos premiers parents couvrirent après la chute leur nudité. C'est à un figuier que les vestales suspendaient les tresses de leurs cheveux lorsqu'elles étaient reçues dans l'ordre, voulant signifier par là qu'elles renonçaient à la fécondité dont cet arbre était le symbole. Une légende raconte que l'ange du paradis coupa une branche de l'arbre de la science, qu'il la planta dans la vallée de Cédron; et la branche devint l'arbre où le Sauveur porta les péchés du monde.

Puis Jésus dit à ses disciples: «On reconnaît l'arbre au « fruit. Si l'arbre est bon, son fruit est bon aussi; et si «<l'arbre est mauvais, son fruit ne vaut rien non plus. « Un bon arbre ne porte point de mauvais fruits, de «< même qu'un mauvais arbre n'en porte point de bons. « Or tout arbre qui ne porte point de bons fruits est coupé « et jeté au feu. Ils arrivèrent à Jérusalem, et Jésus entra << dans le temple, et y enseignait, comme il faisait tous « les jours. Et il dit au peuple cette parabole : Quelqu'un << avait un figuier qui était planté dans sa vigne; et il vint << pour y chercher des fruits, mais il n'en trouva point.

« Il dit alors au vigneron: Voilà déjà trois ans que je << viens chercher des fruits sur ce figuier, et que je n'en « trouve point; arrachez-le done; car pourquoi doit-il « occuper inutilement le sol? Mais le vigneron répondit: «Maître, laissez-le encore debout cette année, jusqu'à ce « que je creuse la terre autour et que j'y mette du fumier. << Peut-être qu'il peut encore porter du fruit; sinon, vous << pourrez l'arracher entièrement. » Ces trois ans sont précisément le temps pendant lequel Notre-Seigneur avait cherché à rassembler les brebis d'Israël. Mais l'heure de la vengeance était arrivée, et l'arbre allait être bientôt déraciné. Ainsi, non-seulement cette parabole embrassait dans sa signification vaste et profonde l'histoire présente et celle qui devait se dérouler dans un avenir prochain; mais elle est en même temps comme un hiéroglyphe pour l'histoire de l'humanité tout entière. L'antiquité aimait, en général, à déposer sa sagesse pratique dans des paraboles; et toutes les langues des peuples reposent à l'origine sur des symboles. Ce n'est que plus tard que, leur signification s'étant perdue, les images ont été remplacées par des abstractions.

CHAPITRE XI

Le pauvre Lazare et le riche voluptueux.

Les Juifs avaient écouté avec indifférence la parabole où Notre-Seigneur avait tracé l'esquisse des événements que leur préparait la vengeance divine. Il voulut donc leur rendre plus sensible encore le sort qui les attendait

par une autre parabole, où il représente les chefs qui les gouvernaient alors comme jetés dans les feux de l'enfer et parlant du fond de ces abîmes. Il leur proposa donc cette parabole en présence des princes des prêtres, des docteurs de la loi et des anciens. « Il y avait un homme qui « s'habillait de pourpre et de lin précieux, et qui passait << tous ses jours dans l'abondance et l'éclat. Mais il y << avait en même temps un pauvre nommé Lazare, qui « était couché devant sa porte, tout plein d'ulcères, et « qui se serait volontiers rassassié des miettes qui tom« baient de la table du riche; mais personne ne les lui « donnait. Seulement les chiens venaient et léchaient ses « ulcères. Or il arriva que le pauvre mourut, et fut porté << par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche mourut << aussi, et fut enseveli en enfer. Lorsqu'il se trouva dans « les tourments et qu'il leva les yeux, il vit dans le loin<«<tain Abraham, et Lazare dans son sein. Il cria alors : « Père Abraham, ayez pitié de moi, et envoyez-moi « Lazare, afin qu'il trempe le bout de ses doitgs dans « l'eau, et qu'il rafraichisse ma bouche, car je souffre « horriblement dans cette flamme. Mais Abraham lui «dit: Mon fils, souviens-toi que tu as joui de ton bien «pendant ta vie, et que Lazare n'a eu dans la sienne « que des maux. Maintenant celui-ci est soulagé, tandis << que tu es dans les tourments. De plus il y a entre vous << et nous un si grand abîme que, quand même ils le vou« draient, ni ceux d'ici ne pourraient passer vers vous, << ni ceux de votre côté ne pourraient venir à nous. Le «riche lui dit alors: Je vous supplie donc, père, de « l'envoyer dans la maison de mon père, où j'ai encore « cinq frères, afin qu'il les avertisse, et qu'ils ne vien

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