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(Sure 3) s'étend longuement sur l'éducation de Marie dans le temple, sous la direction de Zacharie.

Mais ce n'est pas seulement de la bouche de ces vierges innocentes que Dieu voulut tirer sa louange en ce jour. Il y avait encore dans le temple de jeunes garçons qui étaient employés au service du Seigneur. La Mischna raconte que bien souvent des femmes juives, introduites par les prêtres dans les appartements souterrains du temple, y faisaient leurs couches, et que les enfants qui venaient au monde en ce lieu y étaient élevés dans la retraite jusqu'à l'âge de sept ans, ou de treize ans selon d'autres. Lorsqu'un homme qui avait contracté une impureté légale venait se purifier, l'un de ces enfants allait à l'étang de Siloé, monté sur un bœuf, pour y puiser de l'eau dans des vases de pierre; puis, revenant de la même manière, il aspergeait l'homme impur avec cette eau mêlée à la cendre d'une vache rouge. Il y avait chez les Juifs une tradition singulière relativement à l'origine de ces enfants du temple. Pendant la captivité des Israélites en Égypte, les femmes juives allaient accoucher dans le désert, afin de soustraire leurs enfants aux Égyptiens. Mais, ceux-ci s'en étant aperçus, les enfants qu'elles avaient mis au monde furent tout à coup cachés dans le sein de la terre, et reçus dans des demeures souterraines. Ils y passèrent les années de leur jeunesse, séparés du commerce des hommes, mangeant du miel des rochers et favorisés souvent de la visite d'un enfant merveilleux, qui les consolait et les fortifiait. Plus tard, lorsque réunis à leur famille ils passèrent avec elle la mer Rouge, ils reconnurent cet enfant céleste dans le Seigneur, qui les conduisait. C'est en souvenir de ce trait merveilleux de la bonté divine que l'on

élevait, disait-on, dans les souterrains du temple des enfants pour servir le Seigneur. Ces enfants portaient jusqu'à l'adolescence le nom de nourrissons. Ce sont eux qui, avec les vierges du temple, inspirés par l'Esprit-Saint, allèrent au-devant du fils de David en criant: Hosanna!

Mais les pharisiens disaient entre eux: Vous voyez que << nous ne venons à bout de rien; tout le peuple court

après lui. Et ils pensaient aux moyens de se défaire de « lui en secret; car ils avaient peur, parce que tout le << peuple était entraîné par sa doctrine; mais lui les laissait « faire. Il lui vint alors des aveugles et des boiteux, et il « les guérit. >>

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CHAPITRE IX

L'Ambassadeur des Arméniens.

Une voix du ciel se fait entendre

pour la troisième fois.

« Or il se trouva quelques Grecs (c'est-à-dire des « païens) parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour

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prier à la fête. Ceux-ci s'adressèrent à Philippe de «Bethsaida de Galilée, et lui dirent: Maître, nous vou« drions bien voir Jésus. Philippe alla le dire à André, et « André et Philippe allèrent l'annoncer à Jésus. » Que voulaient ces hommes qui venaient du pays des païens? L'évangéliste les appelle Hellènes, et non Hellénistes. Ce n'était donc pas des Juifs dispersés parmi les Gentils. Ce n'était non plus ni des prosélytes de justice, ni comme on le voit par la suite de l'entretien; des prosélytes de la porte qui observaient les sept commandements donnés

à Noé. Ils n'étaient donc pas venus à Jérusalem pour y prier dans le même sens et de la même manière que les prosélytes dont nous venons de parler. Ils apportaient probablement des présents au temple, et y présentèrent sans doute des victimes du genre de celles que l'on pouvait accepter de la part des païens, et qui étaient entièrement consumées par le feu, sans qu'il en résultât une communion entre les prêtres et ceux qui les offraient. Quant à l'objet de leur visite à Notre-Seigneur JésusChrist, l'Évangile ne nous rapporte que la réponse du Sauveur, sans rien nous dire de ce qui l'avait précédée. Mais l'histoire profane comble en partie cette lacune.

La présence corporelle du Fils de Dieu sur la terre ne pouvait rester longtemps un secret pour le monde. Le bruit de ses miracles s'était répandu depuis longtemps dans la Phénicie, la Syrie et l'ldumée ou l'Arabie, comme nous le racontent les évangélistes eux-mêmes (Matth., Iv, 24; Marc, I, 8, etc.) Et le peuple de ces contrées venait en foule pour le voir et l'entendre. Son nom avait donc pénétré jusqu'au fond de l'Orient, où déjà longtemps auparavant le voyage des Mages avait produit une grande sensation. Pour ce qui concerne l'Occident, on connaît déjà le propos de l'empereur Auguste sur le massacre des Innocents; et saint Paul, dans sa seconde Épître aux Corinthiens, est obligé de réprimander ceux qui s'en faisaient trop accroire, parce qu'ils avaient connu personnellement Jésus-Christ. C'est ainsi que la grande Arménie avait entendu parler de lui. Ce pays était alors gouverné par Agbar ou Abgar, fils d'Uchom le Noir, qui résidait à Édesse, capitale de la province syrienne d'Osroène. Ce prince désirait voir Jésus, et lui offrit un asile dans sa ville

d'Edesse. La tradition rapporte qu'il espérait aussi obtenir du Sauveur la guérison; car il était malade ou infirme. Les députés qu'il envoya vers le Christ le trouvèrent dans le portique des païens, précisément après son entrée triomphale à Jérusalem; et ils prièrent Philippe de les présenter au Sauveur. Ils lui remirent la lettre de leur roi, et lui offrirent en son nom un asile dans ses États. Le grand conseil n'aurait pas été fâché de le voir quitter la Judée, et s'en aller chez les païens, comme nous l'indique saint Jean au ch. vi, v. 35.

« Mais Jésus leur répondit: L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, je vous le « dis, si le grain de froment ne tombe en terre, et n'y « meurt, il reste seul; mais s'il meurt, il porte des fruits « abondants. Qui aime sa vie la perdra; et qui hait sa vie « en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Que celui «qui veut me servir me suive; et où je suis, là doit être « aussi mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père «<le glorifiera. » Nous comprenons maintenant le sens et toute la portée de ces paroles; car nous savons à quoi elles se rapportent. L'heure était venue où il ne devait plus se soustraire par la fuite à la fureur de ses ennemis, mais où il allait livrer sa vie pour le rachat du genre humain. Cependant son humanité, dans ce choix suprême entre la vie et la mort, éprouvait une certaine angoisse. C'est pourquoi il continua en ces termes : « Maintenant mon àme « est troublée. Que dirai-je? Père, secourez-moi à cette << heure! C'est pour cela néanmoins que je suis arrivé à a cette heure. Père, glorifiez votre nom. Il vint alors une << voix du ciel: Je l'ai glorifié, et le glorifierai encore. »

C'était pour la troisième fois que le Père confirmait

publiquement et authentiquement la mission de son divin Fils Jésus. Cette voix parut aux uns comme un tonnerre; mais à ceux qui croyaient elle parut la voix d'un ange.

« Le peuple qui était là autour, et qui entendit cette « voix, disait c'est le tonnerre. » Les Juifs appelaient cette sorte de tonnerre la fille de la voix, c'est-à-dire l'écho de la bouche divine. « D'autres disaient: Un ange lui a « parlé. Mais Jésus répondit: Cette voix a retenti, non à « cause de moi, mais à cause de vous. Maintenant ce « monde va être jugé; maintenant le prince de ce monde « est chassé; mais lorsque je serai élevé de terre, j'atti<<rerai tout le monde à moi. Il disait ceci pour indiquer « de quelle mort il mourrait. Le peuple lui dit : Nous << avons appris par la loi que le Christ demeurera éternel<«<lement; comment pouvez-vous donc dire que le Fils « de l'homme doit être élevé de terre? Quel est ce Fils « de l'homme? Jésus leur répondit: Vous n'avez plus que « pour un peu de temps la lumière avec vous. Marchez << pendant que vous avez encore la lumière, afin que les << ténèbres ne vous surprennent point; car celui qui « marche dans l'obscurité ne sait où il va. Croyez à la << lumière pendant que vous avez encore la lumière parmi «<vous, afin que vous soyez des enfants de lumière. Puis « Jésus cria à haute voix: Celui qui croit en moi, ce << n'est pas en moi qu'il croit, mais en Celui qui m'a <«< envoyé ; et quiconque me voit voit Celui qui m'a « envoyé. Je suis venu comme la lumière dans le monde, <«< afin que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les

ténèbres. Mais si quelqu'un entend mes paroles, et ne <«<les observe pas, je ne le juge point; car je ne suis pas « venu pour juger le monde, mais pour le rendre

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