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SIXIÈME SECTION

QUATRIÈME ET Dernière paque dU SAUVEUR, DU 16 au 20 avril DE L'AN DE ROME 782, ou 29 de l'ère chrétIENNE

CHAPITRE PREMIER

Dernier pèlerinage de Jésus-Christ à Jérusalem.

«Or la fète de la Pàque des Juifs approchait, et beaucoup montaient à Jérusalem avant les jours de la fête « pour se purifier. » Aucun Israélite ne pouvait célébrer la fête avec quelque souillure légale ; mais il devait d'abord se purifier. Aussi, chaque année une multitude de Juifs se rendaient à cette époque à l'étang de Siloé, ou à la source de Bethsaida. Celui, par exemple, qui avait fait un vou, ou qui s'était consacré à Dieu comme Nazaréen pour trente jours, se coupait alors pour la première fois les cheveux et la barbe. Celui qui s'était souillé en touchant un mort devait se faire asperger pendant sept jours avec l'eau de la purification, mêlée avec les cendres d'une vache rouge. Celui qui sortait de prison, ou qui portait à ses souliers de la poussière des pays habités par les païens; celui encore qui venait d'être absous de l'excommunication, devaient subir une purification particulière. Chaque Juif devait aussi se couper les cheveux et layer ses ha

bits, pour célébrer plus décemment la fête; et ceux qui négligeaient de le faire avant les sept jours saints devaient réparer leur omission le premier jour de la fête. C'est de tous ceux-là que l'évangéliste parle en cet endroit.

«<lls cherchaient Jésus, et se disaient dans le temple «<les uns aux autres : Que pensez-vous de ce qu'il ne << vient point à la fête? Car les princes des prêtres et les <«<pharisiens avaient donné ordre que, si quelqu'un savait «< où il était, il le découvrît, afin qu'ils le fissent prendre. << Or comme le temps auquel il devait être enlevé de ce « monde approchait, Jésus prit avec lui les douze, et «<ils montèrent à Jérusalem. Il marchait devant eux, car << ils avaient peur, et ils ne marchaient après lui qu'avec << crainte. Et il se mit à leur dire ce qui allait leur arriver: « Voici que nous montons à Jérusalem; et tout ce que les « prophètes ont écrit du Fils de l'homme va s'accomplir. « Il sera livré aux grands prêtres, aux docteurs de la <«<loi et aux anciens; ils le rejetteront, le condamneront « à mort et le livreront aux païens. Il aura beaucoup « à souffrir de ceux-ci; ils le tourneront en dérision, <«<le conspueront, le flagelleront, et le feront mourir en« suite; mais il ressuscitera le troisième jour. Et il leur << parlait ouvertement de ces choses. Pierre alors le prit « à part, et le reprenant lui dit : Maitre, qu'il n'en soit « pas ainsi; vous ne devez pas souffrir ces choses. Mais « Jésus, se tournant vers lui, lui dit: Loin de moi,

Satan, tu m'es un scandale, car tu ne comprends pas « les choses de Dieu, mais seulement les choses des « hommes. Ils ne le comprenaient pas en effet; ces pa« roles étaient pour eux tous une énigme, et ils ne savaient pas ce qu'il voulait dire. »

CHAPITRE II

L'aveugle mendiant. Jésus-Christ vient à Jéricho.

Pendant qu'ils descendaient la vallée d'Achor ou de l'Affliction, ils furent rejoints par les caravanes qui arrivaient des bourgs, des villes et des montagnes de la Galilée pour aller à la fête. Beaucoup ayant reconnu Jésus se réunirent à lui, et lui formèrent ainsi une nombreuse escorte. « Et comme il approchait de Jéricho avec ses dis«ciples, il se trouva qu'il y avait là sur le chemin un << aveugle nommé Bartimée, qui mendiait. Entendant « passer la foule du peuple, il demanda ce que cela si«gnifiait, et on lui dit que c'était Jésus de Nazareth qui « passait. Il se mit à crier bien haut: Seigneur, fils de «David, ayez pitié de moi. Et comme ceux qui passaient « voulaient lui imposer silence, il se mit à crier encore plus haut: Ayez pitié de moi. Jésus alors s'arrêta, et << ordonna de le lui amener. On annonça cette nouvelle « à l'aveugle en lui disant: Ayez bon espoir, et levez« vous; il vous demande. Il jeta son manteau, sauta et « vint à lui. Jésus lui dit : Que veux-tu que je te fasse ? Il «dit: Maître, que mes yeux soient ouverts. Jésus eut « pitié de lui, toucha ses yeux, et lui dit : Vois, ta foi t'a << sauvé; et aussitôt il vit, loua Dieu, et le suivit dans « le chemin. Et tout le peuple qui vit cela rendit grâces « à Dieu, plein de joie. »

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« Jésus vint à Jéricho, où la route le conduisait. » Jéricho, la ville des parfums, était, après Jérusalem, le lieu le plus considérable de la Judée. C'était la capitale de

la tribu de Benjamin; et elle avait vingt stades de circonférence. Elle avait été autrefois la place d'armes des Chananéens, et elle était encore entourée de fortifications. Pompée, il est vrai, avait détruit dernièrement les deux forts de Thrax et de Taurus, comme les appelle Strabon, qui étaient à l'entrée de la ville; mais elle avait encore l'ancienne citadelle nommée Dagon, construite par Simon Machabée, qui y avait été tué avec ses deux fils, et le nouveau fort de Cypros, que le roi Hérode venait de faire bâtir. Puis au-dessus de ces forts s'élevaient les montagnes, qui formaient un vaste amphithéâtre autour de la vallée délicieuse au milieu de laquelle était Jéricho. Nulle part on ne respirait un air plus pur. Des sources abondantes, dont les eaux, distribuées avec art par des canaux infinis, portaient partout la fécondité et la vie, faisaient de ce lieu le paradis de la Judée. C'est là aussi qu'Archélaüs avait fait planter ce bois de palmiers célèbre dans le monde entier, Là croissaient le figuier et l'arbuste qui fournit le baume; le palmier qui donne le miel, et presque toutes les autres productions des climats les plus chauds; la canne à sucre, l'indigo, etc. C'est que la plaine du Jourdain, près de Jéricho, avec le lac Asphaltite, était, par un phénomène singulier de la nature, située à six cents pieds au-dessous du niveau de la Méditerranée, ce qui donnait au pays le même climat que celui de la basse Égypte. C'est dans le bassin de Jéricho que croissait le produit le plus précieux de la Judée et la source principale de son commerce, le baume. Les anciens auteurs, Théophraste, Diodore de Sicile, Strabon, Pline, etc., en vantent la perfection. Les Egyptiens et les Arabes eux-mêmes avaient, au rapport de Strabon et de Tacite, des comptoirs

à Jéricho. C'était donc dans cette ville que se payaient les droits énormes qui avaient fait monter si haut le prix de cette substance, devenue pour les Juifs riches une chose presque nécessaire. Aussi y avait-il à Jéricho une multitude d'employés chargés de percevoir cet impôt. Ces hommes étaient, en général, méprisés et haïs du peuple, qui souffrait beaucoup de leurs vexations. Se lier avec eux n'était guère le moyen par conséquent de s'attirer la faveur de la multitude. Mais Jésus n'était point un chef de parti: il cherchait la gloire de son Père, et non la faveur des hommes; et ce qu'il voulait principalement c'était d'attirer à lui, pour les convertir, les pécheurs même les plus méprisés.

CHAPITRE III

Zachée,

Comme Jésus entrait à Jéricho, entouré par la foule du peuple qui le pressait, « il y avait là un homme nommé a Zachée, chef de publicains et fort riche, qui cherchait « à voir Jésus, et qui ne le pouvait à cause de la foule, « parce qu'il était petit de taille. C'est pourquoi il courut « devant et monta sur un figuier près duquel il devait « passer. Jésus, étant arrivé à cet endroit, leva les yeux; <«<l'aperçut, et lui dit: Zachée, hâte-toi de descendre, « car aujourd'hui même je veux loger chez toi. Celui-ci << descendit aussitôt, et le reçut avec joie. Cependant «Zachée, se présentant devant Jésus, lui dit: Seigneur, « je vais donner la moitié de mon bien aux pauvres,

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