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<< un coup de poing sur la figure du satan des désirs. » Le Sohar enseigne que Dieu ne descend que sur deux personnes ensemble, et qu'à cause de cela il est absolument nécessaire que tout homme, le grand pontife luimême, soit marié. Bien plus, celui qui ne se marie pas retarde la venue du Messie: car, d'après la doctrine des cabalistes, l'âme d'Adam, souillée par le péché, est purifiée par la propagation du genre humain. La tache originelle perd de son intensité en se communiquant; et à mesure qu'un plus grand nombre d'hommes prennent part à la lutte contre le mal, et à la réconciliation de T'humanité avec Dieu, l'apparition du Messie est hâtée. C'est pour cela aussi que le sacrifice d'un homme qui n'est pas marié, ou qui n'a pas d'enfants, n'est pas agréable au Seigneur. Cette règle, d'après la doctrine des cabalistes encore, ne souffre qu'une exception: c'est en faveur de ceux qui veulent se livrer à l'étude de la loi et à la considération des choses divines. « Ainsi parle l'Éter<«< nel à propos des eunuques, qui observent le sabbat, gardent mon alliance et cherchent à faire ce qui me « plaît. Je leur ferai un monument dans ma maison et dans mes demeures, et leur donnerai un nom qui << vaudra mieux que des fils et des filles, un nom ineffa«çable et éternel. >>

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Au reste, l'idée de la chasteté et de la continence n'était pas étrangère au peuple d'Israël. Ne dut-il pas vivre dans la continence pendant les trois jours qui précédèrent celui où la loi lui fut donnée sur le Sinaï? Les prêtres qui étaient de service dans le temple ne pouvaient paraitre comme médiateurs entre Dieu et l'homme, ni manger des victimes, s'ils ne s'y étaient préparés par la continence

et par un bain. Le grand prêtre ne pouvait entrer dans le Saint des saints, à la fête des expiations, s'il n'avait dompté pendant quelque temps la concupiscence de la chair, à laquelle la foi de tous les peuples rattachait tous les maux qui affligent l'humanité. D'après une ancienne tradition conservée dans le traité intitulé Joma, il devait garder la chasteté pendant sept jours; et pour s'assurer qu'il accomplissait ce devoir on l'enfermait dans une des chambres du temple. La continence était imposée chez les païens aux prêtres de Cérès à Eleusis, de Cybèle en Phrygie, d'Isis en Égypte, etc.

Les protestants, en abolissant le célibat, ont montré clairement qu'ils ne comprenaient rien à l'esprit de la religion chrétienne; et du même coup ils ont aboli le sacerdoce. Le protestantisme, sous prétexte de réformer l'Église, n'a fait, on peut le dire, que séparer la science de la foi, livrer l'Église à l'État et l'esprit à la chair. On a été jusqu'à prétendre que le célibat est contraire à la nature et aux commandements formels de Dieu. Il est bien vrai que Dieu, après avoir créé l'homme et la femme, les bénit et leur dit : Croissez, multipliez et remplissez la terre. Mais lorsque le monde fut peuplé, on vit bien que la génération corporelle n'était pas le but principal de la création, et qu'elle n'a qu'une place secondaire dans les plans de la Providence. En effet, Dieu, ne trouvant plus sur la terre un seul lieu où il fût vraiment honoré, anéantit le genre humain tout entier, à l'exception d'une seule famille qui avait échappé à la corruption universelle. Le déluge une fois passé, Dieu bénit encore Noé et ses enfants, en leur disant: Croissez, multipliez-vous, et remplissez la terre. Ce commandement, si toutefois c'en était

un, était parfaitement accompli la terre entière regorgeait d'habitants, et était soumise à une seule puissance lorsque le maître du ciel descendit parmi nous. Un autre commandement allait prendre la place du premier. Dans les temps primitifs, les patriarches, ou les pères des différents peuples, avaient engendré trois fils. Cette triple génération était comme un reflet des trois personnes divines. Adam avait engendré Seth, Cain et Abel; Noé, Sem, Cham et Japhet; Abraham, Isaac, Ismaël et les fils de Cethura. Chez les Perses, Feridun avait engendré Iradsch, Thur et Selm. Chez les Grecs, Hélène avait engendré Éole, Dorus et Xuthus. Chez les Allemands, Tuisko ou Mann avait engendré Ingve, Istve et Irmin. Chez les Scythes, Targitaüs avait engendré Leiporaïs, Arporaïs et Coloraïs. Le héros des Lithuaniens avait engendré aussi Bork, Kunas et Spera, etc. Mais, depuis la venue de JésusChrist, ce commandement donné aux premiers hommes reçoit une signification spirituelle. Une génération spirituelle succède à la génération corporelle; et les patriarches du genre humain renouvelé reçoivent la bénédiction suivante : « Allez dans tout le monde; enseignez tous les peu«ples, et baptisez-les au nom du Père, du Fils, et du << Saint-Esprit. » Le Christ est le fiancé de l'humanité rajeunie et purifiée; l'Église est sa fiancée. Les fils du royaume sont engendrés pour le ciel, et le temple du Seigneur se construit avec les membres vivants du corps mystique de Jésus-Christ. Si le commandement fait aux premiers hommes devait être pris à la lettre encore aujourd'hui, la terre ne pourrait nourrir tous ses habitants, à moins que la peste, la guerre, la famine ou de grandes mortalités ne vinssent éclaircir les rangs, et remplacer le célibat.

CHAPITRE XXVII

Jésus ami des enfants. Du scandale.

« On amena des enfants à Jésus pour qu'il les touchât, <«<leur imposât les mains et priât sur eux. Cependant ses disciples, voyant cela, témoignèrent leur mauvaise << humeur à l'égard de ceux qui amenaient ces enfants, « et ils les repoussaient. Jésus le remarqua. Ceci lui déplut. « Il les appela donc, et leur dit: Laissez les petits venir << à moi, et ne les empêchez pas; car c'est à eux qu'est « le royaume du ciel. En vérité, je vous le dis: quiconque <<ne reçoit pas le royaume de Dieu comme un enfant, n'y << entrera point. Quiconque reçoit un de ces enfants en mon << nom me reçoit ; or quiconque me reçoit ne me reçoit pas « seulement, mais reçoit encore Celui qui m'a envoyé. Qui<«< conque scandalise un de ces petits qui croient en moi, il << serait mieux pour lui qu'on lui attachât une pierre de << moulin au cou, et qu'on le plongeât ainsi au fond de la << mer. Malheur au monde à cause des scandales. Il est im

possible sans doute qu'il n'arrive point de scandales; << mais malheur à l'homme par qui un scandale arrive. Gar<< dez-vous donc de mépriser aucun de ces petits; car je « vous le dis leurs anges voient continuellement la face « de mon père qui est au ciel. Puis il les embrassa, leur imposa les mains, les bénit et s'en alla. »

Lorsque ces choses se passèrent, Jésus se trouvait avec ses disciples à Béthanie, au delà du Jourdain, tout près et en face du lac de feu ou de sel. C'est ce que nous pouvons induire de ce que Notre-Seigneur dit un peu plus tard en

saint Luc, chapitre xvi, lorsqu'il parle de la statue de sel, qui, encore au temps de Tertullien et même beaucoup plus tard, passait pour la statue de la femme de Lot. Nous le pouvons conclure encore de ce qu'il dit un peu plus loin quand il parle de sel et de feu. Non-seulement il existe au nord de la mer Morte trois sources salées, qui forment comme un étang fangeux; non - seulement la contrée tout entière et les arbres eux-mêmes sont couverts jusqu'à une trèsgrande distance d'une croûte de sel formée par les exhalaisons du lac; mais la mer de Sodome elle-même contient quarante-deux pour cent de sel. Le naphte et l'asphalte qu'elle renferme la rendent tellement pesante qu'un corps solide a beaucoup de peine à aller au fond. Mais au sud, près du rivage, elle se partage en deux, de sorte qu'en deux endroits on peut la traverser à gué, parce que l'eau y est peu profonde, puisqu'en été elle vient à peine au-dessus des genoux. C'est pour cela que Notre-Seigneur, parlant de celui qui scandalise un enfant, dit qu'il vaudrait mieux qu'il fût jeté avec une pierre de moulin au cou dans la mer, là où elle est la plus profonde. Au reste, ce genre de mort se retrouve chez plusieurs autres peuples de l'antiquité. C'est de cette manière que chez les Germains on plongeait dans un étang les femmes adultères. Et c'est ainsi que Tarquin le Superbe fit périr Hérennius d'Ericie, sous prétexte de trahison. L'empereur Auguste lui-même fit périr ainsi le précepteur et les serviteurs de son fils.

<«< Ceux qui entouraient Jésus lui dirent: Jean, il est « vrai, n'a point fait de miracles, mais tout ce qu'il a «dit de cet homme est vrai; et beaucoup crurent en lui <«< dans la contrée. » Ces paroles sont remarquables. Le peuple, en effet, avait pour Jean un tel respect, qu'il

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