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grenadiers, de figuiers et de palmiers. De son sommet on voyait Jérusalem, Hébron et tout le pays au sud et au nord. Au temps du second temple, entre le mont des Oliviers et le ruisseau de Cédron, était un petit bois d'oliviers nommé Gethsemani et le village de Betphagé. Là, sur la montagne, le Sauveur passait les nuits à genoux en prières; car, pour lui, il vivait toujours sous des tentes, n'ayant point où reposer sa tête.

CHAPITRE XVII

La Femme adultère.

« Dès l'approche du jour, Jésus retourna au temple, et « tout le peuple vint à lui. S'étant assis, il se mit à ensei«gner. Alors les scribes et les pharisiens lui amenèrent « une femme qu'ils avaient surprise en adultère; et la plaçant au milieu du peuple, ils lui dirent: Maître, «< cette femme vient d'être surprise en adultère. Or << Moïse nous a ordonné dans la loi de lapider les adul«tères quel est votre avis là-dessus? Ils disaient ceci << pour le tenter, et pouvoir l'accuser ensuite. » C'était à peu près une règle canonique chez les Juifs de consulter dans les cas difficiles quelques rabbins distingués: c'est sous ce prétexte que les pharisiens s'adressaient à NotreSeigneur. Il fréquente les pécheurs, se disaient-ils; il souffre près de lui Madeleine. Il absoudra sans doute aussi cette femme, lui qui, d'ailleurs, bouleverse l'ordre de choses existant, abaisse les grands et élève les petits. Ce jour était précisément le 23 thisri ou 29 septembre, que

l'on appelait le jour de la joie de la loi, ou la fête de la loi c'était donc pour les pharisiens une occasion de montrer leur zèle pour la loi. D'après celle-ci, toute fiancée surprise en adultère devait être lapidée. Si c'était la fille d'un prêtre, elle était brûlée; et si c'était une femme mariée, elle était pendue. Il est donc probable que la femme dont il est question ici était seulement fiancée. «< Mais « Jésus se baissant écrivait avec son doigt sur la terre. « Comme ils le pressaient de répondre, il se releva et « leur dit : Que celui d'entre vous qui est sans péché lui << jette la première pierre. Puis, se baissant de nouveau, «< il continua d'écrire sur la terre. A ces paroles ils se re<< tirèrent l'un après l'autre, à commencer par les vieil<< lards jusqu'aux plus jeunes, et ils laissèrent Jésus seul « avec la femme qui était au milieu. Jésus, se relevant et « ne voyant personne que la femme seule, il lui dit : « Femme, où sont vos accusateurs? Personne ne vous « a-t-il condamnée ? Elle lui répondit: Non, Seigneur. « Alors Jésus lui dit: Je ne vous condamnerai pas non plus allez-vous-en, et ne péchez plus. >>

Cette femme était une image de l'état moral du peuple d'Israël. Trois femmes adultères nous apparaissent dans la vie du Christ: une Galiléenne, une Samaritaine et une Juive; et chacune d'elles représente le pays qu'elle habite. La première fut amenée aux pieds du Sauveur par le repentir. C'est lui qui fit les premières avances à la Samaritaine, et qui la fit rentrer en elle-même, en lui touchant le cœur. Quant à la troisième, dont il est ici question, et que lui amenèrent les pharisiens, il exerça sur elle d'une manière symbolique le jugement de Dieu. On sait en effet que, lorsqu'une femme était accusée d'adultère, on

la menait devant le prêtre. Celui-ci prenait dans le portique des femmes de la poussière du pavé du temple; puis, après avoir écrit dans un livre les malédictions sur son péché, il lui donnait de l'eau maudite mêlée avec cette poussière, et répétait une fois encore la malédiction. Si l'accusée était vraiment coupable, ses lèvres, après qu'elle avait bu ce breuvage, pâlissaient, ses yeux enflaient, et ses flancs tombaient en putréfaction. Bien plus, à ce moment même, son complice mourait comme elle, quelque éloigné qu'il fût. Cependant, lorsque son mari s'était rendu lui-même coupable d'adultère, ne fût-ce qu'une seule fois, ce breuvage perdait son efficacité. Aussi, le Seigneur reproche aux pharisiens de demander la mort de cette femme, et d'attendre l'effet du jugement de Dieu, lorsqu'ils savent bien dans leur conscience qu'ils sont coupables du même crime. Et c'est pour cela qu'il les appelle une race adultère.

Au reste, le libertinage des docteurs de la loi était un des caractères qui devaient marquer l'époque du Messie; et il y avait parmi les Juifs une sorte de prophétie qui annonçait que, lorsque l'école se livrerait aux voluptés de la chair, le Messie paraîtrait bientôt. Cette femme n'avait pas été surprise tout à fait en flagrant délit, sans quoi Jésus n'aurait pu agir ainsi avec elle; car l'épreuve de l'eau amère n'avait lieu que lorsqu'il y avait doute. Les pharisiens, en lui demandant son avis, espéraient qu'il se mettrait en contradiction avec la lettre de la loi s'il donnait un avis favorable à l'accusée, ou qu'il se compromettrait dans l'esprit du peuple s'il jugeait d'après toute la rigueur de la loi. Mais sa réponse les confondit; et ils se retirèrent sans attendre qu'il leur en dit davantage. Les adul

tères étaient devenus tellement fréquents à cette époque que les prescriptions de la loi relativement à l'emploi de l'eau amère étaient tombées en désuétude. Elles furent même abolies peu de temps après le fait dont il vient d'être parlé, par le rabbin Jochanan, fils de Zachée. Le Talmud raconte des choses vraiment étonnantes sur le déréglement de mœurs qui régnait alors dans l'ancienne synagogue. Les choses en étaient venues au point qu'une révolution était devenue nécessaire, soit pour régénérer, soit pour détruire cette race criminelle. La régénération fut accomplie dans le domaine religieux par Jésus-Christ, et les Romains se chargèrent de la destruction.

La femme adultère s'étant éloignée, le Sauveur prit occasion de ce qui venait de se passer pour prêcher le peuple assemblé dans le temple. Il leur dit donc : « Ne

jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Ne <<< condamnez point, et vous ne serez point condamnés. << Pardonnez, et l'on vous pardonnera. Remarquez bien «< ce que vous entendez vous serez jugés comme vous << aurez jugé les autres; et l'on vous mesurera avec la « même mesure dont vous aurez mesuré les autres. << Pourquoi vois - tu une paille dans l'œil de ton frère, toi « qui ne vois pas une poutre dans ton œil? Ou comment

peux-tu dire à ton frère: Arrête-toi, mon frère, je << vais tirer une paille de ton œil, toi qui ne vois pas la << poutre que tu as dans le tien? Hypocrite! ôte d'abord « la poutre de ton œil, et tu pourras tirer ensuite la paille « de l'œil de ton frère. >>

CHAPITRE XVIII

Le Christ lumière du monde.

« Une autre fois, c'est-à-dire le jour suivant, le «< 24 thisri, Jésus dit au peuple : Je suis la lumière du << monde : celui qui me suit ne marche point dans l'obscu« rité; mais il aura la lumière de la vie. Les pharisiens «<lui répondirent: Vous vous rendez témoignage à vous« même, votre témoignage est donc sans valeur. Jésus «<leur répondit: Quoique je me rende témoignage, mon << témoignage est vrai; car je sais d'où je suis venu et où « je vais; et vous ne savez ni l'un ni l'autre. Vous jugez << selon la chair, et je ne juge personne; et si je juge <«< quelqu'un, mon jugement est véritable; car je ne suis « pas seul; mais avec moi il y a encore le Père qui m'a « envoyé. Il est écrit dans votre loi que le témoignage << de deux hommes est véritable. Or je me rends témoi«gnage à moi-même, et le Père qui m'a envoyé me <«< rend aussi témoignage. Ils lui dirent: Où est votre << Père? Jésus leur répondit: Vous ne connaissez ni moi << ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez << aussi mon père. Jésus dit ces choses, enseignant dans le << temple au lieu où était le trésor; et personne ne se « saisit de lui, car son heure n'était pas encore venue. »>

C'était au grand sanhedrin de Jérusalem qu'était confiée la garde de la foi et des traditions orales. Les Juifs, avant d'accueillir une doctrine, examinaient toujours au nom de qui elle était proposée : c'est pour cela que toutes les sentences du Talmud sont placées sous l'autorité d'un nom. Les docteurs qui enseignaient le peuple n'étaient

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