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« au jour du sabbat? Ne jugez pas d'après l'apparence, << mais jugez sainement. Or quelques-uns de Jérusalem << disaient: N'est-ce pas là celui dont on cherche à se « défaire? et voilà qu'il parle en liberté sans qu'on lui << dise rien. Nos chefs ont-ils vraiment reconnu qu'il « est le Christ? Nous savons pourtant bien d'où il est. « Or, quand le Christ viendra, personne ne saura d'où << il est. >>

Beaucoup de Juifs croyaient en effet que le Messie, de même que Melchisédech, Élie, Aggée et Malachie, serait sans père, ni mère, ni généalogie. Aussi les habitants de Nazareth et ceux de Capharnaum avaient déjà objecté à Notre-Seigneur qu'ils connaissaient son père et sa mère, et sa famille.

<< Alors Jésus cria dans le temple, enseignant et disant : « Vous me connaissez donc, et savez d'où je suis? Je ne << suis pas venu de moi-même, mais c'est Celui qui est « vrai qui m'a envoyé, et vous ne le connaissez pas; « mais moi je le connais, car je suis de lui, et c'est lui « qui m'a envoyé. Ils cherchèrent alors à s'emparer de « lui mais personne cependant ne mit la main sur lui, <«< car son heure n'était pas encore venue. Mais beaucoup << parmi le peuple crurent en lui, et disaient : Si le << Christ venait, pourrait-il faire plus que celui-ci ? Les « pharisiens, apprenant que le peuple parlait ainsi de lui « en secret, envoyèrent, de même que les grands prêtres, « leurs serviteurs pour s'assurer de lui. Mais Jésus leur «dit: Je n'ai plus qu'un peu de temps à être avec vous, «puis je vais à Celui qui m'a envoyé. Vous me chercherez << alors, mais vous ne me trouverez point; car vous ne « pouvez venir où je suis. Les Juifs se disaient donc entre

« eux: Où ira-t-il donc, pour que nous ne le trouvions « pas? Ira-t-il parmi les païens, et prêchera-t-il aux << Grecs? Que veut-il dire par ces paroles: Vous me cher«< cherez, mais ne me trouverez point; et vous ne pourrez << aller où je suis? Au huitième ou dernier jour de la fête, « qui était le plus solennel, Jésus parut, et s'écria: Que «< celui qui a soif vienne à moi, et boive! Celui qui croit <«< en moi, il sortira de son corps, comme dit l'Écriture, « des ruisseaux d'eau vive. Or il voulait parler de l'esprit « que devaient recevoir ceux qui croient en lui; car l'es<< prit n'avait pas encore été communiqué, parce que « Jésus n'avait pas encore été glorifié. »

Il n'y avait point de source d'eau vive dans le temple; mais il fallait aller puiser à Siloé l'eau dont on avait besoin pour les purifications. Le Christ se déclare ici comme le temple de la nouvelle alliance, d'où des ruisseaux d'eau vive doivent couler dans le cœur de chaque fidèle pour apaiser sa soif. Cette expression et cette image étaient éveillées en lui par la vue du peuple qui, au grand jour de la fête des Tabernacles, s'amusait à puiser de l'eau dans la cour du temple; car Notre-Seigneur rattachait volontiers le fil de ses discours aux objets qu'il avait sous les yeux, pour s'élever de là jusqu'aux vérités les plus sublimes. Pendant les sept jours de la fête, aussi longtemps que le peuple demeurait sous les tentes, on chantait le grand Alleluia, afin de remercier Dieu d'avoir délivré le peuple d'Israël. Le premier jour on immolait treize veaux, douze le second, et ainsi de suite en nombre décroissant: ce qui faisait en tout soixante-dix veaux. De plus, on immolait chaque jour quatorze agneaux. Ces sacrifices avaient pour but d'expier les péchés des soixante-dix nations de

la terre. Le huitième jour on immolait un taureau et sept agneaux. Le prêtre qui faisait la cérémonie était choisi par le sort. Pendant toute la semaine le peuple allait chaque jour en procession autour de l'autel, chantant des psaumes, portant à la main des branches de palmier, de myrte, avec le fruit d'une sorte de figuier qu'on appelait pomme de paradis, en souvenir de la première chute. Les petits enfants eux-mêmes faisaient partie de la procession. Lorsqu'on chantait l'Alleluia, tous élevaient en l'air ces branches et les agitaient avec bruit. Le huitième jour était une fête toute spéciale, et réservée seulement au peuple juif, qui se rendait en foule au temple. Aussi ce jour est-il appelé dans le Lévitique la fête de l'Assemblée, le jour saint et glorieux. Les talmudistes l'appellent le dernier grand jour, le dernier jour bon et joyeux, le grand hosanna. Cet usage a passé chez nous au dimanche des Rameaux ; et de même que nous conservons toute l'année les palmes qui ont été bénies en ce jour, ainsi les Juifs gardaient les lulabim ou branches d'arbre de la fête des Tabernacles. Ils les attachaient avec des fils d'or ou d'argent, et les prenaient avec eux quand ils visitaient les malades ou quand ils allaient au temple.

Pendant les huit jours, un prêtre choisi pour cela allait chaque jour, après le sacrifice du matin, à la source de Siloé puiser dans un vase d'or trois mesures d'eau; puis, partant de là en grande cérémonie, il passait par la porte d'eau, par laquelle Jésus-Christ fit aussi son entrée triomphale. Là il était reçu au son des trompettes, et retournait au temple. Il montait à l'autel, et versait l'eau de la coupe d'or dans un vaisseau d'argent qui était à l'est, tandis qu'à l'ouest était une coupe d'argent où il

y avait du vin. Il versait de l'eau dans le vin et du vin dans l'eau, et offrait ainsi des libations au Seigneur. Pendant ce temps-là le peuple assemblé chantait ces paroles du prophète Isaïe : « Vous puiserez avec joie de l'eau des sources du salut. » Cette cérémonie devait rappeler aux Juifs l'eau miraculeuse que Dieu leur avait donnée dans le désert et les bénédictions de la pluie du ciel, mais surtout, comme le déclare le Talmud, l'effusion du SaintEsprit qui devait avoir lieu au temps du Messie. Les libations de vin se rapportaient à la vendange qui venait de se terminer. Ces usages frappèrent même les païens, qui, trompés par une certaine analogie, crurent y reconnaître les fêtes de leur Bacchus. On peut consulter à ce sujet Plutarque dans son Symposion, livre IV, 5. C'est probablement en voyant arriver la procession du prêtre avec l'eau sainte que le Sauveur dit au peuple : « Que celui qui « a soif vienne à moi, » se déclarant ainsi la source du salut dont Isaïe avait parlé.

« Or beaucoup parmi le peuple, entendant ses discours, << disaient : C'est vraiment le prophète. D'autres disaient : « C'est le Christ. Quelques-uns disaient, au contraire: Le << Christ viendra-t-il donc de Galilée? Quelques-uns d'entre «eux avaient envie de le prendre; cependant personne «ne mit la main sur lui. Les archers retournèrent donc << vers les princes des prêtres et les pharisiens; et ceux-ci « leur ayant dit : Pourquoi ne l'avez-vous pas amené? les «< archers répondirent: Jamais homme n'a parlé comme « cet homme-là. Les pharisiens leur dirent: Êtes-vous « séduits aussi, vous? Il n'y a parmi les sénateurs et les << pharisiens pas un seul homme qui croie en lui. Quant << au peuple, qui ne comprend rien à la loi, il est incor

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«rigible. » Ils cherchaient ainsi à prendre ces hommes par leur côté faible, en flattant leur vanité, et en essayant de leur persuader qu'étant élevés au-dessus de la populace, ils devaient aussi se mettre au-dessus de ses préjugés. « Sur cela Nicodème, l'un d'entre eux, le même qui « était venu la nuit trouver Jésus, leur dit : Notre loi << condamne-t-elle qui que ce soit avant qu'on l'ait en« tendu, et qu'on ait recherché ce qu'il a fait? Ils lui ré«pondirent: Vous êtes donc aussi, vous, un Galiléen? « Étudiez les Écritures, et vous verrez qu'il ne sort point « de prophète de Galilée. »

Nicodème parvint ainsi cette fois, par la considération dont il jouissait, à empêcher l'exécution des desseins criminels qu'avaient formés les pharisiens contre le Sauveur. Par cette démarche éclatante, il se proclamait publiquement le disciple de Jésus, dont il n'avait été jusque-là le partisan qu'en secret. «Chacun retourna donc chez soi; >> car avec ce jour finissait la fête des Tabernacles. <«< Mais « Jésus se retira sur la montagne des Oliviers. >> Comme pendant cette fête, qui attirait à Jérusalem un nombre considérable d'étrangers, personne ne pouvait entrer dans sa maison, beaucoup sans doute avaient dressé leurs tentes hors des murs de la ville, ou sur la montagne des Oliviers. La première nuit de la fête seulement, tous devaient rester dans l'enceinte de la ville, mais l'on ne pouvait rentrer dans sa maison que le huitième jour, après le sacrifice du soir. Il n'y avait que le Sauveur qui n'eût point d'abri au milieu des dangers dont il était menacé, et il passait toutes ses nuits en plein air. Le mont des Oliviers s'élevait à une demi-lieue de Jérusalem, au milieu de la plaine de Cédron, avec ses bois de citronniers, de

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