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principalement Sigfrid et Wolfdiectrich, célèbres, le premier dans la basse, et le second dans la haute Allemagne. Aussi les poëmes héroïques parlent d'eux de la même manière que les anciennes mythologies parlent de leurs dieux, et comme les mythologies plus modernes parlent de Féridun et de Cyrus, de Romulus et de Rémus, et des autres héros qui ont été dans l'antiquité comme les symboles mythologiques du Sauveur promis. La mère de Sigurt, ayant éveillé les soupçons de son mari à cause de son infidélité, fut exposée dans une forêt, et condamnée à y mourir. Là elle mit au monde un fils, et, après l'avoir confié aux vagues enfermé dans une boite de verre, elle mourut au milieu des douleurs de l'enfantement. Le précieux dépôt est jeté sur le rivage de la mer, où les cris de l'enfant attirent une biche, qui l'élève et le nourrit de son lait; si bien qu'au bout de douze mois il était déjà plus fort qu'un enfant de quatre ans. Un forgeron le trouve dans la forêt, l'adopte pour son fils, et lui donne le nom de Sigurt ou Sigfrid. Là il apprend le métier de forgeron; mais déjà à l'âge de neuf ans il laisse bien loin derrière lui tous ses camarades. Un jour enfin il lève un énorme marteau, et brise l'enclume.

Sorti de l'école du forgeron, il se prépare à des actions plus nobles, et commence sa carrière ou ses douze travaux, aidé de douze compagnons, selon le poëme du grand et du petit Jardin des roses. Il combat contre les serpents et les monstres, contre les géants et les nains perfides, et partout il est victorieux. Enfin il entreprend la lutte suprême contre le dragon; il s'empare du trésor que gar dent les douze géants, et après avoir tué ceux-ci il l'em

porte chargé sur cent-vingt chariots. Il délivre Chriemhilt, la femme du soleil, que le dragon maudit tenait captive depuis six mois, et l'épouse, à peu près comme Chrishna, qui sous le nom de Jagannathas, ou maître du monde, tue le monstre au solstice d'été. Mais il est arrivé maintenant à son apogée: son étoile commence à pâlir, et sa vie touche à son terme. Il tombe dans les piéges de ses ennemis; son corps, il est vrai, a reçu du sang du dragon une dureté qui le rend invulnérable; mais pendant qu'il boit de l'eau de la source, à l'endroit où est tombée une feuille de tilleul, il est atteint par la lance meurtrière. Sur son cadavre s'allume la grande guerre qui doit venger sa mort, et dans laquelle périt la race des héros tout entière.

Sigurt, c'est le soleil personnifié dans un héros; c'est le soleil, qui avec ses rayons, comme avec une épée, délivre les filles de la terre, c'est-à-dire les plantes ou les fruits, de l'obscure prison où elles étaient enfermées. C'est lui qui, au commencement du printemps, épouse la Terre, délie la ceinture magique de sa fiancée et lui met au doigt l'anneau enchanté. Le héros est blessé mortellement au solstice d'été, où les jours commencent à décroître. Chaque année aussi, à cette époque, les anciens célébraient avec reconnaissance la mémoire de sa mort et de son sacrifice, en buvant un breuvage appelé Wodans-Minne, et qui dans les temps chrétiens s'est conservé sous le nom de Bénédiction de saint Jean. Mais pendant que le père meurt et disparaît, le fils de la nouvelle époque prend naissance et s'élève au firmament. Ce poëme, et le symbole qu'il renferme, est resté si profondément empreint dans l'imagination du peuple qu'on en retrouve encore, après sa conversion au christianisme,

les principaux traits dans la légende de Geneviève de Brabant et dans celle de Charlemagne.

C'est ainsi que l'attente prophétique du Messie préparait les voies au christianisme parmi les races diverses qui peuplaient la terre. Saisis d'une sorte de commotion électrique, tous les peuples se sentaient emportés vers les lieux où devaient s'accomplir les mystères du salut, comme pour entrer plus facilement dans l'Eglise de la nouvelle alliance. Ce mouvement ne s'arrêta point après l'accomplissement des promesses; mais il sembla prendre, au contraire, une nouvelle énergie; et vers la fin du premier millénaire de l'ère chrétienne, lorsque les Indiens célébraient l'année 4320 du Cali-Yug, ou du quatrième âge, lorsque l'ère du grand empereur seldjoucide Malec Schah commençait, l'on vit les peuples de l'Occident courir en foule vers la ville de Sion pendant plusieurs siècles, afin de conquérir la crèche et le tombeau du Sauveur. Que sont les nations, sinon des enfants que le Tout-Puissant prend par la main, et conduit d'après le plan de son éternelle providence, sans qu'elles sachent même souvent le but où il les mène? L'histoire n'a un sens véritable et profond que lorsqu'on saisit les liens mystérieux qui rattachent la liberté de l'homme à la providence de Dieu.

CHAPITRE XVIII

L'Étoile des rois mages.

Nous lisons dans les Puranas, livres sacrés des Indiens, que Vicramaditya, leur empereur, instruit par les pro

phéties qui annonçaient la naissance d'un enfant miraculeux, envoya vers l'ouest des députés à la recherche de ce fils du ciel. Ceci arriva l'an 4181 après la création, précisément à l'époque où les sages de la Perse regardaient comme accomplie la troisième année de Dieu, connue chez eux sous le nom de Salchodai, et par conséquent la grande période de la rédemption de 4320 années lunaires. C'est alors que, reconnaissant dans la nouvelle étoile qui venait de paraître à l'orient le signe de la venue du Sauveur, ils formèrent une caravane composée des chefs et des représentants de plusieurs tribus, et l'envoyèrent vers la ville des Sept collines, où devait naître, selon leurs anciennes prophéties, le Rédempteur du monde. Ce qui avait frappé leur attention, ce n'était pas seulement ce jubilé mystérieux que les astres célébraient au firmament; ce n'était pas seulement la réapparition de l'étoile mystérieuse après la troisième période de Sirius; ce n'était pas seulement la conjonction de presque toutes les planètes de notre système solaire dans le signe prophétique des Poissons; mais c'était surtout l'apparition d'un phénomène extraordinaire, d'un astre étranger au firmament, comme l'étoile de Tycho-Brahé peut-être, qui parut tout à coup au ciel en 1572. La grandeur apparente de celleci surpassait au commencement toutes les étoiles fixes, même celles de première grandeur, Syrius lui-même, et la Lyre, et Jupiter, quoique celui-ci fùt alors très-près de la terre; de sorte que sa lumière approchait beaucoup de celle de Vénus, lorsque cette dernière étoile est voisine de notre planète et lui présente son disque tout entier.

Cet astre fut visible dès le commencement avec cette étendue et cet éclat, comme s'il eût atteint tout d'un

coup ses dimensions. Il conserva cette splendeur pendant tout le mois de novembre, de sorte que beaucoup d'honmes doués d'une vue pénétrante purent le voir clairement en plein jour, même à midi, ce qui n'a lieu pour aucune autre étoile, excepté pour Vénus. Bien plus, pendant la nuit, lorsque les nuages cachaient les autres étoiles, on pouvait encore l'apercevoir, pourvu cependant qu'ils ne fussent pas trop épais. Il ne conserva pas ses dimensions pendant toute sa durée, mais après avoir décru peu à peu il disparut entièrement. Pendant qu'il fut visible au firmament, sa lumière ne montra pas toujours la même couleur. Au commencement, lorsqu'il paraissait égal en grandeur à Vénus et à Jupiter, sa lumière était blanche, claire, douce et d'un aspect agréable comme celle de ces deux planètes. Elle prit plus tard comme une teinte jaunatre, et vers le printemps de 1573 elle devint rouge à peu près comme celle de Mars. Vers la fin du printemps elle prit la teinte bleuâtre de Saturne et la conserva presque jusqu'à sa disparition, de telle sorte cependant que cette nuance devint plus trouble à mesure qu'elle approchait de sa fin. Sa lumière scintillait comme celle des étoiles fixes. (Plaff., l'Homme et les Étoiles.)

Telle était cette étoile de Tycho - Brahé qui, comme celle des sages de l'Orient, apparut tout à coup au milieu de la voie lactée, et excita l'étonnement du monde entier. Trente-deux ans plus tard elle fut suivie par l'étoile de Kepler, qui parut près de l'écliptique, dans le point mème de cette grande constellation que le monde avait admirée au temps même de la naissance de Jésus-Christ. Cette étoile resta plus longtemps au firmament que la première : elle fut découverte par Brunowsky, disciple de Kepler.

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