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rieur est remplacé tous les sept mille ans par un nouveau monde; et qu'après cinquante mille ans les cieux font place à un ciel nouveau. C'est là, disent-ils, ce qu'Adam a transmis à Seth, et qui de Seth est parvenu aux patriarches des Hébreux. Cette tradition a été plus tard confirmée par Moïse, et nous est indiquée par les six jours de la création, qui signifient six mille ans, selon la parole du Psalmiste: «Mille ans sont un jour du Seigneur. » Et de même que la création s'est accomplie en sept jours, et que la rédemption s'accomplira en sept périodes; ainsi, selon les anciens et quelques mystiques du xme siècle, sept eons ou âges partageront le règne futur du SaintEsprit, jusqu'à ce que les sept sceaux de l'Apocalypse nous soient ouverts. (Euthimius, Bibl., p. xix, p. 243. Joachim Abbas, Liber concordiarum, 3. Rhenferd,

de Sæculo futuro dissert. 2.)

La terre elle-même présente dans sa forme une ellipse, et tous les corps célestes décrivent dans leurs mouvements la même figure. Or le temps et l'espace sont des notions corrélatives. Il n'est donc pas étonnant que le temps aussi trace comme une ellipse, et que, partant de l'éternité, il forme comme une spirale composée de sept anneaux immenses, jusqu'à ce qu'il aboutisse à l'éternité, d'où il est parti. Les anciens aussi partageaient la terre en sept iles, ou en sept zones correspondant aux cercles des planètes. Les Pères de l'Eglise eux-mêmes, surtout ceux des premiers siècles, avaient presque tous, après les Juifs, adopté cette opinion, que la terre doit durer six mille ans, seront suivis d'un grand sabbat ou d'une époque de paix et de bonheur; et l'on était persuadé alors que Moïse avait consigné cette révélation dans un livre intitulé: La Petite

qui

Genėse. C'est ainsi que s'expliquent entre autres saint Justin, ou l'auteur des Questions, et saint Irénée, qui écrit dans son livre des Herésies (v. 28) que le monde a été créé en six jours, et qu'il atteindra sa perfection en six autres jours, c'est-à-dire en six mille ans. L'épître attribuée à saint Barnabé, saint Hippolyte, Victorin, vers la fin du me siècle, et Lactance surtout, sont trèsexplicites sur ce point. Saint Hilaire de Poitiers et saint Jérôme comparent le monde à un grand jour où une heure est cinq siècles. Saint Justin, dans son dialogue avec Triphon (81), et les Rabbins, dans le livre Bereschith rabba (xix, 14), rapportant le passage du Psalmiste, qui compare un jour à mille ans, le confirment par un autre passage du livre de la Genèse (ch. п, vers. 17), où Dieu dit à Adam : « Le jour où tu mangeras de cet arbre, << tu mourras de mort. » Or Adam mourut âgé de 930 ans. Et David ne chante-t-il pas aussi : « Un jour passé « sous vos portiques, Seigneur, vaut mieux que mille <«< autres jours. » La tradition chrétienne des premiers siècles ne diffère de celle des Juifs qu'en ce qu'elle place l'apparition du Christ non dans le cours du quatrième millénaire, mais dans le cours du sixième. De même que les apôtres, du vivant de Notre-Seigneur, étaient persuadés qu'il allait se manifester bientôt dans sa gloire, et le pressaient souvent de fonder son royaume tel qu'ils se le représentaient, ainsi les chrétiens venus du judaïsme. après la mort de Jésus-Christ, se consolaient de l'état et de l'abjection où l'Eglise était réduite par l'espoir que le Messie reparaitrait bientôt dans tout l'éclat de sa majesté, porté par les nuages du ciel, pour vaincre l'Antechrist, c'est-à-dire le paganisme, fonder son royaume de mille

ans, et donner à ses disciples, avec tous les trésors du monde, le pouvoir sur les Gentils. Aussi ne voulaient-ils pas d'abord qu'on admit ceux-ci parmi les prosélytes de la nouvelle loi.

CHAPITRE II

Attente du Verbe ou Logos au milieu des temps,
an quatrième jour du monde.

Nous lisons dans le Sohar, commentant la Genèse, qu'au quatrième jour du monde le Messie s'unira comme un fiancé avec l'Église d'Israël. Nous trouvons la même chose dans le Bereschith rabba: «R. Abba, contemporain « de Simon ben Jochaï, à qui l'on attribue le Sohar, « étant un jour à l'école, entendit une voix qui lui cria : «Abba! Abba!-Quelle est cette voix? demanda-t-il. — « Je suis Élie le prophète, et je viens te découvrir une «< chose que tu désires depuis longtemps savoir: Tu cher«ches quels seront les signes qui annonceront le Messie; << les voici : Toute la terre obéira aux Romains; l'ancienne « religion tombera en ruines; les peuples se soulèveront «< contre leurs rois, les ignorants contre les sages, les << accusés contre leurs juges, les méchants contre les «bons, et les enfants contre leurs parents. Le Messie sera « d'abord inconnu, puis il souffrira beaucoup, et on le « fera mourir.- Seigneur, dit Abba, je ne sais pas en«core quand ces jours arriveront. Élie répondit : Quatre << mille ans après la création du monde; mais je ne sais «si ce sera au commencement ou à la fin des mille ans

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« qui suivront. Ou naîtra le Messie?- Près du tom« beau de Rachel. » Nous lisons aussi dans le Petit Bereschith rabba sur le XLIX chapitre de la Genèse (v. 8): « Juda est né le quatrième parmi ses frères; les corps « célestes ont été créés aussi le quatrième jour; et il est << écrit du Messie au psaume LXXXIX, vers. 37: Son trône «<est devant moi comme le soleil. »

Nous lisons encore dans le Targum de Jérusalem (Exod. Parascha Bo): « Dans la quatrième nuit, lorsque la terre « aura parcouru l'espace de temps après lequel doit s'ac«< complir la rédemption, et lorsque le joug de fer sera « brisé, Moïse sortira du désert, et le Roi-Messie sortira de << Rome et se manifestera. » Le joug de fer dont il est ici parlé, c'est l'empire romain, ou la quatrième monarchie du monde; c'est le quatrième âge depuis la rédemption ou, d'après les traditions juives, le quatrième millénaire, après lequel doit paraître le Rédempteur. Il est remarquable que l'incarnation du Verbe s'est accomplie précisément au quatrième jour, c'est-à-dire au milieu de la grande semaine. Au reste, les passages que nous venons de citer ne sont pas les seuls que nous aient laissés les docteurs juifs. Nous trouvons la même idée exprimée dans plusieurs autres ouvrages des rabbins; de sorte que nous pouvons la considérer comme le reflet d'une tradition prophétique.

Les Perses attendaient aussi celui qui devait écraser le serpent au quatrième jour de l'histoire du monde, c'està-dire à la fin de la troisième année de Dieu. Or chacune de ces années était composée de 1440 ans, ce qui place la rédemption à l'an 4320. 1440 années de 365 jours 1,4 sont égales à 1461 ans de 360 jours. Or 4461 ans de

Nabonassar, ou de 365 jours, équivalent à 1460 années juliennes; et c'est là la période intercalaire des Égyptiens connue sous le nom de période sothiaque, ou le grand cycle du Phénix, dont Tacite fait mention dans ses Annales (vi, 28). De même en effet que 4 fois 7 jours font un mois, 4 saisons une année, 4 ans une période bissextile ordinaire; ainsi 4 fois 365 ans faisaient une grande période caniculaire. C'est alors qu'avec l'excédant de 6 heures qui restaient en plus chaque année on intercalait une année entière de 365 jours. Chez les Grecs, au contraire, après chaque olympiade, composée de 4 ans, on intercalait un jour, tandis que chez les Perses on intercalait un mois après chaque période de 120 ans. Après cette grande période caniculaire commençait une nouvelle époque et comme une résurrection du monde. Aussi les Perses croyaient que, lorsque le grand chien regardera le monde, le jour de la résurrection luira sur la terre; et lorsqu'ils étaient sur le point de mourir, on leur présentait un chien comme symbole de l'immortalité. Aussi trouvons-nous un grand nombre de chiens sculptés sur le tombeau de Darius Hystaspe, dans le Farsistan. (Creuzer, Symbolique, table 32).

Les Égyptiens, dans leurs calculs, comptaient trois de ces périodes caniculaires de 1460 années solaires. Anubis Sirtius, vainqueur de Typhon ie dragon enflammé, était lui-même au ciel le symbole de celui qui devait 'écraser le serpent; son apparition était pour eux ce que fut pour les mages la grande conjonction des planètes ou l'étoile du Messie. Avec la naissance du divin Messie commença pour l'Égypte la nouvelle lumière, qui en se levant fit éclore aussi le quatrième âge de l'histoire du monde. Censorinus, dans

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