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mention des Cóμɛvo, ou des metuentes Judaicæ religionis, c'est-à-dire de ceux qui croient en un seul Dieu et observent le sabbat. On peut s'en convaincre en lisant Ovide, Juvénal, Tacite et Appien. L'état de décadence où était tombé le paganisme avait inspiré aux hommes le désir et l'attrait d'une religion plus pure, et le monothéisme juif pouvait en partie satisfaire ce besoin. C'est là aussi ce qui explique la propagation rapide du culte de Mithras dans l'empire romain. Dieu voulait par là préparer les voies à l'introduction du christianisme, qui aurait trouvé peutêtre plus d'obstacles encore si le polythéisme n'avait été ébranlé déjà par la connaissance d'une théologie moins grossière.

Paul jouissait à Rome d'une demi-liberté, car il put se loger dans une hôtellerie avec le soldat qui lui servait de gardien et qui répondait de lui sur sa vie. Il pouvait aussi recevoir les visites des siens, faveur qui n'était accordée qu'à des personnages considérables, et qu'il doit probablement en grande partie au centurion qui l'avait accompagné pendant la traversée, et qui, dans le naufrage du vaisseau, défendit la vie de Paul et des autres prisonniers contre les légionnaires romains.

CHAPITRE XLIII

Epitre aux Éphésiens. Seconde Epitre à Timothée.

Paul, réduit pendant le temps de sa captivité à une inaction qui pesait à son zèle, écrivit un grand nombre de lettres, qu'il envoya dans les diverses contrées de la

chrétienté. La première fut celle aux Éphésiens ou aux Laodicéens, ainsi appelée parce qu'elle devait circuler parmi tous les fidèles d'Asie. Tychique était chargé de la porter. Bientôt après, il écrivit la seconde Épitre à Timothée. Il était accusé d'avoir violé le sanctuaire, ce qui entrainait la peine capitale. Il se plaint dans cette Épitre d'avoir été délaissé par ses amis dès son premier interrogatoire il dit que Damas est parti pour Thessalonique, Crescence pour la Galatie, Tite pour la Dalmatie, Tychique pour Ephèse, et qu'il n'a maintenant que Luc près de lui; qu'Eraste est resté à Corinthe, et que les députés envoyés par les villes d'Asie pour le consoler et l'assister avaient dû laisser malade à Milet Trophime, qui avait donné occasion à sa captivité et qui devait jouer le principal rôle dans son procès.

Il dit encore qu'Alexandre le poursuit avec acharnement devant ses juges; que sa condamnation approche peutêtre; et il appelle près de lui, pour l'hiver suivant, son fidèle disciple Timothée et Marc, avec qui il s'était réconcilié. Il donne à Timothée des instructions sur la manière dont il doit gouverner son troupeau. Il lui recommande surtout d'avoir les yeux sur la doctrine erronée d'Hyménée et de Philet, qui, se plaçant déjà, par une anticipation singulière, au point de vue des mythiques modernes, niaient la résurrection et la béatitude futures, prétendant que l'une et l'autre consistaient à bien saisir et à réaliser ici-bas l'idéal de la vie présente. Ils avaient déjà infecté de leur erreur les Corinthiens. Cette lettre était aussi destinée aux Éphésiens, ou du moins Timothée devait aller à Éphèse. Paul écrivit ces deux épîtres dans la dernière moitié de la première année de sa captivité, l'an 56.

CHAPITRE XLIV

Épitre à Philémon, aux Colossiens, et aux Philippiens.

Plus tard, lorsque Tychique, porteur de la lettre aux Éphésiens, fut de retour à Rome, et que Timothée eut rejoint saint Paul, celui-ci écrivit sa lettre aux Colossiens en Phrygie, où il n'avait jamais été lui-même. Mais il l'avait jugée nécessaire sur le rapport d'un esclave nommé Onésime, qui s'était échappé de chez son maître et qu'il avait converti à Rome. Il la remit à Tychique avec une lettre de recommandation pour Onésime, adressée à Philémon, son maître; et Tychique, qui avait déjà fait le voyage d'Asie, repartit, accompagné cette fois de l'esclave converti. Dans les Épitres aux Colossiens et aux Éphésiens, de même que dans les deux lettres à Timothée, l'Apôtre cherche à prévenir les fidèles contre les erreurs des gnostiques, qu'il appelle démologie, culte des anges et philosophie, parce qu'elles tiraient leur source des systèmes chaldéens ou des doctrines du Zendavesta sur les esprits. C'est de là qu'elles cherchaient à pénétrer par les gnostiques dans le sein du christianisme, de même qu'elles avaient trouvé accès dans le mosaïsme par la cabale, et dans le paganisme par le néoplatonisme. Ces deux épîtres furent écrites au milieu de l'an 57. L'Apôtre écrivit presque en même temps celle aux Philippiens, qui fut portée par Épaphrodite, et dans laquelle, après les avoir remerciés des secours qu'ils lui avaient envoyés, il exprime l'espoir d'être bientôt délivré, et de pouvoir retourner chez eux. Il avait déjà, dans cette espérance, retenu son loge

ment chez Philémon, à Colosse, dans la lettre qu'il lui avait écrite. Il pense à leur envoyer bientôt Timothée, pour aller ensuite lui-même à Philippe.

CHAPITRE XLV

Épitre aux Hébreux.

Paul, une fois certain d'être absous, écrivit sa lettre aux Hébreux, qu'il adressa aux chrétiens juifs de la Palestine, où il voulait venir encore une fois, en passant par Philippe de Macédoine et l'Asie Mineure, par la Phrygie, où était Colosse, sans toucher Éphèse ni Milet. Dans cette épître, il parcourt l'histoire du peuple de Dieu, et explique aux Hébreux ce que signifiait le grand prêtre, afin de les amener à croire en Jésus-Christ. Il cherche à les prémunir contre l'apostasie, contre le crime de ceux qui passaient du christianisme au judaïsme, comme les Ébionites et les Nazaréens. Il parle aussi de la création des Eons par le Verbe (1, 2; - XI, 3). Cette épître est pour les Juifs ce qu'était pour les paiens l'Épître aux Romains. Toutes les deux forment la partie proprement dogmatique, et par conséquent la partie la plus importante des épitres des apôtres, parce qu'elles embrassent tout un ensemble de doctrines, sans toucher presque aux points accessoires. De même que dans l'Épître aux Romains saint Paul cherche à élever les païens par la foi jusqu'au royaume de Dieu, ainsi dans celle aux Hébreux il explique aux Juifs le rapport de l'ancienne alliance et de ses figures au Christ, grand prêtre céleste, et à son Testament. Il s'étend sur le

sens du christianisme, sur la vocation sublime de son fondateur, objet de la foi et des espérances de tous les patriarches et des prophètes, qui sont morts en contemplant sa venue future. Il explique comment l'accomplissement de ces espérances donne aux disciples du Christ une position bien plus élevée que n'avait fait jusqu'ici la profession du mosaïsme, et comment le sang du Christ, Fils unique du Père, est bien au-dessus du sang des victimes. Cette Épître aux Hébreux, écrite au commencement de l'an 58, est le dernier document biblique que nous possédions relativement à saint Paul. Avec sa délivrance, après deux ans de captivité à Rome, finit le récit des Actes des apôtres. Le but final, en effet, des missions entreprises par les deux princes des apôtres était la conversion de cette capitale du monde. Il fallait que le centre de l'Église et de toute l'histoire fût transporté dans la métropole de l'Occident, et que Pierre pût de là gouverner toute l'Église comme primat, et adresser au monde ses deux brefs apostoliques. Ce résultat une fois obtenu, le christianisme avait trouvé le centre d'où il pouvait se répandre et s'affermir au loin. Aussi saint Luc termine les Actes des apôtres avec la première arrivée de son maître à Rome.

CHAPITRE XLVI

Épitre de saint Jacques.

Saint Jacques écrivit son épître l'an 59 aux douze tribus d'Israël répandues parmi les Gentils. Car, comme évêque de Jérusalem, il était regardé par les Hébreux comme le

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