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raire du temps de l'empereur Claude, trouvée dans les

catacombes, et qui porte l'inscription suivante :

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C'est-à-dire Faustus, affranchi d'Antonia, femme de Néron Claudius Drusus, a acheté le jus ollarum, ou le droit de placer dans un lieu déterminé des urnes de famille, d'un nommé Jucundus, qui, comme chrétien, ne voulait plus s'en servir, parce que les fidèles cherchaient à se séparer des païens non-seulement pendant la vie, mais encore dans leurs cimetières après la mort. L'acheteur, Faustus, et son fils ainé défunt (patris primigenti, Drusus sont encore païens, comme l'indique l'inscription: Dis manibus. Nous pouvons donc ajouter le nom de Jucundus à celui des premiers fidèles de Rome que saint Paul cite dans son Epitre aux Romains. Orose vu, 6, rapporte que cette persécution des chrétiens eut lieu la neuvième année de l'empereur Claude, c'est-à-dire l'an 49.

Paul, après la fin du synode, avait parcouru l'Asie Mineure, et était venu à Corinthe dans l'hiver de 49 à 50. Il y resta un an et demi et comme Aquilas tissait des tentes, et que Paul connaissait aussi ce métier, qui était très-lucratif à cette époque, parce qu'on

se servait de tentes non-seulement dans les camps, mais encore dans les pèlerinages, et mème en guise d'auberge, lorsqu'on n'en trouvait point sur sa route, il travailla chez lui pendant sept ans pour gagner sa vie. Car la pénurie où se trouvaient les communautés chrétiennes lors de leur première organisation, ne lui permettait pas de vivre de l'autel, c'est-à-dire des contributions des fidèles, et de vaquer uniquement aux fonctions de son ministère. Cependant il prêchait tous les jours de sabbat dans la synagogue. Ce furent les Philippiens qui pourvurent à sa subsistance jusqu'à Thessalonique: ils l'aidèrent même encore pendant son séjour à Corinthe, comme il le dit dans sa seconde Épître aux Corinthiens, xi, 10. Et même, plus tard, lorsqu'il était en prison à Rome, ils lui envoyèrent leurs aumônes, ce dont il les remercie d'une manière si touchante dans son Épître. Mais bien souvent aussi les moyens leur manquaient; et il nous avoue luimême que plus d'une fois il souffrit la faim et la pauvreté. Les Corinthiens, d'ailleurs, n'étaient pas les chrétiens les plus édifiants à cette époque, comme la suite ne tarda pas à le prouver; de sorte qu'ils laissaient le grand Apôtre dans le dénùment.

Une grande famine désola de nouveau toutes les contrées dans les années 49 et 50, comme nous l'apprennent Tacite et Orose; et c'est pour cela sans doute que saint Paul était obligé de gagner sa vie en travaillant des mains. Eusèbe nous annonce dans sa Chronique, à la neuvième année de Claude, que la disette fut extrême en Grèce; ce qui n'est pas étonnant, puisque c'était déjà la troisième sous le règne de cet empereur. La première avait duré deux ans, et celle-ci dura plus longtemps encore.

T. III.

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CHAPITRE XXVIII

Première et seconde Épitre aux Thessaloniciens. Paul devant le tribunal du proconsul Gallien.

Paul écrivit de Corinthe, l'an 50, sa première Epitre aux Thessaloniciens. C'est le document le plus ancien dans le canon du Nouveau Testament. Silas et Timothée étaient déjà venus de Béroé le trouver à Corinthe. Un passage de son Épître aux Romains (xv, 19) semble indiquer qu'il alla prêcher l'Évangile jusqu'en Illyrie, et qu'il revint ensuite à Corinthe. Pendant que Gallion, frère du philosophe Sénèque, avec qui, d'après la tradition, Pierre et Paul eurent plus tard quelques relations à Rome, était gouverneur d'Achaïe, les Juifs, irrités contre Paul, le trainèrent devant son tribunal. Gallion est appelé ici proconsul d'Achaïe, de même que Sergius Paulus dans l'ile de Chypre. Il n'y avait de proconsuls que dans les provinces sénatoriales. L'Achaïe, c'est-à-dire l'Hellade et le Péloponnèse, était encore sous Auguste une province de ce genre. Mais sous Tibère elle devint province impériale, et fut gouvernée par des procureurs, comme nous le lisons dans les Annales de Tacite (1, 76). Claude néanmoins, d'après Suétone, rendit cette province au sénat romain l'an de Rome 797, ou 44 après Jésus-Christ. Cet état de choses ne dura qu'environ dix ans; car l'empereur Néron déclara l'Achaïe libre, et le sénat romain perdit ainsi de nouveau cette province jusqu'au temps de Vespasien. C'est donc avec raison que Gallion est nommé ici proconsul.

Sénèque, dans sa 104e Épitre, parle de ce séjour de son frère en Achaïe, et dans la préface du quatrième livre de ses Questions il vante sa modération et sa modestie. Stace en parle de la même manière, ainsi que Tacite, ce modèle d'impartialité historique. Or tous ces témoignages confirment le récit de saint Luc. Le proconsul donc, ayant à juger comme un novateur en religion l'apôtre saint Paul, le plus grand orateur de son temps, crut qu'il ne lui appartenait point de se mêler à des débats théologiques, mais qu'il valait mieux laisser l'Église arranger elle-même ses propres affaires. Il renvoya donc, avec une sentence rendue dans ce sens, les accusateurs du grand Apôtre. Cependant un grand nombre avaient embrassé la foi à Corinthe, entre autres Crispus et Sosthène, tous deux chefs de synagogue; Titus Justus, païen, craignant Dieu, dont la maison touchait une des synagogues de Corinthe; Eraste, la famille Stephanas, et Caïus, qui tenait une auberge. Une année plus tard, c'est-à-dire l'an 51, saint Paul écrivit, conjointement avec Silas et Timothée, sa seconde Epitre aux Thessaloniciens; car il avait appris qu'on faisait circuler sous son nom à Thessalonique une lettre dont il n'était pas l'auteur.

CHAPITRE XXIX

Épitre de saint Paul à Tite.

Paul était arrivé à Corinthe l'an 49; il en partit dixhuit mois après, et s'embarqua au mois de mars 51, à

Cenchrée, pour la Syrie. La traversée fut orageuse et l'une de celles probablement où il fit naufrage. Ayant abordé dans l'ile de Crète, il y laissa comme évêque Tite, son compagnon, et se rendit à Ephèse, où il écrivit sa lettre à Tite, qu'il lui envoya par Zénas, docteur de la loi, et Apollon, disciple de Jean. C'était un habitant d'Alexandrie nouvellement converti, très - savant dans les saintes Écritures, et qui de l'ile de Crète se rendit à Corinthe. Dans cette lettre, il donnait rendez-vous à son disciple chéri pour l'hiver prochain à Nicopolis, petite ville située entre Antioche et Tarse, près de Mopsueste, sur le champ de bataille d'Issus, et c'est de cette circonstance qu'elle tirait son nom. Paul s'embarqua de nouveau pour Césarée, et se rendit à Jérusalem pour les fêtes de Pàques, qui étaient cette année-là du 18 au 25 avril. C'était la quatrième fois qu'il y allait depuis sa conversion. Il revint après à Antioche, parcourut toutes les villes de la Galatie et de la Phrygie, passa l'hiver de 51 à 52 à Nicopolis, comme il se l'était proposé; puis deux ans et trois mois à Ephèse, jusqu'au mois d'avril de l'année 54. Au milieu des débris de cette ville, autrefois si célèbre, le souvenir du séjour qu'y fit saint Paul s'est conservé jusque aujourd'hui dans le nom du petit village d'Aya-Soluk.

CHAPITRE XXX

Épître aux Galates.

C'est d'Ephèse que saint Paul écrivit, vers l'an 52, son épitre aux Galates, où il proclame, contre les judaïsants,

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