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Hélène à Thyatire, et la nomme Jézabel, parce que, comme l'ancienne reine de Samarie, elle était de Tyr, et que, comme elle, elle entrainait le peuple dans une fausse religion. La tradition rapporte qu'à Rome Simon, voulant donner un défi au Christ, essaya de voler en l'air en présence des deux apôtres Pierre et Paul; mais que, ceuxci s'étant mis en prière, il tomba à terre, et que Satan lui rompit le cou. Saint Justin raconte dans son Apologie (c. xxvi) que les Romains lui avaient érigé une colonne comme à un dieu. Suétone raconte dans sa Vie de Néron, qu'un homme s'étant enlevé en l'air, en présence de cet empereur, tomba par terre et arrosa le sol de son sang. Un autre auteur païen du même temps, Dion Chrysostome, qui était en grande considération à la cour de Trajan, écrit aussi que Néron entretint longtemps un homme qui prétendait pouvoir, à l'aide d'un art mystérieux, voler en l'air. Or on trouva à Rome une colonne avec cette inscription: Semoni Sanco Deo Fidio. Cette colonne était consacrée à l'Hercule samnite ou au dieu des traités, auquel les Étrusques attribuaient la douzième région du ciel. En 1574 on déterra une autre statue semblable. La légende, s'emparant de ces deux faits, crut qu'il fallait lire Simoni Sancto Dei Filio. Et c'est ainsi que s'est établie la croyance que Simon le Magicien avait volé en l'air à Rome, quoique probablement il ne soit jamais venu dans cette ville. Mais sa secte, la plus ancienne des hérésies depuis le christianisme, se maintint sous ce nom quelque temps encore. Nous trouvons dans les livres des rabbins que ces hérétiques vinrent trouver un rabbin en le priant de leur donner un chef. C'est que leur doctrine, en effet, avait au fond beaucoup de rap

port avec la cabale juive, et elle passa dans le gnosticisme, qui, s'emparant de la doctrine du système des émanations, chercha à réunir le paganisme avec le christianisme.

CHAPITRE X

Le diacre Philippe.

de

Le diacre Philippe partit de Samarie, et l'ange du Seigneur le conduisit sur la route qui mène, au midi, Jérusalem à Gaza. On voyait en cette ville l'accomplissement de la prophétie qui annonçait qu'elle serait dévastée. En effet, après avoir été pillée sous Nabuchodonosor, elle fut prise de nouveau et détruite quatre-vingt-quatorze ans avant Jésus-Christ par Alexandre Jannée, après un siége d'un an. Rebâtie et fortifiée par le général romain Gabinius et par le roi Hérode, elle fut réduite de nouveau en cendres par les Juifs, l'an 65 après Jésus-Christ. Si donc saint Luc écrit en cette occasion que la ville était déserte, c'est un indice que les Actes des apôtres n'ont été rédigés qu'après la guerre des Juifs, à moins que l'on applique ces paroles non à la ville elle-même, mais au chemin qui y mène. Et en effet, entre les trois ou quatre routes qui conduisent de Jérusalem à Gaza, il en est une qui traverse le désert. La tradition du pays désigne les environs de Bethzur, à vingt milles de Jérusalenr, comme le lieu où le diacre Philippe rencontra le chambellan de la reine Candace. Cette route déserte est encore aujourd'hui ce qu'elle était alors, car entre Beitgibrin et Gaza on n'aper

çoit ni villages ni habitations fixes, mais seulement des tentes où demeurent des Arabes nomades.

Il existe encore sur la route de Gaza, dans la vallée de Térébinthe, une source qui, d'après la légende, est sortie de la mâchoire de l'âne de Samson. C'est là que le diacre rencontra un seigneur d'Éthiopie, chambelian et trésorier de la reine Candace, qui était venu à Jérusalem comme prosélyte pour adorer le Seigneur, et qui s'en retournait sur son char. Il lisait haut un chapitre du prophète Isaïe, qu'il avait peine à comprendre. Il était rendu précisément au verset 7 du chap. LIII, qui a rapport aux souffrances du Messie. C'est alors que, par une disposition merveilleuse de la Providence, Philippe le rencontra, le convertit et le baptisa sur-le-champ. C'est d'Ethiopie ou de Méroë que, selon la tradition, la reine de Saba était venue trouver Salomon. Méroë, en effet, était gouvernée par des femmes, et Hendaque ou Candace était, d'après Pline, le nom dont on les appelait. La reine de Saba est appelée Makueda par les Abyssiniens, et leurs princes prétendent encore aujourd'hui descendre de Menilebek, qu'elle eut, dit-on, du roi Salomon; comme aussi ils font remonter leur conversion au diacre Philippe et à l'eunuque de la reine Candace, qu'il baptisa. Ces populations sont aujourd'hui infectées de l'hérésie d'Eutychès. L'esprit du Seigneur enleva Philippe, et, disparaissant aux yeux du chambellan, qu'il venait de baptiser, il fut retrouvé à Asdod, et prêcha l'Evangile dans toutes les villes du pays des Philistins jusqu'à Césarée. C'est là que saint Luc le rencontra l'an 55 après Jésus-Christ; et nous aurons occasion plus tard de connaître cet homme humble et simple, qui devint évangéliste.

CHAPITRE XI

Conversion de Saul.

Saul cependant respirait la haine et le meurtre contre les disciples du Seigneur, qui commençaient à se répandre parmi les Gentils. Il était Juif de la tribu de Benjamin, mais né en Cilicie, à Tarse, la ville de Persée et de Bellérophon. Tarse était, dès les temps les plus anciens, célèbre par sa civilisation et par les mythes qui se rattachaient à elle. Elle passait pour avoir été fondée par Triptolème lorsqu'il allait d'Argos chercher Io. D'autres lui donnaient pour fondateur Sardanapale, l'Hercule assyrien. D'autres encore Persée, qui y était honoré comme dieu. C'était à Tarse que, d'après la mythologie, le Pégase de Bellerophon s'était brisé le pied. On y honorait d'un culte particulier le soleil, la lune et Cérès; et, d'après le témoignage de Strabon, la science, la philosophie et les beaux-arts y étaient cultivés à cette époque plus encore qu'à Athènes, à Alexandrie ou dans toute autre ville du monde. C'est pour cela que le réformateur du paganisme, Apollonius de Tyane, y établit son école. C'est là que Saul avait pris des leçons de philosophie et d'éloquence; de sorte que Longin, auteur païen, put le comparer à Démosthène, à Lysias, à Isocrate, à Xénophon, aux plus grands orateurs de l'antiquité. Nous trouvons dans ses épitres et dans ses discours des citations d'Épiménide, d'Aratus son compatriote, et de Ménandre; et ils trahissent de temps en temps des reflets de Philon, son contemporain, qui font penser involontairement à cette parole: Aut Plato philonisat, aut Philo platonisat.

Feu de temps après la mort de Jésus-Christ, il était venu à Jérusalem pour assister comme pharisien aux leçons de Gamaliel dans la grande académie des rabbins, qui réunissait à cette époque mille jeunes gens, dont la moitié étaient instruits dans la loi et dans les ouvrages des Grecs. Elevé ainsi dès sa jeunesse dans la science des paiens et des Juifs, il se crut appelé par son talent à combattre la doctrine du Messie et à soutenir l'honneur du mosaïsme avec toute la puissance dont il pouvait disposer. Il avait la nature impétueuse de Benjamin, son ancêtre ; il entrait dans les maisons, jetait en prison les hommes et les femmes, les faisait châtier, à quelque synagogue qu'ils appartinssent; car il avait reçu pour cela les pleins pouvoirs des grands prêtres, et il les forçait à maudire le Christ, comme il l'avoue lui-même. (Act., xvi, 40) II n'avait point connu personnellement Jésus-Christ, ni étudié sa doctrine. Son zèle n'était donc qu'une fureur aveugle, par laquelle il espérait peut-être se ménager une haute position parmi ses compatriotes; d'autant plus qu'il était sans contredit le disciple le plus distingué de Gamaliel. Dans son zèle il alla jusqu'à persécuter les chrétiens dans les villes étrangères. Il avait mème obtenu du grand conseil des pleins pouvoirs et des lettres pour les synagogues de Damas. Mais Dieu avait d'autres desseins sur lui. C'est précisément dans ce voyage à Damas, le 25 janvier de l'an 33, en plein midi, que Saul, frappé tout à coup par un rayon de la grâce, fut renversé par terre et se releva chrétien. Le Sauveur lui avait apparu; et cette manifestation surnaturelle du Christ avait tout à la fois frappé de cécité son œil extérieur, et allumé dans son intérieur une lumière céleste, par suite de laquelle il put

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