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Seigneur dans l'apostolat trente-cinq ans, et fut par conséquent décapité à l'àge de soixante-douze ans. Eusèbe, qui eut à son service la bibliothèque de cet évêque Alexandre d'Élia Capitolina, auquel se rattache la tradition sur la véritable année de la naissance de Jésus-Christ, dit dans sa Chronique, à la 203 olympiade et la 19° année de l'empereur Tibère : « Étienne est lapidé, et Saul con« verti au Christ. » Ce passage, il est vrai, ne se trouve plus dans le texte arménien; mais il est cité par le diacre Euthalius, qui vivait au ve ou ve siècle; et la mort du premier martyr devait certainement avoir laissé assez de souvenirs dans le pays pour qu'on ne l'oubliàt pas. La mort d'Étienne eut donc lieu, d'après la tradition de l'Église, le 26 décembre de l'an 32, et la conversion de Saul le 25 janvier de l'an 33 après Jésus-Christ. La prière du saint martyr ne tarda pas, comme on le voit, à produire son effet, et son sang eut bientôt suscité l'homme qui devait le remplacer. Comme les Juifs avaient coutume d'exécuter les criminels aux jours de grande fête, c'est à la fête de la Dédicace du temple que saint Étienne aura été lapidé. Il fut enseveli par des hommes craignant Dieu, qui célébrèrent ses funérailles avec un grand deuil, tandis qu'ordinairement, comme on l'a vu plus haut, les suppliciés étaient enterrés, avec les instruments de leur supplice, dans un lieu particulier, désigné par le sanhédrin.

CHAPITRE VIII

Dispersion des messagers de la foi.

Mais en ces jours il s'éleva encore une grande persé«cution contre l'Église de Jérusalem; et tous, à l'excep«tion des apôtres, furent dispersés dans toutes les régions «de la Judée et de Samarie; quelques-uns même allèrent << jusqu'en Phénicie, à Cypre et à Antioche, annonçaut « partout la bonne nouvelle du salut; » de sorte que cette épreuve ne servit qu'à répandre l'Evangile. Cependant les Galiléens restèrent fidèles aux disciples du Christ, comme on peut le conjecturer par certains passages des rabbins, qui accusent les hérétiques, c'est-à-dire les chrétiens, d'avoir ensorcelé le R. Chanina. Les anciens Juifs reprochent aussi aux habitants de Capharnaïm et de Magdala leur adultère, ce qui, dans leur langage, signifie l'apostasie de la loi mosaïque. Mais lorsque les Juifs, après la ruine de Jérusalem, se furent retirés en Galilée, les chrétiens durent céder devant leur nombre et leur acharnement. Il leur fut défendu, sous peine de mort, de rester dans aucune des villes qui leur étaient devenues saintes par le séjour et les miracles de Jésus; et ce ne fut que sous l'empereur Constantin que les saints lieux leur furent rendus. Ce fut, au rapport de saint Epiphane, un certain Joseph qui obtint le premier la permission de bâtir une église à Capharnaum, à Tibériade, à Diocésarée ou Séphoris. Le reste fut fait par sainte Hélène.

CHAPITRE IX

Simon le Magicien dans la Samarie. Développement du gnosticisme.

Pendant ce temps-là, le diacre Philippe prêcha l'Évangile dans une ville de Samarie, à Sichem, où Notre-Seigneur avait déjà commencé à annoncer le royaume de Dieu, et où vivait à cette époque Bacchius, père de Priscus, et grand-père de saint Justin le martyr. C'est évidemment le diacre Philippe, et non le disciple de Bethsaïda, dont il est ici question, puisque les Actes disent expressément que les apôtres restèrent à Jérusalem malgré la persécution. Plusieurs cependant parmi les anciens, et Eusèbe entre autres, ont confondu ces deux personnages. Les apôtres ayant appris à Jérusalem le progrès de l'Évangile dans la Samaric, Pierre et Jean y allèrent, imposèrent les mains aux premiers chrétiens, et leur donnèrent le Saint-Esprit. Mais voici qu'un Antechrist s'éleva contre eux. Les Samaritains, interprétant en leur faveur la prophétie de Jacob relativement au Messie, espéraient que celui-ci naìtrait parmi eux, et qu'il descendrait de Joseph, de la tribu d'Ephraïm. Le patriarche Jacob avait dit que le sceptre ne sortirait point de Juda jusqu'à ce que vienne le Schilo. Les Samaritains traduisaient: Jusqu'à ce qu'il vienne à Schilo, et prétendaient que cette ville était le centre primitif du culte, et le lieu où l'arche d'alliance se manifesta pour la première fois.

Or, parmi eux vivait un homme nommé Simon, du village de Gitta. Il avait été baptisé par Philippe; mais

lorsqu'il vit ensuite les effets merveilleux qui se produisaient en ceux qui avaient reçu le Saint-Esprit, il conçut le désir d'acquérir à prix d'argent des apôtres le moyen de produire ces merveilles. Trompé dans ses espérances, et rejeté avec indignation par saint Pierre, il conçut le projet de faire tourner à son profit l'attente de ses compatriotes, et de se donner à eux comme le Messie. Et en effet, le peuple de Sichem, ville fameuse par les tombeaux des douze patriarches et des prophètes, se laissant aller aux artifices de cet apostat, le regarda comme la grande vertu de Dieu. L'historien Josèphe raconte dans ses Antiquités judaïques, xvm, qu'un imposteur s'éleva parmi les Samaritains, et leur promit de retrouver les vases de Moïse sur la sainte montagne, dont le sommet, croyait-on, était le seul endroit de la terre qui n'eût pas été couvert des eaux du déluge. Ces vases étaient peutêtre les idoles et les amulettes que le patriarche Jacob avait enlevés à ses femmes, et enfouis au pied du mont Garizim, sous le chêne des enchantements. Il parait que les Samaritains avaient transporté à leur montagne sainte l'histoire qui est racontée au second livre des Machabées, où il est dit qu'à l'époque où Jérémie fut emmené à Babylone on cacha les vases sacrés sur le mont Nébo. Mais Pilate, prenant la chose au sérieux, envoya ses Romains, qui massacrèrent aussitôt sans pitié les partisans du nouveau prophète à Tirathaba, où ils s'étaient réunis. Ceci arriva l'an 789 ou 36 après Jésus-Christ. Ce fut aussi le dernier acte du gouverneur de la Judée, et ce qui détermina enfin sa destitution, méritée depuis longtemps, et son exil à Vienne dans les Gaules.

Cet imposteur était Simon le Magicien ; il avait su

échapper au massacre de ses partisans, et nous le voyons reparaître plus tard sur la scène, lorsque l'empereur Claude envoya Félix comme gouverneur de la Samarie. C'est lui en effet qui procura à celui-ci Drusille, sœur du feu roi Hérode Agrippa et femme d'Azizus, dynaste d'Émèse, et l'encouragea dans son adultère. Josèphe donne Simon le Magicien comme étant de sa tribu et de Cypre. Il paraît en effet qu'il appartenait à la même secte de magiciens que Bar Jésus Elymas, qui de son côté résista à saint Paul. Quelque pure que fût au commencement la doctrine des mages de Perse, quoique, sous le rapport spirituel, physique et moral, elle établit une opposition profonde entre la lumière et les ténèbres, la vertu et le vice, et qu'elle présentât comme idéal de la moralité la pureté dans les pensées, les paroles et les actes, elle n'échappa point cependant à la corruption générale de cette malheureuse époque. Le culte des mages se partagea aussi en deux directions contraires, l'une pure et bonne, l'autre mauvaise et ténébreuse. La première est représentée par les mages de l'Orient qui vinrent honorer le berceau du Sauveur, et l'autre par cette école de magiciens et de faux prophètes à la tête desquels était Simon.

Il menait avec lui une clairvoyante qu'il appelait Hélène, Selène ou Diane, déesse de la lune, et la première divinité féminine dans la mythologie de tous les peuples. I prétendait qu'elle était l'âme du monde, qu'elle était tombée de la divinité dans la matière, et qu'il était venu au monde pour la racheter et la délivrer. Elle était, disait-il, la brebis perdue de l'Évangile, ou bien encore cette Hélène qui avait été cause de la guerre de Troie. Saint Jean, le prophète de l'Apocalypse, retrouve celte

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