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à la magie, et prétend qu'il voulait par là se faire passer pour un homme divin. C'est là ce que nous lisons dans le Chissuk emuna, p. 452. Tous les apôtres furent pris et jetés dans les prisons de la ville. Mais, délivrés par un messager céleste, ils continuèrent à prêcher l'Évangile, jusqu'à ce que, traduits de nouveau devant le grand conseil et destinés à la mort par les princes des prêtres, ils furent défendus par Gamaliel et renvoyés, après avoir été seulement frappés de verges. On lit dans les apocryphes et dans une épître de Lucien, auteur païen, que Gamaliel prit soin aussi de Nicodème, poursuivi par les Juifs; et nous n'avons aucun motif de révoquer en doute ce fait.

CHAPITRE IV

Ancienne liturgie de l'Église.

Dans ces premiers temps de l'Église, les fidèles s'assemblaient, pour célébrer le sacrifice de la nouvelle alliance, chez les apôtres, dans le cénacle où ils avaient reçu l'Esprit-Saint. C'était ce qu'on appelait la fraction du pain. Elle n'avait lieu ordinairement que le dimanche, et elle était toujours précédée d'une exhortation. Il en était ainsi partout où l'on pouvait établir une maison de prières. Et même, dans les commencements, lorsqu'une assemblée publique aurait pu éveiller les soupçons des Juifs, les apôtres allaient chaque jour dans les maisons rompre çà et là le pain sacré; et « ils prenaient cette << nourriture avec joie dans la simplicité de leur cœur. »

(Actes, 11, 46.) Car à l'origine tous les assistants, ou du moins une partie d'entre eux, communiaient au saint sacrifice, après s'y être préparés par le jeune et par la prière. Mais lorsque le nombre des fidèles eut augmenté, le service religieux fut soumis à certaines règles. Et d'abord les catéchumènes, qui se préparaient à recevoir le baptême, étaient congédiés après le sermon et la liturgie, qui consistait dans le chant des psaumes et en d'autres prières; de sorte qu'ils n'assistaient ni à la consécration ni à la communion. On les renvoyait avec la bénédiction ou la prière finale, appelée dimissio, en leur disant ces paroles Ite, missa est, d'où est venu au saint sacrifice le nom de messe. Encore aujourd'hui, dans le rit arménien, trois fois un des ministres qui servent à l'autel répète ces paroles : « Sortez, sortez, profanes; » la première fois au commencement de la messe, la seconde après l'évangile, et la troisième avant la communion. Elles étaient destinées d'abord à congédier les païens; puis on les employa pour les catéchumènes, et enfin pour les pénitents.

C'est ainsi que s'est établie la forme du sacrifice de la nouvelle alliance. Quant aux prières qui y sont encore usitées aujourd'hui, on sait que le canon de la messe, par exemple, n'a été arrangé que peu à peu tel qu'il est maintenant. Il y avait longtemps déjà que les hommes invoquaient la Divinité par ces paroles: Kyrie, eleison, comme nous l'apprend Épictète, en ces termes : « Cumi Deum invocamus, precamur Kurie eleéson. » Cette prière se récitait très-probablement au commencement de la messe; car on la trouve déjà dans les liturgies de saint Jacques et de Saint Marc; et saint Basile le Grand en parle

dans son épître 178. Le pape Silvestre Jer l'introduisit dans l'Occident. On l'employa aussi de très-bonne heure comme litanie dans les grandes nécessités. On attribué au pape Célestin ler, vers l'an 423, l'Introït avec le psaume Judica me, Deus: mais on le trouve déjà du temps de saint Ambroise et de saint Grégoire de Nazianze. Saint Célestin ne fit donc que sanctionner pour l'Église universelle un usage déjà existant. Pendant que le prêtre s'avançait vers l'autel, tout le chœur commençait ce chant d'allégresse: Veni, veni, Domine, et noli tardare! Et ce psaume ou du moins les versets qu'on chantait portaient à l'origine le nom d'Introït ou d'entrée. Le pape Damase Ier, ou selon d'autres le pape Pontien, ajouta le Confiteor, et saint Grégoire le Grand les prières Misereatur et Indulgentiam: le même pape ordonna de réciter neuf fois le Kyrie, et de le chanter sur le ton des psaumes. Au reste, nous trouvons déjà dans le livre de la Hiérarchie ecclésiastique de l'Aréopagite, eh. m, que, lorsque le prêtre, après avoir allumé l'encens, encensait tout le temple, il entonnait une hymne ou un psaume, que le peuple tout entier chantait après lui. Et saint Augustin dans ses Confessions, ix, 6, rapporte, comme une coutume déjà trèsancienne de l'Église de Milan, que toute l'assemblée, pendant le saint sacrifice, chantait en alternant des hymnes et des psaumes.

Les antiennes appelées tropes, comme par exemple celle-ci : Puer natus est nobis, etc., sont aussi anciennes que les fêtes qu'elles rappellent, et on les chantait pendant la messe, comme les autres antiennes aux jours de grandes fêtes. C'est le pape Télesphore qui, dans la première moitié du e siècle, introduisit dans la messe,

pour le temps de Noël, le Gloria. Au lieu du Gloria, les églises des Gaules chantaient le cantique Benedictus. Le pape saint Gélase Ier composa, ou plutôt rassembla et inséra dans le corps de la messe, les prières appelées Collectes; car Origène écrivait déjà, dans sa seconde homélie sur Jérémie, que c'était une coutume de son temps de réciter la prière : « Dieu éternel et tout-puissant, » qui était comme l'abrégé de toutes les prières. C'est au pape Gélase Ier que l'on doit l'introduction de l'Épître, et à saint Grégoire le Grand celle du Graduel, quoique Sigebert attribue celui-ci au pape Célestin Ier, de qui nous tenons aussi les traits que l'on chante depuis la septuagésime jusqu'à Pâques. On commença au me siècle à chanter aux grandes fêtes des proses après le Graduel.

C'est le pape Anastase qui ordonna de réciter à la messe des leçons du saint Evangile, d'après un usage observé déjà depuis longtemps dans la synagogue des Juifs, où on lisait toutes les Écritures dans l'espace de trois ans et demi, en faisant chaque fois une paraphrase sur le chapitre qui avait été lu. Notre-Seigneur lui-même, dès sa première jeunesse, avait participé, comme nous l'avons vu plus haut, au privilége qu'avaient les fils des femmes les plus honorables du pays de lire devant l'assemblée la loi et les prophètes. Les Juifs voulaient par là se conformer à cette parole du Psalmiste: « Vous avez tiré vos << louanges de la bouche des enfants. » Lorsqu'il eut atteint l'âge mûr, le Sauveur avait aussi coutume de prêcher dans la synagogue de Nazareth (Luc, Iv, 16.) L'Épître remplace dans la nouvelle alliance les leçons qui se faisaient autrefois dans la synagogue; et, comme elle est

tirée souvent de l'Ancien Testament, elle précède l'Évangile, qui nous annonce l'accomplissement de toutes les prophéties. Pendant qu'on lisait l'Évangile, on allumait deux flambeaux, pour représenter la lumière des deux Testaments; et non-seulement le peuple, mais encore l'évêque et tout son clergé, se levaient par respect, comme le rapportent déjà les Constitutions apostoliques, 1, 61 et le pape Anastase rappela cette coutume aux évêques d'Allemagne. Personne ne pouvait rester armé pendant l'Évangile, parce que le christianisme est un message de paix. Le peuple devait même mettre de côté les balons et les béquilles : il ne lui était pas permis non plus de s'asseoir pendant la messe. Après l'Évangile un sousdiacre portait à baiser, même aux laïques, le livre des saintes Écritures fermé; le célébrant le baisait après la lecture de l'Evangile.

On invoquait l'Esprit-Saint avant le sermon; et déjà au me siècle, d'après le témoignagne d'Eusèbe, Hist. vi, 26, c'était une coutume, empruntée également à la synagogue, qu'un clerc, ou plus tard le diacre, lût le texte de la Bible, sur lequel un autre prêchait ensuite. A l'origine, et particulièrement en Afrique, jusqu'au temps de saint Augustin, l'évêque seul, assis dans sa chaire, prêchait de l'autel; mais en Orient les prêtres, et même les laïques, prêchaient aussi en présence de l'évêque. D'après saint Basile, sur le psaume xiv, le sermon durait ordinairement une heure; le pape Léon le Grand, au contraire, ne prêchait ordinairement qu'une demi-hcure. Le sermon consistait dans une exposition simple sur le passage de l'Écriture qu'on venait de lire. Cependant, vers la fin du ive siècle, par un

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