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par ses préjugés antichrétiens, à le faire enlever et à le remplacer par sa propre statue, qui fut quelque temps après brisée par la foudre. Pour ce qui est de la guérison de ce genre de maladie, nous avons de cette époque une douzaine de recettes qui nous donnent une idée de l'ignorance des médecins juifs ou des rabbins de ce temps-là. En voyant toutes les substances dont ils se servaient pour guérir cette maladie, et à quelle forte dose ils les employaient, on comprend sans peine les plaintes de cette pauvre femme, et l'on n'est plus étonné qu'elle ait dépensé inutilement une partie de sa fortune pour se faire

traiter.

<< Pendant qu'il parlait encore, il vint des gens du chef « de la synagogue qui lui dirent: Votre fille vient de << mourir; ne donnez pas au maître la peine d'aller plus «<loin... Mais Jésus, ayant entendu cette parole, dit au « père de la jeune fille : Ne t'inquiète pas, crois seule«ment. Étant arrivé à la maison de ce chef de syna«gogue, il y vit des gens qui faisaient un grand bruit; « des joueurs de flûte et une troupe confuse qui pleurait, « gémissait et jetait de grands cris. » Chez les Juifs, la plus pauvre femme avait encore après sa mort au moins deux joueurs de flûte et une pleureuse. Mais ici le convoi était déjà beaucoup plus considérable. Les morts étaient emportés aussitôt hors de la maison; on voulait éviter par là de multiplier les souillures légales. Jésus dit alors: « Retirez-vous, car la jeune fille n'est pas morte; elle << dort seulement. » Un imposteur aurait dit: Elle ne dort pas, elle est réellement morte, afin de donner plus de poids et de consistance à son imposture; mais le vrai thaumaturge agit autrement. « Là-dessus ils se moquèrent

« de lui, car ils savaient bien qu'elle était morte. Mais lui « congédia la foule, et ne laissa entrer personne avec lui « dans l'endroit où était la jeune fille, excepté Pierre, << Jacques et Jean, et le père et la mère de la défunte. Et << prenant celle-ci par la main, il lui dit : Talitha Cumi, « c'est-à-dire, Fille, lève-toi. Au même instant son âme << revint, et elle se leva aussitôt, se mit à marcher; et il << ordonna de lui donner à manger. Ses parents furent << plongés dans un grand étonnement; mais il leur défen« dit de dire à personne ce qui s'était passé. Cependant le « bruit s'en répandit bientôt dans tout le pays. >>

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« Les disciples de Jean lui rendirent compte de tout << cela.» Jean était en prison depuis le temps où Jésus était revenu de Judée en Galilée après la dernière fête de Pâques car « Hérode l'avait fait prendre, lier et jeter en « prison à cause d'Hérodiade, femme de son demi-frère « Philippe, parce que Jean lui avait dit : Il ne vous est pas << permis de l'avoir pour femme du vivant de votre frère.>> L'évangéliste raconte ici deux faits en même temps. D'après le récit de l'historien Josèphe, qui nous donne plus de détails à ce sujet, Hérodiade était femme d'Hérode, fils d'Hérode l'ancien, qui l'avait eu de Marianne, fille ellemême de Simon, simple bourgeois de la Judée. Sa fille Salomé, la danseuse, épousa ensuite Philippe, dont elle n'eut point d'enfants; puis elle se maria avec Aristobule,

fils d'Hérode, le frère d'Agrippa, et en eut trois fils. Antipas, en effet, laissant sa légitime épouse, la fille d'Aretas, roi des Arabes, avait connu pour la première fois Hérodiade, sa nièce, fille d'Aristobule, chez Hérode. I en était devenu épris, l'avait enlevée à son frère, et l'avait prise pour femme.

La fille du roi des Arabes, sa légitime épouse, irritée de ce procédé, s'était enfuie chez son père. De là était survenue une guerre; et Hérode Antipas, marchant contre le roi des Arabes, se trouvait alors avec son armée sur la pointe méridionale de la Pérée. Poussé par sa femme et furieux des justes reproches de Jean-Baptiste, inquiet outre cela du mécontentement du peuple, qu'avaient irrité et cette union adultère et la guerre injuste qui s'en était suivie, ce malheureux prince ne put se contenir plus longtemps. Attribuant au précurseur les troubles et les murmures du peuple, au lieu de s'en prendre à lui-même, il avait tenté un coup violent; et se faisant livrer par Pilate le prédicateur courageux, il l'avait enfermé dans la forteresse de Machère, située sur l'extrême limite de ses États. Les rabbins la nommaient Fort-Noir ou encore Fournaise, à cause de la terre noire d'asphalte et des sources chaudes qui se trouvaient en cette contrée. Elle était située au delà de la mer Morte, dans le voisinage du mont Nebo. C'était le lieu le mieux fortifié après Jérusalem. Le roi Hérode l'avait fait bâtir pour en faire une place d'armes contre les Arabes. Ceuxci s'en étaient emparés plus tard, mais elle avait été probablement reconquise dans la guerre actuelle. La nature l'avait munie de fossés profonds de cent coudées; à ses pieds était batie la ville basse, mais elle étalait en haut ses

rochers avançant en saillies au-dessus de l'abîme et entourés de murs. Aux angles étaient placées des tours hautes de soixante coudées; et c'est dans l'une de ces tours que Jean-Baptiste était enfermé. Sur la place, au milieu de la citadelle, s'élevait un magnifique château : c'est là que le tétrarque se tenait avec son état-major pendant que la guerre le forçait à rester dans ces contrées. Dans ce palais était une vieille tige de rue d'une telle hauteur que Josèphe a cru devoir en faire mention. Au fond du vallon croissait une racine magique nommée Baaras, dont on racontait des effets merveilleux. Telle était cette forteresse de Machère, qui s'élevait elle-même comme un donjon de l'enfer dans cette vallée, longue de soixante stades, et d'où l'on apercevait la mer Morte à une dis tance de trois lieues et demie. Cependant Jean-Baptiste, du fond de son cachot, entendit encore parler des actions merveilleuses de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

«Alors Jean fit venir deux de ses disciples, les envoya « à Jésus pour lui dire : Étes-vous celui qui doit venir, << ou devons-nous en attendre un autre? Ces envoyés << arrivèrent au moment où Jésus guérissait beaucoup « de maladies et d'infirmités; et il leur dit : Allez annon« cer à Jean: Les aveugles voient, les boiteux marchent, « les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts « ressuscitent, et l'Évangile est annoncé aux pauvres; «<et heureux est celui qui ne se scandalise point de moi.»> Jean en avait appelé à Isaïe lorsqu'il avait répondu aux envoyés du grand conseil : « Je suis la voix de celui qui « crie dans le désert: Préparez la voix du Seigneur. »> (xxxx, 3.) Il en avait appelé au même prophète (LI) lorsqu'il avait appelé Jésus l'agneau de Dieu qui porte les péchés

du monde. Aujourd'hui le Sauveur à son tour le renvoie à Isaïe disant (xxxv, 5): « Alors s'ouvriront les yeux « des aveugles et les oreilles des sourds; la langue des << muets se déliera, etc. » Et au chapitre XLII : << Voici « comment vous reconnaîtrez mon bien-aimé en qui « j'ai mis ma complaisance. Je lui ai donné mon es<< prit, non pour qu'il suscite des troubles, mais pour « qu'il guérisse les aveugles, et les mène dans le droit «< chemin, qu'ils ne connaissaient pas auparavant, et qu'il « tire de leur prison ceux qui sont assis dans l'ombre de « la mort.» Notre-Seigneur fait par là comprendre à Jean qu'en lui s'étaient accomplies toutes ces choses. II voulait aussi lui donner à entendre qu'il était venu pour délivrer les pécheurs des liens du péché, mais non tirer de leur prison ceux qui souffraient pour la justice, et que lui-même, du fond de son cachot, pouvait lire sa destinée dans les oracles des prophètes. Toutefois, ces paroles de Notre-Seigneur étaient moins encore un reproche pour Jean-Baptiste qu'une reconnaissance honorable de sa haute mission et un encouragement à ne pas se laisser abattre par l'adversité. Elles étaient en effet pour lui un témoignage qu'il n'avait pas travaillé en vain en préparant les voies à Jésus-Christ, dont la mission produisait de tels fruits.

<< Comme les envoyés de Jean s'en allaient, Jésus dit « au peuple En vérité, je vous le dis, entre tous ceux « qui sont nés d'une femme, il ne s'est encore montré << personne plus grand que Jean-Baptiste; et cependant le << plus petit dans le royaume du ciel est encore plus grand << que lui. Mais depuis les jours de Jean-Baptiste jusqu'à «< ceux-ci le royaume de Dieu souffre violence, et les vio«lents seuls le ravissent. » Si Notre-Seigneur Jésus-Christ,

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