Obrazy na stronie
PDF
ePub

« beaux ils ne sèment ni ne moissonnent; ils n'amas«sent point dans des magasins, ils n'ont ni celliers ni a greniers, et cependant votre Père céleste les nourrit. « Combien êtes-vous au-dessus d'eux? Qui de vous peut « avec tous ses soins ajouter à sa taille une coudée? Si << donc les moindres choses sont au-dessus de votre pou<< voir, pourquoi vous inquiéter du reste? Pourquoi vous « inquiéter du vêtement? Considérez les lis dans la cam<< pagne, comme ils croissent! ils ne travaillent point << et ne filent point; et cependant, je vous le dis, Salo<< mon, dans toute sa magnificence, n'a jamais eu de << vêtement aussi beau que l'un d'eux. Si donc Dieu donne <«< une aussi belle parure à l'herbe qui est aujourd'hui << dans les champs, et qui demain sera jetée dans le four, << combien aura-t-il plus de soin de vous vêtir vous<< mêmes, ô hommes de peu de foi. Ne vous mettez donc << point en peine, et ne demandez point: Que mange« rons-nous? que boirons-nous? ou, de quoi nous vêti<«<rons-nous? Ce sont les gens du monde qui s'occupent « de ces choses, et votre Père céleste sait bien que vous << en avez besoin. Ne vous tourmentez point du lende<< main le lendemain aura soin de lui-même; à chaque << jour suffit son mal. Cherchez plutôt le royaume de Dieu « et sa justice, et tout cela vous sera donné par sur<< croît. >>

Salomon sert ici de sujet de comparaison à Notre-Seigneur; car la magnificence de ce prince et de sa cour était proverbiale, de même que le soin qu'il avait pris de tout ce qui concernait la vie temporelle, comme on peut le voir au troisième livre des Rois, chap. iv et x. Mais tous ces soins sont vains et inutiles, nous dit l'auteur de

I'Imitation. Ainsi pouvait parler la Providence divine, Celui qui s'était fait comme l'intendant de la table et l'administrateur du peuple qu'il s'était choisi, qui l'avait accompagné et nourri miraculeusement dans le désert. Dieu pouvait parler ainsi aux Juifs, lui qui leur avait ordonné de célébrer chaque septième année, et de n'y point cultiver leurs champs, et qui pendant ce temps les nourrissait de ce qui était resté sur le sol ou de ce que le sol produisait de lui-même. Dieu pouvait parler ainsi, lui qui avait ordonné à tous les hommes de son peuple de paraître trois fois l'année en sa présence, et qui ne manqua jamais de protéger contre les excursions des ennemis extérieurs le pays laissé sans défense par ces absences périodiques.

Il dit encore à ses disciples: « Un homme riche avait « un économe qui fut accusé devant lui de dissiper son « bien. Il le fit donc venir, et lui dit : Qu'entends-je dire « de toi? Rends compte de ton administration, car tu ne << peux rester plus longtemps mon intendant. L'économe << dit alors en lui-même : Que faire? Je ne puis bêcher « la terre, et j'ai honte de mendier. Je sais bien ce que « je ferai, afin que, lorsqu'on m'aura ôté ma charge, « je trouve des gens qui me reçoivent chez eux. Il fit « donc venir chacun des débiteurs de son maître, et dit <«< au premier: Combien dois-tu à mon maître? Il répon«dit: Cent tonnes d'huile. Il lui dit: Prends ton obli«gation; assieds-toi tout de suite, et écris cinquante. « Il dit ensuite à un autre: Et toi, combien dois-tu? « Celui-ci répondit: Cent mesures de froment; et il lui «dit: Prends ton obligation, et écris quatre-vingts. Et « le maître loua l'économe infidèle à cause de son habi

« leté; car les enfants de ce siècle sont plus habiles dans << leurs affaires que les enfants de la lumière. Je vous « dis de même : Faites-vous des amis avec l'argent d'ini« quité, afin que, lorsque vous partirez, ils vous reçoi<< vent dans les demeures éternelles. Ne vous faites point « de trésors sur la terre, où la rouille et les vers les «rongent, et où les voleurs les déterrent et les dérobent; <«< mais vendez ce que vous possédez, et faites- en des « aumônes. Faites-vous des bourses qui ne vieillissent « point, et faites-vous un trésor impérissable pour le « ciel, que ni la rouille ni les vers ne dévorent, et qu'au« cun voleur ne puisse déterrer ni dérober. » Cette expression fait allusion à une opinion des Juifs, qui croyaient que les anges de Dieu recueillaient dans une boîte, pour les garder jusqu'au jugement dernier, les aumônes de chacun, et que dans ce jour suprême ils devaient les représenter avec toutes les œuvres bonnes ou mauvaises qu'il avait fait ici-bas. L'administrateur infidèle espère, en récompense des avantages qu'il a procurés à ses amis, être accueilli par eux sur ses vieux jours dans quelque établissement public comme il y en avait plusieurs à cette époque chez les Juifs. Saint Luc (11, 37) semble même indiquer qu'il y avait quelques institutions de ce genre annexées au temple; et c'est d'elles que Notre-Seigneur aura pris occasion de parler des demeures éternelles, où nous devons nous acquérir une place par nos aumônes.

« Jésus continua en ces termes : Celui qui est fidèle « dans les plus petites choses l'est aussi dans les grandes, « et celui qui est injuste dans les petites l'est aussi dans « les grandes. Si donc vous n'avez pas été fidèles dans

«<les richesses injustes, qui voudra vous confier les véri<< tables? Et si vous n'avez pas été fidèles dans un bien « étranger, qui vous donnera le vôtre propre? Nul servi«<teur ne peut servir deux maîtres; car, ou il haïra l'un, <«<et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera <«<l'autre. Vous ne pouvez donc pas servir à la fois << Dieu et Mammon: mais où est votre trésor, là est aussi « votre cœur. Que servirait à l'homme de gagner tout « l'univers en se perdant soi-même et en souffrant dom«<mage en son âme? ou que peut donner l'homme «< comme prix de rachat pour son âme? Les phari«< siens, qui étaient avares, lui entendant dire ces choses, « se moquaient de lui. Mais il leur dit : Vous savez << bien vous donner devant les hommes les apparences « de la piété, mais Dieu connaît vos cœurs, et ce qui est « grand devant les hommes est une abomination devant << le Seigneur. »

CHAPITRE XVIII

Du devoir de se réconcilier. Parabole du débiteur impitoyable.

Nous avons vu dans le chapitre précédent deux frères désunis au sujet d'un héritage; nous avons entendu Notre-Seigneur recommander à l'un d'eux de se bâtir une maison dans le ciel plutôt que de se préoccuper des soins de ce monde en s'abandonnant à l'avarice. Il continua d'enseigner aux siens la céleste doctrine qu'il avait apportée du ciel, et leur dit : « Si ton frère t'offense, va «<le trouver, et lui en fais un reprocbe seul à seul avec lui.

<< S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi deux ou trois « témoins, afin que toute l'affaire repose sur le témoignage « de deux ou trois témoins. Que s'il ne les l'écoute <«< pas non plus, dis-le à l'Église; mais s'il n'écoute pas « l'Eglise, qu'il soit pour toi comme un païen et un " publicain. >>

Lorsque chez les Juifs on avait à se reprocher quelque chose à l'égard d'un autre, on devait aller lui demander pardon, ou seul à seul avec lui, ou en présence de témoins. Et si celui qu'on avait offensé était mort avant qu'on eût fait cette démarche, on devait aller lui faire ses excuses à son tombeau. Mais lorsqu'un homme persistait dans sa vie criminelle ou dans une entreprise injuste après avoir reçu les avertissements prescrits; si, par exemple, il retenait criminellement l'héritage de ses pupilles, il était dénoncé publiquement dans la synagogue, et du haut de la chaire, comme un homme scandaleux.

Jésus continua en ces termes : « Lorsque tu portes ton << offrande à l'autel, si, au moment où tu es là debout et <«<priant, tu te souviens que ton frère a quelque chose «contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va «<te réconcilier d'abord avec ton frère, puis reviens offrir «ton présent. Mais si ton frère pèche contre toi, par<< donne-lui et même s'il t'offensait sept fois le jour, «<et que sept fois le jour il vint à toi, et te dit: Je me << repens? pardonne-lui. Pierre, s'adressant alors à lui, « lui dit Sept fois, Seigneur? Oui, répondit Jésus,

[ocr errors]

<< et même 70 fois 7 fois; et vous n'avez d'autre sujet « de joie que lorsque vous voyez vos frères marcher « dans la charité. » Ces dernières paroles sont tirées

« PoprzedniaDalej »