Obrazy na stronie
PDF
ePub

du roi David et les actions des prêtres eux - mèmes le jour du sabbat.

Il avait en tout passé à peine quatre-vingt-dix jours dans la Judée depuis qu'il avait commencé sa carrière publique; et déjà les princes et les sages du judaïsme, les interprètes de la loi, les gardiens des saintes traditions. tremblaient pour leur autorité, et méditaient les moyens de se débarrasser de lui, de quelque manière que ce fût, même par la violence, s'il le fallait. Mais ces loups cachés sous la peau d'une brebis comprirent que le moyen le plus sûr de réussir dans leurs perfides desseins était de faire de cette cause une affaire politique. Ils cherchèrent donc à s'abriter, comme l'Évangéliste l'indique, derrière le parti de la cour, c'est-à-dire les hérodiens. Ils s'unirent à eux; et, faisant taire pour quelque temps leurs vains scrupules, ils fermèrent les yeux sur les opinions libérales et téméraires de ces esprits forts, contents s'ils pouvaient s'assurer leur appui, et les avoir pour complices dans leurs projets contre ce Jésus qui menaçait leur influence et démasquait leur fausse sainteté.

« Mais Jésus, connaissant ces choses, s'éloigna de là. « et il fut suivi par de grandes multitudes; et il guérissait « tous les malades qui s'y trouvaient, leur ordonnant << toutefois de le découvrir. Ainsi s'accomplit ce qui avait « été prédit par le prophète Isaïe: Voici mon serviteur « que j'ai choisi, mon bien-aimé en qui mon âme a ses « complaisances. Je mettrai sur lui mon esprit, et il << annoncera au peuple le jugement. Il ne disputera « et ne criera point; personne n'entendra sa voix dans « la rue. Il n'écrasera point tout à fait le roseau déjà

<< brisé, et n'éteindra point la mèche qui fume encore,

<«< jusqu'à ce qu'il ait rendu le jugement victorieux; et «les nations espèreront en son nom. »>

CHAPITRE XI

Compagnons de Jésus dans ses voyages.

qui l'accompagnaient.

Des femmes

« Jésus traversait les villes et les villages, enseignait << dans les synagogues, et prêchait l'Évangile du royaume << de Dieu; et les douze étaient avec lui, comme aussi «quelques femmes, et parmi elles Marie de Magdala, «Jeanne, femme de Chuza, intendant d'Hérode, Susanne « et quelques autres, qui l'assistaient de leurs biens. » Elles étaient ses diaconesses et le servaient, de même que plus tard saint Pierre était accompagné d'une sœur dans ses missions évangéliques.

Les sages et les docteurs juifs ne marchaient guère sans être accompagnés de leurs disciples, afin de pouvoir s'entretenir toujours avec eux sur la loi; et souvent ces maîtres errants étaient suivis de femmes qui les servaient comme des sœurs. Il en était ainsi de notre divin maître. Couvert de la tunique brune de Galilée, les pieds chaussés de sandales de bois, ou de jonc, ou d'écorce de palmier, retenues et attachées avec des cordons de cuir, il parcourait humblement les routes de sa patrie terrestre, accompagné de ses disciples, qui devaient plus tard convertir l'univers. Ceux-ci n'avaient comme lui qu'une seule tunique, point de souliers, ni de bâton, point de sac pour le

voyage, ni or ni argent, ni même de monnaie de cuivre dans leur ceinture, à l'exception de Judas. Ils portaient seulement autour de l'épaule une bouteille d'huile, selon l'usage des voyageurs et des pèlerins en Orient, pour oindre et fortifier leurs membres épuisés par l'excès de la chaleur. Lorsque Jacob voyagea en Mésopotamie, un bâton à la main, il portait de l'huile avec lui, et en oignit la pierre où il se reposa, près de Béthel, quand il vit l'échelle céleste, consacrant ainsi cette pierre comme un autel au Seigneur. Des rabbins disent, il est vrai, que les anges lui apportèrent du ciel une fiole d'huile. Le bon Samaritain portait aussi de l'huile avec lui, et il en oignit le pauvre blessé qu'il rencontra sur sa route, avant de le transporter dans une hôtellerie. Il y a donc tout lieu de croire qu'il en était ainsi de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de ses compagnons. Il est certain du moins que plus tard les apôtres, dans leurs missions, portaient de l'huile avec eux pour l'onction des malades.

Enveloppées dans un long voile, partie essentielle du costume des femmes juives, les compagnes de Jésus marchaient après lui. C'était, outre celles qui ont été nommées plus haut, Marie, la mère de Jésus; Salomé, mère des Zébédées; Marie Cléophas, mère de trois autres apôtres fils d'Alphée et frères de Jésus, et sans doute aussi les Nazaréennes sœurs de Notre-Seigneur, Esther et Thamar, dont la tradition ne nous a conservé que les noms. Elles formaient, avec Marthe, Marie de Béthanie et Marie Marc de Jérusalem, le nombre douze, correspondant aux douze apôtres.

CHAPITRE XII

Jean-Baptiste est fait prisonnier.

Pendant tout ce temps, le grand prédicateur de la pénitence avait continué son œuvre. Prévoyant la tempête qui le menaçait, il s'était retiré sur un terrain neutre, à Enon. Mais les choses ne changèrent point pour cela; et l'affluence du peuple qui accourait pour l'entendre était telle qu'un signe de sa part aurait suffi pour exciter une révolte contre Hérode Antipas. Au reste, l'accusation de déchaîner le peuple contre ce prince n'était qu'une invention perfide de la part des courtisans, comme il est arrivé tant de fois à d'autres époques, pour avoir un prétexte apparent de traîner en prison le courageux prédicateur. Cet Élie de la nouvelle alliance avait trouvé dans Hérode et sa femme un nouvel Achab et une autre Jésabel; et la voix du Précurseur retentit jusqu'à la cour du tyran, avec ces paroles terribles pour les pécheurs endurcis :

I ne t'est pas permis. » Hérodiade, semblable en ce point à Jésabel, avait mille fois juré à Jean-Baptiste, eu lui disant comme celle-ci : « Que Dieu me punisse si « demain à cette heure je ne l'ai pas fait passer dans «<l'autre vie. » Mais de même aussi qu'Achab n'échappait aux menaces du prophète qu'en s'abaissant humblement devant lui, ainsi le tétrarque espérait gagner Jean par ses humiliations, et le décider à approuver son mariage avec Hérodiade. Il fallait à celle-ci la sanction du Précurseur pour n'être plus regardée par le peuple comme une courtisane et une adultère. Hérode lui-même vint le trouver

sur les rives du Jourdain, probablement pendant qu'il marchait contre les Arabes. Il écouta ses prédications, accepta avec une humilité hypocrite tous ses reproches, et s'avoua coupable, comme le font ces hommes sans dignité qui confessent de bouche leurs fautes, mais qui n'ont ni la force ni la volonté de se corriger. Jean resta sourd à ses prières et constant dans la résolution qu'il avait prise de rompre tout rapport avec lui jusqu'à ce qu'il eût levé le scandale qu'il donnait, en éloignant Hérodiade. Mais Hérode était trop faible pour cela, et sa faiblesse fut la cause du drame sanglant que nous raconte l'Évangile.

Le baptême de Jean n'était qu'une préparation à celui de Jésus-Christ, et, sous ce rapport, il appartenait encore à l'ancienne alliance. Aussi les disciples de Jean, qui passaient du côté de Jésus, devaient être baptisés de nouveau. Mais maintenant que le Nouveau Testament était ouvert, celui qui était venu pour sceller l'Ancien devait disparaître, et il tomba par l'envie et la haine d'une femme. Soit que Jean fût retourné dans la terre de Pérée, soit qu'il eût été pris sur le sol étranger, à Énon, près du Jourdain, ou plutôt qu'il eût été, comme semble l'indiquer l'Évangile, livré par Pilate, bref, il fut conduit dans une forteresse nommée Machère, pour y mourir.

« Hérode avait donc envoyé des hommes pour s'em<< parer de Jean et le mettre en prison, à cause d'Héro«diade, femme de son frère Philippe, qu'il avait épousée. «Car Jean avait dit à Hérode: Il ne vous est pas permis « d'avoir la femme de votre frère. A cause de cela, Héro« diade cherchait l'occasion de le faire mourir; mais elle « ne pouvait en venir à bout; car Hérode, sachant qu'il

T. II.

2

« PoprzedniaDalej »