Obrazy na stronie
PDF
ePub

tôt s'accomplir dans la personne du Christ, représentant de l'humanité, et ensuite sur la ville de Jérusalem. La colère divine allait tomber sur cette ville infidèle, comme au temps de Noé et de Lot. De même qu'alors toute la terre fut submergée, et que plus tard le pays de Sodome et de Gomorrhe disparut dans un lac de feu, ainsi Jérusalem allait être bientôt comme submergée dans le sang de ses enfants et consumée par le feu de la colère divine. Déjà Daniel, contemplant la ruine de Jérusalem, avait décrit en même temps la ruine du monde. Aussi tous étaient pénétrés de cette idée que la ruine de Sion était le symbole de la fin des temps.

CHAPITRE XXI

Le Christ dans la maison de Simon à Béthanie. 12 nisan
ou 13 avril.

Les deux jours suivants, mercredi et jeudi, Jésus ne retourna plus à Jérusalem, comme nous l'avons déjà dit plus haut, mais il resta caché avec ses disciples dans la léproserie de Simon à Béthanie, où personne ne soupçonnait sa présence. Les Juifs, d'ailleurs, évitaient avec soin les demeures des lépreux. Ces maisons avaient des signes particuliers qui servaient à les faire reconnaître. Elles étaient probablement peintes comme les pierres salpêtrées. Ainsi, le Sauveur était devenu pour nous comme un lépreux, selon la prophétie d'Isaïe, cb. LIII. Aussi, pendant tout le moyen âge, la lèpre était considérée comme une maladie sainte, et l'on appelait ceux qui en étaient frappés « les

<< bonnes gens, les malades ou les chers pauvres du bon « Dieu. » On les regardait comme des victimes associées d'une manière toute spéciale aux souffrances du Sauveur pour les péchés des autres hommes.

Les habitants de Béthanie étaient restés fidèles à Jésus. Malgré l'ordre du grand conseil de dénoncer le lieu de sa demeure et de le livrer, ils ne craignirent pas, surtout depuis la résurrection de Lazare, de montrer leur attachement pour lui. C'est pour cela qu'il chercha chez eux un asile dans ses derniers jours. Mais peu de temps après, trois ans avant la ruine de Jérusalem, ils montrèrent d'une manière bien plus éclatante encore leur dévouement au Christ et à son Église. En effet, Béthanie, de même que Magdala et Capharsichin, la patrie des enfants du tonnerre, furent réduites en cendres par les Juifs, parce que, dit le Talmud, elles s'étaient élevées au-dessus de la loi et des paroles des docteurs. C'est alors que furent détruits et la maison de Lazare, et la léproserie de Simon, et tous les autres lieux consacrés par la présence du divin Sauveur; de sorte que saint Jean, au chap. xI de son Évangile, fait mention de Béthanie comme n'existant plus. C'est à peu près là tout ce que nous savons de ce village, où le Christ passa les derniers jours de sa vie. Ce lieu s'appelle aujourd'hui Lazara chez les musulmans. Ce n'est plus au reste qu'un misérable village en ruines, composé d'une vingtaine de maisons.

Cependant Jésusne resta pas inactif dans cette demeure de la misère; et des enseignements pleins d'onction sortirent de ses lèvres divines. Il prit occasion du lieu où il était pour recommander à ses disciples les œuvres de miséricorde; et, rattachant ses leçons à la prophétie qu'il

leur avait faite la veille, il leur dit : « Lorsque le Fils « de l'homme viendra dans la gloire de son Père, et tous « les anges avec lui, il s'assiéra sur le trône de sa ma« jesté, et rendra à chacun selon ses œuvres. Tous les

[ocr errors]

peuples seront assemblés devant lui, et il les séparera << les uns des autres comme un berger sépare les brebis « des boucs. Il placera les brebis à sa droite, les boucs à «sa gauche; puis à ceux qui sont à sa droite le Roi dira: « Venez, les bénis de mon Père, et entrez en possession « du royaume qui vous est préparé depuis le commen« cement du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez « donné à manger; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez logé ; j'étais nu, « et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez « visité; j'étais en prison, et vous êtes venus à moi. Ces « justes lui diront: Seigneur, quand est-ce que, vous « voyant avoir faim, nous vous avons nourri, ou que, « vous voyant avoir soif, nous vous avons donné à boire? « Quand vous avons-nous vu comme étranger, et accueilli? « Quand est-ce que, vous voyant nu ou malade, ou en « prison, nous vous avons vêtu ou assisté? Là-dessus le << Roi leur répondra: En vérité, je vous le dis, toutes « les fois que vous l'avait fait à l'un des plus petits « d'entre mes frères, vous me l'avez fait à moi. Alors à « ceux qui seront à sa gauche il dira: Retirez-vous de « moi, maudits, et allez au feu éternel préparé pour « le diable et ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne « m'avez point donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne « m'avez point donné à boire; j'étais étranger, et vous << ne m'avez point recueilli; nu, et vous ne m'avez point « vêtu; malade et en prison, et vous ne m'avez point

« visité. Alors eux aussi lui diront: Seigneur, quand «<est-ce que nous vous avons vu ayant faim, ou soif, ou « étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et que <«< nous ne vous avons point assisté? Mais il leur répondra : « En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous ne l'avez << point fait à l'un de ces plus petits, à moi non plus vous << ne l'avez point fait. Et ceux-ci s'en iront à l'éternel sup«plice, et les justes dans la vie éternelle. »>

Dans ces jours où Jésus allait être victime de la plus insigne trahison, il recommande encore une fois à ses disciples la vigilance. «Tenez-vous sur vos gardes, leur « dit-il; veillez et priez; car vous ne savez pas quand le « temps est venu, et à quelle heure le maître paraît. Le << jour du Seigneur vient comme un voleur. Considérez « que, si le maître de la maison savait à quelle heure le « voleur doit venir, il veillerait, et ne le laisserait point « pénétrer dans sa maison. Soyez donc prêts aussi, vous; « car le Fils de l'homme vient à l'heure où vous ne le << pensez pas. Il en est comme d'un homme qui, voya«geant et quittant sa maison, a confié l'administration « de ses biens à ses serviteurs, distribué à chacun son « office, et recommandé au portier de veiller. Quel est « le serviteur fidèle et habile que le maître a placé au<< dessus des autres pour leur donner la nourriture en << temps convenable? Heureux le serviteur que son maître, « quand il vient, trouve agissant ainsi. En vérité, je vous « le dis, il lui confiera tous ses biens. Mais si ce mauvais << serviteur dit en son cœur : Mon maître tarde à venir; << et s'il commence à frapper les autres serviteurs et « les servantes, et à manger et boire avec des buveurs a jusqu'à s'enivrer, le maître de ce serviteur viendra

« un jour où il ne l'attend pas, et à une heure où il ne «sait pas qu'il doit venir. Puis il le coupera par mor<< ceaux, et le placera avec les hypocrites et les hommes <<< infidèles là où il y a des hurlements et des grincements « de dents.

« Le serviteur qui sait la volonté de son maître, et ne « se tient pas prêt à l'accomplir, recevra un grand << nombre de coups comme châtiment. Mais celui qui, ne << la connaissant pas, fait des choses qui méritent d'être << punies, aura moins à souffrir. On demandera beaucoup « de celui à qui on a beaucoup donné; et l'on exigera << beaucoup de celui à qui l'on a confié beaucoup. Soyez << donc vigilants, car vous ne savez pas quand le maître << vient; si c'est le soir ou à minuit, ou au chant du coq, << ou le matin; afin que, s'il vient sans être attendu, il << ne vous trouve pas en déroute. Ceignez vos reins, et << tenez des lampes allumées dans vos mains. >> NotreSeigneur fait ici allusion à ce qui devait se faire le lendemain, où chaque père de famille se ceignait les reins, et, prenant une lampe, visitait avec soin pendant la nuit tous les coins de la maison, afin de n'y rien laisser qui eût subi la moindre fermentation. Il faisait encore allusion à une autre coutume qui se pratiquait dans le temple pendant la nuit. En effet, le capitaine du temple faisait sa ronde, parcourait toutes les salles et les portiques, précédé d'un homme qui portait un flambeau devant lui. Il saluait les gardiens en leur disant : « La paix soit avec toi. » Ou, s'il les trouvait endormis, il les frappait de son bâton pour les éveiller.

Notre-Seigneur continua en ces termes : « Soyez sem« blables à des hommes qui attendent que leur maître

« PoprzedniaDalej »