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Ils ne pouvaient lui offrir que ce qu'ils avaient euxmêmes, c'est-à-dire du pain, des poissons et ce qu'un pêcheur peut gagner dans sa profession: car ils ne l'avaient point quittée; mais seulement, au lieu de l'exercer eux-mêmes, ils avaient des serviteurs qu'ils payaient et qui faisaient la pêche à leur compte. En effet, à partir du moment où ils furent appelés par Notre-Seigneur, ils ne se séparèrent plus de lui. Ils ne furent choisis qu'une fois, et non pas deux ou trois fois, comme quelques-uns l'ont cru, d'après une fausse interprétation des Évangiles. Et si les trois premiers Évangélistes racontent à plusieurs reprises le choix que Notre-Seigneur fit de ses apôtres, c'est uniquement pour faire ressortir davantage leur nombre et leur vocation.

CHAPITRE VIII

Guérison de l'homme à la main desséchéc.

« Il arriva à un autre sabbat que Jésus, étant entré « dans une synagogue, y enseigna. Or il y avait là un << homme dont la main droite était desséchée. » Si nous en croyons une ancienne tradition, rapportée par l'évangile des Nazaréens et des Ébionites, et qui pourrait bien être fondée, l'homme dont il est ici question était tailleur de pierres ou maçon. Saint Jérôme voit ici une image du judaïsme, qui, ayant perdu toute sa séve et sa vertu, était devenu inutile et incapable de coopérer à l'édification du temple de Dieu. « Or les docteurs de la loi et les

<< pharisiens l'observaient, pour voir s'il le guérirait le « jour du sabbat, afin d'avoir sujet de l'accuser. Ils lui « posèrent donc une question, et lui dirent: Est-il per« mis de guérir le jour du sabbat? » Dans leur impatience de le trouver en faute, ils ne purent attendre ce qu'il allait faire, et se hàtèrent de l'interroger, afin de trouver dans sa réponse un sujet de plainte contre lui, conformément au désir de leurs chefs.

Les écoles de Hillel et de Schammée étaient divisées même sur cette question: Est-il permis de consoler les malades le jour du sabbat? Ils pouvaient donc bien, à plus forte raison, le consulter pour apprendre de lui s'il était permis de les guérir. « Mais, connaissant leurs « pensées, il dit à cet homme, qui avait la main dessé«chée Lève-toi, et tiens-toi là au milieu. Et se levant, «il se tint debout. Puis Jésus leur dit: Je vous demande « s'il est permis de faire du bien ou du mal, de sauver la vie ou de l'ôter le jour du sabbat. Et les ayant tous regardés, il dit à cet homme : Étends la main. Il l'é<< tendit, et elle devint saine comme l'autre. Ils ne <«<lui répondirent rien. Mais Jésus leur dit : Quel est

parmi vous l'homme qui, ayant une seule brebis, et la voyant tomber dans un fossé le jour du sabbat, ne « court après et ne la retire? Or de combien un homme << l'emporte-t-il sur une brebis? Il est donc aussi permis

de faire du bien le jour du sabbat. Les pharisiens de« vinrent furieux; et, étant sortis, ils parlèrent en<< semble, et tinrent conseil contre lui avec les hérodiens « sur les moyens à prendre pour le perdre. Mais Jésus «se servit à leur égard de cette comparaison, et dit: << Laissez-les, ce sont des aveugles qui conduisent des

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<< aveugles; or lorsqu'un aveugle montre à un autre le <«< chemin, ils tombent tous les deux dans le fossé. » La question que pose ici Notre-Seigneur, à savoir ce qu'il faut faire lorsqu'un animal tombe le jour du sabbat dans un fossé ou dans un puits, nous la retrouvons proposée et éclaircie dans les ouvrages des rabbins. Ce fait nous prouve une fois de plus encore que toutes les paroles de Notre-Seigneur étaient puisées dans la réalité même et dans la vie du peuple au milieu duquel il vivait.

CHAPITRE IX

La femme perclue.

<< Jésus enseignait une autre fois le jour du sabbat dans «< une synagogue, et il y vint une femme qui était déjà << depuis dix-huit ans possédée par le démon d'une mala« die. Car elle était toute courbée, et ne pouvait aucu«nement se redresser. Jésus, la voyant, l'appela à lui, <«<et lui dit : Femme, sois délivrée de ta maladie ; et il lui « imposa les mains; et au même instant elle fut redres«sée et rendit gloire à Dieu. Mais le chef de la syna« gogue, indigné que Jésus l'eût guérie le jour du sab« bat, se mit à dire au peuple : Il y a six jours où l'on << peut travailler; venez en ces jours là pour être guéris, et non le jour du sabbat. » Il parlait d'une manière conforme aux préjugés alors en vigueur parmi les Juifs. Ceux-ci croyaient en effet qu'il était défendu de guérir les malades au jour du sabbat, lorsque la mala

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die permettait d'attendre le lendemain, et ils n'admettaient d'exception que dans les cas où il y avait un danger évident. Si même quelqu'un tombant dans un fossé était enseveli sous un éboulement, on ne devait, d'après les prescriptions du Talmud, creuser la fosse qu'autant qu'il était nécessaire pour qu'il n'étouffat point.

« Le Seigneur lui répondit: Hypocrite, y a-t-il quel« qu'un parmi vous qui ne délie son bœuf ou son âne « le jour du sabbat, et ne le tire de l'étable pour le << mener boire? Et il n'aurait pas fallu délivrer de ses «liens cette fille d'Abraham que Satan tenait ainsi liée << depuis dix-huit ans? Et il leur dit encore: Le sabbat « est établi pour l'homme, et non pas l'homme pour le « sabbat. A ces paroles, tous ses adversaires furent con<< fondus; mais tout le peuple était ravi des actions glo«rieuses qu'il faisait. » Pendant ce trimestre de l'année, on lisait le jour du sabbat dans les synagogues le troisième livre de Moïse, qui parle souvent de la fête du sabbat. C'était donc une occasion de plus pour NotreSeigneur d'expliquer avec son autorité divine la loi sur la sanctification de ce jour. Le peuple et les malades surtout venaient à lui principalement les jours de fête, où le service divin les appelait à la synagogue, et où ils étaient sûrs de le trouver prêchant et enseignant; et c'est pour cela que la pauvre femme dont il est parlé ici s'était trainée jusqu'à la synagogue. C'est donc particulièrement le jour du sabbat que Notre-Seigneur trouvait l'occasion d'exercer les fonctions que lui avait confiées son Père. Aussi les Évangélistes se bornent le plus souvent dans leurs récits aux faits qui se sont passés le jour du sabbat.

CHAPITRE X

Guérison d'un hydropique.

« Jésus étant entré dans la maison d'un des principaux << pharisiens, pour prendre chez lui le repas du sabbat, << ceux qui étaient là l'observaient. Or il y avait là présent << un homme qui était hydropique. Jésus, s'adressant « aux docteurs de la loi et aux pharisiens, leur dit: Est« il permis de guérir le jour du sabbat? Ils se turent. « Mais Jésus, prenant cet homme par la main, le guérit «<et lui dit de s'en aller. Puis, s'adressant à eux de nou«veau, il leur dit : Quel est celui de vous qui, voyant son << âne ou son bœuf tomber dans un puits, ne l'en retire « aussitôt, même le jour du sabbat? Et ils ne pouvaient « rien répondre à cela. » Nous avons déjà vu plus d'une fois, soit à Jérusalem, soit à Capharnaum, le Seigneur invité à manger chez les pharisiens, qui se faisaient un honneur d'avoir à leur table cet illustre docteur de Galilée, ou qui cherchaient à l'épier et à le surprendre dans ses discours, comme c'était ici le cas. C'était dans ce dessein qu'on lui avait amené un homme estropié, et qu'on lui présentait en ce moment un autre malade, pour avoir une preuve de plus du crime qu'on lui imputait en l'accusant de violer le sabbat. Mais, en cette circonstance, Jésus prévint leurs questions, et guérit le malade, à leur grande confusion. Il n'y avait d'ailleurs aucun mot à répondre aux arguments tout populaires dont il se servait pour justifier sa conduite, leur opposant des faits pris dans la vie ordinaire, les exemples

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